Barrage de Sivens, boues rouges dans les Calanques : Royal n’apaise pas les tensions

Le Monde.fr | Martine Valo

Des heurts entre forces de l'ordre et opposants au projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, le 1er septembre 2014.

Ségolène Royal espérait calmer le jeu. Par deux fois, dimanche 7 et lundi 8 septembre, la ministre de l’écologie a exprimé sa désapprobation sur deux projets – les boues rouges de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et le barrage de Sivens (Tarn) – qui bénéficient de l’appui des autorités locales mais suscitent une vive opposition des défenseurs de l’environnement.

Dans le Tarn, ces propos n’ont pas ramené le calme. Tant s’en faut. Mercredi matin, les affrontements entre opposants et forces de l’ordre ont redoublé. Avec le renfort de militaires, les gendarmes mobiles ont expulsé de leur chapiteau les « zadistes » qui s’étaient installés dans la forêt de Sivens, non loin du chantier de déboisement. Des campeurs et des grévistes de la faim continuaient de  protester devant l’hôtel du département à Albi.

La veille, alors que le président du conseil général, Thierry Carcenac (PS), se trouvait à Paris pour rencontrer la ministre de l’écologie, les engins de chantier étaient revenus s’activer autour des 13 hectares de zone humide appelés à devenir un lac artificiel. Les échauffourées et les manifestations ont lieu depuis l’arrivée des bûcherons le 1er septembre.

On recense plusieurs blessés légers. Cinq personnes, qui s’étaient enterrées pour empêcher les grosses arracheuses d’avancer, ont été piétinées lundi par les forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, ces dernières font usage de gaz lacrymogènes et des membres du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) grimpent dans les arbres pour décrocher les militants qui s’y cramponnent.

>> Lire le reportage : Tensions dans le Tarn, où le barrage de Sivens attise la guerre de l’eau

PAS DE MORATOIRE À SIVENS

« L’eau est un bien précieux et rare qui doit faciliter l’agriculture », avait rappelé Ségolène Royal dimanche, depuis sa région de Poitou-Charentes, à Rochefort. Seulement, si des réservoirs comme celui de Sivens doivent pouvoir « faciliter l’agriculture », ils n’ont pas pour autant vocation à permettre à quelques grandes exploitations de s’approprier la ressource grâce à des investissements publics, avait-elle estimé en substance.

Sur le terrain, ces prises de position ont fait naître chez les opposants, qui se battent précisément au nom d’un autre modèle agricole, l’espoir d’un moratoire. Ils ont vite déchanté.

Dès lundi, la ministre de l’écologie a demandé à un ingénieur général des ponts, des eaux et forêts et à un de ses homologues de l’environnement de mener immédiatement une expertise, afin « de s’assurer de la qualité et de l’ambition du projet de territoire et des mesures compensatoires ».

Ségolène Royal espérait que cette mission allait permettre « de rétablir un climat serein ». Mais il est peu probable, vu le niveau de tension, que les opposants se contentent de compensations environnementales revues à la hausse.

DES EFFLUENTS DANS LA MÉDITERRANÉE

Le dossier des boues rouges déversées dans le parc national marin des Calanques (Bouches-du-Rhône) semble moins conflictuel – une manifestation dimanche à Cassis n’a rassemblé que quelques dizaines de participants –, mais il est sans aucun doute bien plus difficile à régler.

En 1996, l’Etat avait fixé comme date butoir le 31 décembre 2015 à l’usine d’alumine de Gardanne pour cesser de déverser ses millions de tonnes de résidus de boues rouges en mer, dans une faille située précisément au cœur du parc marin.

>> Lire : Le dossier noir des boues rouges de Gardanne

Le conseil d’administration du parc national des Calanques a néanmoins émis, dimanche 7 septembre, un avis majoritairement favorable à la demande de l’entreprise Alteo, qui souhaite obtenir une nouvelle concession de trente ans lui donnant le droit de poursuivre ses rejets de résidus – sous forme de liquides cette fois – dans la Méditerranée. Des effluents qui continuent d’être chargés en soude et métaux dissous.

Lundi soir, la ministre de l’écologie a réagi rapidement sur Twitter, indiquant que des « contrôles complémentaires » étaient indispensables et qu’en « aucun cas » elle ne donnerait son feu vert à l’opération.

