Barrage de Sivens, boues rouges dans les Calanques : Royal n’apaise pas les tensions
Le Monde.fr | Martine Valo
Ségolène Royal espérait calmer le jeu. Par deux fois, dimanche 7 et lundi 8 septembre, la ministre de l’écologie a exprimé sa désapprobation sur deux projets – les boues rouges de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et le barrage de Sivens (Tarn) – qui bénéficient de l’appui des autorités locales mais suscitent une vive opposition des défenseurs de l’environnement.
Dans le Tarn, ces propos n’ont pas ramené le calme. Tant s’en faut. Mercredi matin, les affrontements entre opposants et forces de l’ordre ont redoublé. Avec le renfort de militaires, les gendarmes mobiles ont expulsé de leur chapiteau les « zadistes » qui s’étaient installés dans la forêt de Sivens, non loin du chantier de déboisement. Des campeurs et des grévistes de la faim continuaient de protester devant l’hôtel du département à Albi.
La veille, alors que le président du conseil général, Thierry Carcenac (PS), se trouvait à Paris pour rencontrer la ministre de l’écologie, les engins de chantier étaient revenus s’activer autour des 13 hectares de zone humide appelés à devenir un lac artificiel. Les échauffourées et les manifestations ont lieu depuis l’arrivée des bûcherons le 1er septembre.
On recense plusieurs blessés légers. Cinq personnes, qui s’étaient enterrées pour empêcher les grosses arracheuses d’avancer, ont été piétinées lundi par les forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, ces dernières font usage de gaz lacrymogènes et des membres du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) grimpent dans les arbres pour décrocher les militants qui s’y cramponnent.
>> Lire le reportage : Tensions dans le Tarn, où le barrage de Sivens attise la guerre de l’eau
PAS DE MORATOIRE À SIVENS
« L’eau est un bien précieux et rare qui doit faciliter l’agriculture », avait rappelé Ségolène Royal dimanche, depuis sa région de Poitou-Charentes, à Rochefort. Seulement, si des réservoirs comme celui de Sivens doivent pouvoir « faciliter l’agriculture », ils n’ont pas pour autant vocation à permettre à quelques grandes exploitations de s’approprier la ressource grâce à des investissements publics, avait-elle estimé en substance.
Sur le terrain, ces prises de position ont fait naître chez les opposants, qui se battent précisément au nom d’un autre modèle agricole, l’espoir d’un moratoire. Ils ont vite déchanté.
Dès lundi, la ministre de l’écologie a demandé à un ingénieur général des ponts, des eaux et forêts et à un de ses homologues de l’environnement de mener immédiatement une expertise, afin « de s’assurer de la qualité et de l’ambition du projet de territoire et des mesures compensatoires ».
Ségolène Royal espérait que cette mission allait permettre « de rétablir un climat serein ». Mais il est peu probable, vu le niveau de tension, que les opposants se contentent de compensations environnementales revues à la hausse.
DES EFFLUENTS DANS LA MÉDITERRANÉE
Le dossier des boues rouges déversées dans le parc national marin des Calanques (Bouches-du-Rhône) semble moins conflictuel – une manifestation dimanche à Cassis n’a rassemblé que quelques dizaines de participants –, mais il est sans aucun doute bien plus difficile à régler.
En 1996, l’Etat avait fixé comme date butoir le 31 décembre 2015 à l’usine d’alumine de Gardanne pour cesser de déverser ses millions de tonnes de résidus de boues rouges en mer, dans une faille située précisément au cœur du parc marin.
>> Lire : Le dossier noir des boues rouges de Gardanne
Le conseil d’administration du parc national des Calanques a néanmoins émis, dimanche 7 septembre, un avis majoritairement favorable à la demande de l’entreprise Alteo, qui souhaite obtenir une nouvelle concession de trente ans lui donnant le droit de poursuivre ses rejets de résidus – sous forme de liquides cette fois – dans la Méditerranée. Des effluents qui continuent d’être chargés en soude et métaux dissous.
