Les « résistants » 2.0

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Manifestations contre le pass sanitaire : plusieurs milliers de personnes défilent samedi en France

 Franceinfo

Des dizaines de manifestations sont prévues ce samedi partout en France contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour certaines professions. Elles interviennent alors qu’une très large majorité de Français approuvent la décision de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants et d’autres professions.© Fournis par franceinfo

Plusieurs milliers de personnes manifestent samedi 24 juillet dans plusieurs villes de France contre l’extension du pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants, selon le réseau France Bleu.

Ces manifestations interviennent alors qu’une très large majorité de Français (76%) approuvent la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d’autres professions, avec sanctions à la clef, selon un sondage Elabe pour BFMTV le 13 juillet.

Auvergne-Rhône-Alpes

À Valence, la mobilisation contre le pass sanitaire ne faiblit pas, comme la semaine dernière, environ 5 000 personnes défilent dans les rues, selon France Bleu Ardeche.

Bourgogne-Franche-Comté

Plus de 200 personnes sont présentes sur la place de l’Arquebuse à Auxerre, rapporte France Bleu Bourgogne.

Bretagne

À Rennes, quelques centaines de personnes sont rassemblées depuis 14 heures sous les arcades de la place de la République, indique France Bleu Armorique.

Ile-de-France

A Paris, quelques milliers de personnes se sont réunies au Trocadéro pour le début de la manifestation contre le pass sanitaire, rapporte France Bleu Paris. On dénombre beaucoup de drapeaux français et de pancartes « Liberté ».https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418914613668814848&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Quelques milliers de personnes au Trocadéro pour le début de la manifestation contre le #PassSanitaire, à l’appel de @f_philippot . Beaucoup de drapeaux français et de pancartes « Liberté ». La playlist ? Aznavour…#Paris #COVID19 pic.twitter.com/wULCoRFyli— France Bleu Paris (@francebleuparis) July 24, 2021

Essentiellement constitué de « gilets jaunes », un premier cortège s’est élancé peu après 14 heures de la place de la Bastille, à destination de la porte de Champerret (17e).

Nord

Plus de 1 500 personnes défilent à Lille contre le pass sanitaire, selon France Bleu Nord.

Normandie

C’est le retour des opposants au pass sanitaire devant la mairie de Caen pour le deuxième samedi consécutif de manifestation, selon France Bleu Normandie.

A Rouen, le cortège s’est élancé depuis l’hôtel de ville. Plusieurs centaines de personnes sont réunies aux cris de « Liberté » er en chantant la Marseillaise.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418911039257784323&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Le cortège contre le #PassSanitaire s’élance depuis l’hôtel de ville de #Rouen

Plusieurs centaines de personnes sont réunies aux cris de « Liberté » er en chantant la Marseillaise.@fbleuhnormandie pic.twitter.com/lfdiADgZ1D— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) July 24, 2021

Nouvelle-Aquitaine

Ils étaient plus de 500 à manifester devant le palais de justice de Périgueux, selon France Bleu Périgord.

Provence-Alpes-Côte d’Azur

À Marseille, plusieurs milliers de manifestants contre le pass sanitaire scandent l’hymne national, rapporte France Bleu Provence.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-2&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418908816968716291&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Plusieurs milliers de manifestants à Marseille contre le pass sanitaire scandent l’hymne national. #PassSanitaire pic.twitter.com/jWkuVDVDyR— France Bleu Provence (@bleuprovence) July 24, 2021

Plusieurs centaines de manifestants sont mobilisés à Nice, place Garibaldi, contre le pass sanitaire, selon France Bleu Azur.

Manifestations anti pass sanitaire : 161.000 manifestants en France, dont 11.000 à Paris

Par Europe 1 avec AFP

manifestation
11.000 personnes ont défilé à Paris ce samedi 24 juillet. © Sameer Al-DOUMY / AFP

Environ 161.000 personnes ont manifesté en France ce samedi contre le pass sanitaire voulu par le gouvernement. C’est davantage que le week-end dernier, où 114.000 personnes avaient défilé. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que 9 individus ont été interpellés à Paris.

Quelque 161.000 personnes, dont 11.000 à Paris, ont défilé ce samedi en France pour protester contre le pass sanitaire, soit davantage que samedi dernier, où 114.000 personnes avaient manifesté. Selon un bilan communiqué par le ministère de l’Intérieur, il y a eu en province, « 168 actions recensées qui ont mobilisé près de 150.000 personnes ». A Paris, a ajouté le ministère, ils étaient 11.000, en légère baisse par rapport au 17 juillet où 18.000 personnes avaient manifesté.

Des incidents près des Champs-Elysées

Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait état de « 9 individus interpellés » à Paris, où des incidents ont eu lieu à proximité des Champs-Elysées. « Je condamne, a-t-il ajouté, avec la plus grande fermeté les comportements violents qui ont visé certains policiers, gendarmes et journalistes ». Gérald Darmanin a remercié en outre « les  forces de l’ordre mobilisées pour encadrer les manifestations

Reuters

Heurts dans une manifestation à Paris contre le pass sanitaire

HEURTS DANS UNE MANIFESTATION À PARIS CONTRE LE PASS SANITAIRE

PARIS (Reuters) – Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté samedi dans le centre de Paris lors d’un rassemblement contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire contre le COVID-19 pour certaines professions, selon des images diffusées par BMFTV.

En dehors de la capitale, où plusieurs cortèges se sont élancés dans l’après-midi, des manifestations étaient organisées à Lyon, Marseille, Lille ou encore Nantes.

Les manifestants protestent notamment le projet de loi relatif « à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire », actuellement en débat au Parlement.

Ce texte prévoit une extension du pass sanitaire aux lieux accueillant du public et introduit une obligation vaccinale pour les soignants dans le but de lutter contre la recrudescence de l’épidémie de COVID-19 liée au variant Delta.

L’obligation de présenter un pass dans les lieux culturels et de loisirs, appliquée depuis mercredi, doit être étendue aux cafés, aux restaurants ou encore aux trains au début du mois d’août.

Le HuffPost

Pass sanitaire: Que cherchent les politiques qui défilent avec les anti-pass?

Anthony Bertheliersam.

Que cherchent ces politiques qui défilent avec les anti-pass (photo de Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan samedi 17 juillet à Paris) (Photo: BERTRAND GUAY via AFP)
Que cherchent ces politiques qui défilent avec les anti-pass (photo de Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan samedi 17 juillet à Paris) (Photo: BERTRAND GUAY via AFP)

POLITIQUE – Un chanteur, un avocat et deux parlementaires sont en manif… ce pourrait être le début d’une blague, mais il s’agit surtout du casting des chefs de file du mouvement anti-pass sanitaire. Comme il y a une semaine, Francis Lalanne, Fabrice Di Vizio ou les députés Martine Wonner et Nicolas Dupont-Aignan devraient rejoindre, ce samedi 24 juillet, les dizaines de milliers de Français qui manifestent contre la nouvelle politique sanitaire du gouvernement.

À Paris, le rassemblement se fait à l’appel de l’ancien numéro deux du Front national Florian Philippot, en pointe contre ce qu’il appelle la “coronafolie”, lequel va battre le pavé pour le 36e week-end de suite. Façon gilet jaune. Jacline Mouraud, connue du grand public pour avoir été l’une des figures éphémères de ce mouvement protestataire est d’ailleurs également de la partie.

LIRE AUSSI: Les références à la Shoah en manif, reflet de la “déstructuration de la politique” – INTERVIEW

Pour certains spécialistes, le profil hétérogène des “Français en colère” qui ont défilé samedi dernier vient inscrire leur fronde dans la continuité du mouvement mené, jadis, par Jérôme Rodrigues ou Éric Drouet. À plusieurs différences près, tout de même. Contrairement à 2018, les responsables politiques semblent, pour le moment, avoir leur place dans la mobilisation estivale contre le pass sanitaire.

“On savait que le prochain moment d’exploitation politique serait les vaccins. C’était quasi inévitableTristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris Diderot

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Dès lors, si la totalité des membres de l’opposition se dit hostile à la nouvelle stratégie de l’exécutif, une poignée d’entre-eux seulement descend dans la rue, au risque de marcher au côté de pancartes outrancières et nauséabondes, certes marginales mais récurrentes. Et de s’exposer in fine à une forme d’isolement politique. Mais pour quels intérêts?

Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris Diderot, n’est pas surpris de retrouver Florian Philippot, ou quelques autres, à la manœuvre. “De façon générale, il y a un capital contestataire en France sur lequel une frange a toujours essayé de surfer”, nous dit-il, listant, les revendications des gilets jaunes, le problème des masques en 2020, les confinement ou la 5G comme autant de sujets récents, avant d’ajouter, un brin fataliste: “on savait que le prochain moment d’exploitation politique serait les vaccins. C’était quasi inévitable.”

Pour le spécialiste des cultures numériques, il faut se tourner vers les réseaux sociaux et leurs “soldats digitaux” pour mieux comprendre l’implication de certaines personnalités dans le mouvement anti-pass, à quelques encablures de l’élection présidentielle. D’un côté, Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot ont déjà annoncé leur intention d’être candidat, de l’autre, Martine Wonner, exflitrée, mardi, de son troisième groupe politique en quatre ans à l’Assemblée nationale, pour de nouveaux propos polémiques, dit vouloir monter son propre mouvement “apolitique et citoyen.”

Car, à l’image de plusieurs mobilisations récentes, les réseaux sociaux prennent une place singulière dans cette grogne, sur les pages Facebook, en particulier, où les discours enflammés viennent souvent s’ajouter au partage de théories fumeuses.

Quel débouché aux “soldats digitaux”?