Là encore la ministre n’a pas convaincu : la députée européenne Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi répète son refus d’un « parc marin Canada Dry qui bafoue la convention de Barcelone de protection de la Méditerranée », ratifiée par la France.

Barrage de Sivens : mort mystérieuse d’un opposant

Que s’est-il passé dans la nuit de samedi à dimanche aux abords du barrage de Sivens ? Le corps sans vie d’un jeune homme de 21 ans a été retrouvé aux abords du chantier de cet ouvrage contesté, dans le Tarn, au terme d’une nuit d’affrontements entre opposants et gendarmes. Pour les antis, la mort est survenue au cours des échauffourées. La préfecture, après avoir confirmé la mort et précisé les circonstances de la découverte du corps, n’a pas voulu faire de commentaires sur ce nouveau développement. Le procureur d’Albi a précisé dimanche soir qu’il était impossible en l’état de déterminer les causes de la mort. Une autopsie doit être menée lundi après-midi afin notamment de faire toute la lumière sur la cause de cette mort troublante.

Un témoignage situe la mort pendant les affrontements. Ben Lefetey, le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage, a expliqué dimanche qu’ « un témoin dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre ». « Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes vers deux heures du matin. Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements », a-t-il précisé. « On n’en sait pas plus sur la cause de ce décès. On ne sait pas si c’est relié directement aux affrontements. On mène l’enquête et nous allons coopérer avec les enquêteurs », a souligné le porte-parole.

Le corps découvert vers deux heures du matin. Contactée, la préfecture n’a pas voulu faire de commentaire sur ces déclarations des opposants. Quelques heures auparavant, elle avait annoncé dans un très bref communiqué que, « vers 02 heures du matin, le corps d’un homme (avait) été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens ». « Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement, mais n’ont pu que constater le décès de la victime. Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime », ajoute le texte qui ne donne aucun autre élément.

Le procureur attend l’autopsie. Le procureur d’Albi a indiqué dimanche soir qu’il était « impossible » en l’état de déterminer les causes de la mort. Claude Derens a expliqué que les résultats préliminaires de l’autopsie du corps, prévue lundi à la mi-journée, devraient permettre d’en savoir plus. Le magistrat a déploré que les gendarmes chargés de l’enquête, « confrontés à l’hostilité » des manifestants, n’aient pu effectuer dimanche « la moindre constatation technique sur le lieu où le corps a été retrouvé ».

« S’il est trop tôt pour affirmer son rôle exact au sein du groupe d’opposants à la construction du barrage de Sivens, il faut rappeler qu’au cours de la nuit dernière, une centaine d’opposants violents a voulu en découdre avec les forces de l’ordre. On dénombre sept victimes de blessures, certaines importantes, parmi les forces de l’ordre », a poursuivi le procureur. « En raison de l’avancée des opposants, plus nombreux que les gendarmes qui étaient 70, le terrain était balayé par des torches, ce qui a permis de repérer le corps d’un homme gisant au sol. Les gendarmes ont immédiatement fait une sortie pour récupérer le corps de Rémi et lui on donné les premiers secours », a-t-il rapporté.

2.000 opposants pacifiques… et une centaine de casseurs. Selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, « 100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires » et autres projectiles aux forces de l’ordre. Elles encadraient une mobilisation de « 2.000 » opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui. Ce rassemblement était le plus important depuis le début de la contestation. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté. Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants, qui avait alors dit qu’ils se réclamaient de « l’anarchisme ».

Selon une source proche de l’enquête, le jeune homme décédé avait 21 ans et « faisait partie de ceux qui étaient au milieu des échauffourées samedi soir ».

Bernard Cazeneuve appelle au calme et condamne les violences. Bernard Cazeneuve a lancé un appel au calme dans un communiqué publié dimanche soir. « Le ministre de l’intérieur appelle (…) à la retenue les responsables politiques et
associatifs qui se sont autorisés à tenir des propos approximatifs, irresponsables et polémiques », peut-on lire dans le texte. « Ces commentaires ne participent ni à la manifestation de la vérité, ni au nécessaire retour au
calme », ajoute-t-il. Le ministre indique également qu’il « condamne avec la plus grande fermeté les incidents qui se sont déroulés dans la soirée ». « Aucune cause, dans un Etat de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées », poursuit-il en appelant ainsi au « calme et à la responsabilité ».