Lundi soir, la ministre de l’écologie a réagi rapidement sur Twitter, indiquant que des « contrôles complémentaires » étaient indispensables et qu’en « aucun cas » elle ne donnerait son feu vert à l’opération.
Là encore la ministre n’a pas convaincu : la députée européenne Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi répète son refus d’un « parc marin Canada Dry qui bafoue la convention de Barcelone de protection de la Méditerranée », ratifiée par la France.
Parc Naturel des Calanques et boues rouges : l’avis du CA n’est qu’un avis. En aucun cas une autorisation que je ne donnerai pas en l’état.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene)
Barrage de Sivens : mort mystérieuse d’un opposant
Que s’est-il passé dans la nuit de samedi à dimanche aux abords du barrage de Sivens ? Le corps sans vie d’un jeune homme de 21 ans a été retrouvé aux abords du chantier de cet ouvrage contesté, dans le Tarn, au terme d’une nuit d’affrontements entre opposants et gendarmes. Pour les antis, la mort est survenue au cours des échauffourées. La préfecture, après avoir confirmé la mort et précisé les circonstances de la découverte du corps, n’a pas voulu faire de commentaires sur ce nouveau développement. Le procureur d’Albi a précisé dimanche soir qu’il était impossible en l’état de déterminer les causes de la mort. Une autopsie doit être menée lundi après-midi afin notamment de faire toute la lumière sur la cause de cette mort troublante.
Incidents en marge du rassemblement d’opposants au projet de barrage de #Sivens hier : réaction de @BCazeneuve >> http://t.co/MCuauzjjwH
— Ministère intérieur (@Place_Beauvau) 26 Octobre 201
Un témoignage situe la mort pendant les affrontements. Ben Lefetey, le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage, a expliqué dimanche qu’ « un témoin dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre ». « Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes vers deux heures du matin. Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements », a-t-il précisé. « On n’en sait pas plus sur la cause de ce décès. On ne sait pas si c’est relié directement aux affrontements. On mène l’enquête et nous allons coopérer avec les enquêteurs », a souligné le porte-parole.
Le corps découvert vers deux heures du matin. Contactée, la préfecture n’a pas voulu faire de commentaire sur ces déclarations des opposants. Quelques heures auparavant, elle avait annoncé dans un très bref communiqué que, « vers 02 heures du matin, le corps d’un homme (avait) été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens ». « Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement, mais n’ont pu que constater le décès de la victime. Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime », ajoute le texte qui ne donne aucun autre élément.
Toute la transparence doit être faite sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse à #Sivens Les infos rassemblées sont perturbantes.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 27 Octobre 2014
Le procureur attend l’autopsie. Le procureur d’Albi a indiqué dimanche soir qu’il était « impossible » en l’état de déterminer les causes de la mort. Claude Derens a expliqué que les résultats préliminaires de l’autopsie du corps, prévue lundi à la mi-journée, devraient permettre d’en savoir plus. Le magistrat a déploré que les gendarmes chargés de l’enquête, « confrontés à l’hostilité » des manifestants, n’aient pu effectuer dimanche « la moindre constatation technique sur le lieu où le corps a été retrouvé ».
« S’il est trop tôt pour affirmer son rôle exact au sein du groupe d’opposants à la construction du barrage de Sivens, il faut rappeler qu’au cours de la nuit dernière, une centaine d’opposants violents a voulu en découdre avec les forces de l’ordre. On dénombre sept victimes de blessures, certaines importantes, parmi les forces de l’ordre », a poursuivi le procureur. « En raison de l’avancée des opposants, plus nombreux que les gendarmes qui étaient 70, le terrain était balayé par des torches, ce qui a permis de repérer le corps d’un homme gisant au sol. Les gendarmes ont immédiatement fait une sortie pour récupérer le corps de Rémi et lui on donné les premiers secours », a-t-il rapporté.