“On peut être contre le pass sanitaire et se poser des questions légitimes, mais la frange la plus militante, la plus radicale est souvent en ligne. Et cette population contestatrice est un vecteur de viralité assez porteur, c’est un pôle de soldats digitaux avec un potentiel très intéressant si on est candidat”, décrypypte Tristan Mendès France, avant de citer les exemples de Florian Philippot ou Nicolas Dupont Aignan: le second, député de l’Essone et président de Debout la France “a plus d’engagements sur sa page Facebook que la page officielle d’Emmanuel Macron alors qu’il a infiniment moins d’abonnés.” En d’autres termes: ses publications font davantage “le buzz”, suscitent plus de partages etc…

Mais l’implication de ces responsables dans la sphère anti-pass ou anti-vaccin peut-elle se traduire en bulletins de vote? Leur popularité numérique -ou non- acquise au fil de leurs prises de position à l’Assemblée, dans les manifs ou sur les réseaux sociaux, peut-elle avoir des répercussions dans les urnes?

Toutes les opinions politiques étaient représentées samedi dans la foule. Les préoccupations sont solides, profondesNicolas Dupont-Aignan, député de l’Essone

Florian Philippot, lui, ne se fait pas vraiment d’illusions. “Je pense que la présidentielle, c’est important d’y être de toute façon, pour porter notre message. Mais si le pays n’est pas mûr pour un changement réel, ce n’est pas cette mobilisation qui va changer les choses, il faut une prise de conscience profonde”, déclare au HuffPost celui qui “réfléchissait à sa candidature depuis longtemps.”

“C’est n’importe quoi”, tranche de son côté Nicolas Dupont-Aignan, quand on lui parle de récupération politique. Il préfère plutôt mettre en avant le profil très hétéroclite des manifestants, et y voit un débat “moral” plutôt que politique. “C’est une considération morale. Toutes les opinions politiques étaient représentées samedi dans la foule. Et on ne parle pas du prix de l’essence, on parle de l’intégrité physique de leurs gamins, les préoccupations sont solides, profondes”, nous dit-il.

Plutôt qu’un entrain vers les urnes, les spécialistes pointent surtout le risque d’une flambée de violence. Selon plusieurs médias dont Le Parisien, une note rédigée par le renseignement territorial, après la première manifestation samedi 17 juin, alerte sur une possible “radicalisation” du mouvement des anti-pass. D’autant qu’il est bien parti pour s’inscrire dans la durée tant le discours parfois complotiste qui constitue son terreau comme son carburant, semble inépuisable en temps de pandémie.

De premières dissensions entre têtes d’affiche

“On est dans un moment avec un capital d’audience complotiste inédit”, constate Tristan Mendès France, ajoutant: “avant le coronavirus, cette effervescence apparaissait après des drames, comme le 11 septembre, ou les attentats, avec des gens qui cherchaient à la capter, et puis elle se tarissait.” “Là, c’est comme si on avait une sorte de drame continue. Si vous êtes sur un profil de bascule complotiste, vous êtes ramené tous les jours à vos craintes”, poursuit le spécialiste: “c’est comme si on grattait une plaie toujours ouverte.”

Pour Florian Philippot, une chose est certaine: “il y a un désarroi profond dans le pays, on a senti une forte mobilisation le 17, alors qu’on est en plein mois de juillet.” “Et l’intransigeance ou la brutalité du gouvernement au Parlement cette semaine va contribuer à ouvrir les yeux de certains”, veut-il croire, pariant sur le temps long.

Mais malgré ces discours mobilisateurs, les premières dissensions couvent. De fait, si ces responsables politiques se défendent de lorgner sur d’éventuels électeurs, leur omniprésence n’est, déjà, plus du goût de certains, à l’heure où des manifestations parallèles s’organisent pour éviter de marcher derrière la bannière d’un parti. Dans un live Twitch, repéré par nos confrères de Libération, l’ancien journaliste Richard Boutry, une autre figure de la galaxie covido-sceptique expliquait, dimanche 19 juillet, vouloir se “priver de politiques volontairement pour ne pas servir la soupe à ceux qui, tous, nous ont trahis”, citant l’ancien bras droit de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Invité à s’exprimer, Francis Lalanne a dénoncé de son côté la tentative de “récupération politicienne” des anti-pass par le président des Patriotes. Réponse du principal intéressé: ”c’est risible et indécent, car s’il y en a bien un qui est là depuis le début, c’est moi.” Une forme de constance, certainement, dans son opposition au gouvernement. De cohérence? Pas toujours, quand il manifestait, semaine après semaine, contre le port du masque obligatoire en oubliant qu’il l’avait réclamé plusieurs mois auparavant. Restera à savoir qui du chanteur, de l’avocat ou des parlementaire tombera à l’eau le premier.

Manifestations contre le passe sanitaire. Des journalistes pris à partie à Marseille

 Solène AGNÈS avec AFP. La manifestation à Marseille, ce samedi 24 juillet 2021.© Clément Mahoudeau / AFP La manifestation à Marseille, ce samedi 24 juillet 2021.

À Marseille, des journalistes ont été insultés et chassés lors de ces manifestations du samedi 24 juillet 2021 contre le passe sanitaire. Neuf interpellations ont également eu lieu à Paris, où manifestants et policiers se sont affrontés.

Deux journalistes de France 2 qui couvraient samedi 24 juillet 2021 la manifestation contre le passe sanitaire à Marseille ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus.

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables » et rappelant « le principe fondamental de la liberté de la presse ». La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également fait savoir qu’elle condamnait « cet acte, comme toute forme d’atteinte à la liberté de la presse » et apportait « son soutien » aux journalistes visés.

« Cassez-vous »

L’un des deux journalistes pris à partie a raconté qu’il se trouvait en tête de manifestation, avec son confrère reporter d’images, en train de prendre des vues du cortège lorsque des individus leur ont demandé s’ils étaient de BFMTV. Le JRI a répondu « Non, c’est France 2 »« C’est à ce moment-là que cela a dégénéré », a raconté le premier journaliste qui n’a pas souhaité être nommé.

« Ils nous ont insultés en nous disant ’Cassez-vous’, ont donné des coups de pied au JRI pour essayer de le faire tomber. J’ai pris aussi un coup au genou mais je ne m’en suis rendu compte que plus tard tant j’étais focalisé sur mon JRI qui se trouvait devant moi par peur qu’il lui arrive quelque chose », a-t-il raconté à l’AFP.

Des gardes du corps les accompagnaient

Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on peut voir le cameraman entouré et hué par des manifestants. Il est poursuivi dans une rue adjacente par un groupe d’individus, dont l’un tente de le frapper alors qu’il se met à courir pour leur échapper.

Les deux journalistes ont notamment dû leur salut à la présence de gardes du corps qui les accompagnent dans ce type de manifestation depuis le mouvement des « gilets jaunes », selon eux. La vidéo montre l’un d’eux protégeant le JRI en faisant un barrage devant un manifestant agressif.

Plus de 4 000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Marseille contre le passe sanitaire.

Neuf interpellations à Paris

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a condamné « avec la plus grande fermeté » ce samedi soir sur compte Twitter « les comportements violents qui ont visé certains policiers, gendarmes et journalistes », ajoutant que neuf individus ont été interpellés à Paris.

Des heurts entre policiers et manifestants ont en effet eu lieu à Paris.

Manifestation anti-pass sanitaire: des journalistes de France 2 pris à partie à Marseille

 E.R 

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables ».Des manifestants contre le pass sanitaire à Marseille, le 24 juillet 2021.© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Des manifestants contre le pass sanitaire à Marseille, le 24 juillet 2021.

Deux journalistes de France 2 qui couvraient samedi la manifestation contre le pass sanitaire à Marseille ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus, ont indiqué des sources concordantes.

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables » et rappelant « le principe fondamental de la liberté de la presse ».

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également fait savoir qu’elle condamnait « cet acte, comme toute forme d’atteinte à la liberté de la presse » et apportait « son soutien » aux journalistes visés.

Vidéo: Un journaliste de BFMTV agressé durant une manifestation anti-passe sanitaire (Dailymotion)https://www.dailymotion.com/embed/video/x82vz6l?api=postMessage&autoplay=1&id=7af5imc5&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

« Cassez-vous »

L’un des deux journalistes pris à partie a raconté qu’il se trouvait en tête de manifestation, avec son confrère reporter d’images, en train de prendre des vues du cortège lorsque des individus leur ont demandé s’ils étaient de BFMTV. Le JRI a répondu « Non, c’est France 2 ». « C’est à ce moment-là que cela a dégénéré », a raconté le premier journaliste qui n’a pas souhaité être nommé. »Ils nous ont insultés en nous disant ‘Cassez-vous’, ont donné des coups de pied au JRI pour essayer de le faire tomber. J’ai pris aussi un coup au genou mais je ne m’en suis rendu compte que plus tard tant j’étais focalisé sur mon JRI qui se trouvait devant moi par peur qu’il lui arrive quelque chose », a-t-il raconté.

Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on peut voir le cameraman entouré et hué par des manifestants. Il est poursuivi dans une rue adjacente par un groupe d’individus dont l’un tente de le frapper alors qu’il se met à courir pour leur échapper. Les deux journalistes ont notamment dû leur salut à la présence de gardes du corps qui les accompagnent dans ce type de manifestation depuis le mouvement des « gilets jaunes », selon eux. La vidéo montre l’un d’eux protégeant le JRI en faisant un barrage devant un manifestant agressif.

Plus de 4000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Marseille contre le pass sanitaire.

Passe sanitaire : les évêques de France s’insurgent contre les références à la Shoah

 www.lefigaro.fr Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.© AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.

«Des réfractaires à la vaccination ont fait usage de l’étoile jaune. C’est une grave confusion de pensée. (…) La Shoah représente une horreur absolue à partir de laquelle nos conduites politiques doivent être jugées et non devenir un jouet au bénéfice de n’importe quelle cause». C’est par ces mots, particulièrement fermes, que les évêques de France ont choisi de prendre la parole dans un communiqué ce 22 juillet, après que des personnes réticentes au passe sanitaire ont comparé ces mesures à la Shoah ou au port de l’étoile jaune.

