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Uber Files: indignation à gauche après les révélations sur les liens entre Macron et le géant du VTC

Ariel Guez – Il y a 1 h

Pacte « secret » contre « toutes nos règles », « pillage du pays »: des élus de gauche ont vivement dénoncé ce dimanche les liens qui ont uni Emmanuel Macron et la société Uber, après des révélations de presse.

© STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFPMathilde Panot lors d’une session de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 28 juillet 2020

Une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber, dévoilés par de nombreux médias, dont Franceinfo et Le Monderévèle l’implication du président de la République, alors ministre de l’Économie, dans l’implantation et la consolidation du géant du VTC en France.

Publiée ce dimanche soir, les nombreux articles de cette investigation internationale a fait réagir la classe politique française, qui dénonce le comportement d’Emmanuel Macron lorsqu’il était à Bercy.

Un « pillage du pays »

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, critique ainsi un « pillage du pays », Emmanuel Macron ayant été selon elle à la fois « conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail ».

Le numéro un du PCF Fabien Roussel a relayé des « révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France », « contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs ».

A l’autre bord, Jordan Bardella, président du RN, a aussi jugé que « le parcours d’Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge: servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux ».

Une commission d’enquête?

Dans la soirée, plusieurs députés ont appelé de leurs voeux la consitution d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale pour faire la lumière sur les liens entre le président de la République et le géant du VTC.

Le premier à lancer cette proposition a été Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône. Il a été rapidement suivi par l’insoumis Louis Boyard, du Val-de-Marne.

Sans parler de commission d’enquête, l’ancien ministre socialiste Alain Vidalies , en poste lorsque Emmanuel Macron aurait facilité la venue d’Uber, réclame une « réponse d’État. » « Il faudra apporter des réponses et des éclaircissements auxquels les Français ont le droit », explique l’ancien responsable politique à nos confrères de France info.

Journal du Dimanche

« Uber Files » : Emmanuel Macron accusé d’avoir œuvré en coulisses pour le géant du VTC

© Jacques Witt/SIPA

Des documents internes à Uber dévoilés par Le Monde et France Info montrent l’implication du chef de l’État, alors ministre de l’Économie, dans l’implantation du géant du VTC, trois ans seulement après son arrivée en France.

Des révélations qui pourraient être gênantes pour Emmanuel Macron. Du moins en ce qui concerne son rôle bienveillant envers Uber pendant deux ans entre 2014 et 2016. Le Monde et France Info dévoilent ce dimanche 10 juillet de nombreux documents internes à l’entreprise américaine qui montrent comment le ministre de l’Économie a agi en faveur du géant de la Silicon Valley. Alors qu’Uber fait l’objet d’enquêtes sur le plan pénal ou fiscal et que les taxis sont en colère, l’entreprise peut compter sur un soutien de poids, la figure montante du gouvernement, et ce contre l’avis de François Hollande ou de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur. Nommé ministre de l’Économie fin août 2014, l’actuel chef de l’État reçoit au ministère quatre figures d’Uber : Pierre-Dimitri Gore-Coty (alors directeur Europe de l’Ouest), Mark MacGann (lobbyiste en chef pour la zone Europe, Afrique, Moyen-Orient), David Plouffe (ancien conseiller de Barack Obama et vice-président d’Uber), et le PDG de l’entreprise, Travis Kalanick. Quelques jours avant, la nouvelle loi Thévenoud encadrait encore un peu plus la possibilité de devenir chauffeur Uber. Les quatre hommes ressortent ravis malgré le contexte. « Spectaculaire, du jamais-vu », s’extasient-ils, selon les documents.

Lire aussi – « L’appel d’offres pour 2027 est ouvert » : Macron fait déjà face aux ambitions des ténors de la majorité

Presque un échange tous les mois avec Uber

Presque un échange tous les mois avec Uber

Aujourd’hui, nos confrères, qui ont travaillé avec le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), sortent ces documents qui ont été récupérés par le Guardian et qui devaient rester confidentiels, appelés donc « Uber Files ». Ce sont des dizaines de milliers de mails, fichiers PDF, présentations, tableurs, etc., écrits entre 2013 et 2017 (124.000 documents). Pour nos confrères, Uber a utilisé tout le lobbying possible pour « obtenir une dérégulation du marché ». Car au sein du gouvernement, Bernard Cazeneuve, qui possède la tutelle des taxis au ministère de l’Intérieur, ne voit pas son arrivée d’un très bon œil. Encore moins Manuel Valls, le Premier ministre, ou le ministre des Transports, qui se méfie du service. Ces documents tendent à prouver que l’actuel président de la République a opéré en tant que « partenaire », plus qu’un soutien envers l’entreprise. En dix-huit mois, Emmanuel Macron aurait eu pas moins de dix-sept échanges avec le PDG de l’époque, Travis Kalanick.

La répression des fraudes nie toute pression

Toutes les occasions sont bonnes pour Uber France afin de tirer parti de la situation et de permettre à Emmanuel Macron d’être un peu plus dans la lumière, à l’image du dépôt de bilan de l’entreprise Mory Ducros, où les chauffeurs auraient pu rejoindre les rangs du géant américain. Mais le projet n’aboutira finalement pas. Cependant, en coulisses, Emmanuel Macron fait tout pour aider Uber et promet dès la première

rencontre avec le PDG du groupe de l’aider dans le dossier de la répression des fraudes, qui reproche à UberPop de présenter un service s’apparentant à celui d’un covoiturage. Finalement, les bureaux français du groupe seront perquisitionnés, ce qui agacera au plus haut point aux États-Unis. Aujourd’hui, la DGCCRF nie avoir subi de pressions du cabinet du ministre de l’Économie. Autre épisode en octobre 2015 : le préfet des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, prend un arrêté pour interdire Uber dans le département. Uber s’inquiète et demande à Emmanuel Macron de « comprendre ce qu’il se passe ». L’actuel chef de l’État répond qu’il regardera cela « personnellement », détaille Le Monde. L’interdiction disparaîtra, mais Laurent Nuñez nie avoir subi des pressions à l’époque auprès de nos confrères.

Lire aussi – EXCLUSIF. Age, fidélité, professionnalisation : Uber France ausculte ses chauffeurs

« Cazeneuve s’assurera que les taxis restent calmes »

À l’époque se joue aussi un accord entre Uber et le ministre de l’Économie pour valider l’arrêt d’UberPop avec, en contrepartie, une simplification afin d’obtenir une licence VTC. Un « deal » qui avait, semble-t-il, été validé quelques mois plus tôt, en juillet 2015, après une réunion entre Emmanuel Macron, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls. Travis Kalanick, méfiant, avait alors demandé à Emmanuel Macron : « Pouvons-nous faire confiance à Caz ? » Ce à quoi lui aurait répondu le président actuel, selon les documents dévoilés : « Cazeneuve s’assurera que les taxis restent calmes et je réunirai tout le monde la semaine prochaine pour préparer la réforme et corriger la loi. Caz a accepté le deal », peut-on lire. Auprès du Monde, Bernard Cazeneuve nie tout accord.

Nos confrères posent la question des motivations du ministre de l’Économie de l’époque, qui aurait pu y voir une convergence politique, mais aussi être fasciné par l’histoire de Travis Kalanick. Selon la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), des dirigeants ou représentants d’Uber auraient rencontré ceux du président huit fois entre 2017 et 2022. Interrogé sur cette affaire, Emmanuel Macron n’a pas répondu précisément aux questions de l’ICIJ et l’Élysée a simplement détaillé que le président avait, par ses fonctions passées, « échangé avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires »

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Uber Files : « Nous sommes devant un scandale d’État », réagit le député Aurélien Taché

Franceinfo – Hier à 22:09

Des milliers de documents internes à Uber révèlent notamment que l’entreprise a pu bénéficier de la bienveillance et de l’appui d’Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.

© Fournis par franceinfoUber Files : « Nous sommes devant un scandale d’État », réagit le député Aurélien Taché

« Nous sommes devant un scandale d’État », réagit dimanche 10 juillet sur franceinfo Aurélien Taché, député élu sous l’étiquette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le député du Val-d’Oise réagit aux révélations sur les liens entre Emmanuel Macron et Uber en 2014, mis en lumière par l’enquête des Uber Files, menée par la cellule investigation de Radio France et ses partenaires du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Des milliers de documents internes à Uber révèlent notamment que l’entreprise, confrontée à l’hostilité des pouvoirs publics et à de vastes ennuis judiciaires, a pu bénéficier de la bienveillance et de l’appui d’Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.

franceinfo : Vous êtes aujourd’hui député de la Nupes mais vous avez été élu en 2017 sous la bannière LREM, comment réagissez-vous à cette enquête et à l’implication d’Emmanuel Macron ?

Aurélien Taché : Je doit avouer que je suis ce soir complètement abasourdi par ces révélations. On ne mesure pas encore l’ampleur que peut prendre cette affaire, des dizaines de milliers de documents ont été révélés et elle a des implications très concrètes dans un certain nombre de domaines.

D’abord, elle en dit long sur la conception qu’a Emmanuel Macron de la loyauté en politique, envers le gouvernement auquel il appartenait à l’époque et envers son État, sa nation même. Alors que le gouvernement français voyait d’un mauvais oeil qu’une entreprise comme Uber puisse s’implanter en France, il a oeuvré dans le dos du Premier ministre de l’époque et de la majorité de députés socialistes d’alors pour faciliter cette installation.

Comment cela a été possible selon vous ?

On peut se le demander. On est quasiment dans un mauvais polar : il y a des réunions et des rendez-vous qui ont été visiblement cachés alors que les ministres de coutume mettent à leur agenda quand ils reçoivent une entreprise, parce que c’est quand même la base de la transparence pour éviter justement un lobbying ou une une collusion d’intérêts trop forts. On voit bien qu’il y a dû y avoir des dissimulations et qu’il y a des implications visiblement encore beaucoup plus fortes que cela.

On va jusqu’à dire que cette entreprise a mis en place un système pour empêcher les perquisitions, pour supprimer les documents compromettants qu’elle pouvait avoir dans les ordinateurs de ses employés et qu’elle a prévenu Emmanuel Macron en personne d’une perquisition qui se tenait dans ses locaux, pour lui demander conseil. On est sur un cas où la responsabilité pénale d’Emmanuel Macron pourrait être engagée. Elle ne le sera pas immédiatement, parce qu’il est président et qu’il a une immunité due à sa fonction mais des questions très lourdes vont se poser très rapidement.

Quelles conséquences politiques voyez-vous ?

C’est d’abord à Emmanuel Macron lui-même de réagir, il ne peut pas rester silencieux. Il doit d’une manière ou d’une autre s’exprimer sur ce sujet. Le parlement ne peut malheureusement pas demander à Emmanuel Macron d’être entendu devant une commission d’enquête ou autre, alors que pourtant ça pourrait se justifier. C’est quelque chose qui à mon avis doit être re-débattu : comment faire quand on a des révélations comme cela sur un homme politique devenu président de la République et qu’il n’y a pas de moyens pour la démocratie d’agir ?

Quel a pu être l’intérêt pour Emmanuel Macron d’avoir facilité cette implantation d’Uber en France ?

Je pense qu’il y a d’abord une conviction idéologique très forte. Je pense qu’Emmanuel Macron considère que l’État, les pouvoir publics sont des freins à l’économie, qu’il doivent être les plus faibles possible, les plus réduits possible. Il est dans une conception néo-libérale extrêmement forte. Et puis il y avait sans doute un retour d’ascenseur attendu aussi.

On lit que l’entreprise n’a pas raté une occasion d’essayer de permettre à Emmanuel Macron de se valoriser, de paraitre comme un ministre moderne, champion de l’innovation. Il avait donc aussi un calcul et une visée politique en tête. Nous sommes ce soir devant un scandale d’État. La question de la loyauté même du président de la République envers la nation fançaise est posée. Il doit réagir à la hauteur des questionnements qui ont été révélés ce soir.

Le « deal » d’Emmanuel Macron avec la société Uber

Des documents révélés par « Le Monde » mettent en lumière le pacte secret entre Uber et Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie.

LePoint.fr (avec AFP)

Des milliers de documents internes à Uber ont été adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, menant à l’ouverture d’une enquête d’envergure baptisée les « Uber Files ». Le Monde s’est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Économie, entre 2014 et 2016.

S’appuyant sur différents témoignages et documents, dont de nombreux échanges de SMS, Le Monde conclut à l’existence d’un « deal » secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d’Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers. Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements « clés en main » à des députés.

À LIRE AUSSIEXCLUSIF. Cour des comptes : les défis budgétaires d’Emmanuel Macron

Sollicitée par l’Agence France-Presse, la société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron : des rencontres qui « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC ». L’Élysée a indiqué à l’Agence France-Presse qu’Emmanuel Macron, comme ministre de l’Économie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires ».

La classe politique unanime

La patronne des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé sur Twitter un « pillage du pays », Emmanuel Macron ayant été à la fois « conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail ». « Pour ceux qui avaient un doute… Macron en allié inconditionnel de l’ubérisation. Ministre de l’Économie, il travaillait main dans la main avec la société privée Uber. Enquête éclairante, pour ne pas dire accablante », a jugé à son tour la députée LFI Clémentine Autain.

Le numéro un du PCF, Fabien Roussel, a relayé des « révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France », « contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs ». « Uber mériterait bien une petite commission d’enquête » parlementaire, selon le député communiste Pierre Dharréville. Pour Ian Brossat, porte-parole du PCF, il s’agit « ni plus ni moins d’un pacte qui unit entreprises, ministres et « chercheurs » (en réalité payés par les entreprises) pour broyer notre modèle social, mettre à terre les acquis des travailleurs et américaniser la France ».

Au micro de France Info, Aurélien Taché, député EELV, a qualifié ces révélations de « scandale d’État » : « Nous sommes devant un scandale d’État. La question de la loyauté même du président de la République envers la nation française est posée. Il doit réagir à la hauteur des questionnements qui ont été révélés. »

« C’était de notoriété publique, les Uber Files le démontrent une fois de plus. Malgré le « en même temps » permanent, le parcours d’Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux », a estimé de son côté Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.

Le Monde

Le Monde

« Uber Files » : comment le ministre Macron a aidé Uber en secret

Adèle Ponticelli – Il y a 3 h

« Le Monde » a enquêté avec une quarantaine de médias internationaux sur les pratiques d’Uber. Dans ce podcast, Damien Leloup et Adrien Sénécat dévoilent le volet français de cette enquête : comment, en coulisse, Emmanuel Macron a appuyé le lobbying d’Uber, qui agissait alors en toute illégalité sur le sol français avec son service UberPop.

Ce sont 18 gigaoctets de documents internes d’Uber. Collectés entre 2013 et 2017, ces « Uber Files » dévoilent les pratiques douteuses de la compagnie américaine, notamment sur le sol français au moment où le conflit avec les taxis atteint son paroxysme. Des e-mails, des présentations internes, des briefings stratégiques ou encore des comptes rendus de réunions révèlent les coulisses de l’implantation d’Uber en France, et, surtout, le rôle-clé qu’a joué le ministre de l’économie d’alors : Emmanuel Macron.

Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Damien Leloup et Adrien Sénécat, journalistes au Monde, qui ont tous deux enquêté avec le Consortium international des journalistes d’information (ICIJ) sur les pratiques d’Uber, racontent comment Emmanuel Macron a agi main dans la main avec l’entreprise, pour faciliter son implantation en France.

Un épisode produit par Adèle Ponticelli, réalisé par Florentin Baume et présenté par Morgane Tual.

Uber Files

Une enquête internationale sur le lobbying et les manoeuvres de la société Uber pour s’imposer en France et dans les grandes métropoles entre 2013 et 2017.Tous les articles de l’enquête

Cabinets de conseil : simple polémique ou scandale d’Etat ?

Bravo Le Grand Méchant Con

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AFP

Police et refus d’obtempérer: Mélenchon persiste et signe

Jean-Luc Mélenchon a défendu mardi ses tweets polémiques contre une « police qui tue » après la mort de la passagère d’une voiture victime de tirs policiers lors d’un contrôle à Paris, promettant s’il était Premier ministre de « changer la doctrine d’usage de la force de police ».

Interrogé sur France Inter pour savoir s’il maintenait ses prises de position, il a répondu: « évidemment. C’est mon devoir de le faire. Croyez-vous que j’écris comme ça, par distraction ? »

Il a expliqué que son premier tweet n’ayant « rencontré aucun écho », il a « monté le ton », et ainsi « j’obtiens ce que je veux: des milliers de gens entendent dire qu’il y a au moins une personne dans ce pays, un responsable politique, qui n’accepte pas l’évolution de l’usage de la force de la police telle qu’elle est aujourd’hui définie par le pouvoir politique qui commande », a-t-il expliqué.

« Je veux qu’on en parle », a-t-il insisté. « Nous en sommes à quatre morts en quatre mois pour des refus d’obtempérer », a-t-il dénoncé, demandant « de quoi accusait-on (la jeune fille morte samedi) au point de l’abattre ».

Il a aussi rejeté les critiques qui ont fusé à droite et dans les rangs du gouvernement, émanant selon lui « de responsables politiques tous de droite ou d’extrême droite ».

« Antiflic », « je ne l’ai jamais été », s’est-il défendu: « je suis contre un usage disproportionné de la violence ».

« Si vous votez pour moi, je changerai la doctrine d’usage de la force de police dans notre pays, et je dis que ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il y a refus d’obtempérer » dans un pays où « la peine de mort n’existe pas ».

En appelant aux « policiers républicains », il s’en est pris de nouveau au « comportement factieux » des membres d' »organisations politico-syndicales » policières qui « manifestent contre la justice », les prévenant qu' »ils seront mis à pied s’ils continuent » s’il était Premier ministre.

« Si je suis Premier ministre, de la cave au grenier nous réformerons la police », a-t-il ajouté, plaidant pour « une police de gardiens de la paix, une police de proximité, beaucoup de police judiciaire qui court derrière les trafiquants d’armes, d’êtres humains et de drogue, et entre les deux des forces pour protéger le droit de manifester ».