2.000 opposants pacifiques… et une centaine de casseurs. Selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, « 100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires » et autres projectiles aux forces de l’ordre. Elles encadraient une mobilisation de « 2.000 » opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui. Ce rassemblement était le plus important depuis le début de la contestation. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté. Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants, qui avait alors dit qu’ils se réclamaient de « l’anarchisme ».
Selon une source proche de l’enquête, le jeune homme décédé avait 21 ans et « faisait partie de ceux qui étaient au milieu des échauffourées samedi soir ».
Bernard Cazeneuve appelle au calme et condamne les violences. Bernard Cazeneuve a lancé un appel au calme dans un communiqué publié dimanche soir. « Le ministre de l’intérieur appelle (…) à la retenue les responsables politiques et
associatifs qui se sont autorisés à tenir des propos approximatifs, irresponsables et polémiques », peut-on lire dans le texte. « Ces commentaires ne participent ni à la manifestation de la vérité, ni au nécessaire retour au
calme », ajoute-t-il. Le ministre indique également qu’il « condamne avec la plus grande fermeté les incidents qui se sont déroulés dans la soirée ». « Aucune cause, dans un Etat de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées », poursuit-il en appelant ainsi au « calme et à la responsabilité ».
Le « Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest ». Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d’eau stockée fait de plus en plus figure de « Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest », en référence à cette commune de Loire-Atlantique, où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la création d’un nouvel aéroport. Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les échauffourées et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier. Le projet de retenue d’eau est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour. Les opposants dénoncent un projet coûteux destiné, selon eux, à un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive. Un rapport d’experts, commandé par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, doit être rendu public la semaine prochaine.
a obtenu une copie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Il doit être remis lundi après-midi à la préfecture du Tarn, dans un contexte très tendu.
Un jeune homme a en effet trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté. Les causes de sa mort sont encore inconnues mais les opposants à sa construction affirment que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes.
Lire le point sur la situation sur place : Barrage de Sivens : tensions et appels au calme après la mort d’un opposant
Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée. Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points.
« SANS RÉELLE ANALYSE DES SOLUTIONS ALTERNATIVES POSSIBLES »
Etabli par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, ce rapport doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi. Il critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ».
« Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport. Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ».
Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues [des barrages] de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».
Barrage de Sivens: après la mort de Rémi, les écologistes dénoncent des « violences policières »
Les circonstances de la mort d’un jeune homme de 21 ans retrouvé mort dimanche sur le site du barrage contesté à Sivens restent à éclaircir, a indiqué la préfecture dimanche. Les écologistes critiquent la gestion des événements par les autorités.
Indignation et colère après le décès de Rémi, 21 ans, à Sivens, sur le site du barrage contesté. Les causes exactes de la mort du jeune homme sont encore indéterminées, a expliqué à la presse le procureur d’Albi Claude Dérens, et les premiers résultats de l’autopsie prévue lundi à la mi-journée. Les écologistes, eux, attendent des explications.
>> Lire aussi: à Sivens, trois questions autour d’un barrage polémique
Ce que dit le préfet
Le magistrat a dénoncé dimanche le fait que les gendarmes chargés d’enquêter sur les causes de la mort n’avaient pu effectuer dimanche « la moindre constatation technique » sur place en raison de « l’hostilité » des manifestants. Ces derniers s’opposent au projet de barrage à Sivens, jugé trop coûteux alors qu’il n’aidera selon eux qu’un petit nombre d’exploitants qui pratiquent une agriculture intensive.
Le préfet a également apporté des éclaircissements sur les circonstances entourant la découverte de la victime. « Les gendarmes présents étaient retranchés dans l’aire de stockage des engins de chantier et ont été attaqués en règle par le groupe de manifestants violents, approximativement une centaine [sur environ 2000 manifestants, ndlr], qui jetaient des cocktails Molotov, des engins pyrotechniques et des pierres sur le grillage et à l’intérieur, depuis l’extérieur », a rapporté Claude Dérens.