» LIRE AUSSI – Monseigneur Aupetit: l’indignation de l’archevêque de Paris après l’agression de catholiques en pleine rue

«La vaccination dont il est question est la réponse médicale disponible pour faire face à une épidémie qui risque de paralyser encore la vie économique mais surtout la vie sociale et les échanges d’affection et d’amitié. Elle ne nie pas la dignité d’êtres humains en justifiant leur élimination», clarifie encore la conférence épiscopale française (CEF).

Mais la CEF ne se contente pas de s’insurger contre ces comparaisons avec la Shoah – qui ont également soulevé une condamnation quasi unanime de la classe politique, de Jean-Luc Mélenchon (LFI) à François Asselineau (UPR). Contrairement à un premier communiqué plutôt prudent le 13 juillet, à la suite des annonces d’Emmanuel Macron, cette fois, la CEF clarifie sa position.

En rendant la vaccination «obligatoire pour certains et en imposant un passe sanitaire pour certaines activités, le gouvernement assure ses responsabilités légitimes sous le contrôle du parlement», écrit noir sur blanc la CEF. Quant au passe sanitaire, «il appartient aux instances juridictionnelles de notre État de droit de vérifier» que son imposition «est conforme au droit, limitée à la durée de l’épidémie sous une forme gravement contagieuse et que les restrictions aux libertés d’aller et venir sont proportionnées», poursuivent les évêques.

«Ne confondons jamais la liberté de voyager et celle d’exister ni la liberté d’aller au cinéma ou au café et celle de louer Dieu ou de ne pas le louer, même s’il est clair que l’État ni les citoyens ne doivent négliger que toutes les libertés se tiennent», insistent encore les évêques de France, en référence au fait que le passe sanitaire, cette fois-ci, ne concerne pas les lieux de culte – du moins pour tout ce qui relève du cultuel (prières, cérémonies religieuses, sacrements, etc.).

Vidéo: Pass sanitaire contre le Covid-19 : la France est entrée dans «une quatrième vague», annonce Gabriel Attal (Dailymotion)https://www.dailymotion.com/embed/video/x82t79c?api=postMessage&autoplay=1&id=7nk7q9r8&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

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À VOIR AUSSI – «Je l’ai portée l’étoile moi»: un rescapé du Vel d’Hiv indigné devant les étoiles jaunes brandies par les anti-vaccins

L’Église de France s’engage

De cette manière, l’Église de France invite à la confiance dans les instances juridictionnelles et démocratiques de notre pays, et prend nettement ses distances avec une frange non négligeable de ses ouailles très réfractaire à la vaccination, et d’autant plus aux conditions de ce passe sanitaire. En témoignent par exemple les premières réactions de fidèles catholiques en commentaire, sur le compte Facebook de la CEF, à ce communiqué. «Ce n’est certainement pas le rôle de l’Église de prendre parti dans ce débat», commente ainsi un homme. «C’est un sujet qui divise donc il aurait mieux valu vous abstenir de participer à la polémique», proteste un autre. «Le communiqué de la CEF est sans équivoque, bienvenu, et remet les pendules à l’heure de toute une frange de notre Église qui part dans un sens nauséabond», lui répond toutefois un autre fidèle. «Merci, enfin un texte juste et pertinent. Sans propos contre/pour les vaccins. Enfin le discours de juste milieu et équilibré que peu de personnes ont», félicite une autre catholique.

» LIRE AUSSI – Messes publiques: comment la Conférence des évêques de France s’est décidée à agir

D’ordinaire connue, si ce n’est critiquée, pour sa propension à ne pas prendre position dans des débats sociaux ou politiques ces dernières années, et plus récemment lors des premiers mois de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’Église de France entend cette fois montrer qu’elle est capable de prendre une position claire. En témoignait déjà sa décision, en novembre dernier, de déposer deux recours juridiques devant le Conseil d’État pour exiger le rétablissement de la messe. Un revirement dû notamment à l’indignation de plusieurs évêques, dont l’archevêque de Paris, entré en «colère noire» après l’annonce par le président de la République, fin novembre, de la fameuse jauge « limitée à 30 personnes» pour la messe.

Sans nul doute, ce nouveau communiqué risque d’alimenter le débat au sein des fidèles catholiques – tout en contentant ceux qui attendaient une position «claire» de l’Église de France.

À VOIR AUSSI – «Obéis, fais-toi vacciner»: Emmanuel Macron comparé à Adolf Hitler sur des panneaux publicitaires

Le sénateur Claude Malhuret n’a pas manqué d’ironie contre les anti-vaccins

 Jade Toussay Claude Malhuret n'a pas manqué d'ironie contre les antivax© PublicSénat/Capture d’écran Claude Malhuret n’a pas manqué d’ironie contre les antivax

POLITIQUE –  La preuve par l’absurde. Sur fond de tensions sur l’extension du pass sanitaire, le sénateur Claude Malhuret s’est lancé dans une longue tirade ironique sur ces détracteurs, pendant l’examen du projet de loi au Sénat vendredi 23 juillet.

Si à l’Assemblée nationale, les débats sur le pass sanitaire ont parfois été houleux, au Sénat, Claude Malhuret, représentant de l’Allier et président du groupe Les Indépendants – République et Territoires a choisi de répondre à ses détracteurs différemment. À grands coups de comparaisons et de références absurdes comme le montre la vidéo ci-dessus, il a répondu à Stéphane Ravier, sénateur RN des Bouches-du-Rhône opposé à l’extension du dispositif.

“En écoutant notre collègue Ravier, j’ai soudain compris que nous vivions sous le joug d’une dictature et que sans une poignée d’héroïques résistants, nous ne nous en serions pas aperçus. (…) Après que pendant des années, onze vaccins nous aient été injectés à l’insu de notre plein gré, au douzième, bingo, nos yeux se sont décillés grâce à ces combattants de la liberté qui ont eu le courage de nommer l’infamie du pass sanitaire”, a déclamé le sénateur dans l’hémicycle, dans une tirade à charge de 3 minutes contre les opposants aux nouvelles mesures, parmi lesquels des élus qu’il n’a pas hésité à nommer. https://www.dailymotion.com/embed/video/x82wscg?api=postMessage&autoplay=0&id=5sqad1fn&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

Il a notamment souligné — en le déplorant — le rôle prépondérant des réseaux sociaux dans l’émergence des polémiques et la diffusion de fausses informations: “En définitive, la meilleure preuve des progrès de l’humanité, c’est qu’en 2500 ans nous sommes passés de Socrate sur l’agora à Francis Lalanne sur Facebook” a taclé Claude Malhuret. “Quel dommage que les réseaux sociaux n’aient pas existé plus tôt pour défendre, contre les dictateurs de la piqûre, la liberté de mourir en harmonie avec la nature et ses dons, parmi lesquels nos compagnons de toujours la variole, la poliomyélite, la peste et le choléra.” https://www.dailymotion.com/embed/video/x82vsjd?api=postMessage&autoplay=0&id=49oa7pvi&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous”

Claude Malhuret, ex-LR, a défendu la stratégie adoptée par le gouvernement, à savoir l’extension du pass plutôt que “la vaccination obligatoire pour tous.” “Je voudrais implorer qu’on veuille bien nous épargner cette mauvaise querelle sur les libertés. Ce n’est pas le gouvernement, le pouvoir médical ou les partisans de la vaccination obligatoire qui les restreignent, c’est la pandémie. (…) Les mesures annoncées sont les conditions de son rétablissement”, a ensuite déclaré le sénateur, cette fois “très sérieusement”. 

“La très grande majorité des Français réalise que c’est en bornant quelques libertés aujourd’hui qu’on a une chance d’en sauver de bien plus précieuses en septembre”, a-t-il souligné, agitant le spectre d’un nouveau reconfinement à la rentrée face à des taux d’incidence qui ne cessent de grimper sur tout le territoire. 

“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous. Les droits de chacun doivent être respectés. Les contraintes excessives évitées. Mais à condition de ne pas mettre en danger la santé d’autrui et de ne pas oublier que le corollaire de la liberté, c’est la responsabilité”, a conclu Claude Malhuret. 

Le projet de loi pas exempt de critiques

Ce “ralliement” à la ligne gouvernementale ne l’a cependant pas empêché d’émettre quelques critiques sur le projet de loi en cours d’examen et ses rédacteurs qui “ont eu la main lourde”, par exemple sur le montant des amendes en cas d’infraction d’ailleurs retoqué par le Conseil d’État.

“Nous devons apporter notre pierre à l’édifice”, a-t-il lancé à ces collègues sénateurs. À savoir, améliorer sa mise en pratique pour ”éviter la relance en paperasserie”, “que les terrasses se transforment en ring de boxe” ou encore “que le train de 8h45 n’ajoute pas 2 heures à ses retards habituels pour cause de vérification” du pass sanitaire. 

Les sénateurs ont d’ores et déjà soumis une série de modifications du projet de loi adopté voté à l’Assemblée nationale. Ils s’opposent notamment au pass sanitaire pour les centres commerciaux ou les visites en EHPAD et au licenciement en cas de non-respect du dispositif.

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AFP

Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde

Devant le siège de la société israélienne NSO, le 28 août 2016, à Herzliya près de Tel Aviv

Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde

Devant le siège de la société israélienne NSO, le 28 août 2016, àHerzliya près de Tel Aviv

Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias.

Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie.

D’autres noms de personnalités figurant sur la liste seront divulgués dans les prochains jours par le consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post.

Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International.

Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les compte-rendus publiés dimanche.

Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.

Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone.

« Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post.

Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020 par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.