Dans deux tweets samedi et dimanche, M. Mélenchon a dénoncé « une police (qui) tue », coupable d’appliquer « la peine de mort pour un refus d’obtempérer » et exerçant « un abus de pouvoir inacceptable ». « Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c’est quand ? », a-t-il ajouté, s’en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires, qualifié de « groupe factieux ».

Le Point

« La police tue » : Mélenchon assume et scandalise ses opposants

Le Point.fr (avec AFP) –

Le contrôle au cours duquel un conducteur a été grièvement blessé et une passagère tuée par des tirs policiers samedi à Paris a viré à la querelle politique lundi entre Jean-Luc Mélenchon, ses adversaires et les syndicats de police, à une semaine du premier tour des législatives. Le chef de file des Insoumis, qui brigue le poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche réunie, n’a pas tardé à s’exprimer après le contrôle opéré dans le 18e arrondissement de la capitale.

© STAFF / AFPPolice

Dans deux tweets samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une police (qui) tue », coupable d’appliquer « la peine de mort pour un refus d’obtempérer » et exerçant « un abus de pouvoir inacceptable ». « Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte, c’est quand ? » a-t-il ajouté, s’en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires, qualifié de « groupe factieux ». « Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant », lui a répondu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale ». Marine Le Pen a de son côté dénoncé les mots « d’une gravité inouïe » de Jean-Luc Mélenchon. Alliance a annoncé un dépôt de plainte « dès demain » (mardi) et le syndicat Synergie accusé le chef des Insoumis de « tapiner un peu plus auprès du caïdat », alors qu’il « ne connaît rien à l’affaire ».

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour « refus d’obtempérer ». La honte c’est quand ?? Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022

Vidéo associée : Le syndicat de police Alliance dépose une plainte contre Mélenchon

Auprès de France Info, David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), dénonce : « Comme d’habitude, c’est à la fois un manque de pudeur, un manque de respect, y compris pour les victimes. » Il estime que « montrer du doigt un coupable, si toutefois il y a un coupable, c’est suppléer la justice » et « regrette les postures totalement nauséabondes de Jean-Luc Mélenchon ». « Il y a une affaire pénale très grave, poursuit-il. Il y a trois policiers qui jouent leur carrière et leur avenir. Donc la pudeur serait le minimum qu’on pourrait attendre d’un leader politique. »

Mélenchon assume « évidemment », ses opposants s’insurgent

Invité ce mardi matin dans la matinale de France Inter, le chef de file de La France insoumise est revenu sur ses propos qui ont fait polémique. « Évidemment, c’est mon devoir », répond-il quand on lui demande s’il assume ces phrases. « Je dis que ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il refuse d’obtempérer ; il y a la loi, des punitions, des amendes mais pas la peine de mort. » Jean-Luc Mélenchon affirme se placer comme une voix importante de l’opposition, en particulier sur ce sujet. « J’ai monté le ton, et j’ai eu ce que je veux, déclare-t-il. Les gens savent qu’il y a un responsable politique qui n’accepte pas la doctrine d’usage de la force de police en place dans notre pays. Il est nécessaire d’arrêter cette escalade, sinon nous allons être les États-Unis d’Amérique. Je suis pour une police de maintien de la paix ? une police de proximité ?, beaucoup de police judiciaire pour démanteler les trafics ».

Presque simultanément, Bruno Retailleau (LR), Christian Estrosi (soutien de la majorité), Marine Le Pen (RN) et Xavier Bertrand (LR) se sont tous déclarés scandalisés par la teneur du discours de Jean-Luc Mélenchon. Sur France 2, Bruno Retailleau estime que « les propos de Jean-Luc Mélenchon sont intolérables et montrent qu’il est d’extrême gauche » et qu’il « doit des excuses aux policiers ». Même son de cloche sur RTL chez Xavier Bertrand, qui martèle : « C’est un scandale ce qu’il a dit, faire un fonds de commerce de la critique permanente des policiers, c’est un scandale. Et il voudrait être Premier ministre, mais jamais de la vie ! »

?? « Il faut mettre Monsieur Mélenchon hors d’état de nuire. Ce personnage politique souhaiterait le désordre total dans notre pays ».

Christian Estrosi répond aux questions d’Apolline de Malherbe pic.twitter.com/pKm5T9iN1e? RMC (@RMCInfo) June 7, 2022

Sur BFMTV, le maire de Nice, Christian Estrosi, se garde de juger l’affaire en cours. « On ne jugera pas ce matin, la justice se fait dans un tribunal, il y a présomption d’innocence », déclare-t-il tout en dénonçant à son tour le comportement de Jean-Luc Mélenchon. « Il faut mettre Jean-Luc Mélenchon hors d’état de nuire. S’attaquer à la police, c’est nuire à la République. » Enfin, l’ex-adversaire à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon Marine Le Pen (RN) s’insurge contre des propos qui, selon elle, sont « une véritable honte ». « Je crois qu’il s’éloigne totalement des valeurs républicaines, ajoute-t-elle, la vérité, c’est qu’il commet une diffamation extrêmement lourde à l’égard de la police. Jean-Luc Mélenchon est toujours du côté des voyous, des criminels, il n’est jamais du côté des forces de l’ordre [?] ».

« LA POLICE TUE »: JEAN-LUC MÉLENCHON « ASSUME ÉVIDEMMENT » SES PROPOS

Robin Verner

Robin Verner

Le député et leader de La France Insoumise et de la NUPES Jean-Luc Mélenchon à Villeurbanne, dans le Rhône, le 4 juin 2022
Le député et leader de La France Insoumise et de la NUPES Jean-Luc Mélenchon à Villeurbanne, dans le Rhône, le 4 juin 2022 – OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP

Sur France Inter ce mardi, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur la polémique qui l’oppose au syndicat Alliance après ses critiques quant à un usage selon lui disproportionné de la force par la police lors d’un refus d’obtempérer à Paris ce week-end.

Il assume « évidemment » les propos qui lui valent le dépôt d’une plainte par le syndicat policier Alliance à son encontre. C’est ce qu’a affirmé Jean-Luc Mélenchon, invité ce mardi de la matinale de France Inter, au lendemain d’un tweet dans lequel il qualifiait l’organisation syndicale de « groupe factieux », accusant même: « La police tue ».

Le leader de la Nupes dénonce un « usage disproportionné » de la force après la mort d’une jeune femme à Paris dimanche. Elle avait été touchée la veille par les tirs de policiers après que le conducteur de la voiture où elle avait pris place a refusé d’obtempérer lors d’un contrôle de police et foncé sur les agents, d’après le récit de ces derniers.

Jean-Luc Mélenchon réclame qu’on arrête « l’escalade »

Tandis que ses détracteurs le dépeignent en « antiflic », Jean-Luc Mélenchon a refusé l’étiquette et précisé: « Je suis contre l’usage disproportionné de la violence. La violence de l’Etat est légitime parce qu’elle est proportionnée ». Il a d’ailleurs voulu nuancer: « Il n’y a pas qu’une police qui demande qu’on tire, demande des clés d’étranglement. Il y a aussi une police des gardiens de la paix ».

Décomptant « quatre morts en quatre mois » consécutivement à un refus d’obtempérer, Jean-Luc Mélenchon s’est exclamé: « Ce n’est pas normal de tuer quelqu’un pour un refus d’obtempérer! Il y a la loi, pas la peine de mort. » « Il faut arrêter l’escalade, sinon on deviendra les Etats-Unis d’Amérique. Nous ne voulons pas vivre dans un champ de tir », a-t-il illustré.

Jean-Luc Mélenchon veut « réformer la police de la cave au grenier »

Liant cette controverse au scrutin législatif dont le premier tour se tiendra dimanche, Jean-Luc Mélenchon a promis: « Je dis: ‘Si vous votez pour moi (pour les candidats de la Nupes, le député élu dans les Bouches-du-Rhône ne se présentant pas à sa réélection, NDLR) je changerai la doctrine d’usage de la police ».Play Video

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Insistant encore sur la nécessité selon lui de « réformer la police de la cave au grenier », il a brossé à grands traits cette réforme qu’il appelle de ses voeux: « Il faut une police de gardiens de la paix et beaucoup de police judiciaire pour poursuivre les trafiquants et au milieu, des forces chargées de protéger les manifestants ». « Il faut remplacer la Bac par une police de proximité », a-t-il enfin plaidé.

Jean-Luc Mélenchon sur la police : « Ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il refuse d’obtempérer »

Le leader de La France insoumise réaffirme ses propos sur les policiers qui ont tiré sur un véhicule dans le 18e arrondissement, tuant une passagère et blessant le conducteur.Article rédigé par

Avec France Inter – franceinfo

Jean-Luc Mélenchon sur France Inter, le 7 juin 2022. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
Jean-Luc Mélenchon sur France Inter, le 7 juin 2022. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Jean-Luc Mélenchon, invité mardi 7 juin sur France Inter, réaffirme ses propos sur la police après la mort d’une passagère lors d’un contrôle routier dans le 18e arrondissement de Paris. Le leader de La France insoumise avait dénoncé sur les réseaux sociaux « une police [qui] tue », coupable d’appliquer « la peine de mort pour un refus d’obtempérer » et exerçant « un abus de pouvoir inacceptable ».

>> Paris : ce que l’on sait de la mort de la passagère d’une voiture, tuée par balle par des policiers dénonçant un refus d’obtempérer

« Il n’y a qu’à cette condition que vous réagissez, donc il faut parler la langue qui s’entend », répond le leader de La France insoumise dont les propos ont été dénoncés par une partie de la classe politique. Jean-Luc Mélenchon dénonce l’absence de réaction à son premier tweet, au moment des faits. « Comme cela n’a rien donné, j’ai monté le ton », reconnaît-il.

« J’obtiens ce que je veux puisque des milliers de gens entendent qu’il y a au moins une personne dans ce pays, un responsable politique, qui n’accepte pas l’évolution de l’usage de la force », poursuit-il. Jean-Luc Mélenchon qui entend « se faire élire Premier ministre » grâce à une majorité insoumise à l’Assemblée nationale, promet de « changer cette doctrine d’usage de la force de police » en France. « Il y a la loi, des punitions, des amendes, mais pas la peine de mort », estime-t-il.

« Réformer la police » de « la cave au grenier »

Le chef de file de LFI, qui entend « se faire élire Premier ministre » grâce à une majorité Nupes à l’Assemblée nationale, promet de « changer cette doctrine d’usage de la force de police » en France, « de réformer la police » de « la cave au grenier ». Selon Jean-Luc Mélenchon, « quel que soit le délit commis, nous sommes dans un pays où la peine de mort n’existe pas » et « il n’est pas acceptable » de réclamer le principe de la « présomption de légitime défense » pour la police.

« Nous en sommes à quatre morts en quatre mois pour des refus d’obtempérer », dénombre Jean-Luc Mélenchon, dénonçant par ailleurs le « dispositif policier honteux au stade de France », lors de la finale de la Ligue des Champions, et l’usage de gaz lacrymogènes à la gare de l’Est, la semaine dernière, pour disperser des voyageurs qui tentaient de monter dans des bus de substitution.

« J’estime qu’il est nécessaire d’arrêter cette escalade », lance le chef de file des Insoumis. « Je suis pour une police où il y a des gardiens de la paix qui font de la police de proximité, une police judiciaire qui court derrière les trafiquants d’armes, d’êtres humains et de drogues, et entre les deux, des forces qui sont là pour protéger le droit de manifester », précise Jean-Luc Mélenchon. « Je suis pour une police de maintien de la paix, de la tranquillité publique », résume-t-il, tout en insistant sur le fait que « poser le débat de la doctrine de l’usage de la force » ne fait pas de lui « un anti-flic ».

Jolie l’Ecologie!!

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Bretagne : Un train de céréales pour le bétail arrêté par des manifestants

AGRO-INDUSTRIE Par cette action, le collectif « Bretagne contre les fermes usines » a voulu alerter sur les problèmes liés au « système d’élevage hors-sol »20 Minutes avec AFP

Des manifestants du collectif « Bretagne contre les fermes usines » s’apprêtent à bloquer un train transportant des céréales, près de Pontivy le 19 mars 2022.
Des manifestants du collectif « Bretagne contre les fermes usines » s’apprêtent à bloquer un train transportant des céréales, près de Pontivy le 19 mars 2022. — AFP

Le collectif « Bretagne contre les fermes usines » a mené samedi matin une action contre l’agro-industrie. Un train transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour bétail a été immobilisé près de Pontivy par une cinquantaine de manifestants et une partie de son chargement déversé sur les voies.

« Le système d’élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l’agro-industrie à terre », ont affirmé dans un communiqué les manifestants. Les militants ont édifié un mur en travers des voies ferrées afin de symboliser « un mur en travers des voies de l’agro-industrie ».

« La terre ne peut plus se régénérer » alerte le collectif

« En déversant ces céréales destinées à l’alimentation d’une partie du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre bretonne, cette même terre qui ne peut pas supporter les incidences de l’élevage d’un si grand nombre d’animaux », ont-ils expliqué sur leur page Facebook. « La terre ne peut plus se régénérer ; c’est le dépassement de ses limites qui oblige les importations massives de protéines et les exportations d’azote et de phosphore vers des terres moins saturées », ont-ils écrit, en référence au transport, notamment vers d’autres régions de France, de fumier provenant d’élevages bretons, utilisé comme engrais.

« Nous continuerons d’agir. Ce sont les vies d’agriculteurs et d’agricultrices qui sont en jeu (…) Le dernier rapport du GIEC indique clairement un manque de volonté politique » de faire évoluer la situation. Le Collectif prône « une agriculture paysanne, vivante, agroécologique, territorialisée, créatrice d’emplois et rémunératrice ».

« Une action scandaleuse », selon la FRSEA

La cargaison était destinée à Sanders, filiale du groupe Avril, selon les manifestants. La Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA), la chambre régionale d’agriculture ainsi que le Crédit Agricole et Groupama notamment, ont dénoncé samedi soir « une action scandaleuse de la part de militants déconnectés des réalités et agissant contre l’intérêt général ».

« Nous demandons une réaction de l’Etat pour mettre un terme aux actes de toutes formes remettant en cause notre agriculture », ont fait savoir ces organismes, rappelant que cette interception de train est intervenue « alors que l’ONU redoute un « ouragan de famines » et des émeutes de la faim, conséquences du conflit russo-ukrainien ».

Bretagne : un train de céréales arrêté par des militants écologistes

Le collectif à l’origine de l’action a expliqué avoir agi contre « le système d’élevage hors-sol » et « l’agro-industrie » en Bretagne.

Les militants ont construit un mur pour arrêter le train afin de symboliser « un mur en travers des voies de l’agro-industrie ». AFP/Jean-François Monier
Les militants ont construit un mur pour arrêter le train afin de symboliser « un mur en travers des voies de l’agro-industrie ». AFP/Jean-François Monier

Par Le Parisien avec AFP 

Un train transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour bétail a été immobilisé samedi matin près de Pontivy, dans le Morbihan, par une cinquantaine de manifestants dénonçant les fermes usines.

« Le système d’élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l’agro-industrie à terre », ont affirmé dans un communiqué les manifestants, réunis à l’appel du Collectif « Bretagne contre les fermes usines ». Selon un photographe de l’AFP, ils ont édifié un mur en travers des voies ferrées afin de symboliser « un mur en travers des voies de l’agro-industrie », ont-ils ensuite expliqué.

Ils ont ensuite jeté une partie du chargement du train sur les voies, a constaté le photographe. « En déversant ces céréales destinées à l’alimentation d’une partie du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre bretonne, cette même terre qui ne peut pas supporter les incidences de l’élevage d’un si grand nombre d’animaux », ont-ils expliqué sur leur page Facebook.

Une partie du chargement a été déversé sur les voies. AFP/JEAN-FRANCOIS MONIER
Une partie du chargement a été déversé sur les voies. AFP/JEAN-FRANCOIS MONIER AFP or licensors

Plusieurs filières de l’agriculture bretonne, première région agricole française où domine l’élevage, traversent une crise profonde et induisent des effets négatifs sur l’environnement, y compris sur la qualité de l’air.

« La terre ne peut plus se régénérer, c’est le dépassement de ses limites qui oblige les importations massives de protéines (dont les tourteaux de soja d’Amérique du Sud, NDLR) et les exportations d’azote et de phosphore vers des terres moins saturées », ont-ils écrit, en référence au transport, notamment vers d’autres régions de France, de fumier provenant d’élevages bretons, utilisé comme engrais.



Le Collectif prône « une agriculture paysanne, vivante, agroécologique, territorialisée, créatrice d’emplois et rémunératrice ». « Nous nous battrons pour que disparaisse un système destructeur, nous nous battrons pour qu’éclose une véritable agriculture nourricière, joyeuse et vivante », affirme encore le Collectif.

« Une action scandaleuse »

La cargaison était destinée à Sanders, filiale du groupe Avril, selon les manifestants. La Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA), la chambre régionale d’agriculture ainsi que le Crédit agricole et Groupama notamment, ont dénoncé samedi soir « une action scandaleuse de la part de militants déconnectés des réalités et agissant contre l’intérêt général ».

« Nous sommes prêts à poursuivre notre travail pour répondre aux demandes variées en produits alimentaires des citoyens, mais nous demandons une réaction de l’État pour mettre un terme aux actes remettant en cause notre agriculture », ont écrit ces organismes dans un communiqué. Cette interception de train est intervenue « alors que l’ONU redoute un ouragan de famines et des émeutes de la faim, conséquences du conflit russo-ukrainien », ont-ils également rappelé.

« Nous continuerons d’agir », ont de leur côté déclaré les militants. « Ce sont les vies d’agriculteurs et d’agricultrices qui sont en jeu », ajoutant que le dernier rapport du Giec indiquait « un manque de volonté politique » pour faire évoluer la situation.

Blocage d’un train transportant des céréales : « L’éco-sabotage se développe »

Des gendarmes près d'un mur érigé par des membres du collectif "Bretagne contre les fermes usines" pour bloquer un train transportant des céréales, le 19 mars 2022 près de Pontivy, en Bretagne.

Du blé transporté par train a été déversé par des activistes écologistes, ce 19 mars, en Bretagne. Entretien avec Marc Lomazzi, auteur d' »Ultra

Des gendarmes près d'un mur érigé par des membres du collectif "Bretagne contre les fermes usines" pour bloquer un train transportant des céréales, le 19 mars 2022 près de Pontivy, en Bretagne.