« En raison de l’avancée des opposants, plus nombreux que les gendarmes qui étaient à peu près 70, le terrain a été balayé par des torches ce qui a permis de repérer le corps d’un homme gisant au sol. Les gendarmes ont immédiatement fait une sortie pour rapatrier le corps » de Rémi, avant de lui donner les premiers secours.
Ces affrontements ont fait sept blessés parmi les forces de l’ordre, a précisé le procureur.
Les critiques des écologistes
Cette description des événements conforte les déclarations antérieures, à l’AFP, de Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.
« Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements », a-t-il souligné. Ce dernier « dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre ».
Sur Twitter, plusieurs responsables écologistes critiquent la gestion du dossier par la préfecture. Notamment Guillaume Cros, conseiller régional de Midi-Pyrénées EELV, ou l’ex-ministre du Logement Cécile Duflot.
Non monsieur le Procureur, les enquêteurs ne se sont pas présentés à #sivens ils auraient pu faire leur travail 2/2
— Guillaume Cros (@GuillaumeCros) October 26, 2014
Toute la transparence doit être faite sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse à #Sivens Les infos rassemblées sont perturbantes.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) October 27, 2014
La journée de samedi avait pourtant bien débuté, les opposants mobilisant quelque 2.000 personnes dans le calme. Parmi les manifestants, le dirigeant du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et le député européen écologiste José Bové. Ce dernier a déploré dimanche la mort « inacceptable » du jeune homme et regretté plus généralement la manière dont avait été mené ce projet accompagné de « violences policières importantes ».
Barrage de Sivens : un rapport d’experts épingle le projet
Très critique sur le projet de barrage-réservoir, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier.
Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne », « un financement fragile »: un rapport d’experts commandé par le ministère de l’Ecologie, dont l’AFP a obtenu copie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes.
Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée.
Un surdimensionnement des besoins
Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points.
Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.
Le rapport critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ».
Une étude d’impact de « qualité très moyenne »
Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport.
Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ».
Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».
Un rapport d’experts étrille le barrage du Tarn
Le Point –
Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne » et « un financement fragile » : les critiques fusent contre le projet de Sivens.
Des besoins surestimés, une étude d’impact « de qualité très moyenne », « un financement fragile » : un rapport d’experts commandé par le ministère de l’Écologie critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes. Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de mètres cubes d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée.
Très critique sur le projet, le rapport juge cependant « difficile » d’arrêter le chantier, « compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole ». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points. Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.
Un financement du projet « fragile »
Le rapport critique tout d’abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d’irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 % ». Un sur-dimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ». « Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d’autant « plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport.
Il qualifie en outre l’étude d’impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ». Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d’un « comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l’affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l’ensemble des acteurs locaux ».
==
Commentaires
Bilou21
Les effluents ne continueront pas d’être chargés en soude et en métaux : il y en aura 99,9 % en moins quand même. Allez, un peu de rigueur Mme la journaleuse, vous n’êtes pas pigiste à Gala.
Bien sûr qu’elle n’a rien changé, Ségolène Royal, après son petit coup de com’! Mais que pouvait-on attendre d’autre d’une ministre de Hollande et Valls? Après tout, le sieur Carcenac décline à son niveau l’attitude du gouvernement. Il se met au service des lobbys (ici celui des gros cultivateurs de maïs) leur cédant tout au mépris de l’intérêt général. Plutôt détruire une zone humide protégée que contrarier si peu que ce soit les copains de la FNSEA!
A l’eau Alors elle veut ou elle veut pas en tout cas elle a l’air de vouloir gagner du temps. Vu le climat actuel ça se comprend
Nicotine Elle a raison Ségolène l’écologie ne doit pas être punitive pour les puissants, ce serait dommage.
epatant bref, le Monde anti-hollande systèmique roule pour les boues rouges dans les calanques ! ce journal progresse
Laisser un commentaire