Pegasus : des journalistes et militants du monde entier espionnés, plus de 1000 Français concernés

 Le Parisien avec AFP

Plusieurs journalistes ou anciens journalistes français, dont le directeur de Mediapart Edwy Plenel, font partie d’une liste de numéros espionnés par le logiciel Pegasus.Deux journalistes de Mediapart, dont Edwy Plenel, ont été espionnés. AFP/MARTIN BUREAU© AFP/MARTIN BUREAU. Deux journalistes de Mediapart, dont Edwy Plenel, ont été espionnés. AFP/MARTIN BUREAU

Plus de 1 000 Français sont concernés. Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel Pegasus, mis au point la société israélienne NSO Group, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias. D’autres informations, concernant la surveillance de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, devraient être publiées dans les prochains jours.

Pegasus, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie. En France, deux journalistes de Mediapart dont Edwy Plenel, mais aussi l’actuelle contrôleuse générale des lieux de privations de liberté et ancienne journaliste du Canard enchaîné Dominique Simonnot ou le chroniqueur Eric Zemmour sont aussi listés. Selon France info, plus de 1 000 Français sont concernés.

Les téléphones analysés

« Ce que l’on voit avec le projet Pegasus est très différent et encore plus inquiétant que ce qu’on voyait dans l’affaire Snowden, estime Laurent Richard, le directeur de Forbidden Stories, auprès de France info. Ici, on a à faire à une société privée qui vend un logiciel extrêmement intrusif à des États connus pour leur politique répressive en matière de droits de l’Homme et contre des journalistes. Et on voit clairement que ces États détournent cet outil pour l’utiliser contre ces populations-là. » Plusieurs pays sont pointés du doigt : le Mexique, l’Inde, le Maroc, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, le Togo, le Rwanda et même la Hongrie, membre de l’Union européenne.

Les journalistes du consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, Mediapart, The Guardian, et The Washington Post, ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les comptes rendus publiés dimanche. Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.

Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar. WhatsApp avait également reconnu en 2019 que certains de ses utilisateurs en Inde avaient été espionnés par ce logiciel.

NSO dément ces informations

Le groupe NSO a, comme à chaque fois, « nié fermement les fausses accusations portées » dans l’enquête. Elle « est bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle », a-t-il écrit sur son site, en précisant envisager de porter plainte en diffamation.

NSO est loin d’être la seule entreprise israélienne à être soupçonnée de fournir des logiciels espion à des gouvernements étrangers peu regardants sur les droits humains, avec le feu vert du ministère israélien de la Défense. Le logiciel « DevilsTongue » de la société Saito Tech Ltd, plus connue sous le nom de Candiru, a été utilisé contre une centaine de responsables politiques, dissidents, journalistes et militants, ont affirmé jeudi des experts de Microsoft et de Citizen Lab. Des entreprises d’origine israélienne comme NICE Systems et Verint ont fourni des technologies aux polices secrètes de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan, ainsi qu’aux forces de sécurité de Colombie, avait estimé en 2016 l’ONG Privacy International.

Révélations sur le logiciel israélien Pegasus, utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde entier

Un logiciel israélien a été utilisé pour espionner des centaines de personnes.
Un logiciel israélien a été utilisé pour espionner des centaines de personnes. © THOMAS SAMSON / AFP

Une enquête menée par un consortium international de médias a révélé dimanche qu’un logiciel israélien, baptisé Pegasus, a été utilisé pour espionner des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier. Au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise sont concernés. 

Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias. Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Un journaliste mexicain abattu quelques semaines après son apparition sur cette liste

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie. D’autres noms de personnalités figurant sur la liste seront divulgués dans les prochains jours par le consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post.

Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les comptes-rendus publiés dimanche.

Des femmes proches de Jamal Khashoggi ont été espionnées 

Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite. Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone.

« Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post. Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.

Projet Pegasus. Maroc, France, Hongrie… Des journalistes mis sous surveillance

 avec AFP. Le journaliste et le fondateur du site d'informations en ligne Mediapart, Edwy Plenel, lors d'une conférence de presse à Paris, le 4 février 2019© Archives AFP Le journaliste et le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart, Edwy Plenel, lors d’une conférence de presse à Paris, le 4 février 2019

Plus de 180 journalistes ont été la cible du logiciel espion Pegasus, révèle une enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux nommé « Projet Pegasus ». Parmi eux, des Français dont le fondateur du site d’information Mediapart, Edwy Plenel.

Des journalistes du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel espion Pegasus mis au point par l’entreprise israélienne NSO Group, selon une enquête publiée dimanche 18 juillet par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont font notamment partie Le Monde, la cellule investigation de Radio France, The Guardian et The Washington Post.

Le travail de ce consortium se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International et qui comprend, selon eux, 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle. Cette liste inclut les numéros d’au moins 180 journalistes d’après l’analyse menée par le consortium qui a localisé de nombreux numéros au Maroc, en France et en Hongrie.

Une trentaine de journalistes et de patron de médias français

Ainsi, d’après cette vaste enquête, environ 10 000 cibles sur les 50 000 ont été ajoutées par le Maroc. Parmi elles, le journaliste marocain Omar Radi, pour qui Amnesty international avait déjà dénoncé l’infection du téléphone en 2020, le directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, Taoufik Bouachrine, les fondateurs du Desk et du site Badil, Ali Amar et Hamid El Mahdaoui, et l’ancien correspondant de l’AFP, Omar Brouksy.

Le régime marocain aurait également utilisé Pegasus pour viser une trentaine de journalistes et de patron de médias français. Ainsi, les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro, de France 24 ou encore de l’Agence France-Presse et de France Télévisions figureraient sur la liste des cibles, révèle le consortium.

Edwy Plenel, le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart, et l’une de ses consoeurs Lenaïg Bredoux, Dominique Simonnot, ancienne enquêtrice du Canard enchaîné et désormais contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ainsi qu’une journaliste du Monde, qui a souhaité rester anonyme, figurent parmi les journalistes français touchés.

« États voyous »

« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consoeur @LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social », a réagi Edwy Plenel sur Twitter.

« Les autorités de notre pays ne peuvent pas rester indifférentes », a-t-il également déclaré sur FranceInfo, dénonçant « des États voyous » qui utilisent Pegasus « de manière très vaste contre la presse indépendante ». L’expertise technique de leurs téléphone dans un laboratoire d’Amnesty International a notamment « permis d’établir les dates précises de cet espionnage qui a duré plusieurs mois, en 2019-2020 », ajoute-t-il.

Outre le Maroc, la Hongrie du nationaliste Viktor Orban aurait également fait appel à Pegasus pour surveiller les activités de journalistes. Ainsi, parmi les 300 numéros figurant sur la liste pour le compte de la Hongrie, on retrouve « au moins cinq journalistes » du site d’investigation Direkt36. Ces derniers ont notamment enquêté sur « sur l’enrichissement des proches de Viktor Orban ou sur les relations que celui-ci entretient avec la Russie et la Chine », explique le journal Le Monde.

Le gouvernement hongrois affirme ne pas être au courant

D’autres reporters enquêtant sur des « sujets relatifs à la criminalité et au terrorisme » ainsi que leur entourage ont également fait l’objet d’une surveillance, de même que Zoltan Varga, propriétaire de Central Media Group, dernier groupe de médias indépendant du pays, et du plus grand site d’information indépendant hongrois, 24.hu, indique Le Monde.

Contacté par le consortium, le gouvernement hongrois a affirmé « ne pas être au courant d’une quelconque collecte de données » et avoir « toujours agi et continué d’agir conformément à la loi en vigueur », relate Le Monde qui rappelle par ailleurs que la loi hongroise permet au pouvoir exécutif d’autoriser « des écoutes pour quatre-vingt-dix jours sans aucun contrôle ; une pratique dénoncée par un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de 2016 ».

De son côté, NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

La société a démenti les allégations « mensongères » publiées dimanche par le consortium.

«Projet Pegasus» : des journalistes espionnés dans le monde entier

 Pierre Alonso, Amaelle Guiton Plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles.© Busakorn Pongparnit Plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles.

Au moins 180 journalistes ciblés dans des pays aussi divers que le Maroc, l’Inde, le Mexique ou la Hongrie. L’organisation Forbidden Stories, en partenariat avec Amnesty International et des médias du monde entier, révèle ce dimanche les utilisations faites par les clients de l’entreprise israélienne NSO, qui commercialise le logiciel de surveillance Pegasus. Le consortium s’appuie sur «une fuite sans précédent de plus de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés pour être surveillés», explique Forbidden Stories à propos de cette enquête internationale.

Alors que la start-up assure que son produit phare ne sert que pour «des individus soupçonnés de terrorisme ou des crimes les plus graves», ces révélations confirment au contraire que Pegasus a massivement servi contre des personnalités de la société civile, dont des journalistes, sujets de la première série d’articles publiés ce jour.

Usage frénétique du Maroc

Selon Le Monde, partenaire de Forbidden Stories, plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles. La majorité y ont été ajoutés par le pouvoir marocain, qui a acquis la technologie (et normalisé ses relations avec Israël en novembre 2020). Rabat en fait un usage frénétique : d’après les données obtenues par l’organisation, environ 10 000 cibles sur les 50 000 ont été ajoutées par le Maroc. Le cas du journaliste marocain Omar Radi avait déjà été documenté par Amnesty International, les nouvelles informations montrent que plusieurs de ses confrères ont aussi été ciblés : Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, les fondateurs du Desk et du site Badil, Ali Amar et Hamid El Mahdaoui, ou encore l’ancien correspondant de l’AFP, Omar Brouksy.

Le régime marocain a aussi visé des journalistes français, dont le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel (l’examen approfondi de son téléphone a confirmé l’infection) ou l’ancienne journaliste du Canard Enchaîné, Dominique Simonnot qui est devenue depuis contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Un ancien numéro du polémiste d’extrême-droite, Eric Zemmour, apparaît également dans la liste.