Des gendarmes près d’un mur érigé par des membres du collectif « Bretagne contre les fermes usines » pour bloquer un train transportant des céréales, le 19 mars 2022 près de Pontivy, en Bretagne.

afp.com/JEAN-FRANCOIS MONIER

Par Alexandra Saviana

Ils voulaient symboliser « un mur en travers des voies de l’agro-industrie ». Ce samedi 19 mars, près de Pontivy, en Bretagne, une cinquantaine de manifestants opposés à l’agriculture industrielle ont construit un mur en parpaings en travers des voies ferrées. « Le système d’élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l’agro-industrie à terre », a affirmé dans un communiqué le collectif « Bretagne contre les fermes usines », auquel appartiennent les militants. 

Au cours de leur action, ils ont bloqué un train transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour bétail, avant de déverser sur les voies une partie de la cargaison. « Il appartiendra aux autorités judiciaires d’apporter les réponses appropriées et de caractériser l’infraction pénale de ces actes, a indiqué la préfecture du Morbihan dans un communiqué. Cet acte de gaspillage alimentaire est scandaleux au moment même où la France doit consolider sa capacité de production nourricière dans un contexte international difficile ». Pour sa part, le collectif explique son geste en assurant défendre « une agriculture paysanne, vivante, agroécologique, territorialisée, créatrice d’emploi et rémunératrice ».  

Dans un contexte de flambée des prix des matières premières, l’action a toutefois été jugée « scandaleuse » ou « inadmissible » par nombre de politiques et d’organisations agricoles. Plusieurs plaintes ont été déposées. 

Cette opération interroge sur le changement de visage de l’écologie radicale. Serait-elle en train de passer de la désobéissance civile à un mode d’action directe plus violent ? Pour y répondre, L’Express a interrogé Marc Lomazzi, journaliste, auteur d’Ultra Ecologicus : les nouveaux croisés de l’écologie, publié aux éditions Flammarion. 

L’Express : Le geste de ce samedi peut-il être défini comme une action violente, ou bien comme un acte de désobéissance civile ?  

Marc Lomazzi : L’action de samedi ressemble tout à fait à la stratégie utilisée par les écologistes radicaux, à savoir la désobéissance civile. Elle est aujourd’hui revendiquée par des groupes écologistes radicaux et intègre l’éco-sabotage. Aujourd’hui, ils acceptent tous l’idée que l’on peut s’en prendre aux machines, au matériel. La limite est de ne pas attenter à la vie humaine. C’est une opération typique d’écologistes radicaux, très bien organisés, bien préparés, avec des militants formés pour ça.  

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L’action de samedi est très significative, car elle contient l’idée de mettre hors d’état de nuire des entreprises qu’ils considèrent comme coupables d’un « écocide ». Ici, en l’occurrence, le groupe Sanders, une entreprise censée alimenter des animaux dans d’énormes fermes-usines. Cette dernière est d’ailleurs une filiale du groupe Avril, l’un des plus gros groupes industriels de France. Nous avons donc dans ce geste à la fois la méthode et la cible type de l’écosabotage.  

Qu’est-ce qui distingue écoterrorisme et écosabotage ?  

Les partisans de l’écosabotage considèrent que l’urgence écologique est telle que l’on court à la catastrophe. Qu’il faut hausser le ton parce que les marches pour le climat ont été inefficaces. Je pense que cet état d’esprit, notamment chez les jeunes générations, va s’accentuer. Mais l’écosabotage est différent de l’écoterrorisme.  

Ce dernier repose sur l’idée que l’on va mener une guerre écologique totale pour mettre fin à la destruction de la planète par des attentats à la bombe, des destructions de sites stratégiques comme des oléoducs ou des centrales énergétiques. Cela, quitte à ce qu’il y ait des morts. L’idée est qu’il faut mettre hors d’état de nuire le capitalisme industriel qui détruit la planète, dans une guerre écologique totale. Il n’est pas sûr que la France en arrive à ce stade-là. Il se développe davantage dans les pays anglo-saxons.  

Pourquoi ce phénomène émerge-t-il dans les pays anglo-saxons plutôt qu’en France ?  

Il y a une antériorité : les groupes écoterroristes ont surgi dans les années 2000 dans ces pays, à l’exemple de l’Earth Liberation Front (le Front de libération de la terre), branche radicale de Earth First ! (La Terre d’abord !), classée organisation terroriste par le FBI. Les membres de ces groupes étaient partisans d’une défense ultra-radicale de la nature. 

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Ensuite, on peut également expliquer cette présence outre-Atlantique par une longue tradition de la lutte armée. Il n’est pas nouveau, aux Etats-Unis, que des groupes politiques radicaux privilégient l’action violente, des suprémacistes blancs aux Black Panthers, en passant par les écologistes radicaux. Tout le monde est armé. 

Il y a certes pu avoir dans l’Hexagone des groupes animalistes extrémistes. Il y a la Vegan corporation, Boucherie abolition, ou, dans une certaine mesure, 269 libération animale. Ces groupes visaient à mettre fin à l’élevage intensif par une intrusion de manière violente dans les abattoirs. Une cellule spéciale, la cellule Demeter, a été chargée par l’Etat de surveiller ces groupes, et ils ont été mis hors d’état de nuire assez rapidement par la gendarmerie. 

Pensez-vous qu’il y a un risque que les plus jeunes basculent dans l’action violente ?  

Une partie d’entre eux est tentée. Quand j’enquêtais, les membres de groupes comme Extinction Rebellion, Alternatiba, ou Deep Green Resistance me disaient : « C’est fou, les jeunes qui arrivent chez nous veulent en découdre ». Les marches pour le climat ne les intéressent pas. Ils lisent des penseurs très influents comme Andreas Malm, un professeur d’université suédois, militant écologiste radical, qui prône la désobéissance civile violente.  

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Un autre élément entre ensuite en ligne de compte : différents profils existent dans ces groupes radicaux. D’une part, des jeunes idéalistes, qui se lancent à corps perdu dans ces parcours idéologiques, parce qu’ils sont nés dans l’urgence écologique. D’autre part, des jeunes qui viennent de l’ultra-gauche, et sont des communistes libertaires, des anarchistes, acquis à l’idée de l’insurrection sociale et écologique. Ils poussent à la radicalisation et à l’action violente. Les services de renseignement sont inquiets d’une possible dérive, et suivent de très près ces deux profils. Et c’est sans parler de la génération suivante : les plus jeunes membres des groupes cités conseillent de parler aux lycéens d’aujourd’hui, qui sont parfois encore plus radicaux qu’eux.  

Faut-il s’attendre à des opérations des services de police et de renseignement contre la contestation écologiste radicale ?  

Tout est une question de priorité des services de renseignement. La violence politique est pour l’instant le fait de nationalistes, comme en Corse, et de groupes terroristes islamistes. Jusqu’à présent, la menace écoterroriste est regardée, mais pas considérée comme extrêmement sérieuse. A l’avenir, un élément déclencheur pourrait changer les choses. Il suffirait d’une action ou d’une manifestation qui dégénère, qu’il y ait des morts du côté des écologistes – même s’il y en a déjà eu, à l’exemple de Rémi Fraisse ou encore de Sébastien Briat en 2014 – pour qu’on puisse voir surgir des groupes ultra-violents écologistes.  

Ces mouvements ne pourraient-ils pas trouver une forme d’action plus classique, via la politique, par exemple ?  

Tous ces groupes sont plutôt hors système. Si l’élection présidentielle avait été l’occasion d’une forte percée des Europe Ecologie-Les Verts, une sortie politique aurait pu apparaître pour eux. Cela n’a pas été le cas, au contraire. Aujourd’hui, Europe Ecologie-Les Verts se fracture entre l’écologie de gouvernement de Yannick Jadot, rejetée par ces gens-là, et l’écologie très radicale, portée par quelqu’un comme Sandrine Rousseau. Ce sont deux écologies irréconciliables. Ce qui signifie que le débouché politique s’éloigne, et que l’on se trouve dans une logique de radicalisation d’autant plus importante. 

Après un an d’enquête, je suis assez pessimiste sur ce qui pourrait empêcher des jeunes très engagés de se tourner vers la violence. Tout, dans l’actualité, leur démontre que la génération des « boomers » n’a rien compris. Il y a un conflit entre les âges, qui risque de se transformer en clash générationnel. 

Morbihan : « Un acte de gaspillage alimentaire scandaleux »… L’attaque d’un train de marchandises condamnée de tous bords

AGRICULTURE Le parquet de Lorient a ouvert une enquête après le blocage par des militants d’un train transportant plusieurs centaines de tonnes de blé samedi près de PontivyJ.G. avec AFP

Une partie de la cargaison du train, qui transportait plusieurs centaines de tonnes de blé, a été déversée sur les voies.
Une partie de la cargaison du train, qui transportait plusieurs centaines de tonnes de blé, a été déversée sur les voies. — JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Un train de marchandises transportant plusieurs centaines de tonnes de blé a été attaqué samedi près de Pontivy (Morbihan).
  • Une partie de la cargaison a été déversée sur les voies par des militants, réunis à l’appel du collectif « Bretagne contre les fermes usines ».
  • Cette action coup de poing a suscité de nombreuses réactions de tous bords.

EDIT: Le parquet de Lorient indique ce lundi avoir ouvert une enquête, notamment pour dégradations de biens privés. 

Une scène digne du Far West. Samedi matin, un train transportant plusieurs centaines de tonnes de blé a été attaqué par des militants à Noyal-Pontivy dans le Morbihan. Réunis à l’appel du collectif « Bretagne contre les fermes usines », une cinquantaine d’entre eux ont édifié un mur en parpaing en travers des voies ferrées pour bloquer le train de marchandises qui prenait la direction d’une usine voisine d’aliments pour bétail. Une partie de la cargaison, que les militants pensaient être du soja, a été déversée sur les voies.

Un mur en parpaing a été montée en travers des voies ferrées pour bloquer le train de marchandises.
Un mur en parpaing a été montée en travers des voies ferrées pour bloquer le train de marchandises. – JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

« L’attaque de ce train a généré la perte d’un tonnage important de blé et un lourd préjudice financier », a indiqué dans un communiqué la préfecture du Morbihan, condamnant « avec la plus grande fermeté cet acte ». « Cet acte de gaspillage alimentaire est scandaleux au moment même où la France doit consolider sa capacité de production nourricière dans un contexte international difficile », poursuit la préfecture.

Suite à ce blocage, plusieurs plaintes ont été déposées. « Il appartiendra aux autorités judiciaires d’apporter les réponses appropriées et de caractériser l’infraction pénale de ces actes », précisent les autorités. L’opération de récupération du blé sur les voies doit avoir lieu ce lundi, entraînant la fermeture de la route départementale au niveau de Noyal-Pontivy.

« Inadmissible » et « irresponsable » selon Julien Denormandie

Cette action coup de poing, menée pour dénoncer l’agriculture intensive en Bretagne, a suscité de nombreuses réactions de tous bords. « Simplement inadmissible ! Mais aussi totalement irresponsable : détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… c’est affligeant. La justice doit passer », a tweeté samedi soir Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture.

Un peu plus tôt, la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et la Chambre régionale d’agriculture avaient dénoncé « une action scandaleuse de la part de militants déconnectés des réalités et agissant contre l’intérêt général », en appelant à « une réaction de l’État pour mettre un terme aux actes de toutes formes remettant en cause notre agriculture ».

EELV et le RN dénoncent cette action coup de poing

Sur le plateau de Dimanche en politique sur France 3, Yannick Jadot a également critiqué cette action. « Je ne soutiens pas des actions qui aujourd’hui mettent des céréales dont on a besoin partout sur la voie, a dénoncé le candidat EELV à la présidentielle. Ce que je porte moi, c’est un modèle de souveraineté alimentaire. Pendant des années et des années, la politique a été sous la pression de la FNSEA qui a décidé pour ce gouvernement de notre agriculture ».

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Par la voix de Gilles Pennelle, son chef de file en Bretagne, le Rassemblement national s’est également insurgé contre cette attaque qui a engendré la perte de « 1.500 tonnes de blé, soit l’équivalent de six millions de baguettes », appelant à des sanctions lourdes contre les auteurs.

Les « résistants » 2.0

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Manifestations contre le pass sanitaire : plusieurs milliers de personnes défilent samedi en France

 Franceinfo

Des dizaines de manifestations sont prévues ce samedi partout en France contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour certaines professions. Elles interviennent alors qu’une très large majorité de Français approuvent la décision de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants et d’autres professions.© Fournis par franceinfo

Plusieurs milliers de personnes manifestent samedi 24 juillet dans plusieurs villes de France contre l’extension du pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants, selon le réseau France Bleu.

Ces manifestations interviennent alors qu’une très large majorité de Français (76%) approuvent la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d’autres professions, avec sanctions à la clef, selon un sondage Elabe pour BFMTV le 13 juillet.

Auvergne-Rhône-Alpes

À Valence, la mobilisation contre le pass sanitaire ne faiblit pas, comme la semaine dernière, environ 5 000 personnes défilent dans les rues, selon France Bleu Ardeche.

Bourgogne-Franche-Comté

Plus de 200 personnes sont présentes sur la place de l’Arquebuse à Auxerre, rapporte France Bleu Bourgogne.

Bretagne

À Rennes, quelques centaines de personnes sont rassemblées depuis 14 heures sous les arcades de la place de la République, indique France Bleu Armorique.

Ile-de-France

A Paris, quelques milliers de personnes se sont réunies au Trocadéro pour le début de la manifestation contre le pass sanitaire, rapporte France Bleu Paris. On dénombre beaucoup de drapeaux français et de pancartes « Liberté ».https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418914613668814848&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Quelques milliers de personnes au Trocadéro pour le début de la manifestation contre le #PassSanitaire, à l’appel de @f_philippot . Beaucoup de drapeaux français et de pancartes « Liberté ». La playlist ? Aznavour…#Paris #COVID19 pic.twitter.com/wULCoRFyli— France Bleu Paris (@francebleuparis) July 24, 2021

Essentiellement constitué de « gilets jaunes », un premier cortège s’est élancé peu après 14 heures de la place de la Bastille, à destination de la porte de Champerret (17e).

Nord

Plus de 1 500 personnes défilent à Lille contre le pass sanitaire, selon France Bleu Nord.

Normandie

C’est le retour des opposants au pass sanitaire devant la mairie de Caen pour le deuxième samedi consécutif de manifestation, selon France Bleu Normandie.

A Rouen, le cortège s’est élancé depuis l’hôtel de ville. Plusieurs centaines de personnes sont réunies aux cris de « Liberté » er en chantant la Marseillaise.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418911039257784323&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Le cortège contre le #PassSanitaire s’élance depuis l’hôtel de ville de #Rouen

Plusieurs centaines de personnes sont réunies aux cris de « Liberté » er en chantant la Marseillaise.@fbleuhnormandie pic.twitter.com/lfdiADgZ1D— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) July 24, 2021

Nouvelle-Aquitaine

Ils étaient plus de 500 à manifester devant le palais de justice de Périgueux, selon France Bleu Périgord.

Provence-Alpes-Côte d’Azur

À Marseille, plusieurs milliers de manifestants contre le pass sanitaire scandent l’hymne national, rapporte France Bleu Provence.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-2&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1418908816968716291&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francetvinfo.fr%2Fsante%2Fmaladie%2Fcoronavirus%2Fpass-sanitaire%2Fmanifestations-contre-le-pass-sanitaire-plusieurs-milliers-de-personnes-defilent-samedi-en-france_4714635.html%23xtor%3DAL-85&sessionId=666356adba1d17076cae4fcc2175386a646918aa&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px

Plusieurs milliers de manifestants à Marseille contre le pass sanitaire scandent l’hymne national. #PassSanitaire pic.twitter.com/jWkuVDVDyR— France Bleu Provence (@bleuprovence) July 24, 2021

Plusieurs centaines de manifestants sont mobilisés à Nice, place Garibaldi, contre le pass sanitaire, selon France Bleu Azur.

Manifestations anti pass sanitaire : 161.000 manifestants en France, dont 11.000 à Paris

Par Europe 1 avec AFP

manifestation
11.000 personnes ont défilé à Paris ce samedi 24 juillet. © Sameer Al-DOUMY / AFP

Environ 161.000 personnes ont manifesté en France ce samedi contre le pass sanitaire voulu par le gouvernement. C’est davantage que le week-end dernier, où 114.000 personnes avaient défilé. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que 9 individus ont été interpellés à Paris.

Quelque 161.000 personnes, dont 11.000 à Paris, ont défilé ce samedi en France pour protester contre le pass sanitaire, soit davantage que samedi dernier, où 114.000 personnes avaient manifesté. Selon un bilan communiqué par le ministère de l’Intérieur, il y a eu en province, « 168 actions recensées qui ont mobilisé près de 150.000 personnes ». A Paris, a ajouté le ministère, ils étaient 11.000, en légère baisse par rapport au 17 juillet où 18.000 personnes avaient manifesté.

Des incidents près des Champs-Elysées

Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait état de « 9 individus interpellés » à Paris, où des incidents ont eu lieu à proximité des Champs-Elysées. « Je condamne, a-t-il ajouté, avec la plus grande fermeté les comportements violents qui ont visé certains policiers, gendarmes et journalistes ». Gérald Darmanin a remercié en outre « les  forces de l’ordre mobilisées pour encadrer les manifestations

Reuters

Heurts dans une manifestation à Paris contre le pass sanitaire

HEURTS DANS UNE MANIFESTATION À PARIS CONTRE LE PASS SANITAIRE

PARIS (Reuters) – Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté samedi dans le centre de Paris lors d’un rassemblement contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire contre le COVID-19 pour certaines professions, selon des images diffusées par BMFTV.

En dehors de la capitale, où plusieurs cortèges se sont élancés dans l’après-midi, des manifestations étaient organisées à Lyon, Marseille, Lille ou encore Nantes.

Les manifestants protestent notamment le projet de loi relatif « à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire », actuellement en débat au Parlement.