Le « Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest ». Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d’eau stockée fait de plus en plus figure de « Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest », en référence à cette commune de Loire-Atlantique, où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la création d’un nouvel aéroport. Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les échauffourées et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier. Le projet de retenue d’eau est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour. Les opposants dénoncent un projet coûteux destiné, selon eux, à un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive. Un rapport d’experts, commandé par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, doit être rendu public la semaine prochaine.

a obtenu une copie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Il doit être remis lundi après-midi à la préfecture du Tarn, dans un contexte très tendu.

Un jeune homme a en effet trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté. Les causes de sa mort sont encore inconnues mais les opposants à sa construction affirment que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes.

Lire le point sur la situation sur place : Barrage de Sivens : tensions et appels au calme après la mort d’un opposant

Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée. Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points.

« SANS RÉELLE ANALYSE DES SOLUTIONS ALTERNATIVES POSSIBLES »

Etabli par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, ce rapport doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi. Il critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ».

« Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport. Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ».

Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues [des barrages] de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».

Barrage de Sivens: après la mort de Rémi, les écologistes dénoncent des « violences policières »

 LEXPRESS.fr

Les circonstances de la mort d’un jeune homme de 21 ans retrouvé mort dimanche sur le site du barrage contesté à Sivens restent à éclaircir, a indiqué la préfecture dimanche. Les écologistes critiquent la gestion des événements par les autorités.

Barrage de Sivens: après la mort de Rémi, les écologistes dénoncent des "violences policières"

Une tache de sang (en bas à gauche) sur le site du barrage de Sivens, où un jeune opposant a été retrouvé mort, le 26 octobre 2014.   afp.com/Pascal Pavani

Indignation et colère après le décès de Rémi, 21 ans, à Sivens, sur le site du barrage contesté. Les causes exactes de la mort du jeune homme sont encore indéterminées, a expliqué à la presse le procureur d’Albi Claude Dérens, et les premiers résultats de l’autopsie prévue lundi à la mi-journée. Les écologistes, eux, attendent des explications.

>> Lire aussi: à Sivens, trois questions autour d’un barrage polémique

Ce que dit le préfet

Le magistrat a dénoncé dimanche le fait que les gendarmes chargés d’enquêter sur les causes de la mort n’avaient pu effectuer dimanche « la moindre constatation technique » sur place en raison de « l’hostilité » des manifestants. Ces derniers s’opposent au projet de barrage à Sivens, jugé trop coûteux alors qu’il n’aidera selon eux qu’un petit nombre d’exploitants qui pratiquent une agriculture intensive.

Le préfet a également apporté des éclaircissements sur les circonstances entourant la découverte de la victime. « Les gendarmes présents étaient retranchés dans l’aire de stockage des engins de chantier et ont été attaqués en règle par le groupe de manifestants violents, approximativement une centaine [sur environ 2000 manifestants, ndlr], qui jetaient des cocktails Molotov, des engins pyrotechniques et des pierres sur le grillage et à l’intérieur, depuis l’extérieur », a rapporté Claude Dérens.

« En raison de l’avancée des opposants, plus nombreux que les gendarmes qui étaient à peu près 70, le terrain a été balayé par des torches ce qui a permis de repérer le corps d’un homme gisant au sol. Les gendarmes ont immédiatement fait une sortie pour rapatrier le corps » de Rémi, avant de lui donner les premiers secours.

Ces affrontements ont fait sept blessés parmi les forces de l’ordre, a précisé le procureur.

Les critiques des écologistes

Cette description des événements conforte les déclarations antérieures, à l’AFP, de Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.

« Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements », a-t-il souligné. Ce dernier « dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre ».

Sur Twitter, plusieurs responsables écologistes critiquent la gestion du dossier par la préfecture. Notamment Guillaume Cros, conseiller régional de Midi-Pyrénées EELV, ou l’ex-ministre du Logement Cécile Duflot.

La journée de samedi avait pourtant bien débuté, les opposants mobilisant quelque 2.000 personnes dans le calme. Parmi les manifestants, le dirigeant du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et le député européen écologiste José Bové. Ce dernier a déploré dimanche la mort « inacceptable » du jeune homme et regretté plus généralement la manière dont avait été mené ce projet accompagné de « violences policières importantes ».