Plusieurs Etats réputés démocratiques ont également eu recours à Pegasus contre des journalistes. C’est le cas de la Hongrie d’Orban : les numéros du patron d’un groupe de presse indépendant, Zoltan Varga et deux journalistes du site d’investigation Direkt36 ont été entrés pour obtenir une surveillance. En Inde, les téléphones de plusieurs reporters enquêtant sur des affaires sensibles pour le pouvoir de Narendra Modi ont été infectés par le logiciel de NSO. L’un d’eux, Sushant Singh, s’était intéressé à la vente de 36 Rafale par la France, contrat qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête de la justice en France.

Un journaliste assassiné au Mexique

De tous les pays utilisateurs mentionnés dans l’enquête, le Mexique semble le plus actif. Près de 15 000 numéros de téléphone ont été sélectionnés depuis le Mexique, où NSO a vendu Pegasus à plusieurs clients gouvernementaux. Selon le Guardian, le ministère mexicain de la Défense aurait notamment inscrit sur cette liste le numéro du journaliste indépendant Cecilio Pineda Birto, qui enquêtait sur les liens entre des politiciens locaux, un cartel et la police de l’Etat du Guerrero, où il vivait. Quelques semaines plus tard, le 2 mars 2017, l’homme de 3 ans a été tué par balles alors qu’il se trouvait dans un hamac, à l’extérieur d’une station de lavage de voitures dans la ville de Ciudad Altamirano. Son téléphone a-t-il infecté par Pegasus, permettant aux commanditaires de son assassinat de connaître sa localisation précise ? Pour le savoir, il faudrait un examen minutieux de son appareil, qui n’a jamais été retrouvé.

Les Emirats arabes unis, également clients de NSO, ont demandé la mise sous surveillance de Roula Khalaf, alors directrice adjointe du Financial Times. La journaliste libanaise a depuis pris la tête de la rédaction du grand quotidien économique. L’Azerbaïdjan, Bahreïn, le Kazakhstan, le Rwanda ou l’Arabie saoudite sont également cités comme des commanditaires. Au total, les données obtenues par Forbidden Stories touchent la plupart des médias internationaux, souligne The Guardian, qui mentionne le Wall Street Journal, CNN, le New York Times, Al Jazeera, France24, MediapartEl Pais, Associated Press, Le Monde, Bloomberg, l’Agence France Presse, The Economist, Reuters etc.

Réputation sulfureuse

Basée à Herzliya, la Silicon Valley de l’Etat hébreu, et détenue majoritairement depuis 2014 par le fonds d’investissement américain Francisco Partners, la société israélienne NSO Group était tout sauf une inconnue, avant même les révélations de Forbidden Stories. Le produit phare qu’il vend à de nombreux Etats, le logiciel espion Pegasus, permet à un tiers de prendre, à distance, le contrôle d’un smartphone : activer le micro et la caméra, enregistrer les appels et les messages échangés sur des applications, suivre les déplacements du terminal. Ces dernières années, l’outil s’est taillé une réputation particulièrement sulfureuse.

En 2016, des chercheurs du Citizen Lab, un laboratoire de recherche de l’université de Toronto, étaient remontés jusqu’à Pegasus à partir d’un SMS reçu par le militant émirati des droits humains Ahmed Mansoor (arrêté l’année suivante, il a été condamné à dix ans de prison). Ils ont ensuite trouvé trace d’infections par le logiciel espion dans plus d’une quarantaine de pays et ont découvert que Pegasus avait notamment servi à espionner des journalistes et des avocats mexicains, ou encore un employé d’Amnesty International.

Selon le Citizen Lab, c’est très certainement l’outil de NSO qui, durant l’été 2018, a été utilisé pour espionner un dissident saoudien établi au Canada, Omar Abdulaziz. Celui-ci était alors en contact régulier avec Jamal Khashoggi, le journaliste en exil assassiné quelques mois plus tard, dans des circonstances atroces, au consulat saoudien à Istanbul.

Au fil des années, on a ainsi appris qu’avaient figuré dans la liste des cibles de Pegasus un prince saoudien, des membres de la famille royale qatarie, des responsables gouvernementaux dans plusieurs pays alliés des Etats-Unis. L’an dernier, le logiciel espion israélien faisait aussi figure de principal suspect dans le piratage du patron d’Amazon, Jeff Bezos, destinataire deux ans plus tôt d’une vidéo piégée, expédiée depuis un numéro attribué au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane…

A chaque nouvelle révélation, la ligne de défense de NSO est la même : elle affirme vendre à une clientèle exclusivement étatique des produits utilisés «dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme». A propos des publications de dimanche, l’entreprise a répondu : «NSO Group nie fermement les fausses accusations portées dans [cette] enquête. Ces accusations sont pour beaucoup des théories non corroborées.»

Surveillance.

Des journalistes et dissidents du monde entier espionnés par le logiciel israélien Pegasus

Un stand de l’entreprise israélienne NSO Group Technologies au Congrès annnuel de la Police européenne à Berlin (Allemagne), le 4 février 2020. Crédits : REUTERS/Hannibal Hanschke.
Un stand de l’entreprise israélienne NSO Group Technologies au Congrès annnuel de la Police européenne à Berlin (Allemagne), le 4 février 2020. Crédits : REUTERS/Hannibal Hanschke.

Une enquête publiée dimanche 18 juillet par 17 médias internationaux affirme que des militants, des journalistes et des opposants du monde entier ont été mis sous surveillance grâce à un logiciel créé par l’entreprise israélienne NSO Group. Deux des téléphones analysés appartiennent à des proches du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 par un commando saoudien.

D’ordinaire, le logiciel Pegasus fabriqué par l’entreprise israélienne NSO est connu pour sa capacité à traquer les terroristes et les criminels en s’introduisant dans leurs smartphones, rappelle le Washington Post. Mais selon une vaste enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, dont fait partie le quotidien américain, cet outil espion aurait aussi été utilisé contre des militants, des journalistes et des opposants du monde entier.

Leur travail se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International, qui comprend, selon eux, quelque 50 000 numéros de téléphone que des clients de l’entreprise NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle.À LIRE AUSSIPiratage. L’Espagne aurait utilisé un logiciel espion contre des élus indépendantistes catalans

“Les journalistes qui apparaissent dans ces dossiers ont reçu des menaces judiciaires, d’autres ont été arrêtés et diffamés, et certains ont dû fuir leur pays en raison de persécutions – pour découvrir plus tard qu’ils étaient toujours sous surveillance. Dans de rares cas, des journalistes ont été tués après avoir été choisis comme cibles”note le quotidien israélien Ha’Aretz.

Parmi les téléphones infectés, ceux de deux proches de Khashoggi

Les journalistes du “Projet Pegasus” ont rencontré une partie des détenteurs des numéros de la liste et ont pu récupérer 67 téléphones qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils. Deux des téléphones appartiendraient à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.À LIRE AUSSIAssassinat. Le journaliste Jamal Khashoggi éliminé en 2018 sur ordre du prince héritier saoudien

“Ces révélations montrent clairement que cette technologie est devenue un outil clé entre les mains d’acteurs gouvernementaux répressifs et des agences de renseignement qui travaillent pour eux”, estime Ha’Aretz.

“Un coup dur” pour l’image du groupe israélien

L’entreprise israélienne “fondée à Herzliya, près de Tel Aviv”, a été “accusée à de multiples reprises de violer les droits humains et de vendre ses logiciels à des gouvernements répressifs qui les utilisent pour surveiller et cibler des civils et des dissidents”, rappelle le Times of Israel. Le groupe NSO fait d’ailleurs l’objet de plusieurs procès.

Si “ces allégations ici ne sont pas nouvelles, ce qui est nouveau en revanche, c’est l’ampleur du ciblage de personnes innocentes qui aurait eu lieu”remarque le journaliste de la BBC Joe Tidy“Il y a beaucoup d’inconnues dans ces allégations – y compris d’où vient la liste et combien de numéros de téléphone ont été activement ciblés par des logiciels espions. Le groupe NSO a encore une fois nié toutes les accusations mais c’est un coup dur pour l’entreprise qui tente activement de redorer son blason”.

Ces nouvelles allégations ne devraient toutefois pas nuire financièrement à l’entreprise israélienne car selon le reporter, “il existe très peu d’entreprises privées capables de produire le type d’outils d’espionnage invasifs que vend le groupe NSO et il est clair que le marché largement non réglementé pour ce type de logiciel est en plein essor”.

Le Guardian a affirmé dimanche qu’il dévoilerait dans les prochains jours l’identité des personnes dont le numéro figurait sur la liste. “Elle comprend des centaines de dirigeants d’entreprises, des personnalités religieuses, des universitaires, des employés d’ONG, des représentants syndicaux et des représentants du gouvernement, y compris des ministres, des présidents et des premiers ministres”, prévient le quotidien britannique.

Des militants, journalistes et dissidents espionnés par un logiciel israélien

Des militants, journalistes et dissidents espionnés par un logiciel israélien
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L’entreprise israélienne NSO Group se serait introduite dans les smartphones de ces personnalités grâce au logiciel Pegasus.

C’est une enquête qui renforce les soupçons pesant de longue date sur la société NSO Group. Des militants, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel Pegasus. Cette entreprise, fondée en 2011 au nord de Tel-Aviv commercialise, le logiciel espion Pegasus qui, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. NSO Group a régulièrement été accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, mais a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

L’enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont font notamment partie les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian, et américain The Washington Post, entame sa crédibilité. Leur travail se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International et qui comprend, selon eux, 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… d’après l’analyse menée par le consortium qui a localisé de nombreux numéros au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique.