Ce texte prévoit une extension du pass sanitaire aux lieux accueillant du public et introduit une obligation vaccinale pour les soignants dans le but de lutter contre la recrudescence de l’épidémie de COVID-19 liée au variant Delta.

L’obligation de présenter un pass dans les lieux culturels et de loisirs, appliquée depuis mercredi, doit être étendue aux cafés, aux restaurants ou encore aux trains au début du mois d’août.

Le HuffPost

Pass sanitaire: Que cherchent les politiques qui défilent avec les anti-pass?

Anthony Bertheliersam.

Que cherchent ces politiques qui défilent avec les anti-pass (photo de Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan samedi 17 juillet à Paris) (Photo: BERTRAND GUAY via AFP)
Que cherchent ces politiques qui défilent avec les anti-pass (photo de Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan samedi 17 juillet à Paris) (Photo: BERTRAND GUAY via AFP)

POLITIQUE – Un chanteur, un avocat et deux parlementaires sont en manif… ce pourrait être le début d’une blague, mais il s’agit surtout du casting des chefs de file du mouvement anti-pass sanitaire. Comme il y a une semaine, Francis Lalanne, Fabrice Di Vizio ou les députés Martine Wonner et Nicolas Dupont-Aignan devraient rejoindre, ce samedi 24 juillet, les dizaines de milliers de Français qui manifestent contre la nouvelle politique sanitaire du gouvernement.

À Paris, le rassemblement se fait à l’appel de l’ancien numéro deux du Front national Florian Philippot, en pointe contre ce qu’il appelle la “coronafolie”, lequel va battre le pavé pour le 36e week-end de suite. Façon gilet jaune. Jacline Mouraud, connue du grand public pour avoir été l’une des figures éphémères de ce mouvement protestataire est d’ailleurs également de la partie.

LIRE AUSSI: Les références à la Shoah en manif, reflet de la “déstructuration de la politique” – INTERVIEW

Pour certains spécialistes, le profil hétérogène des “Français en colère” qui ont défilé samedi dernier vient inscrire leur fronde dans la continuité du mouvement mené, jadis, par Jérôme Rodrigues ou Éric Drouet. À plusieurs différences près, tout de même. Contrairement à 2018, les responsables politiques semblent, pour le moment, avoir leur place dans la mobilisation estivale contre le pass sanitaire.

“On savait que le prochain moment d’exploitation politique serait les vaccins. C’était quasi inévitableTristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris Diderot

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Dès lors, si la totalité des membres de l’opposition se dit hostile à la nouvelle stratégie de l’exécutif, une poignée d’entre-eux seulement descend dans la rue, au risque de marcher au côté de pancartes outrancières et nauséabondes, certes marginales mais récurrentes. Et de s’exposer in fine à une forme d’isolement politique. Mais pour quels intérêts?

Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris Diderot, n’est pas surpris de retrouver Florian Philippot, ou quelques autres, à la manœuvre. “De façon générale, il y a un capital contestataire en France sur lequel une frange a toujours essayé de surfer”, nous dit-il, listant, les revendications des gilets jaunes, le problème des masques en 2020, les confinement ou la 5G comme autant de sujets récents, avant d’ajouter, un brin fataliste: “on savait que le prochain moment d’exploitation politique serait les vaccins. C’était quasi inévitable.”

Pour le spécialiste des cultures numériques, il faut se tourner vers les réseaux sociaux et leurs “soldats digitaux” pour mieux comprendre l’implication de certaines personnalités dans le mouvement anti-pass, à quelques encablures de l’élection présidentielle. D’un côté, Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot ont déjà annoncé leur intention d’être candidat, de l’autre, Martine Wonner, exflitrée, mardi, de son troisième groupe politique en quatre ans à l’Assemblée nationale, pour de nouveaux propos polémiques, dit vouloir monter son propre mouvement “apolitique et citoyen.”

Car, à l’image de plusieurs mobilisations récentes, les réseaux sociaux prennent une place singulière dans cette grogne, sur les pages Facebook, en particulier, où les discours enflammés viennent souvent s’ajouter au partage de théories fumeuses.

Quel débouché aux “soldats digitaux”?

“On peut être contre le pass sanitaire et se poser des questions légitimes, mais la frange la plus militante, la plus radicale est souvent en ligne. Et cette population contestatrice est un vecteur de viralité assez porteur, c’est un pôle de soldats digitaux avec un potentiel très intéressant si on est candidat”, décrypypte Tristan Mendès France, avant de citer les exemples de Florian Philippot ou Nicolas Dupont Aignan: le second, député de l’Essone et président de Debout la France “a plus d’engagements sur sa page Facebook que la page officielle d’Emmanuel Macron alors qu’il a infiniment moins d’abonnés.” En d’autres termes: ses publications font davantage “le buzz”, suscitent plus de partages etc…

Mais l’implication de ces responsables dans la sphère anti-pass ou anti-vaccin peut-elle se traduire en bulletins de vote? Leur popularité numérique -ou non- acquise au fil de leurs prises de position à l’Assemblée, dans les manifs ou sur les réseaux sociaux, peut-elle avoir des répercussions dans les urnes?

Toutes les opinions politiques étaient représentées samedi dans la foule. Les préoccupations sont solides, profondesNicolas Dupont-Aignan, député de l’Essone

Florian Philippot, lui, ne se fait pas vraiment d’illusions. “Je pense que la présidentielle, c’est important d’y être de toute façon, pour porter notre message. Mais si le pays n’est pas mûr pour un changement réel, ce n’est pas cette mobilisation qui va changer les choses, il faut une prise de conscience profonde”, déclare au HuffPost celui qui “réfléchissait à sa candidature depuis longtemps.”

“C’est n’importe quoi”, tranche de son côté Nicolas Dupont-Aignan, quand on lui parle de récupération politique. Il préfère plutôt mettre en avant le profil très hétéroclite des manifestants, et y voit un débat “moral” plutôt que politique. “C’est une considération morale. Toutes les opinions politiques étaient représentées samedi dans la foule. Et on ne parle pas du prix de l’essence, on parle de l’intégrité physique de leurs gamins, les préoccupations sont solides, profondes”, nous dit-il.

Plutôt qu’un entrain vers les urnes, les spécialistes pointent surtout le risque d’une flambée de violence. Selon plusieurs médias dont Le Parisien, une note rédigée par le renseignement territorial, après la première manifestation samedi 17 juin, alerte sur une possible “radicalisation” du mouvement des anti-pass. D’autant qu’il est bien parti pour s’inscrire dans la durée tant le discours parfois complotiste qui constitue son terreau comme son carburant, semble inépuisable en temps de pandémie.

De premières dissensions entre têtes d’affiche

“On est dans un moment avec un capital d’audience complotiste inédit”, constate Tristan Mendès France, ajoutant: “avant le coronavirus, cette effervescence apparaissait après des drames, comme le 11 septembre, ou les attentats, avec des gens qui cherchaient à la capter, et puis elle se tarissait.” “Là, c’est comme si on avait une sorte de drame continue. Si vous êtes sur un profil de bascule complotiste, vous êtes ramené tous les jours à vos craintes”, poursuit le spécialiste: “c’est comme si on grattait une plaie toujours ouverte.”

Pour Florian Philippot, une chose est certaine: “il y a un désarroi profond dans le pays, on a senti une forte mobilisation le 17, alors qu’on est en plein mois de juillet.” “Et l’intransigeance ou la brutalité du gouvernement au Parlement cette semaine va contribuer à ouvrir les yeux de certains”, veut-il croire, pariant sur le temps long.

Mais malgré ces discours mobilisateurs, les premières dissensions couvent. De fait, si ces responsables politiques se défendent de lorgner sur d’éventuels électeurs, leur omniprésence n’est, déjà, plus du goût de certains, à l’heure où des manifestations parallèles s’organisent pour éviter de marcher derrière la bannière d’un parti. Dans un live Twitch, repéré par nos confrères de Libération, l’ancien journaliste Richard Boutry, une autre figure de la galaxie covido-sceptique expliquait, dimanche 19 juillet, vouloir se “priver de politiques volontairement pour ne pas servir la soupe à ceux qui, tous, nous ont trahis”, citant l’ancien bras droit de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Invité à s’exprimer, Francis Lalanne a dénoncé de son côté la tentative de “récupération politicienne” des anti-pass par le président des Patriotes. Réponse du principal intéressé: ”c’est risible et indécent, car s’il y en a bien un qui est là depuis le début, c’est moi.” Une forme de constance, certainement, dans son opposition au gouvernement. De cohérence? Pas toujours, quand il manifestait, semaine après semaine, contre le port du masque obligatoire en oubliant qu’il l’avait réclamé plusieurs mois auparavant. Restera à savoir qui du chanteur, de l’avocat ou des parlementaire tombera à l’eau le premier.

Manifestations contre le passe sanitaire. Des journalistes pris à partie à Marseille

 Solène AGNÈS avec AFP. La manifestation à Marseille, ce samedi 24 juillet 2021.© Clément Mahoudeau / AFP La manifestation à Marseille, ce samedi 24 juillet 2021.

À Marseille, des journalistes ont été insultés et chassés lors de ces manifestations du samedi 24 juillet 2021 contre le passe sanitaire. Neuf interpellations ont également eu lieu à Paris, où manifestants et policiers se sont affrontés.

Deux journalistes de France 2 qui couvraient samedi 24 juillet 2021 la manifestation contre le passe sanitaire à Marseille ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus.

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables » et rappelant « le principe fondamental de la liberté de la presse ». La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également fait savoir qu’elle condamnait « cet acte, comme toute forme d’atteinte à la liberté de la presse » et apportait « son soutien » aux journalistes visés.

« Cassez-vous »

L’un des deux journalistes pris à partie a raconté qu’il se trouvait en tête de manifestation, avec son confrère reporter d’images, en train de prendre des vues du cortège lorsque des individus leur ont demandé s’ils étaient de BFMTV. Le JRI a répondu « Non, c’est France 2 »« C’est à ce moment-là que cela a dégénéré », a raconté le premier journaliste qui n’a pas souhaité être nommé.

« Ils nous ont insultés en nous disant ’Cassez-vous’, ont donné des coups de pied au JRI pour essayer de le faire tomber. J’ai pris aussi un coup au genou mais je ne m’en suis rendu compte que plus tard tant j’étais focalisé sur mon JRI qui se trouvait devant moi par peur qu’il lui arrive quelque chose », a-t-il raconté à l’AFP.

Des gardes du corps les accompagnaient

Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on peut voir le cameraman entouré et hué par des manifestants. Il est poursuivi dans une rue adjacente par un groupe d’individus, dont l’un tente de le frapper alors qu’il se met à courir pour leur échapper.

Les deux journalistes ont notamment dû leur salut à la présence de gardes du corps qui les accompagnent dans ce type de manifestation depuis le mouvement des « gilets jaunes », selon eux. La vidéo montre l’un d’eux protégeant le JRI en faisant un barrage devant un manifestant agressif.

Plus de 4 000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Marseille contre le passe sanitaire.

Neuf interpellations à Paris

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a condamné « avec la plus grande fermeté » ce samedi soir sur compte Twitter « les comportements violents qui ont visé certains policiers, gendarmes et journalistes », ajoutant que neuf individus ont été interpellés à Paris.

Des heurts entre policiers et manifestants ont en effet eu lieu à Paris.

Manifestation anti-pass sanitaire: des journalistes de France 2 pris à partie à Marseille

 E.R 

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables ».Des manifestants contre le pass sanitaire à Marseille, le 24 juillet 2021.© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Des manifestants contre le pass sanitaire à Marseille, le 24 juillet 2021.

Deux journalistes de France 2 qui couvraient samedi la manifestation contre le pass sanitaire à Marseille ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus, ont indiqué des sources concordantes.

France Télévisions a annoncé qu’elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des « actes inqualifiables » et rappelant « le principe fondamental de la liberté de la presse ».

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également fait savoir qu’elle condamnait « cet acte, comme toute forme d’atteinte à la liberté de la presse » et apportait « son soutien » aux journalistes visés.

Vidéo: Un journaliste de BFMTV agressé durant une manifestation anti-passe sanitaire (Dailymotion)https://www.dailymotion.com/embed/video/x82vz6l?api=postMessage&autoplay=1&id=7af5imc5&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

« Cassez-vous »

L’un des deux journalistes pris à partie a raconté qu’il se trouvait en tête de manifestation, avec son confrère reporter d’images, en train de prendre des vues du cortège lorsque des individus leur ont demandé s’ils étaient de BFMTV. Le JRI a répondu « Non, c’est France 2 ». « C’est à ce moment-là que cela a dégénéré », a raconté le premier journaliste qui n’a pas souhaité être nommé. »Ils nous ont insultés en nous disant ‘Cassez-vous’, ont donné des coups de pied au JRI pour essayer de le faire tomber. J’ai pris aussi un coup au genou mais je ne m’en suis rendu compte que plus tard tant j’étais focalisé sur mon JRI qui se trouvait devant moi par peur qu’il lui arrive quelque chose », a-t-il raconté.

Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on peut voir le cameraman entouré et hué par des manifestants. Il est poursuivi dans une rue adjacente par un groupe d’individus dont l’un tente de le frapper alors qu’il se met à courir pour leur échapper. Les deux journalistes ont notamment dû leur salut à la présence de gardes du corps qui les accompagnent dans ce type de manifestation depuis le mouvement des « gilets jaunes », selon eux. La vidéo montre l’un d’eux protégeant le JRI en faisant un barrage devant un manifestant agressif.

Plus de 4000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Marseille contre le pass sanitaire.

Passe sanitaire : les évêques de France s’insurgent contre les références à la Shoah

 www.lefigaro.fr Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.© AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.

«Des réfractaires à la vaccination ont fait usage de l’étoile jaune. C’est une grave confusion de pensée. (…) La Shoah représente une horreur absolue à partir de laquelle nos conduites politiques doivent être jugées et non devenir un jouet au bénéfice de n’importe quelle cause». C’est par ces mots, particulièrement fermes, que les évêques de France ont choisi de prendre la parole dans un communiqué ce 22 juillet, après que des personnes réticentes au passe sanitaire ont comparé ces mesures à la Shoah ou au port de l’étoile jaune.

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«La vaccination dont il est question est la réponse médicale disponible pour faire face à une épidémie qui risque de paralyser encore la vie économique mais surtout la vie sociale et les échanges d’affection et d’amitié. Elle ne nie pas la dignité d’êtres humains en justifiant leur élimination», clarifie encore la conférence épiscopale française (CEF).

Mais la CEF ne se contente pas de s’insurger contre ces comparaisons avec la Shoah – qui ont également soulevé une condamnation quasi unanime de la classe politique, de Jean-Luc Mélenchon (LFI) à François Asselineau (UPR). Contrairement à un premier communiqué plutôt prudent le 13 juillet, à la suite des annonces d’Emmanuel Macron, cette fois, la CEF clarifie sa position.

En rendant la vaccination «obligatoire pour certains et en imposant un passe sanitaire pour certaines activités, le gouvernement assure ses responsabilités légitimes sous le contrôle du parlement», écrit noir sur blanc la CEF. Quant au passe sanitaire, «il appartient aux instances juridictionnelles de notre État de droit de vérifier» que son imposition «est conforme au droit, limitée à la durée de l’épidémie sous une forme gravement contagieuse et que les restrictions aux libertés d’aller et venir sont proportionnées», poursuivent les évêques.

«Ne confondons jamais la liberté de voyager et celle d’exister ni la liberté d’aller au cinéma ou au café et celle de louer Dieu ou de ne pas le louer, même s’il est clair que l’État ni les citoyens ne doivent négliger que toutes les libertés se tiennent», insistent encore les évêques de France, en référence au fait que le passe sanitaire, cette fois-ci, ne concerne pas les lieux de culte – du moins pour tout ce qui relève du cultuel (prières, cérémonies religieuses, sacrements, etc.).

Vidéo: Pass sanitaire contre le Covid-19 : la France est entrée dans «une quatrième vague», annonce Gabriel Attal (Dailymotion)https://www.dailymotion.com/embed/video/x82t79c?api=postMessage&autoplay=1&id=7nk7q9r8&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

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L’Église de France s’engage

De cette manière, l’Église de France invite à la confiance dans les instances juridictionnelles et démocratiques de notre pays, et prend nettement ses distances avec une frange non négligeable de ses ouailles très réfractaire à la vaccination, et d’autant plus aux conditions de ce passe sanitaire. En témoignent par exemple les premières réactions de fidèles catholiques en commentaire, sur le compte Facebook de la CEF, à ce communiqué. «Ce n’est certainement pas le rôle de l’Église de prendre parti dans ce débat», commente ainsi un homme. «C’est un sujet qui divise donc il aurait mieux valu vous abstenir de participer à la polémique», proteste un autre. «Le communiqué de la CEF est sans équivoque, bienvenu, et remet les pendules à l’heure de toute une frange de notre Église qui part dans un sens nauséabond», lui répond toutefois un autre fidèle. «Merci, enfin un texte juste et pertinent. Sans propos contre/pour les vaccins. Enfin le discours de juste milieu et équilibré que peu de personnes ont», félicite une autre catholique.

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D’ordinaire connue, si ce n’est critiquée, pour sa propension à ne pas prendre position dans des débats sociaux ou politiques ces dernières années, et plus récemment lors des premiers mois de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’Église de France entend cette fois montrer qu’elle est capable de prendre une position claire. En témoignait déjà sa décision, en novembre dernier, de déposer deux recours juridiques devant le Conseil d’État pour exiger le rétablissement de la messe. Un revirement dû notamment à l’indignation de plusieurs évêques, dont l’archevêque de Paris, entré en «colère noire» après l’annonce par le président de la République, fin novembre, de la fameuse jauge « limitée à 30 personnes» pour la messe.

Sans nul doute, ce nouveau communiqué risque d’alimenter le débat au sein des fidèles catholiques – tout en contentant ceux qui attendaient une position «claire» de l’Église de France.

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Le sénateur Claude Malhuret n’a pas manqué d’ironie contre les anti-vaccins

 Jade Toussay Claude Malhuret n'a pas manqué d'ironie contre les antivax© PublicSénat/Capture d’écran Claude Malhuret n’a pas manqué d’ironie contre les antivax

POLITIQUE –  La preuve par l’absurde. Sur fond de tensions sur l’extension du pass sanitaire, le sénateur Claude Malhuret s’est lancé dans une longue tirade ironique sur ces détracteurs, pendant l’examen du projet de loi au Sénat vendredi 23 juillet.