Barrage de Sivens : un rapport d’experts épingle le projet

L'Obs avec AFP

Très critique sur le projet de barrage-réservoir, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier.

Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn). (PASCALPAVANI/AFP) Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn). (PASCALPAVANI/AFP)

Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne », « un financement fragile »: un rapport d’experts commandé par le ministère de l’Ecologie, dont l’AFP a obtenu copie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.

Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes.

Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée.

Un surdimensionnement des besoins

Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points.

Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.

Le rapport critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ».

Une étude d’impact de « qualité très moyenne »

Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport.

Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ».

Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».

Un rapport d’experts étrille le barrage du Tarn

Le Point –

Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne » et « un financement fragile » : les critiques fusent contre le projet de Sivens.

Un manifestant et un gendarme se font face.
Un manifestant et un gendarme se font face. © REMY GABALDA / AFP

Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne », « un financement fragile » : un rapport d’experts commandé par le ministère de l’Écologie critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.

Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes. Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de mètres cubes d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée.

Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points. Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.

Un financement du projet « fragile »

Le rapport critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un sur-dimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ». « Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport.

Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ». Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».

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Commentaires

Bilou21

Les effluents ne continueront pas d’être chargés en soude et en métaux : il y en aura 99,9 % en moins quand même. Allez, un peu de rigueur Mme la journaleuse, vous n’êtes pas pigiste à Gala.

Fabien Nony

Bien sûr qu’elle n’a rien changé, Ségolène Royal, après son petit coup de com’! Mais que pouvait-on attendre d’autre d’une ministre de Hollande et Valls? Après tout, le sieur Carcenac décline à son niveau l’attitude du gouvernement. Il se met au service des lobbys (ici celui des gros cultivateurs de maïs) leur cédant tout au mépris de l’intérêt général. Plutôt détruire une zone humide protégée que contrarier si peu que ce soit les copains de la FNSEA!

A l’eau       Alors elle veut ou elle veut pas en tout cas elle a l’air de vouloir gagner du temps. Vu le climat actuel ça se comprend

Nicotine      Elle a raison Ségolène l’écologie ne doit pas être punitive pour les puissants, ce serait dommage.

epatant       bref, le Monde anti-hollande systèmique roule pour les boues rouges dans les calanques ! ce journal progresse

Acidcitrix

Projet du barrage déclaré d’intérêt général ?  Trois avis défavorables ont été émis par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel ainsi que le Conseil National de la Protection de la Nature, en vain. Tout ça pour permettre l’irrigation par 20 exploitants de leurs champs de maïs. Où est l’intérêt général ? Le choix des cultures ne répondent plus à des critères climatiques mais à des critères purement économiques. On frise l’absurdité. Ce projet semble n’avoir d’autres objectifs qu’une grosse opération financière au détriment de l’environnement.

yaouenn

Mais les rapports… « on » s’en moque ! !  Tout comme les enquêtes, sérieuses et indépendantes, sur le gaz de schiste et toutes ses conséquences désastreuses sur nos vies, sachant que l’exploitation « propre » coûtera « un bras », donc… Le jour ou un « décideur » imposera son extraction rapport ou pas rapport cela se fera, tout comme l’inutile aéroport de ND des Landes pour lequel il existe de sérieuses  » contre indications » qui passeront à la trappe… Vive la démocratie !

voltaire21

Vive la décentralisation   Encore un aspect négatif de la décentralisation.
Encore un exemple d’argent gaspillé de d’environnement dégradé.
Il se rajoute aux nombreuses routes, rocades, ronds points… Commandés pour soutenir des entreprises de BTP privés.

daredeville87

Quand on voit le look…de certains décérébrés qui manifestent, on comprend au final que ce barrage doit voir le jour. … Et que le gendarme (sur le cliché) doit être au bord du fou rire… Et ne parlons pas des casseurs qui viennent de mettre à feu et à sang cette petite agglomération du Tarn… Elle est belle l’Ecologie !

Grand Sud

Une photo manipulatrice ! On est quand même loin de la place Tian’anmen… Cela dit ce manifestant face aux décideurs aurait été plus dans la réalité des choses, car les forces de l’ordre dans quelque pays que ce soit ne sont que le bras « armé » d’un pouvoir. Si tu coupes la tête le bras ne bouge plus… À méditer !