Sur cette liste, figure d’ailleurs le numéro du journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El Pais, ou l’AFP en font aussi partie. D’autres noms de personnalités figurant sur la liste — qui comprend notamment un chef d’Etat et deux chefs de gouvernement européens — seront divulgués dans les prochains jours.

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37 appareils touchés

Les journalistes du « Projet Pegasus » ont rencontré une partie des détenteurs de ces numéros et ont récupéré 67 téléphones qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, dont 10 situés en Inde, selon les compte-rendus publiés dimanche. Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite, écrivent-ils.

Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone. « Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post. Cette analyse s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar. WhatsApp avait également reconnu en 2019 que certains de ses utilisateurs en Inde avaient été espionnés par ce logiciel.

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NSO nie en bloc

Le groupe NSO a, comme à chaque fois, « nié fermement les fausses accusations portées » dans l’enquête. Elle « est bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle », a-t-il écrit sur son site, en précisant envisager de porter plainte en diffamation. NSO est loin d’être la seule entreprise israélienne à être soupçonnée de fournir des logiciels espion à des gouvernements étrangers peu regardants sur les droits humains, avec le feu vert du ministère israélien de la Défense.

Le logiciel « DevilsTongue » de la société Saito Tech Ltd, plus connue sous le nom de Candiru, a été utilisé contre une centaine de responsables politiques, dissidents, journalistes et militants, ont affirmé jeudi des experts de Microsoft et de Citizen Lab. Des entreprises d’origine israélienne comme NICE Systems et Verint ont fourni des technologies aux polices secrètes de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan, ainsi qu’aux forces de sécurité de Colombie, avait estimé en 2016 l’ONG Privacy International.

Reuters

Un logiciel espion utilisé contre des représentants et journalistes à travers le monde

UN LOGICIEL ESPION UTILISÉ CONTRE DES REPRÉSENTANTS ET JOURNALISTES À TRAVERS LE MONDE

WASHINGTON (Reuters) – Un logiciel espion (« spyware ») développé par une entreprise israélienne a été utilisé pour des tentatives de piratage, dont certaines réussies, de 37 smartphones appartenant à des représentants gouvernementaux, des journalistes et des activistes civiques à travers le monde, selon une enquête de 17 groupes de presse publiée dimanche.

D’après l’un d’entre eux, le Washington Post, le logiciel Pégase développé par la firme NSO a aussi été utilisé contre des téléphones appartenant à deux femmes proches de Jamal Khashoggi, journaliste contributeur du Post assassiné au consulat saoudien d’Istanbul en 2018.

Le journal britannique The Guardian a lui rapporté que l’enquête laissait supposer « des abus répandus et répétés » du spyware de NSO, décrit comme un logiciel permettant d’extraire du téléphone des messages, photos et emails, mais aussi d’enregistrer des conversations téléphoniques et d’activer le microphone de l’appareil.

Reuters n’a pas pu confirmer de manière indépendante les éléments rapportés par l’enquête, laquelle ne révèle pas qui a utilisé le logiciel et pour quels motifs.

NSO assure que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l’ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme.

Dans un communiqué, la firme israélienne a rejeté la teneur de l’enquête et les accusations, dénonçant des « hypothèses erronées et des théories non corroborées » et mettant en doute la fiabilité et les motivations de sources qui ont selon elle fourni « des informations sans aucun fondement factuel et très éloignées de la réalité ».

La plateforme à but non lucratif Forbidden Stories, basée à Paris, et Amnesty International ont fourni aux 17 groupes de presse une liste sur laquelle figuraient des milliers de numéros de téléphone « cibles » à travers le monde. On ne sait pas précisément comment les deux entités ont obtenu cette liste.

Selon le Guardian, les numéros de plus de 180 journalistes figurent parmi les données, dont des cadres du Financial Times, de CNN, du New York Times et de Reuters.

Après la crise, il faudra s’attaquer à la dette

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Le G20 donne son feu vert au big bang fiscal

 AFP Janet Yellen à son arrivée au G20 Finances à Venise le 9 juillet 2021© Andreas SOLARO Janet Yellen à son arrivée au G20 Finances à Venise le 9 juillet 2021

Les grands argentiers du G20 ont approuvé samedi la réforme de la taxation des multinationales qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux, ouvrant ainsi la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. 

L’accorda suscité un concert de réactions enthousiastes, de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui a appelé le monde « à agir rapidement pour finaliser » la réforme, au commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni qui a évoqué une « victoire pour l’équité fiscale ».

Les ministres des Finances ont approuvé une réforme jugée « révolutionnaire » de la taxation des multinationales, approuvée d’ores et déjà par 132 pays et qui promet de chambouler durablement la fiscalité internationale.Paolo Gentiloni à son arrivée à Venise le 9 juillet 2021 pour le G2 Finances© Andreas SOLARO Paolo Gentiloni à son arrivée à Venise le 9 juillet 2021 pour le G2 Finances

Ils ont invité les pays récalcitrants à se rallier à l’accord, un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes, qui vient de signer la déclaration.

Il « n’y a plus de retour en arrière possible », s’est félicité le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, saluant une « révolution fiscale ».

« Enfin, les grandes entreprises ne peuvent plus échapper à leurs obligations fiscales. Je me suis battu pour cela pendant longtemps », a tweeté son homologue allemand Olaf Scholz.L'Irlande qui pratique depuis 2003 un taux d'imposition très faible par rapport aux autres pays européens, a pu accueillir le siège européen de plusieurs géants comme Apple ou Google© JUSTIN TALLIS L’Irlande qui pratique depuis 2003 un taux d’imposition très faible par rapport aux autres pays européens, a pu accueillir le siège européen de plusieurs géants comme Apple ou Google

– Fin des paradis fiscaux –

Instaurer un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les sociétés pour sonner le glas des paradis fiscaux et taxer les entreprises là où elles réalisent leurs recettes : cet accord dont les règles devraient être peaufinées d’ici octobre doit être mis en œuvre dès 2023.

Plusieurs membres du G20, dont la France, les Etats-Unis et l’Allemagne, militent pour un taux supérieur à 15%, mais il ne devrait pas bouger avant la prochaine réunion des dix-neuf pays les plus riches du monde et de l’Union européenne en octobre.

Mais plusieurs membres du groupe de travail de l’Organisation de développement et de coopération économique (OCDE) ayant conclu un accord de principe le 1er juillet manquent toujours à l’appel, comme l’Irlande ou la Hongrie.Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent© Giovanna GIRARDI Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent

Le feu vert de Venise « mettra la pression sur tous les pays pour qu’ils se rallient » et devrait « créer les conditions » pour « parvenir à un accord unanime au sein de l’UE », a estimé devant la presse le ministre italien de l’Economie Daniele Franco, dont le pays préside le G20.Rishi Sunak le 1er juillet 2021 à Londres© Stefan Rousseau Rishi Sunak le 1er juillet 2021 à Londres

L’Irlande pratique depuis 2003 un taux de 12,5%, très faible par rapport aux autres pays européens, ce qui lui a permis d’accueillir le siège européen de plusieurs géants de la technologie comme Apple ou Google.

– « Répartition plus équitable » –

Le pilier numéro 1 de la réforme vise à répartir équitablement entre les pays les droits à taxer les profits des multinationales. A titre d’exemple, une entreprise comme le géant pétrolier BP est présente dans 85 pays.

Cet accord « va changer profondément la façon dont les multinationales vont être taxées: c’est la fin de la concurrence fiscale abusive avec un plancher à au moins 15% d’impôts et une répartition plus équitable de la rente des plus grandes entreprises, notamment numériques », a commenté à l’AFP Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE et artisan de la réforme.

Quant à l’impôt minimal mondial, le pilier 2, moins de 10.000 grandes entreprises seraient concernées, celles dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 750 millions d’euros.

Un taux minimal effectif de 15% permettrait de dégager des recettes supplémentaires de 150 milliards de dollars par an, selon l’OCDE.

Un premier accord au G7 début juin à Londres avait donné un coup de fouet aux négociations, enlisées pendant la présidence de Donald Trump et relancées par l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak, dont le pays préside le G7, a salué l’accord, assurant à l’AFP que « les sociétés qui doivent le faire vont payer un impôt juste au bon endroit ».

– Soutien aux pays vulnérables –

Les grands argentiers du G20 se sont retrouvés pour la première fois en présentiel depuis leur réunion de février 2020 à Ryad, au tout début de la pandémie de coronavirus.

Alors que le quartier de l’Arsenal où se déroule la réunion a été bouclé, avec des barrages filtrants de la police, plusieurs centaines de manifestants anti-G20 se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre de Venise, provoquant quelques accrochages avec la police.

Le G20 a également approuvé l’initiative du Fonds monétaire international d’augmenter l’aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d’une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d’un montant de 650 milliards de dollars, et demandé « sa mise en œuvre rapide d’ici fin août ».

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a salué ce « soutien » du G20 aux efforts de l’institution visant à « aider les pays confrontés au poids insupportable de la dette ».

Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales

 Challenges.fr Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales© AFP – Andreas SOLARO Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale » qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales.

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable », qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 131 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents.

« Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres.

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10%.

Son objectif: éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales. Un Etat pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

Feu vert du G20 à l’accord sur la taxation des multinationales

 RFI Le ministre italien des Finances, lors de la conférence de presse du G20, à Venise, le 10 juillet 2021.© AFP – ANDREAS SOLARO Le ministre italien des Finances, lors de la conférence de presse du G20, à Venise, le 10 juillet 2021.