Si à l’Assemblée nationale, les débats sur le pass sanitaire ont parfois été houleux, au Sénat, Claude Malhuret, représentant de l’Allier et président du groupe Les Indépendants – République et Territoires a choisi de répondre à ses détracteurs différemment. À grands coups de comparaisons et de références absurdes comme le montre la vidéo ci-dessus, il a répondu à Stéphane Ravier, sénateur RN des Bouches-du-Rhône opposé à l’extension du dispositif.

“En écoutant notre collègue Ravier, j’ai soudain compris que nous vivions sous le joug d’une dictature et que sans une poignée d’héroïques résistants, nous ne nous en serions pas aperçus. (…) Après que pendant des années, onze vaccins nous aient été injectés à l’insu de notre plein gré, au douzième, bingo, nos yeux se sont décillés grâce à ces combattants de la liberté qui ont eu le courage de nommer l’infamie du pass sanitaire”, a déclamé le sénateur dans l’hémicycle, dans une tirade à charge de 3 minutes contre les opposants aux nouvelles mesures, parmi lesquels des élus qu’il n’a pas hésité à nommer. https://www.dailymotion.com/embed/video/x82wscg?api=postMessage&autoplay=0&id=5sqad1fn&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

Il a notamment souligné — en le déplorant — le rôle prépondérant des réseaux sociaux dans l’émergence des polémiques et la diffusion de fausses informations: “En définitive, la meilleure preuve des progrès de l’humanité, c’est qu’en 2500 ans nous sommes passés de Socrate sur l’agora à Francis Lalanne sur Facebook” a taclé Claude Malhuret. “Quel dommage que les réseaux sociaux n’aient pas existé plus tôt pour défendre, contre les dictateurs de la piqûre, la liberté de mourir en harmonie avec la nature et ses dons, parmi lesquels nos compagnons de toujours la variole, la poliomyélite, la peste et le choléra.” https://www.dailymotion.com/embed/video/x82vsjd?api=postMessage&autoplay=0&id=49oa7pvi&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous”

Claude Malhuret, ex-LR, a défendu la stratégie adoptée par le gouvernement, à savoir l’extension du pass plutôt que “la vaccination obligatoire pour tous.” “Je voudrais implorer qu’on veuille bien nous épargner cette mauvaise querelle sur les libertés. Ce n’est pas le gouvernement, le pouvoir médical ou les partisans de la vaccination obligatoire qui les restreignent, c’est la pandémie. (…) Les mesures annoncées sont les conditions de son rétablissement”, a ensuite déclaré le sénateur, cette fois “très sérieusement”. 

“La très grande majorité des Français réalise que c’est en bornant quelques libertés aujourd’hui qu’on a une chance d’en sauver de bien plus précieuses en septembre”, a-t-il souligné, agitant le spectre d’un nouveau reconfinement à la rentrée face à des taux d’incidence qui ne cessent de grimper sur tout le territoire. 

“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous. Les droits de chacun doivent être respectés. Les contraintes excessives évitées. Mais à condition de ne pas mettre en danger la santé d’autrui et de ne pas oublier que le corollaire de la liberté, c’est la responsabilité”, a conclu Claude Malhuret. 

Le projet de loi pas exempt de critiques

Ce “ralliement” à la ligne gouvernementale ne l’a cependant pas empêché d’émettre quelques critiques sur le projet de loi en cours d’examen et ses rédacteurs qui “ont eu la main lourde”, par exemple sur le montant des amendes en cas d’infraction d’ailleurs retoqué par le Conseil d’État.

“Nous devons apporter notre pierre à l’édifice”, a-t-il lancé à ces collègues sénateurs. À savoir, améliorer sa mise en pratique pour ”éviter la relance en paperasserie”, “que les terrasses se transforment en ring de boxe” ou encore “que le train de 8h45 n’ajoute pas 2 heures à ses retards habituels pour cause de vérification” du pass sanitaire. 

Les sénateurs ont d’ores et déjà soumis une série de modifications du projet de loi adopté voté à l’Assemblée nationale. Ils s’opposent notamment au pass sanitaire pour les centres commerciaux ou les visites en EHPAD et au licenciement en cas de non-respect du dispositif.

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AFP

Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde

Devant le siège de la société israélienne NSO, le 28 août 2016, à Herzliya près de Tel Aviv

Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde

Devant le siège de la société israélienne NSO, le 28 août 2016, àHerzliya près de Tel Aviv

Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias.

Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie.

D’autres noms de personnalités figurant sur la liste seront divulgués dans les prochains jours par le consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post.

Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International.

Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les compte-rendus publiés dimanche.

Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.

Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone.

« Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post.

Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020 par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.

Pegasus : des journalistes et militants du monde entier espionnés, plus de 1000 Français concernés

 Le Parisien avec AFP

Plusieurs journalistes ou anciens journalistes français, dont le directeur de Mediapart Edwy Plenel, font partie d’une liste de numéros espionnés par le logiciel Pegasus.Deux journalistes de Mediapart, dont Edwy Plenel, ont été espionnés. AFP/MARTIN BUREAU© AFP/MARTIN BUREAU. Deux journalistes de Mediapart, dont Edwy Plenel, ont été espionnés. AFP/MARTIN BUREAU

Plus de 1 000 Français sont concernés. Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel Pegasus, mis au point la société israélienne NSO Group, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias. D’autres informations, concernant la surveillance de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, devraient être publiées dans les prochains jours.

Pegasus, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie. En France, deux journalistes de Mediapart dont Edwy Plenel, mais aussi l’actuelle contrôleuse générale des lieux de privations de liberté et ancienne journaliste du Canard enchaîné Dominique Simonnot ou le chroniqueur Eric Zemmour sont aussi listés. Selon France info, plus de 1 000 Français sont concernés.

Les téléphones analysés

« Ce que l’on voit avec le projet Pegasus est très différent et encore plus inquiétant que ce qu’on voyait dans l’affaire Snowden, estime Laurent Richard, le directeur de Forbidden Stories, auprès de France info. Ici, on a à faire à une société privée qui vend un logiciel extrêmement intrusif à des États connus pour leur politique répressive en matière de droits de l’Homme et contre des journalistes. Et on voit clairement que ces États détournent cet outil pour l’utiliser contre ces populations-là. » Plusieurs pays sont pointés du doigt : le Mexique, l’Inde, le Maroc, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, le Togo, le Rwanda et même la Hongrie, membre de l’Union européenne.

Les journalistes du consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, Mediapart, The Guardian, et The Washington Post, ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les comptes rendus publiés dimanche. Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.

Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar. WhatsApp avait également reconnu en 2019 que certains de ses utilisateurs en Inde avaient été espionnés par ce logiciel.

NSO dément ces informations

Le groupe NSO a, comme à chaque fois, « nié fermement les fausses accusations portées » dans l’enquête. Elle « est bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle », a-t-il écrit sur son site, en précisant envisager de porter plainte en diffamation.

NSO est loin d’être la seule entreprise israélienne à être soupçonnée de fournir des logiciels espion à des gouvernements étrangers peu regardants sur les droits humains, avec le feu vert du ministère israélien de la Défense. Le logiciel « DevilsTongue » de la société Saito Tech Ltd, plus connue sous le nom de Candiru, a été utilisé contre une centaine de responsables politiques, dissidents, journalistes et militants, ont affirmé jeudi des experts de Microsoft et de Citizen Lab. Des entreprises d’origine israélienne comme NICE Systems et Verint ont fourni des technologies aux polices secrètes de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan, ainsi qu’aux forces de sécurité de Colombie, avait estimé en 2016 l’ONG Privacy International.

Révélations sur le logiciel israélien Pegasus, utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde entier

Un logiciel israélien a été utilisé pour espionner des centaines de personnes.
Un logiciel israélien a été utilisé pour espionner des centaines de personnes. © THOMAS SAMSON / AFP

Une enquête menée par un consortium international de médias a révélé dimanche qu’un logiciel israélien, baptisé Pegasus, a été utilisé pour espionner des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier. Au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise sont concernés. 

Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias. Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Un journaliste mexicain abattu quelques semaines après son apparition sur cette liste

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie. D’autres noms de personnalités figurant sur la liste seront divulgués dans les prochains jours par le consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post.

Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les comptes-rendus publiés dimanche.

Des femmes proches de Jamal Khashoggi ont été espionnées 

Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite. Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone.

« Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post. Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.

Projet Pegasus. Maroc, France, Hongrie… Des journalistes mis sous surveillance

 avec AFP. Le journaliste et le fondateur du site d'informations en ligne Mediapart, Edwy Plenel, lors d'une conférence de presse à Paris, le 4 février 2019© Archives AFP Le journaliste et le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart, Edwy Plenel, lors d’une conférence de presse à Paris, le 4 février 2019

Plus de 180 journalistes ont été la cible du logiciel espion Pegasus, révèle une enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux nommé « Projet Pegasus ». Parmi eux, des Français dont le fondateur du site d’information Mediapart, Edwy Plenel.

Des journalistes du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel espion Pegasus mis au point par l’entreprise israélienne NSO Group, selon une enquête publiée dimanche 18 juillet par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont font notamment partie Le Monde, la cellule investigation de Radio France, The Guardian et The Washington Post.

Le travail de ce consortium se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International et qui comprend, selon eux, 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle. Cette liste inclut les numéros d’au moins 180 journalistes d’après l’analyse menée par le consortium qui a localisé de nombreux numéros au Maroc, en France et en Hongrie.

Une trentaine de journalistes et de patron de médias français

Ainsi, d’après cette vaste enquête, environ 10 000 cibles sur les 50 000 ont été ajoutées par le Maroc. Parmi elles, le journaliste marocain Omar Radi, pour qui Amnesty international avait déjà dénoncé l’infection du téléphone en 2020, le directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, Taoufik Bouachrine, les fondateurs du Desk et du site Badil, Ali Amar et Hamid El Mahdaoui, et l’ancien correspondant de l’AFP, Omar Brouksy.

Le régime marocain aurait également utilisé Pegasus pour viser une trentaine de journalistes et de patron de médias français. Ainsi, les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro, de France 24 ou encore de l’Agence France-Presse et de France Télévisions figureraient sur la liste des cibles, révèle le consortium.

Edwy Plenel, le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart, et l’une de ses consoeurs Lenaïg Bredoux, Dominique Simonnot, ancienne enquêtrice du Canard enchaîné et désormais contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ainsi qu’une journaliste du Monde, qui a souhaité rester anonyme, figurent parmi les journalistes français touchés.

« États voyous »

« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consoeur @LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social », a réagi Edwy Plenel sur Twitter.

« Les autorités de notre pays ne peuvent pas rester indifférentes », a-t-il également déclaré sur FranceInfo, dénonçant « des États voyous » qui utilisent Pegasus « de manière très vaste contre la presse indépendante ». L’expertise technique de leurs téléphone dans un laboratoire d’Amnesty International a notamment « permis d’établir les dates précises de cet espionnage qui a duré plusieurs mois, en 2019-2020 », ajoute-t-il.

Outre le Maroc, la Hongrie du nationaliste Viktor Orban aurait également fait appel à Pegasus pour surveiller les activités de journalistes. Ainsi, parmi les 300 numéros figurant sur la liste pour le compte de la Hongrie, on retrouve « au moins cinq journalistes » du site d’investigation Direkt36. Ces derniers ont notamment enquêté sur « sur l’enrichissement des proches de Viktor Orban ou sur les relations que celui-ci entretient avec la Russie et la Chine », explique le journal Le Monde.

Le gouvernement hongrois affirme ne pas être au courant

D’autres reporters enquêtant sur des « sujets relatifs à la criminalité et au terrorisme » ainsi que leur entourage ont également fait l’objet d’une surveillance, de même que Zoltan Varga, propriétaire de Central Media Group, dernier groupe de médias indépendant du pays, et du plus grand site d’information indépendant hongrois, 24.hu, indique Le Monde.

Contacté par le consortium, le gouvernement hongrois a affirmé « ne pas être au courant d’une quelconque collecte de données » et avoir « toujours agi et continué d’agir conformément à la loi en vigueur », relate Le Monde qui rappelle par ailleurs que la loi hongroise permet au pouvoir exécutif d’autoriser « des écoutes pour quatre-vingt-dix jours sans aucun contrôle ; une pratique dénoncée par un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de 2016 ».

De son côté, NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

La société a démenti les allégations « mensongères » publiées dimanche par le consortium.

«Projet Pegasus» : des journalistes espionnés dans le monde entier

 Pierre Alonso, Amaelle Guiton Plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles.© Busakorn Pongparnit Plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles.

Au moins 180 journalistes ciblés dans des pays aussi divers que le Maroc, l’Inde, le Mexique ou la Hongrie. L’organisation Forbidden Stories, en partenariat avec Amnesty International et des médias du monde entier, révèle ce dimanche les utilisations faites par les clients de l’entreprise israélienne NSO, qui commercialise le logiciel de surveillance Pegasus. Le consortium s’appuie sur «une fuite sans précédent de plus de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés pour être surveillés», explique Forbidden Stories à propos de cette enquête internationale.

Alors que la start-up assure que son produit phare ne sert que pour «des individus soupçonnés de terrorisme ou des crimes les plus graves», ces révélations confirment au contraire que Pegasus a massivement servi contre des personnalités de la société civile, dont des journalistes, sujets de la première série d’articles publiés ce jour.

Usage frénétique du Maroc

Selon Le Monde, partenaire de Forbidden Stories, plusieurs milliers de numéros français figurent dans l’épaisse liste de cibles. La majorité y ont été ajoutés par le pouvoir marocain, qui a acquis la technologie (et normalisé ses relations avec Israël en novembre 2020). Rabat en fait un usage frénétique : d’après les données obtenues par l’organisation, environ 10 000 cibles sur les 50 000 ont été ajoutées par le Maroc. Le cas du journaliste marocain Omar Radi avait déjà été documenté par Amnesty International, les nouvelles informations montrent que plusieurs de ses confrères ont aussi été ciblés : Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, les fondateurs du Desk et du site Badil, Ali Amar et Hamid El Mahdaoui, ou encore l’ancien correspondant de l’AFP, Omar Brouksy.

Le régime marocain a aussi visé des journalistes français, dont le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel (l’examen approfondi de son téléphone a confirmé l’infection) ou l’ancienne journaliste du Canard Enchaîné, Dominique Simonnot qui est devenue depuis contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Un ancien numéro du polémiste d’extrême-droite, Eric Zemmour, apparaît également dans la liste.

Plusieurs Etats réputés démocratiques ont également eu recours à Pegasus contre des journalistes. C’est le cas de la Hongrie d’Orban : les numéros du patron d’un groupe de presse indépendant, Zoltan Varga et deux journalistes du site d’investigation Direkt36 ont été entrés pour obtenir une surveillance. En Inde, les téléphones de plusieurs reporters enquêtant sur des affaires sensibles pour le pouvoir de Narendra Modi ont été infectés par le logiciel de NSO. L’un d’eux, Sushant Singh, s’était intéressé à la vente de 36 Rafale par la France, contrat qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête de la justice en France.

Un journaliste assassiné au Mexique

De tous les pays utilisateurs mentionnés dans l’enquête, le Mexique semble le plus actif. Près de 15 000 numéros de téléphone ont été sélectionnés depuis le Mexique, où NSO a vendu Pegasus à plusieurs clients gouvernementaux. Selon le Guardian, le ministère mexicain de la Défense aurait notamment inscrit sur cette liste le numéro du journaliste indépendant Cecilio Pineda Birto, qui enquêtait sur les liens entre des politiciens locaux, un cartel et la police de l’Etat du Guerrero, où il vivait. Quelques semaines plus tard, le 2 mars 2017, l’homme de 3 ans a été tué par balles alors qu’il se trouvait dans un hamac, à l’extérieur d’une station de lavage de voitures dans la ville de Ciudad Altamirano. Son téléphone a-t-il infecté par Pegasus, permettant aux commanditaires de son assassinat de connaître sa localisation précise ? Pour le savoir, il faudrait un examen minutieux de son appareil, qui n’a jamais été retrouvé.

Les Emirats arabes unis, également clients de NSO, ont demandé la mise sous surveillance de Roula Khalaf, alors directrice adjointe du Financial Times. La journaliste libanaise a depuis pris la tête de la rédaction du grand quotidien économique. L’Azerbaïdjan, Bahreïn, le Kazakhstan, le Rwanda ou l’Arabie saoudite sont également cités comme des commanditaires. Au total, les données obtenues par Forbidden Stories touchent la plupart des médias internationaux, souligne The Guardian, qui mentionne le Wall Street Journal, CNN, le New York Times, Al Jazeera, France24, MediapartEl Pais, Associated Press, Le Monde, Bloomberg, l’Agence France Presse, The Economist, Reuters etc.

Réputation sulfureuse

Basée à Herzliya, la Silicon Valley de l’Etat hébreu, et détenue majoritairement depuis 2014 par le fonds d’investissement américain Francisco Partners, la société israélienne NSO Group était tout sauf une inconnue, avant même les révélations de Forbidden Stories. Le produit phare qu’il vend à de nombreux Etats, le logiciel espion Pegasus, permet à un tiers de prendre, à distance, le contrôle d’un smartphone : activer le micro et la caméra, enregistrer les appels et les messages échangés sur des applications, suivre les déplacements du terminal. Ces dernières années, l’outil s’est taillé une réputation particulièrement sulfureuse.

En 2016, des chercheurs du Citizen Lab, un laboratoire de recherche de l’université de Toronto, étaient remontés jusqu’à Pegasus à partir d’un SMS reçu par le militant émirati des droits humains Ahmed Mansoor (arrêté l’année suivante, il a été condamné à dix ans de prison). Ils ont ensuite trouvé trace d’infections par le logiciel espion dans plus d’une quarantaine de pays et ont découvert que Pegasus avait notamment servi à espionner des journalistes et des avocats mexicains, ou encore un employé d’Amnesty International.