Odalie

Ce rapport va-t-il servir à quelque chose ? J’en doute : ça dépendra si normal 1er a passé une bonne nuit, s’il est d’humeur morose ou non, etc. Puisque c’est lui qui prend les décisions. Mais je pense que ce rapport, comme tant d’autres, ne servira à rien, si ce n’est que Royal peut y mettre la patte et abandonner le projet pour contrer son ex et ainsi récupérer de la crédibilité.
Et cet homme mort ? Connaîtrons-nous la raison exacte de son décès ? Là encore je me pose la question, tout est tellement pourri au royaume de France !

Harmaggedon33On n’arrête pas de mous « bassiner » avec les énergies de substitution, et voilà, maintenant qu’on pourrait construire une centrale hydro-électrique, tout le monde décrie le projet. En plus un barrage, n’est-ce pas aussi un lieu favorable pour le développement de la faune et de la flore.
En même temps, dans une région malgré tout pauvre, ne serait-ce pas un vecteur potentiel d’une activité économique et touristique ?
J’ai du mal à comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire, ainsi que les intérêts que défendent les opposants au projet…
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

Proudhon

Valls, Cazeneuve ! Des explications sur le décès de ce jeune homme

Séquano Dionysien.

Une question simple.: Pourquoi ces nouveaux experts n’ont ils pas été consultés avant de tout raser ?
C’est un peu comme pour l’écotaxe, on construit d’abord les portiques et on se rend compte que les routiers ne sont pas d’accord, alors on stoppe le projet et les sommes engagées seront payées par le contribuable.
Et pas une seule des personnes à l’origine de ses projets n’est jamais inquiétée.

Katsepy

Au fait ?   Le président du conseil régional ne serait-il pas socialiste… ?

Cela fait plusieurs mois que les forces de l’ « ordre » emploient la violence contre des manifestants pacifistes… on ne compte plus les témoignages de clowns se prenant des coups de crosse, de tirs de flashball tendus sur des manifestants ne présentant aucune menace, de campements incendiés, d’humiliations répétées. A cela il faut également rajouter les agissements d’une espèce de milice locale, organisant entre autre de véritables chasses à l’homme dans les bois. Il est évident que ce projet est une menace pour la nature, et n’apporte presque aucun bénéfice en retour… diluer la pollution d’un élevage, et irriguer quelques terres, rien d’autres. N’a t on vraiment rien de mieux à faire de l’argent public que de subventionner ces projets inutiles d’un autre temps ? Est-ce ça la transition écologique dont on nous parle tant ? C’est pour cela que Remi Fraisse, 21 ans, se battait, pour la nature, contre l’absurdité du capitalisme destructeur, il portait l’espoir d’un changement. Mes pensées vont vers lui, vers sa famille et ses amis, vers tous ceux qui étaient à ses côtés. Que cet accident tragique ait au moins l’utilité à tous de nous faire réfléchir sur les raisons de ce combat.

Si on attaque les gendarmes avec des cocktails incendiaires ou autres armes c’est pour tuer alors les manifestants se mettent en danger ; les vrais responsables sont les gens dans l’ombre qui poussent les jeunes à la violence;  respect à la famille et courage aux gendarmes qui doivent gérer ce genre de situation. ..

en tout cas bravo aux gendarmes qui n’ont pas hésité à rompre leur formation pour aller sauver le jeune malheureusement déjà décédé!!! une sacrée conscience professionnelle, un sacré courage qu’il faut devant un tel déchaînement de violences! quand c’est pas l’extrême droite et sa haine, c’est l’extrême gauche: ça commence à bien faire!!

Obibi san

@Bruller Bertrand et Xavier Duval      Vous avez lu l’article? Si oui, votre réaction n’est en aucun rapport avec les infos fournies par celui-ci.
Ce qui était tristement prévisible est arrivé, le rapport pointe les dysfonctionnements de l’étude mais comme les travaux se sont accélérés pendant l’étude on ne peut que difficilement revenir en arrière.
L’étude des experts gouvernementaux n’était peut-être pas compétente pour pointer cela, mais la société qui avait fait les études préalables est aussi celle qui est chargée de la construction du barrage, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne…