Les ministres des Finances du G20 mettent en garde contre la menace que représentent les variants du Covid-19 sur la reprise. Après deux jours de réunions en présentiel à Venise, les grands argentiers du G20 ont aussi et surtout donné leur feu vert à un accord sur la taxation des multinationales

Dans leur communiqué final, les grands argentiers du G20 approuvent les « composants clefs » de la déclaration publiée par le cadre inclusif de l’OCDE-G20 début juillet. Un projet de réforme qui comporte deux piliers. Le premier consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payés par les multinationales aux pays où elles font ces bénéfices, et non là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire les Gafa, mais pas seulement : en fait, toutes les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10%.

► À lire aussi : Plusieurs États américains accusent Google de monopole dans l’accès aux applications

L’autre pilier instaure, lui, un taux d’impôt effectif minimum. Un taux fixé à au moins 15%. Concrètement, un État pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à un taux inférieur de manière à compenser l’écart.

Mais l’accord n’est pas encore fin prêt

Les ministres des Finances et gouverneurs de Banques centrales appellent d’ailleurs à traiter rapidement les questions « encore en suspens ». Ils souhaitent qu’un plan détaillé pour la mise en œuvre de ces deux piliers soit présenté d’ici à la prochaine réunion du G20 en octobre. Le G20 invite aussi les sept membres du cadre inclusif OCDE -G20 qui n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire.

Un accord que Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, salue. C’est pour lui « une révolution fiscale comme il y en a une par siècle ».

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Le G20 donne son feu vert à l’accord sur une taxation des multinationales d’au moins 15%

 Franceinfo 

Les ministres des Finances des vingt pays les plus riches de la planète ont également adressé un appel aux pays récalcitrants à l’accord.Le siège d'Amazon au Luxembourg, photographié le 10 août 2017. (MAXPPP)Le siège d’Amazon au Luxembourg, photographié le 10 août 2017. (MAXPPP)

Enthousiastes, les signataires ont salué un texte « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable ». Les membres du G20 ont « approuvé » samedi 10 juillet l’accord instaurant un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances des vingt pays les plus riches de la planète ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 131 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents. « Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres.

Deux « piliers » à rapidement mettre en œuvre

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en œuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés. En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10 %.

Son objectif : éviter que les multinationales et surtout les Gafa [acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple], qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales. Un Etat pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

AUSSI SUR MSN : Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent

A Venise, le G20 adopte un accord historique pour une taxation internationale des multinationales

Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni arrive au G20 à Venise, le 9 juillet 2021. Crédits : G20 Italy/Handout via REUTERS.
Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni arrive au G20 à Venise, le 9 juillet 2021. Crédits : G20 Italy/Handout via REUTERS.

Réunis samedi 10 juillet, les grands argentiers du G20 ont approuvé la réforme de la taxation des multinationales qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux, ouvrant ainsi la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. Mais des obstacles demeurent aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.

C’est un accord qui promet de chambouler durablement la fiscalité internationale. Réunis samedi à Venise, les ministres des Finances du G20 se sont entendus autour d’une réforme sans précédent qui instaure un impôt mondial d’au moins 15 % sur les bénéfices des multinationales, rapporte l’édition européenne du magazine Politico.À LIRE AUSSIArabie Saoudite. Le G20, une énorme opération de communication à destination interne

Véritable arme contre les paradis fiscaux, l’accord vise aussi à répartir plus équitablement entre les pays les “droits à taxer” les profits des multinationales, en accordant une part de ces droits aux pays où ces entreprises réalisent effectivement leur activité.

Le G20 doit se réunir à nouveau en octobre prochain pour fixer un taux d’imposition minimum et déterminer comment les profits seront alloués entre les pays, précise le Financial Times.

Un “renversement” après des années de faible taxation

Le 2 juillet dernier, ce nouveau système de taxation avait déjà été approuvé par quelque 130 pays de l’OCDE. Son adoption par le G20 ouvre la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. Cet accord “marque un renversement après des années de politiques économiques qui privilégiaient une faible taxation comme moyen pour les pays d’attirer les investissements et de stimuler la croissance”, remarque le New York Times“À l’inverse, les pays s’unissent aujourd’hui autour de l’idée qu’ils doivent financer les infrastructures, les biens publics et se préparer aux futures pandémies avec plus de puissance de feu fiscale à leur disposition, ce qui les incite à une chasse mondiale aux revenus.”À LIRE AUSSIFiscalité. L’OCDE valide un impôt mondial sur les sociétés

“Les membres du G20 ont rarement été en mesure d’accepter des changements aussi ambitieux au cours de la dernière décennie marquée par des différends sur le commerce, l’investissement et l’emploi, bien qu’ils soient parvenus à travailler ensemble pour compenser l’impact économique de la pandémie de Covid-19”, note le Wall Street Journal“L’accord fiscal, négocié plus tôt ce mois-ci par 130 pays, fait naître l’espoir que les grandes économies puissent trouver des approches communes pour s’attaquer à d’autres problèmes mondiaux, tels que le changement climatique et ou les échanges commerciaux”.

L’Irlande récalcitrante

“Plusieurs obstacles, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, doivent toutefois encore être surmontés” avant que l’accord ne puisse être mis en œuvre, note la Süddeutsche Zeitung“Yellen a besoin du soutien du Congrès, au sein duquel il existe des réserves majeures parmi les républicains”, rappelle le quotidien allemand.À LIRE AUSSIControverse. L’Irlande doit-elle se résoudre à taxer davantage les entreprises ?

En Europe, plusieurs pays comme l’Irlande ou la Hongrie sont opposés à une réforme de la taxation. Dublin pratique depuis 2003 un taux de 12,5 %, très faible par rapport aux autres pays européens, ce qui lui a permis d’accueillir le siège européen de plusieurs géants de la technologie comme Apple ou Google. “L’Irlande redoute que l’accord sur la taxation ne détruise son modèle économique”, explique le Daily Telegraph“L’opposition de Dublin va approfondir la rupture avec le président américain Biden à l’origine de la réforme, bien que celui-ci ait cherché à mettre en avant son héritage irlandais ancestral lors de sa campagne électorale”, remarque le quotidien britannique.

Les pays du G20 ont approuvé l’accord « historique » sur la taxation des multinationales

sam. 10 juillet 2021, 7:02 PM

Réunis à Venise, les pays du G20 ont approuvé samedi l’accord récemment conclu sous l’égide de l’OCDE prévoyant l’instauration d’un impôt mondial sur les bénéfices des multinationales. Les ministres des Finances ont aussi adressé un appel aux pays récalcitrants, car pour l’heure, tous les membres du groupe de travail de l’OCDE n’ont pas adhéré à l’accord.

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi 10 juillet l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable », qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 132 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents.

« Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres. Un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes qui s’est rallié à l’accord.

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Les Gafa pris pour cible

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10 %.

>> À lire aussi : Impôt “mondial” sur les sociétés : pourquoi Amazon pourrait s’en tirer à bon compte

Son objectif : éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15 % » sur les bénéfices des multinationales. Un État pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

« Un G20 décisif qui marque un avant et un après »

L’accord a suscité un concert de réactions enthousiastes, de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui a appelé le monde « à agir rapidement pour finaliser » la réforme, au commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni qui a évoqué une « victoire pour l’équité fiscale ».

Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a lui estimé, dans une déclaration écrite transmise à l’AFP, qu’il « n’y a plus de retour en arrière possible ». « Le G20 Finances de Venise est un G20 décisif qui marque un avant et un après », s’est-il félicité, appelant à « mettre effectivement en oeuvre la réforme de la fiscalité internationale d’ici 2023 », qui prévoit notamment un impôt minimum mondial d’au moins 15 %.

Le G20 veut finaliser l’accord sur la fiscalité internationale d’ici octobre

LE G20 VEUT FINALISER L’ACCORD SUR LA FISCALITÉ INTERNATIONALE D’ICI OCTOBRE

VENISE (Reuters) – Les ministres des Finances du G20 vont réclamer que les derniers détails d’une réforme de la fiscalité internationale des entreprises soient réglés d’ici octobre et ils exhorter les pays réticents face à ce projet de taxation des multinationales à se joindre à l’initiative, peut-on lire dans la dernière version du communiqué qui sera publié à l’issue de leur réunion à Venise.

Deux sources ont déclaré que ce projet de communiqué serait publié sans changement.

D’après cette dernière version en date, les ministres du G20 approuvent l’accord récemment conclu entre 131 pays sous l’égide de l’OCDE portant, d’une part, sur l’instauration d’un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés et, d’autre part, sur la taxation au niveau national des bénéfices réalisés par les multinationales.

« Nous appelons (les pays engagés dans ces discussions) à régler rapidement les questions en suspens et à finaliser les modalités dans le cadre convenu parallèlement à un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers d’ici notre prochaine réunion en octobre », est-il écrit dans cette déclaration.

« Nous invitons tous les membres (participant aux discussions) qui n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire. »

(Reportage Francesco Guarascio, rédigé par Leigh Thomas, version française Bertrand Boucey, édité par Marc Angrand)

La France milite pour taxer les super profits à hauteur de 25%

G20-FRANCE/TAXE:La France milite pour taxer les super profits à hauteur de 25%

VENISE, 10 juillet (Reuters) – Les Etats devraient pouvoir imposer un quart des bénéfices des grandes multinationales quel que soit l’endroit où ils sont générés, a proposé samedi la France lors d’une réunion des ministres des Finances du G20 axée sur la refonte des règles d’imposition transfrontalière des entreprises.

Les détails des nouvelles règles restent à préciser après que le G20 a officiellement approuvé samedi les grandes lignes d’un projet visant à instaurer un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés.

Le développement du commerce en ligne a permis aux grandes entreprises technologiques d’enregistrer des bénéfices dans les pays à faible fiscalité, quel que soit l’endroit où elles les réalisent effectivement.

Les nouvelles règles, qui seront finalisées lors d’un sommet du G20 à Rome au mois d’octobre, permettraient aux pays où les profits sont réalisés d’imposer 20 à 30% des bénéfices excédentaires d’une grande multinationale, définis comme étant supérieurs à 10% de leurs revenus.