Selon le Citizen Lab, c’est très certainement l’outil de NSO qui, durant l’été 2018, a été utilisé pour espionner un dissident saoudien établi au Canada, Omar Abdulaziz. Celui-ci était alors en contact régulier avec Jamal Khashoggi, le journaliste en exil assassiné quelques mois plus tard, dans des circonstances atroces, au consulat saoudien à Istanbul.

Au fil des années, on a ainsi appris qu’avaient figuré dans la liste des cibles de Pegasus un prince saoudien, des membres de la famille royale qatarie, des responsables gouvernementaux dans plusieurs pays alliés des Etats-Unis. L’an dernier, le logiciel espion israélien faisait aussi figure de principal suspect dans le piratage du patron d’Amazon, Jeff Bezos, destinataire deux ans plus tôt d’une vidéo piégée, expédiée depuis un numéro attribué au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane…

A chaque nouvelle révélation, la ligne de défense de NSO est la même : elle affirme vendre à une clientèle exclusivement étatique des produits utilisés «dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme». A propos des publications de dimanche, l’entreprise a répondu : «NSO Group nie fermement les fausses accusations portées dans [cette] enquête. Ces accusations sont pour beaucoup des théories non corroborées.»

Surveillance.

Des journalistes et dissidents du monde entier espionnés par le logiciel israélien Pegasus

Un stand de l’entreprise israélienne NSO Group Technologies au Congrès annnuel de la Police européenne à Berlin (Allemagne), le 4 février 2020. Crédits : REUTERS/Hannibal Hanschke.
Un stand de l’entreprise israélienne NSO Group Technologies au Congrès annnuel de la Police européenne à Berlin (Allemagne), le 4 février 2020. Crédits : REUTERS/Hannibal Hanschke.

Une enquête publiée dimanche 18 juillet par 17 médias internationaux affirme que des militants, des journalistes et des opposants du monde entier ont été mis sous surveillance grâce à un logiciel créé par l’entreprise israélienne NSO Group. Deux des téléphones analysés appartiennent à des proches du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 par un commando saoudien.

D’ordinaire, le logiciel Pegasus fabriqué par l’entreprise israélienne NSO est connu pour sa capacité à traquer les terroristes et les criminels en s’introduisant dans leurs smartphones, rappelle le Washington Post. Mais selon une vaste enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, dont fait partie le quotidien américain, cet outil espion aurait aussi été utilisé contre des militants, des journalistes et des opposants du monde entier.

Leur travail se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International, qui comprend, selon eux, quelque 50 000 numéros de téléphone que des clients de l’entreprise NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle.À LIRE AUSSIPiratage. L’Espagne aurait utilisé un logiciel espion contre des élus indépendantistes catalans

“Les journalistes qui apparaissent dans ces dossiers ont reçu des menaces judiciaires, d’autres ont été arrêtés et diffamés, et certains ont dû fuir leur pays en raison de persécutions – pour découvrir plus tard qu’ils étaient toujours sous surveillance. Dans de rares cas, des journalistes ont été tués après avoir été choisis comme cibles”note le quotidien israélien Ha’Aretz.

Parmi les téléphones infectés, ceux de deux proches de Khashoggi

Les journalistes du “Projet Pegasus” ont rencontré une partie des détenteurs des numéros de la liste et ont pu récupérer 67 téléphones qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils. Deux des téléphones appartiendraient à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.À LIRE AUSSIAssassinat. Le journaliste Jamal Khashoggi éliminé en 2018 sur ordre du prince héritier saoudien

“Ces révélations montrent clairement que cette technologie est devenue un outil clé entre les mains d’acteurs gouvernementaux répressifs et des agences de renseignement qui travaillent pour eux”, estime Ha’Aretz.

“Un coup dur” pour l’image du groupe israélien

L’entreprise israélienne “fondée à Herzliya, près de Tel Aviv”, a été “accusée à de multiples reprises de violer les droits humains et de vendre ses logiciels à des gouvernements répressifs qui les utilisent pour surveiller et cibler des civils et des dissidents”, rappelle le Times of Israel. Le groupe NSO fait d’ailleurs l’objet de plusieurs procès.

Si “ces allégations ici ne sont pas nouvelles, ce qui est nouveau en revanche, c’est l’ampleur du ciblage de personnes innocentes qui aurait eu lieu”remarque le journaliste de la BBC Joe Tidy“Il y a beaucoup d’inconnues dans ces allégations – y compris d’où vient la liste et combien de numéros de téléphone ont été activement ciblés par des logiciels espions. Le groupe NSO a encore une fois nié toutes les accusations mais c’est un coup dur pour l’entreprise qui tente activement de redorer son blason”.

Ces nouvelles allégations ne devraient toutefois pas nuire financièrement à l’entreprise israélienne car selon le reporter, “il existe très peu d’entreprises privées capables de produire le type d’outils d’espionnage invasifs que vend le groupe NSO et il est clair que le marché largement non réglementé pour ce type de logiciel est en plein essor”.

Le Guardian a affirmé dimanche qu’il dévoilerait dans les prochains jours l’identité des personnes dont le numéro figurait sur la liste. “Elle comprend des centaines de dirigeants d’entreprises, des personnalités religieuses, des universitaires, des employés d’ONG, des représentants syndicaux et des représentants du gouvernement, y compris des ministres, des présidents et des premiers ministres”, prévient le quotidien britannique.

Des militants, journalistes et dissidents espionnés par un logiciel israélien

Des militants, journalistes et dissidents espionnés par un logiciel israélien
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L’entreprise israélienne NSO Group se serait introduite dans les smartphones de ces personnalités grâce au logiciel Pegasus.

C’est une enquête qui renforce les soupçons pesant de longue date sur la société NSO Group. Des militants, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce au logiciel Pegasus. Cette entreprise, fondée en 2011 au nord de Tel-Aviv commercialise, le logiciel espion Pegasus qui, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. NSO Group a régulièrement été accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, mais a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

L’enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont font notamment partie les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian, et américain The Washington Post, entame sa crédibilité. Leur travail se fonde sur une liste obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International et qui comprend, selon eux, 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO ont sélectionnés depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… d’après l’analyse menée par le consortium qui a localisé de nombreux numéros au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique.

Sur cette liste, figure d’ailleurs le numéro du journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El Pais, ou l’AFP en font aussi partie. D’autres noms de personnalités figurant sur la liste — qui comprend notamment un chef d’Etat et deux chefs de gouvernement européens — seront divulgués dans les prochains jours.

>> A lire aussi – Les capacités d’espionnage de l’Iran dopées par un satellite de la Russie

37 appareils touchés

Les journalistes du « Projet Pegasus » ont rencontré une partie des détenteurs de ces numéros et ont récupéré 67 téléphones qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International. Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, dont 10 situés en Inde, selon les compte-rendus publiés dimanche. Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite, écrivent-ils.

Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone. « Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post. Cette analyse s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar. WhatsApp avait également reconnu en 2019 que certains de ses utilisateurs en Inde avaient été espionnés par ce logiciel.

>> A lire aussi – Barclays dans le collimateur de Londres pour un logiciel permettant d’espionner les salariés

NSO nie en bloc

Le groupe NSO a, comme à chaque fois, « nié fermement les fausses accusations portées » dans l’enquête. Elle « est bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle », a-t-il écrit sur son site, en précisant envisager de porter plainte en diffamation. NSO est loin d’être la seule entreprise israélienne à être soupçonnée de fournir des logiciels espion à des gouvernements étrangers peu regardants sur les droits humains, avec le feu vert du ministère israélien de la Défense.

Le logiciel « DevilsTongue » de la société Saito Tech Ltd, plus connue sous le nom de Candiru, a été utilisé contre une centaine de responsables politiques, dissidents, journalistes et militants, ont affirmé jeudi des experts de Microsoft et de Citizen Lab. Des entreprises d’origine israélienne comme NICE Systems et Verint ont fourni des technologies aux polices secrètes de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan, ainsi qu’aux forces de sécurité de Colombie, avait estimé en 2016 l’ONG Privacy International.

Reuters

Un logiciel espion utilisé contre des représentants et journalistes à travers le monde

UN LOGICIEL ESPION UTILISÉ CONTRE DES REPRÉSENTANTS ET JOURNALISTES À TRAVERS LE MONDE

WASHINGTON (Reuters) – Un logiciel espion (« spyware ») développé par une entreprise israélienne a été utilisé pour des tentatives de piratage, dont certaines réussies, de 37 smartphones appartenant à des représentants gouvernementaux, des journalistes et des activistes civiques à travers le monde, selon une enquête de 17 groupes de presse publiée dimanche.

D’après l’un d’entre eux, le Washington Post, le logiciel Pégase développé par la firme NSO a aussi été utilisé contre des téléphones appartenant à deux femmes proches de Jamal Khashoggi, journaliste contributeur du Post assassiné au consulat saoudien d’Istanbul en 2018.

Le journal britannique The Guardian a lui rapporté que l’enquête laissait supposer « des abus répandus et répétés » du spyware de NSO, décrit comme un logiciel permettant d’extraire du téléphone des messages, photos et emails, mais aussi d’enregistrer des conversations téléphoniques et d’activer le microphone de l’appareil.

Reuters n’a pas pu confirmer de manière indépendante les éléments rapportés par l’enquête, laquelle ne révèle pas qui a utilisé le logiciel et pour quels motifs.

NSO assure que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l’ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme.

Dans un communiqué, la firme israélienne a rejeté la teneur de l’enquête et les accusations, dénonçant des « hypothèses erronées et des théories non corroborées » et mettant en doute la fiabilité et les motivations de sources qui ont selon elle fourni « des informations sans aucun fondement factuel et très éloignées de la réalité ».

La plateforme à but non lucratif Forbidden Stories, basée à Paris, et Amnesty International ont fourni aux 17 groupes de presse une liste sur laquelle figuraient des milliers de numéros de téléphone « cibles » à travers le monde. On ne sait pas précisément comment les deux entités ont obtenu cette liste.

Selon le Guardian, les numéros de plus de 180 journalistes figurent parmi les données, dont des cadres du Financial Times, de CNN, du New York Times et de Reuters.

Après la crise, il faudra s’attaquer à la dette

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Le G20 donne son feu vert au big bang fiscal

 AFP Janet Yellen à son arrivée au G20 Finances à Venise le 9 juillet 2021© Andreas SOLARO Janet Yellen à son arrivée au G20 Finances à Venise le 9 juillet 2021

Les grands argentiers du G20 ont approuvé samedi la réforme de la taxation des multinationales qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux, ouvrant ainsi la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. 

L’accorda suscité un concert de réactions enthousiastes, de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui a appelé le monde « à agir rapidement pour finaliser » la réforme, au commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni qui a évoqué une « victoire pour l’équité fiscale ».

Les ministres des Finances ont approuvé une réforme jugée « révolutionnaire » de la taxation des multinationales, approuvée d’ores et déjà par 132 pays et qui promet de chambouler durablement la fiscalité internationale.Paolo Gentiloni à son arrivée à Venise le 9 juillet 2021 pour le G2 Finances© Andreas SOLARO Paolo Gentiloni à son arrivée à Venise le 9 juillet 2021 pour le G2 Finances

Ils ont invité les pays récalcitrants à se rallier à l’accord, un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes, qui vient de signer la déclaration.

Il « n’y a plus de retour en arrière possible », s’est félicité le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, saluant une « révolution fiscale ».

« Enfin, les grandes entreprises ne peuvent plus échapper à leurs obligations fiscales. Je me suis battu pour cela pendant longtemps », a tweeté son homologue allemand Olaf Scholz.L'Irlande qui pratique depuis 2003 un taux d'imposition très faible par rapport aux autres pays européens, a pu accueillir le siège européen de plusieurs géants comme Apple ou Google© JUSTIN TALLIS L’Irlande qui pratique depuis 2003 un taux d’imposition très faible par rapport aux autres pays européens, a pu accueillir le siège européen de plusieurs géants comme Apple ou Google

– Fin des paradis fiscaux –

Instaurer un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les sociétés pour sonner le glas des paradis fiscaux et taxer les entreprises là où elles réalisent leurs recettes : cet accord dont les règles devraient être peaufinées d’ici octobre doit être mis en œuvre dès 2023.

Plusieurs membres du G20, dont la France, les Etats-Unis et l’Allemagne, militent pour un taux supérieur à 15%, mais il ne devrait pas bouger avant la prochaine réunion des dix-neuf pays les plus riches du monde et de l’Union européenne en octobre.

Mais plusieurs membres du groupe de travail de l’Organisation de développement et de coopération économique (OCDE) ayant conclu un accord de principe le 1er juillet manquent toujours à l’appel, comme l’Irlande ou la Hongrie.Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent© Giovanna GIRARDI Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent

Le feu vert de Venise « mettra la pression sur tous les pays pour qu’ils se rallient » et devrait « créer les conditions » pour « parvenir à un accord unanime au sein de l’UE », a estimé devant la presse le ministre italien de l’Economie Daniele Franco, dont le pays préside le G20.Rishi Sunak le 1er juillet 2021 à Londres© Stefan Rousseau Rishi Sunak le 1er juillet 2021 à Londres

L’Irlande pratique depuis 2003 un taux de 12,5%, très faible par rapport aux autres pays européens, ce qui lui a permis d’accueillir le siège européen de plusieurs géants de la technologie comme Apple ou Google.

– « Répartition plus équitable » –

Le pilier numéro 1 de la réforme vise à répartir équitablement entre les pays les droits à taxer les profits des multinationales. A titre d’exemple, une entreprise comme le géant pétrolier BP est présente dans 85 pays.

Cet accord « va changer profondément la façon dont les multinationales vont être taxées: c’est la fin de la concurrence fiscale abusive avec un plancher à au moins 15% d’impôts et une répartition plus équitable de la rente des plus grandes entreprises, notamment numériques », a commenté à l’AFP Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE et artisan de la réforme.

Quant à l’impôt minimal mondial, le pilier 2, moins de 10.000 grandes entreprises seraient concernées, celles dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 750 millions d’euros.

Un taux minimal effectif de 15% permettrait de dégager des recettes supplémentaires de 150 milliards de dollars par an, selon l’OCDE.

Un premier accord au G7 début juin à Londres avait donné un coup de fouet aux négociations, enlisées pendant la présidence de Donald Trump et relancées par l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak, dont le pays préside le G7, a salué l’accord, assurant à l’AFP que « les sociétés qui doivent le faire vont payer un impôt juste au bon endroit ».

– Soutien aux pays vulnérables –

Les grands argentiers du G20 se sont retrouvés pour la première fois en présentiel depuis leur réunion de février 2020 à Ryad, au tout début de la pandémie de coronavirus.

Alors que le quartier de l’Arsenal où se déroule la réunion a été bouclé, avec des barrages filtrants de la police, plusieurs centaines de manifestants anti-G20 se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre de Venise, provoquant quelques accrochages avec la police.

Le G20 a également approuvé l’initiative du Fonds monétaire international d’augmenter l’aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d’une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d’un montant de 650 milliards de dollars, et demandé « sa mise en œuvre rapide d’ici fin août ».

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a salué ce « soutien » du G20 aux efforts de l’institution visant à « aider les pays confrontés au poids insupportable de la dette ».

Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales

 Challenges.fr Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales© AFP – Andreas SOLARO Accord au G20 pour un impôt mondial sur les multinationales

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale » qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales.

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable », qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 131 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents.

« Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres.

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10%.

Son objectif: éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales. Un Etat pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

Feu vert du G20 à l’accord sur la taxation des multinationales

 RFI Le ministre italien des Finances, lors de la conférence de presse du G20, à Venise, le 10 juillet 2021.© AFP – ANDREAS SOLARO Le ministre italien des Finances, lors de la conférence de presse du G20, à Venise, le 10 juillet 2021.

Les ministres des Finances du G20 mettent en garde contre la menace que représentent les variants du Covid-19 sur la reprise. Après deux jours de réunions en présentiel à Venise, les grands argentiers du G20 ont aussi et surtout donné leur feu vert à un accord sur la taxation des multinationales

Dans leur communiqué final, les grands argentiers du G20 approuvent les « composants clefs » de la déclaration publiée par le cadre inclusif de l’OCDE-G20 début juillet. Un projet de réforme qui comporte deux piliers. Le premier consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payés par les multinationales aux pays où elles font ces bénéfices, et non là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire les Gafa, mais pas seulement : en fait, toutes les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10%.

► À lire aussi : Plusieurs États américains accusent Google de monopole dans l’accès aux applications

L’autre pilier instaure, lui, un taux d’impôt effectif minimum. Un taux fixé à au moins 15%. Concrètement, un État pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à un taux inférieur de manière à compenser l’écart.

Mais l’accord n’est pas encore fin prêt

Les ministres des Finances et gouverneurs de Banques centrales appellent d’ailleurs à traiter rapidement les questions « encore en suspens ». Ils souhaitent qu’un plan détaillé pour la mise en œuvre de ces deux piliers soit présenté d’ici à la prochaine réunion du G20 en octobre. Le G20 invite aussi les sept membres du cadre inclusif OCDE -G20 qui n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire.

Un accord que Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, salue. C’est pour lui « une révolution fiscale comme il y en a une par siècle ».

► À lire aussi : Un rapport presse le G20 d’agir très vite face aux pandémies à venir

Le G20 donne son feu vert à l’accord sur une taxation des multinationales d’au moins 15%

 Franceinfo 

Les ministres des Finances des vingt pays les plus riches de la planète ont également adressé un appel aux pays récalcitrants à l’accord.Le siège d'Amazon au Luxembourg, photographié le 10 août 2017. (MAXPPP)Le siège d’Amazon au Luxembourg, photographié le 10 août 2017. (MAXPPP)

Enthousiastes, les signataires ont salué un texte « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable ». Les membres du G20 ont « approuvé » samedi 10 juillet l’accord instaurant un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances des vingt pays les plus riches de la planète ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 131 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents. « Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres.

Deux « piliers » à rapidement mettre en œuvre

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en œuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés. En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10 %.