Bruller Bertrand Bruller Bertrand
En fait, chaque fois qu’un projet leur déplait, les écolo font une manifestation sans se préoccuper de l’intéret général, et le gouvernement recule. Ce sont des voix pour le FN. Merci les écolos

George Orwell

@Bruller Bertrand

En l’occurrence, si vous aviez pris la peine de lire cet article, vous auriez vu que le rapport d’experts dont il est ici question établit clairement que ce projet va justement à l’encontre de l’intérêt général, confirmant ainsi ce que n’ont eu de cesse de dire, arguments fondés à l’appui, les citoyens qui s’opposent à la destruction de ce site naturel et au gaspillage d’argent public à des fins clientélistes.
Quand au FN – dont vous avez déjà la façon de penser – si son électorat croît, c’est en partie du fait de comportements de ce genre des élus, et tout particulièrement ceux du PS…

xavier duval

Avec les écolos ce qu’il y a de bien c’est : pas d’ambiguïté sur ce qu’on doit détruire,: tout ce qui est proposé . Avec l’âge, l’éclairage à la bougie, le déplacement à bicyclette et ces autres manies pour sauver une planète deviennent incertaines et on se convertit en frondeur abstentionniste c’est moins dangereux et la sécu et l’Etat plus intéressants.

Fabienne Courvoisier

Ce qui m’a frappé,c’est qu’il y avait longtemps que la Police et/ou la gendarmerie n’avaient utilisé une telle violence (impossible sans ordre venu d’en haut).
Une fois de plus (et de trop) ce que la Droite n’aurait pas osé faire , c’est un GVT (prétendu) de Gauche qui en prend la responsabilité !

R jf R jf
Vous vous trompez d’article, non ? Ici, il est question du rapport sur le barrage. Quant à la violence, je pense comme vous que les manifestants cagoulés qui s’en sont pris aux forces de l’ordre n’auraient probablement pas osé le faire sous un gouvernement de droite : happy ?

George Orwell 

@Fabienne Courvoisier

Un dossier de fond très éclairant de Reporterre sur ce sujet et sur le déroulement des évènements depuis le début du passage en force du président du Conseil Général avec le soutien de la préfecture :

 » DOSSIER : La bataille pour sauver la zone humide du Testet  »
http://www.reporterre.net/spip.php?article6247

Notamment :

 » Au Testet, deuxième jour du déboisement, la police redouble de violence  »
http://www.reporterre.net/spip.php?article6249

 » Au Testet, la police s’est comportée de manière violente et injurieuse, sans raison.  »
http://www.reporterre.net/spip.php?article6252

« Testet : à la violence de l’Etat, les résistants opposent… la générosité »
http://www.reporterre.net/spip.php?article6297

frédéricmoreau

Stratégie Carcenac: 1 amadouer amis bétonneurs et gros agrochimistes FNSEA pour avoir financements et soutiens politiques; 2 lancer études de barrage inutile avec plan média mensonger basé sur « jeunz agriculteurs qui s’installent sur territoire en déprise » ou « prévision de réchauffement climatique » 3 lancer travaux avant d’être sûr que c’est une bonne idée mais aussi avant élections sénatoriales pour s’assurer voix des FNSEA; 4 s’empiffrer avec autres fossiles au Sénat pour le restant de sa vie.

Jean Robert GAUTHEY

Si j’ai bien lu des études ont été faites et n’ont pas été critiquées en leur temps et aujourd’hui, après 2 ou 3 jours d’un labeur sans doute intense, 2 ronds de cuir viennent émettre leur opinion tardive …. pour proposer un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues [des barrages] de Sivens et de Thérondel » bref un nouveau comité Théodule où pourront se prélasser quelques fonctionnaires et copains écologistes. L’état dans ce qu’il fait de mieux … faire semblant de faire!

ficelle

Une surestimation des besoins de 35% ne me parait pas une erreur. Quelle est leur marge d’erreur en annonçant un tel chiffre ??

Jean-Loup AZEMA

Les ploucs ne se rendent pas compte qu’avec leur agriculture intensive, ils creusent leur propre tombe en faisant baisser les cours de leur propre production. Cercle vicieux classique !

Uchronik451

Est-on un pays d incapables? rapports contre-rapports, expertises, contre-expertises, études d’impact… tout cela ne sert-il  à rien? Déjà un mort… et les responsables sont irresponsables. désespérants et inhumains