Les pays en développement, comme le Brésil, ont fait pression pour une part plus élevée, a déclaré le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, lors de la réunion.

« Je pense que la meilleure solution serait un niveau d’allocation des bénéfices de 25% pour répondre aux préoccupations de certains pays en développement qui sont des préoccupations légitimes », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Les entreprises envisagées dans le champ d’application des nouvelles règles seraient les multinationales dont le chiffre d’affaires mondial dépasse 20 milliards d’euros (23,8 milliards de dollars), bien que ce seuil puisse être ramené à 10 milliards d’euros au bout de sept ans.

Paolo Gentiloni a déclaré que certains pays militaient pour le seuil de 10 milliards tandis que d’autres voulaient exclure certains secteurs industriels du champ d’application des nouvelles règles, en plus des services financiers et des industries minières qui en sont déjà exemptées. (Reportage Leigh Thomas, avec Francesco Guarascio, version française Benjamin Mallet)

Le G20 prévient que les variants du coronavirus menacent la reprise

LE G20 PRÉVIENT QUE LES VARIANTS DU CORONAVIRUS MENACENT LA REPRISE

par Gavin Jones, Leigh Thomas et David Lawder

VENISE (Reuters) – La montée en puissance des nouveaux variants de coronavirus et le manque d’accès aux vaccins des pays en développement menacent la reprise économique mondiale, ont averti samedi les ministres des Finances du G20.

Le G20, réuni à Venise dans le cadre des premiers entretiens en face à face des ministres depuis le début de la pandémie, a également approuvé une décision visant à empêcher les multinationales de transférer leurs bénéfices vers des paradis fiscaux à faibles taux d’imposition.

La déclaration du G20 ouvre la voie à la finalisation d’un nouveau taux d’imposition minimum mondial des sociétés de 15% lors d’un sommet à Rome en octobre, qui pourrait permettre à des trésors publics mis à rude épreuve par la crise du COVID-19 de récolter des centaines de milliards de dollars.

Selon leur déclaration finale, les vingt pays les plus riches de la planète ont estimé que les perspectives économiques mondiales s’étaient améliorées depuis leur dernière réunion en avril, tout en soulignant la fragilité de la reprise face aux nouveaux variants du COVID-19.

« La reprise est caractérisée par de grandes divergences entre et au sein des pays et reste exposée à des risques de baisse, en particulier la propagation de nouveaux variants du virus COVID-19 et des rythmes de vaccination différents », peut-on lire dans le document.

« Nous réaffirmons notre détermination à utiliser tous les outils politiques disponibles aussi longtemps que nécessaire pour faire face aux conséquences néfastes du COVID-19 », a ajouté le G20, précisant que ces outils devraient être compatibles avec la préservation de la stabilité des prix et des finances publiques.

La déclaration, tout en soulignant le soutien du G20 au « partage mondial équitable » des vaccins, ne fait pas état de mesures concrètes en la matière et reconnaît simplement une recommandation de 50 milliards de dollars de financement de nouveaux vaccins par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale du commerce.

UNE « NOUVELLE VAGUE », SEUL OBSTACLE À UN REBOND RAPIDE

« Nous devons tous améliorer nos performances vaccinales partout dans le monde », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Marie. « Nous avons de très bonnes prévisions économiques pour les économies du G20, et le seul obstacle sur la voie d’un rebond économique rapide et solide est le risque d’avoir une nouvelle vague. »

Les différences de niveaux de vaccination entre les pays riches et les pays pauvres restent considérables. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé un « scandale moral » qui sape globalement les efforts visant à maîtriser la propagation du virus.

Alors que certains des pays les plus riches ont désormais administré au moins une dose de vaccin à plus des deux tiers de leurs citoyens, ce chiffre tombe bien en dessous de 5% pour de nombreux pays africains.

Brandon Locke, du groupe de santé publique à but non lucratif The ONE Campaign, a dénoncé ce qu’il décrit comme l’inaction du G20, la qualifiant de « situation perdant-perdant pour tout le monde ».

« Non seulement cela coûtera des vies dans les pays les plus pauvres, mais cela augmentera le risque de nouveaux variants qui feront des ravages dans les plus riches », a-t-il déclaré.

Comme prévu, le G20 a en outre approuvé l’accord récemment conclu sous l’égide de l’OCDE prévoyant l’instauration d’un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que tous les pays qui s’y opposeraient seraient encouragés à le signer d’ici le mois d’octobre.

« Nous essaierons de le faire, mais je dois souligner qu’il n’est pas essentiel que tous les pays participent », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’accord prévoyait aussi des mécanismes contre le recours aux paradis fiscaux.

Le G20 a également déclaré pour la première fois que la « tarification du carbone » pourrait faire partie des outils politiques de lutte contre le changement climatique.

Cette décision marque un changement radical par rapport aux quatre années précédentes, lorsque l’administration de l’ancien président américain Donald Trump s’était régulièrement opposée à la mention du changement climatique en tant que risque mondial dans les déclarations internationales.

Les outils de lutte contre le changement climatique reconnus par le G20 samedi incluent les investissements dans des infrastructures durables et de nouvelles technologies, « y compris la rationalisation et l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui encouragent le gaspillage et, le cas échéant, l’utilisation de mécanismes de tarification du carbone et d’incitations ».

Cette déclaration intervient quelques jours seulement avant que l’Union européenne ne dévoile un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) sur les marchandises en provenance de pays à fortes émissions.

Bonjour les profiteurs

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Un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols

Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier préparé depuis plusieurs mois, impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« Les investigations sont toujours en cours », a simplement confirmé auprès de l’AFP le procureur de Tarascon Laurent Gumbau.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la +francisation+ consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a détaillé la préfecture.

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant +Espagne+ auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine +France+ », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine: France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture: « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

L’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300.000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la DGCCRF fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25%. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

« Les Français sont attachés à la consommation de la production de nos agriculteurs. La traçabilité des produits alimentaires est très importante pour nos concitoyens », a commenté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dans un communiqué saluant l’action de la DGCCRF.

Bouches-du-Rhône : un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

 Franceinfo

Le suspect aurait remplacé les étiquettes, ce qui constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.© Fournis par franceinfo

Un grossiste de fruits et légumes est au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon. Il est soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi 5 juillet la préfecture des Bouches-du-Rhône. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, dont l’enquête est toujours en cours.

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine, a expliqué la préfecture. Les étiquettes des légumes indiquant Espagne auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France. »

Une marge encore plus grande

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la ‘francisation’ consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », précise la préfecture des Bouches-du-Rhône. Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs, détaille encore la préfecture. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros le kilo alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros le kilo. »

L’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

Un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

 avec AFP. Des fruits et légumes. Image d’illustration.© Daniel FOURAY / OUEST FRANCE Des fruits et légumes. Image d’illustration.

Un grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes et d’avoir changé l’étiquette origine Espagne par une étiquette origine France. Il risque deux ans de prison et 300 000 € d’amende.

Un grossiste en fruits et légumes est au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la francisation consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé.

Les produits concernés ont été vendus en grande distribution

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant + Espagne + auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : Franc e » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

Toujours en cours, l’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

Le grossiste risque 2 ans de prison et 300 000 € d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 €.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25 %. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

Bouches-du-Rhône : Un grossiste soupçonné d’avoir vendu des tonnes de légumes espagnols en « origine France »

ENQUÊTE Les services de l’Etat dans les Bouches-du-Rhône suspectent un grossiste d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes en Espagne et maquillé leur origineC.D.

La pratique de "francisation" est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros.
La pratique de « francisation » est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros. — GILE MICHEL/SIPA

Courgettes, poivrons, courges, asperges… Les services de l’Etat dans les Bouches-du-Rhône enquêtent sur les pratiques douteuses d’un grossiste en fruits et légumes, a-t-on appris ce lundi auprès de la préfecture. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont eu lieu au mois de juin, sous l’autorité du parquet de Tarascon, dans cette affaire qui concerne plusieurs centaines de tonnes de légumes achetés en 2020 et 2021.

Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine « France ». D’après les premiers éléments de l’enquête, la société aurait édité des factures sur lesquelles était inscrite l’origine France. « Il est alors impossible pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols », assure la préfecture dans son communiqué.

Grande distribution

L’enquête est toujours en cours mais les premières constatations indiquent que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution. Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes, chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France.

Cette fraude dite de la « francisation » consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française. Lorsqu’elle est établie, cette pratique est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros.

L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. La préfecture cite l’exemple du poivron espagnol qui, en juin dernier, se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 € le kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achetait à près de 3 € le kg.

Un grossiste soupçonné d’avoir «francisé» des centaines de tonnes de légumes espagnols

Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une « origine France ».

(Illustration) LP/Théo Troude
(Illustration) LP/Théo Troude 

Par Le Parisien avec AFP 

Il est soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols. Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, a annoncé ce lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la francisation consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé.

Des factures éditées

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant Espagne auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

Toujours en cours, l’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

Il risque deux ans de prison et 300 000 euros d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25%. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

Fraude sur l’origine : un grossiste soupçonné d’avoir francisé des légumes

Le grossiste aurait acheté plusieurs centaines de tonnes de légumes espagnols et les aurait étiquetés « d’origine française » avant de les vendre.

Il est soupçonné d’avoir fait passer des centaines de tonnes de légumes espagnols pour des produits français, a annoncé, ce lundi 5 juillet, la préfecture des Bouches-du-Rhône. Un grossiste en fruits et légumes est ainsi au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Il a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la “francisation” consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé. « Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine « France » », a encore ajouté la préfecture.

Les clients seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture. Et de préciser : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ». L’enquête, qui est toujours en cours, a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

La fraude est punissable de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué. Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25 %. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.