Son objectif : éviter que les multinationales et surtout les Gafa [acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple], qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales. Un Etat pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

AUSSI SUR MSN : Manifestation anti-G20 à Venise où les ministres des Finances se réunissent

A Venise, le G20 adopte un accord historique pour une taxation internationale des multinationales

Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni arrive au G20 à Venise, le 9 juillet 2021. Crédits : G20 Italy/Handout via REUTERS.
Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni arrive au G20 à Venise, le 9 juillet 2021. Crédits : G20 Italy/Handout via REUTERS.

Réunis samedi 10 juillet, les grands argentiers du G20 ont approuvé la réforme de la taxation des multinationales qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux, ouvrant ainsi la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. Mais des obstacles demeurent aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.

C’est un accord qui promet de chambouler durablement la fiscalité internationale. Réunis samedi à Venise, les ministres des Finances du G20 se sont entendus autour d’une réforme sans précédent qui instaure un impôt mondial d’au moins 15 % sur les bénéfices des multinationales, rapporte l’édition européenne du magazine Politico.À LIRE AUSSIArabie Saoudite. Le G20, une énorme opération de communication à destination interne

Véritable arme contre les paradis fiscaux, l’accord vise aussi à répartir plus équitablement entre les pays les “droits à taxer” les profits des multinationales, en accordant une part de ces droits aux pays où ces entreprises réalisent effectivement leur activité.

Le G20 doit se réunir à nouveau en octobre prochain pour fixer un taux d’imposition minimum et déterminer comment les profits seront alloués entre les pays, précise le Financial Times.

Un “renversement” après des années de faible taxation

Le 2 juillet dernier, ce nouveau système de taxation avait déjà été approuvé par quelque 130 pays de l’OCDE. Son adoption par le G20 ouvre la voie à un big bang fiscal qui devrait voir le jour en 2023. Cet accord “marque un renversement après des années de politiques économiques qui privilégiaient une faible taxation comme moyen pour les pays d’attirer les investissements et de stimuler la croissance”, remarque le New York Times“À l’inverse, les pays s’unissent aujourd’hui autour de l’idée qu’ils doivent financer les infrastructures, les biens publics et se préparer aux futures pandémies avec plus de puissance de feu fiscale à leur disposition, ce qui les incite à une chasse mondiale aux revenus.”À LIRE AUSSIFiscalité. L’OCDE valide un impôt mondial sur les sociétés

“Les membres du G20 ont rarement été en mesure d’accepter des changements aussi ambitieux au cours de la dernière décennie marquée par des différends sur le commerce, l’investissement et l’emploi, bien qu’ils soient parvenus à travailler ensemble pour compenser l’impact économique de la pandémie de Covid-19”, note le Wall Street Journal“L’accord fiscal, négocié plus tôt ce mois-ci par 130 pays, fait naître l’espoir que les grandes économies puissent trouver des approches communes pour s’attaquer à d’autres problèmes mondiaux, tels que le changement climatique et ou les échanges commerciaux”.

L’Irlande récalcitrante

“Plusieurs obstacles, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, doivent toutefois encore être surmontés” avant que l’accord ne puisse être mis en œuvre, note la Süddeutsche Zeitung“Yellen a besoin du soutien du Congrès, au sein duquel il existe des réserves majeures parmi les républicains”, rappelle le quotidien allemand.À LIRE AUSSIControverse. L’Irlande doit-elle se résoudre à taxer davantage les entreprises ?

En Europe, plusieurs pays comme l’Irlande ou la Hongrie sont opposés à une réforme de la taxation. Dublin pratique depuis 2003 un taux de 12,5 %, très faible par rapport aux autres pays européens, ce qui lui a permis d’accueillir le siège européen de plusieurs géants de la technologie comme Apple ou Google. “L’Irlande redoute que l’accord sur la taxation ne détruise son modèle économique”, explique le Daily Telegraph“L’opposition de Dublin va approfondir la rupture avec le président américain Biden à l’origine de la réforme, bien que celui-ci ait cherché à mettre en avant son héritage irlandais ancestral lors de sa campagne électorale”, remarque le quotidien britannique.

Les pays du G20 ont approuvé l’accord « historique » sur la taxation des multinationales

sam. 10 juillet 2021, 7:02 PM

Réunis à Venise, les pays du G20 ont approuvé samedi l’accord récemment conclu sous l’égide de l’OCDE prévoyant l’instauration d’un impôt mondial sur les bénéfices des multinationales. Les ministres des Finances ont aussi adressé un appel aux pays récalcitrants, car pour l’heure, tous les membres du groupe de travail de l’OCDE n’ont pas adhéré à l’accord.

Les grands argentiers du G20 ont « approuvé » samedi 10 juillet l’accord « historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable », qui instaure un impôt mondial d' »au moins 15% » sur les bénéfices des multinationales, ont-ils annoncé dans un communiqué.

Les ministres des Finances ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée jusqu’à présent par 132 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents.

« Nous invitons tous les membres » de ce groupe dit « cadre inclusif » OCDE-G20 qui « n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire », indiquent les ministres. Un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes qui s’est rallié à l’accord.

Les grands argentiers ont également appelé ce groupe « à traiter rapidement les questions restantes » et à présenter « un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers » de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.

Les Gafa pris pour cible

Le « pilier 1 » de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits « de marché », c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.

En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10 %.

>> À lire aussi : Impôt “mondial” sur les sociétés : pourquoi Amazon pourrait s’en tirer à bon compte

Son objectif : éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.

Le « pilier 2 » correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum « d’au moins 15 % » sur les bénéfices des multinationales. Un État pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.

« Un G20 décisif qui marque un avant et un après »

L’accord a suscité un concert de réactions enthousiastes, de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui a appelé le monde « à agir rapidement pour finaliser » la réforme, au commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni qui a évoqué une « victoire pour l’équité fiscale ».

Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a lui estimé, dans une déclaration écrite transmise à l’AFP, qu’il « n’y a plus de retour en arrière possible ». « Le G20 Finances de Venise est un G20 décisif qui marque un avant et un après », s’est-il félicité, appelant à « mettre effectivement en oeuvre la réforme de la fiscalité internationale d’ici 2023 », qui prévoit notamment un impôt minimum mondial d’au moins 15 %.

Le G20 veut finaliser l’accord sur la fiscalité internationale d’ici octobre

LE G20 VEUT FINALISER L’ACCORD SUR LA FISCALITÉ INTERNATIONALE D’ICI OCTOBRE

VENISE (Reuters) – Les ministres des Finances du G20 vont réclamer que les derniers détails d’une réforme de la fiscalité internationale des entreprises soient réglés d’ici octobre et ils exhorter les pays réticents face à ce projet de taxation des multinationales à se joindre à l’initiative, peut-on lire dans la dernière version du communiqué qui sera publié à l’issue de leur réunion à Venise.

Deux sources ont déclaré que ce projet de communiqué serait publié sans changement.

D’après cette dernière version en date, les ministres du G20 approuvent l’accord récemment conclu entre 131 pays sous l’égide de l’OCDE portant, d’une part, sur l’instauration d’un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés et, d’autre part, sur la taxation au niveau national des bénéfices réalisés par les multinationales.

« Nous appelons (les pays engagés dans ces discussions) à régler rapidement les questions en suspens et à finaliser les modalités dans le cadre convenu parallèlement à un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers d’ici notre prochaine réunion en octobre », est-il écrit dans cette déclaration.

« Nous invitons tous les membres (participant aux discussions) qui n’ont pas encore adhéré à l’accord international à le faire. »

(Reportage Francesco Guarascio, rédigé par Leigh Thomas, version française Bertrand Boucey, édité par Marc Angrand)

La France milite pour taxer les super profits à hauteur de 25%

G20-FRANCE/TAXE:La France milite pour taxer les super profits à hauteur de 25%

VENISE, 10 juillet (Reuters) – Les Etats devraient pouvoir imposer un quart des bénéfices des grandes multinationales quel que soit l’endroit où ils sont générés, a proposé samedi la France lors d’une réunion des ministres des Finances du G20 axée sur la refonte des règles d’imposition transfrontalière des entreprises.

Les détails des nouvelles règles restent à préciser après que le G20 a officiellement approuvé samedi les grandes lignes d’un projet visant à instaurer un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés.

Le développement du commerce en ligne a permis aux grandes entreprises technologiques d’enregistrer des bénéfices dans les pays à faible fiscalité, quel que soit l’endroit où elles les réalisent effectivement.

Les nouvelles règles, qui seront finalisées lors d’un sommet du G20 à Rome au mois d’octobre, permettraient aux pays où les profits sont réalisés d’imposer 20 à 30% des bénéfices excédentaires d’une grande multinationale, définis comme étant supérieurs à 10% de leurs revenus.

Les pays en développement, comme le Brésil, ont fait pression pour une part plus élevée, a déclaré le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, lors de la réunion.

« Je pense que la meilleure solution serait un niveau d’allocation des bénéfices de 25% pour répondre aux préoccupations de certains pays en développement qui sont des préoccupations légitimes », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Les entreprises envisagées dans le champ d’application des nouvelles règles seraient les multinationales dont le chiffre d’affaires mondial dépasse 20 milliards d’euros (23,8 milliards de dollars), bien que ce seuil puisse être ramené à 10 milliards d’euros au bout de sept ans.

Paolo Gentiloni a déclaré que certains pays militaient pour le seuil de 10 milliards tandis que d’autres voulaient exclure certains secteurs industriels du champ d’application des nouvelles règles, en plus des services financiers et des industries minières qui en sont déjà exemptées. (Reportage Leigh Thomas, avec Francesco Guarascio, version française Benjamin Mallet)

Le G20 prévient que les variants du coronavirus menacent la reprise

LE G20 PRÉVIENT QUE LES VARIANTS DU CORONAVIRUS MENACENT LA REPRISE

par Gavin Jones, Leigh Thomas et David Lawder

VENISE (Reuters) – La montée en puissance des nouveaux variants de coronavirus et le manque d’accès aux vaccins des pays en développement menacent la reprise économique mondiale, ont averti samedi les ministres des Finances du G20.

Le G20, réuni à Venise dans le cadre des premiers entretiens en face à face des ministres depuis le début de la pandémie, a également approuvé une décision visant à empêcher les multinationales de transférer leurs bénéfices vers des paradis fiscaux à faibles taux d’imposition.

La déclaration du G20 ouvre la voie à la finalisation d’un nouveau taux d’imposition minimum mondial des sociétés de 15% lors d’un sommet à Rome en octobre, qui pourrait permettre à des trésors publics mis à rude épreuve par la crise du COVID-19 de récolter des centaines de milliards de dollars.

Selon leur déclaration finale, les vingt pays les plus riches de la planète ont estimé que les perspectives économiques mondiales s’étaient améliorées depuis leur dernière réunion en avril, tout en soulignant la fragilité de la reprise face aux nouveaux variants du COVID-19.

« La reprise est caractérisée par de grandes divergences entre et au sein des pays et reste exposée à des risques de baisse, en particulier la propagation de nouveaux variants du virus COVID-19 et des rythmes de vaccination différents », peut-on lire dans le document.

« Nous réaffirmons notre détermination à utiliser tous les outils politiques disponibles aussi longtemps que nécessaire pour faire face aux conséquences néfastes du COVID-19 », a ajouté le G20, précisant que ces outils devraient être compatibles avec la préservation de la stabilité des prix et des finances publiques.

La déclaration, tout en soulignant le soutien du G20 au « partage mondial équitable » des vaccins, ne fait pas état de mesures concrètes en la matière et reconnaît simplement une recommandation de 50 milliards de dollars de financement de nouveaux vaccins par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale du commerce.

UNE « NOUVELLE VAGUE », SEUL OBSTACLE À UN REBOND RAPIDE

« Nous devons tous améliorer nos performances vaccinales partout dans le monde », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Marie. « Nous avons de très bonnes prévisions économiques pour les économies du G20, et le seul obstacle sur la voie d’un rebond économique rapide et solide est le risque d’avoir une nouvelle vague. »

Les différences de niveaux de vaccination entre les pays riches et les pays pauvres restent considérables. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé un « scandale moral » qui sape globalement les efforts visant à maîtriser la propagation du virus.

Alors que certains des pays les plus riches ont désormais administré au moins une dose de vaccin à plus des deux tiers de leurs citoyens, ce chiffre tombe bien en dessous de 5% pour de nombreux pays africains.

Brandon Locke, du groupe de santé publique à but non lucratif The ONE Campaign, a dénoncé ce qu’il décrit comme l’inaction du G20, la qualifiant de « situation perdant-perdant pour tout le monde ».

« Non seulement cela coûtera des vies dans les pays les plus pauvres, mais cela augmentera le risque de nouveaux variants qui feront des ravages dans les plus riches », a-t-il déclaré.

Comme prévu, le G20 a en outre approuvé l’accord récemment conclu sous l’égide de l’OCDE prévoyant l’instauration d’un taux plancher d’au moins 15% pour l’impôt sur les sociétés.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que tous les pays qui s’y opposeraient seraient encouragés à le signer d’ici le mois d’octobre.

« Nous essaierons de le faire, mais je dois souligner qu’il n’est pas essentiel que tous les pays participent », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’accord prévoyait aussi des mécanismes contre le recours aux paradis fiscaux.

Le G20 a également déclaré pour la première fois que la « tarification du carbone » pourrait faire partie des outils politiques de lutte contre le changement climatique.

Cette décision marque un changement radical par rapport aux quatre années précédentes, lorsque l’administration de l’ancien président américain Donald Trump s’était régulièrement opposée à la mention du changement climatique en tant que risque mondial dans les déclarations internationales.

Les outils de lutte contre le changement climatique reconnus par le G20 samedi incluent les investissements dans des infrastructures durables et de nouvelles technologies, « y compris la rationalisation et l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui encouragent le gaspillage et, le cas échéant, l’utilisation de mécanismes de tarification du carbone et d’incitations ».

Cette déclaration intervient quelques jours seulement avant que l’Union européenne ne dévoile un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) sur les marchandises en provenance de pays à fortes émissions.

Bonjour les profiteurs

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Un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols

Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier préparé depuis plusieurs mois, impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« Les investigations sont toujours en cours », a simplement confirmé auprès de l’AFP le procureur de Tarascon Laurent Gumbau.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la +francisation+ consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a détaillé la préfecture.

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant +Espagne+ auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine +France+ », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine: France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture: « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

L’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300.000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la DGCCRF fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25%. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

« Les Français sont attachés à la consommation de la production de nos agriculteurs. La traçabilité des produits alimentaires est très importante pour nos concitoyens », a commenté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dans un communiqué saluant l’action de la DGCCRF.

Bouches-du-Rhône : un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

 Franceinfo

Le suspect aurait remplacé les étiquettes, ce qui constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.© Fournis par franceinfo

Un grossiste de fruits et légumes est au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon. Il est soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi 5 juillet la préfecture des Bouches-du-Rhône. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, dont l’enquête est toujours en cours.

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine, a expliqué la préfecture. Les étiquettes des légumes indiquant Espagne auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France. »

Une marge encore plus grande

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la ‘francisation’ consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », précise la préfecture des Bouches-du-Rhône. Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs, détaille encore la préfecture. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros le kilo alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros le kilo. »

L’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

Un grossiste soupçonné d’avoir « francisé » des centaines de tonnes de légumes espagnols

 avec AFP. Des fruits et légumes. Image d’illustration.© Daniel FOURAY / OUEST FRANCE Des fruits et légumes. Image d’illustration.

Un grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes et d’avoir changé l’étiquette origine Espagne par une étiquette origine France. Il risque deux ans de prison et 300 000 € d’amende.

Un grossiste en fruits et légumes est au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols, a annoncé lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la francisation consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé.

Les produits concernés ont été vendus en grande distribution

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant + Espagne + auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : Franc e » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

Toujours en cours, l’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

Le grossiste risque 2 ans de prison et 300 000 € d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 €.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25 %. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

Bouches-du-Rhône : Un grossiste soupçonné d’avoir vendu des tonnes de légumes espagnols en « origine France »

ENQUÊTE Les services de l’Etat dans les Bouches-du-Rhône suspectent un grossiste d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes en Espagne et maquillé leur origineC.D.

La pratique de "francisation" est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros.
La pratique de « francisation » est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros. — GILE MICHEL/SIPA

Courgettes, poivrons, courges, asperges… Les services de l’Etat dans les Bouches-du-Rhône enquêtent sur les pratiques douteuses d’un grossiste en fruits et légumes, a-t-on appris ce lundi auprès de la préfecture. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont eu lieu au mois de juin, sous l’autorité du parquet de Tarascon, dans cette affaire qui concerne plusieurs centaines de tonnes de légumes achetés en 2020 et 2021.

Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine « France ». D’après les premiers éléments de l’enquête, la société aurait édité des factures sur lesquelles était inscrite l’origine France. « Il est alors impossible pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols », assure la préfecture dans son communiqué.

Grande distribution

L’enquête est toujours en cours mais les premières constatations indiquent que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution. Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes, chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France.

Cette fraude dite de la « francisation » consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française. Lorsqu’elle est établie, cette pratique est passible de deux ans de prison et d’une amende de 300.000 euros.

L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. La préfecture cite l’exemple du poivron espagnol qui, en juin dernier, se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 € le kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achetait à près de 3 € le kg.

Un grossiste soupçonné d’avoir «francisé» des centaines de tonnes de légumes espagnols

Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une « origine France ».

(Illustration) LP/Théo Troude
(Illustration) LP/Théo Troude 

Par Le Parisien avec AFP 

Il est soupçonné d’avoir fait passer pour des produits français des centaines de tonnes de légumes espagnols. Un grossiste en fruits et légumes est au coeur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon, a annoncé ce lundi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, et qui a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la francisation consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé.

Des factures éditées

« Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant Espagne auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine France », a encore ajouté la préfecture.

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ».

Toujours en cours, l’enquête a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

Il risque deux ans de prison et 300 000 euros d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué.

Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25%. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

Fraude sur l’origine : un grossiste soupçonné d’avoir francisé des légumes

Le grossiste aurait acheté plusieurs centaines de tonnes de légumes espagnols et les aurait étiquetés « d’origine française » avant de les vendre.

Il est soupçonné d’avoir fait passer des centaines de tonnes de légumes espagnols pour des produits français, a annoncé, ce lundi 5 juillet, la préfecture des Bouches-du-Rhône. Un grossiste en fruits et légumes est ainsi au cœur d’une vaste enquête menée sous l’autorité du parquet de Tarascon. Plusieurs perquisitions et gardes à vue ont été réalisées dans ce dossier, préparé depuis plusieurs mois et impliquant la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la gendarmerie d’Arles et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Il a abouti à la mi-juin à une opération de contrôle, a précisé la préfecture dans un communiqué.

« En matière de fruits et légumes, la fraude dite de la “francisation” consiste pour une entreprise à acheter des produits à l’étranger, souvent à bas prix, et à les revendre en prétendant qu’ils sont issus de la production française », a-t-elle aussi détaillé. « Dans cette affaire, le grossiste en fruits et légumes est suspecté d’avoir acheté en 2020 et 2021 plusieurs centaines de tonnes de légumes (courgettes, poivrons, courges, asperges…) et d’avoir maquillé leur origine. Les étiquettes des légumes indiquant « Espagne » auraient été retirées des colis et des emballages et remplacées par des étiquettes indiquant une origine « France » », a encore ajouté la préfecture.

Les clients seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution

Des factures sur lesquelles était inscrit « origine : France » ont également été éditées par le grossiste, toujours selon la préfecture. Et de préciser : « impossible dès lors pour ses clients, et le consommateur final, de s’apercevoir qu’il s’agissait, en fait, de légumes espagnols ». L’enquête, qui est toujours en cours, a permis de déterminer que les clients concernés seraient pour l’essentiel des enseignes de la grande distribution, qui se fournissaient auprès de ce grossiste pour les rayons fruits et légumes de leurs magasins.

« Ce grossiste pourrait également avoir agi avec la complicité d’un conditionneur de fruits et légumes chargé de reconditionner certains légumes en filet et d’y étiqueter l’origine France », a encore poursuivi la préfecture.

La fraude est punissable de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende

« L’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2 euros/kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3 euros/kg », a-t-elle aussi expliqué. Lorsqu’elle est établie, cette pratique constitue un délit de pratique commerciale trompeuse punissable d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros.

En matière de « francisation », le bilan d’activité 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes fait état de 392 établissements contrôlés, pour un « taux global d’anomalies » de 25 %. 23 établissements ont fait ou vont faire l’objet de procès-verbaux pénaux, selon la préfecture.

« Une vague de retour de la production locale »

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Sahel : La France insoumise demande un débat parlementaire sur la fin de l’opération militaire Barkhane

DEFENSE  20 Minutes avec AFP

La France a suspendu les opérations militaires Barkhane conjointes avec les forces maliennes jusqu'à ce que la junte dirigée par le colonel Assimi Goita, qui a repris le contrôle du gouvernement de transition du Mali le 24 mai, se conforme aux demandes internationales de rétablir un régime civil.
La France a suspendu les opérations militaires Barkhane conjointes avec les forces maliennes jusqu’à ce que la junte dirigée par le colonel Assimi Goita, qui a repris le contrôle du gouvernement de transition du Mali le 24 mai, se conforme aux demandes internationales de rétablir un régime civil. — /AP/SIPA

Dans la foulée de l’annonce d’Emmanuel Macron de mettre un terme à l’opération militaire Barkhane au Sahel, le groupe parlementaire La France insoumise a réclamé jeudi soir un « débat parlementaire » à ce sujet. Le parti critique le « flou des formulations du président et la précipitation qui semble le guider », le groupe a souligné dans un communiqué qu’il « ne saurait s’opposer au principe d’une refonte de cette opération. A condition qu’elle s’achemine vers un retrait de l’armée française »

Il a déploré les pertes humaines dans les rangs des soldats français et des civils maliens, ainsi que le coût de l’opération, pour un résultat insuffisant selon lui. « Je suis très inquiète de l’embourbement dans cette région et surtout, je continue à en appeler à un débat parlementaire parce que, pour l’instant, la façon dont le président de la République gère ce type d’intervention se passe totalement de débat national », a regretté vendredi Clémentine Autain, députée et tête de liste LFI pour les régionales en Ile-de-France.

Vote au Sénat le 22 juin

« Est-ce qu’on tire un bilan de savoir à quoi ça a servi d’être ainsi présent ? Est-ce qu’on a fait reculer véritablement l’ennemi que nous cherchions à abattre ? Comment les populations locales ont pris notre intervention ? Tout ça doit être posé sur la table », a-t-elle énuméré sur Public Sénat. Le gouvernement doit faire à l’Assemblée nationale, le 22 juin, puis au Sénat, une déclaration sur la programmation militaire, qui sera suivie d’un vote.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/pksfkk/zone/1/showtitle/1?tagparam=category%3Dmonde%26subcategory%3Dmonde%2Cmilitaire%2Carmee%2Cemmanuel-macron%2Cfrance-insoumise%2Cmali%2Csahel

Pour Jean-Louis Bourlanges, président MoDem de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, « les conditions d’efficacité (de Barkhane) n’étaient plus réunies ». Mais « on ne peut pas se dégarnir sur cette frontière sud de l’Europe », a-t-il noté. « Il faut qu’on soit, non pas à la place des Africains, ce qui était un peu la logique dans laquelle on s’enfermait avec Barkhane, mais avec les Africains », a-t-il commenté sur Cnews vendredi. « Le président a indiqué des voies, on va voir maintenant comment ça se concrétise », a-t-il conclu.

Huit ans d’engagement massif

Aurélien Taché, député ex-LREM et membre de la commission de la Défense nationale, avait estimé jeudi sur Twitter « si l’opération Barkhane au Mali était construite sur de bonnes intentions, force est de constater que cette stratégie d’ingérence, comme celle des USA en Afghanistan ou celle de Nicolas Sarkozy en Libye, n’a pas été payante ! »

Après plus de huit ans d’engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens. Le président n’a pas donné d’indications chiffrées en termes d’effectifs mais a évoqué une réduction des « emprises », c’est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région. Paris déploie actuellement quelque 5.100 soldats contre les djihadistes affiliés à Daesh et à Al-Qaïda, pour soutenir les armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.

Vu du Burkina Faso.

La fin de l’opération Barkhane au Sahel, c’est “la fin d’un leurre”

Des soldats français au Burkina Faso le 9 avril 2021. FRED MARIE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Des soldats français au Burkina Faso le 9 avril 2021. FRED MARIE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

En attendant un enterrement de première classe, ou une inhumation dans l’intimité familiale, la force Barkhane vient, après une lente agonie, de pousser son dernier soupir [cette opération militaire a remplacé en 2014 l’opération Serval lancée deux ans plus tôt au Mali pour combattre les groupes terroristes dans le nord du pays]. C’est le plus simplement du monde, au détour d’une conférence de presse, qu’Emmanuel Macron a annoncé sa mort, après sept années de lutte contre le cancer du terrorisme qui a touché le Sahel africain.

La force française, forte de ses 5 100 hommes, dont 50 ont été avalés par le sable chaud du Sahel, aura affronté le danger des canons des djihadistes au quotidien, mais aura surtout souffert de ce sentiment anti-français qui n’a cessé d’enfler, au point de constituer un gros caillou dans les rangers des “Macron boys”.À LIRE AUSSIVu de Suisse. La France au Sahel, une guerre perdue d’avance ?

Mais la force Barkhane a pris un autre plomb dans l’aile : la majorité des Français la désavoue, parce que budgétivore et dévoreuse des “enfants de la patrie”, à des milliers de kilomètres de la France. Qui plus est, la France s’était embarquée seule dans l’aventure. Pourtant, le combat de Barkhane sur le terrain porte le double sceau de l’appui aux pays sahéliens quotidiennement endeuillés par les assauts des djihadistes, malandrins et trafiquants de grand chemin.

Un nouveau putsch au Mali comme déclencheur

Compte tenu du désaccord manifeste des Français, maintenir cette force, en tout cas dans son format actuel, devenait suicidaire pour Emmanuel Macron pour une raison toute simple : la douzième élection présidentielle de la cinquième République, c’est pour avril 2022 ! C’est dans peu de temps et l’actuel locataire de l’Élysée qui est loin d’avoir toutes les faveurs des pronostics est conscient que l’opinion publique, ça compte en France. Il n’a donc aucun intérêt à s’attirer la foudre d’un électorat qu’il doit conquérir ou reconquérir !

De même, le deuxième coup d’État en seulement neuf mois au Mali [fin mai, le colonel Assimi GoÏta a renversé le président de la transition malienne], qui a provoqué l’ire d’Emmanuel Macron sur fond de rivalité russo-française, est du vrai pain bénit pour l’Élysée. Paris saisit cette opportunité pour sortir Barkhane des sables mouvants du Sahel dans lesquels la France s’empêtrait.

C’est comme le remake de ce film de guerre réalisé par les États-Unis en Afghanistan à l’époque. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Barkhane est sur le point d’abandonner le Sahel avec “ses” terroristes comme les GI’s sont partis sans gloire de Kaboul et des montagnes afghanes, abandonnant les Afghans avec leurs Talibans !

Une responsabilité africaine

Mais la France ne quitte pas militairement le Sahel. Elle y est, et y restera avec ses partenaires américain et européens [la France sera désormais engagée au Sahel au sein d’une coalition internationale, en appui aux armées locales]. Avec la fin de Barkhane, c’est la fin d’une époque et d‘un leurre, celui qui faisait croire que la guerre contre le terrorisme était en train de se gagner.

Quant à ces dirigeants africains, ils feignent toujours, pour des intérêts personnels et très égoïstes, d’ignorer que la sécurité et la défense de leurs pays respectifs constituent des domaines hautement de souveraineté. Prennent-ils seulement conscience que les terroristes seront plus que jamais maîtres de ces zones, dont celle dite des “Trois frontières” que partagent le Mali, le Burkina Faso et le Niger ?À LIRE AUSSIVu de Guinée. Mort de trois soldats français au Mali : “un rappel à la dure réalité”

Certes, les armées nationales pourraient jouer les épouvantails, mais sont-elles seulement équipées convenablement pour faire face à l’hydre terroriste ? Qui plus est, comment se débrouillera le renseignement, talon d’Achille des forces armées des pays du G5 Sahel ? À moins que “l’alliance internationale” évoquée par Emmanuel Macron, au lieu de se lancer dans une nouvelle aventure, apporte une réponse concrète à la survie des pays écumés par les terroristes, en renforçant le G5 Sahel.

En tout cas, il est temps que les Africains, prennent leurs responsabilités et replient les bras qui tiennent la sébile, que ce soit en direction de la France, de la Russie, de la Chine ou des États-Unis.

Impopulaire en France, enlisée au Mali : pourquoi l’opération Barkhane va s’arrêter

 Thomas Liabot Emmanuel Macron a annoncé jeudi la transformation de l'opération Barkhane et réclamé des engagements clairs au nouveau gouvernement malien. Explications.© AFP

Emmanuel Macron a annoncé jeudi la transformation de l’opération Barkhane et réclamé des engagements clairs au nouveau gouvernement malien. Explications.

« Le temps est venu. » Emmanuel Macron a annoncé jeudi que la France allait amorcer « une transformation profonde » de sa présence militaire au Sahel. Cette évolution impliquera « la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la « mise en œuvre d’une alliance internationale associant les Etats de la région et tous nos partenaires, strictement concentrée sur la lutte contre le terrorisme », a-t-il précisé. Concrètement, la France entend cesser d’essayer de sécuriser de vastes zones sur lesquelles les Etats du Sahel ne parviennent pas à garder pied pour se concentrer sur la lutte ciblée contre les djihadistes.

Le calendrier attendu. Emmanuel Macron n’a pas donné de date sur l’évolution de la mission, ni détaillé les réductions d’effectifs, expliquant qu’il communiquera de nouveau sur le sujet à la fin du mois. Mais l’Elysée a précisé à l’AFP à l’issue de la conférence de presse que « les transformations annoncées vont démarrer rapidement », avec le désengagement des premières bases, au nord du Mali, « à l’horizon de l’automne ». Le Monde évoque de son côté trois étapes : 

  1. La fermeture des premières bases début 2022.
  2. Une baisse de 30% des effectifs d’ici à l’été 2022.
  3. Une réduction de 50% des effectifs actuels, début 2023, à environ 2.500 hommes.

Pourquoi Macron agit maintenant. L’annonce d’Emmanuel Macron était attendu. « Nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas », avait encore rappelé le chef de l’Etat fin mai dans une interview au JDD. Depuis 2014, l’opération Barkhane concentre en effet 5.100 soldats français au Sahel et a déjà déploré 51 morts. Un conflit qui pèse sur l’opinion publique : selon un sondage Ifop pour Le Point, 51% des Français ne se disaient pas favorables à l’intervention française au Mali, début 2021. Néanmoins, plusieurs facteurs semblent avoir accéléré le processus :

  • Le coup d’Etat du colonel Assimi Goïta, fin mai, le deuxième en l’espace de neuf mois, a tendu les relations entre Paris et Bamako. En réponse, la semaine dernière, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes avaient déjà été suspendues. Pour Emmanuel Macron, il est impossible de se « substituer au retour de l’Etat et des services de l’Etat, à la stabilité politique et au choix des Etats souverains ». « C’est le constat qu’une opération militaire qui dure devient comptable des échecs politiques dans ces pays », a ajouté l’Elysée, après la conférence de presse, pointant une « frustration sur le retour de l’Etat dans les pays sahéliens » avec un « tableau inégal ».
  • La France déplore aussi des dissensions avec les autorités maliennes quant à la stratégie à adopter, alors que Bamako ne s’oppose plus à négocier avec les djihadistes. Emmanuel Macron a donné une condition pour la reprise des opérations conjointes avec l’armée malienne : l’engagement « clair » des autorités de transition à ne pas dialoguer avec les djihadistes. « On ne peut pas souffrir l’ambiguïté, estime le chef de l’Etat. On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté de cela, tirent sur nos enfants. Pas de dialogue et de compromission », a-t-il martelé.
  • Un autre facteur d’instabilité est venu s’ajouter à cela, ces dernières semaines, avec la mort du président tchadien Idriss Déby, qui était à la tête de l’un des rares pays de la région doté d’une armée robuste, et donc un acteur majeur sur l’échiquier sécuritaire au Sahel.

Et comme le rappelle Le Monde, l’arrivée de la saison des pluies offre un bon timing à Emmanuel Macron, car les attaques djihadistes diminuent généralement durant cette période.

Priorité à la force Takuba. La fin de Barkhane ne signifie pas le désengagement de la France dans la lutte antiterroriste au Sahel. L’accent sera mis sur « des forces spéciales structurée autour de l’opération Takuba », a précisé Emmanuel Macron, rappelant que « plusieurs centaines de soldats » français seraient encore mobilisés. La force Takuba est un groupement de forces spéciales européennes initié par la France qui rassemble aujourd’hui au Mali 600 hommes dont une moitié de Français, ainsi que quelques dizaines d’Estoniens et de Tchèques et près de 140 Suédois. Par ailleurs, la France maintiendra « un pilier » de « coopération avec les armées partenaires » du Sahel. Et elle ne renonce pas à obtenir un soutien plus important de la présence européenne sur place.

Une menace toujours importante. La France a engrangé des succès importants contre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), sans enrayer toutefois la spirale djihadiste. Iyad Ag Ghaly, le chef du GSIM, responsable de très nombreuses attaques au Mali, au Burkina Faso, et au Niger, apparaît désormais comme l’objectif prioritaire de Barkhane. « C’est la priorité numéro une (…) Pour nous c’est la personne qu’il faut absolument réussir à capturer, voire neutraliser si ce n’est pas possible de le capturer, dans les prochains mois », soulignait le commandant des opérations spéciales, le général Eric Vidaud, le 3 juin sur la chaîne France 24.

Fin de Barkhane : les opérations extérieures, un coût humain et financier pour la France

 lexpress.fr 

Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel. Cette transformation impliquera « la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure ».Plus de 5000 soldats sont déployés dans le cadre de la force française Barkhane.© afp.com/Daphné BENOIT Plus de 5000 soldats sont déployés dans le cadre de la force française Barkhane.

L’annonce était attendue. Elle n’en demeure pas moins fracassante. Après plus de huit ans d’engagement massif, Emmanuel Macron a dévoilé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens. Paris compte donc sur « l’internationalisation » de l’effort d’accompagnement au combat des forces locales, sous-équipées et sous-entraînées.

Concrètement, la France souhaite cesser d’essayer de sécuriser de vastes zones où les Etats n’arrivent pas à garder pied, et va se concentrer sur la lutte ciblée contre les djihadistes.LIRE AUSSI >> Mali : contestée, l’opération Barkhane se cherche un avenir

L’annonce survient alors que le Mali, un pays clé dans la région, a connu un deuxième coup d’Etat en moins d’un an, qui a crispé les relations Paris-Bamako et interroge la présence française sur place. « Nous allons amorcer une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse, en référence aux 5100 soldats déployés dans le cadre de la force française Barkhane. Le président de la République n’a pas donné d’indications chiffrées en termes d’effectifs mais a évoqué une réduction des « emprises », c’est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région. A l’horizon 2023, les effectifs français devraient tourner autour de 2500 personnes, a indiqué une source ayant connaissance du dossier à l’AFP.

Plus de 7000 militaires sont actuellement déployés en opération extérieure (OPEX), hors missions particulières comme celle du porte-avions, dont plus de 5000 au Sahel, dans le cadre de l’opération antidjihadiste Barkhane, qui constitue la plus grosse opération extérieure française. Les autres OPEX, ces « interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national » menées par l’Armée de l’air, sont notamment Chammal, en Irak et en Syrie ; Sangaris en République centrafricaine ou encore Baltic dans les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).

Les OPEX, un coût de 1,461 milliard d’euros en 2020

La question du coût financier et du surcoût de ces opérations extérieures revient régulièrement dans les débats. Le ministère des Armées fait chaque année une estimation de ce que ces interventions vont lui coûter et puis en fonction des dépenses engagées, ce budget est réévalué. Nouveauté en 2020 : le ministère des Armées a supporté la totalité du budget des OPEX. Habituellement, une partie des dépenses liées à ces missions était répartie sur l’ensemble des ministères afin d’alléger le budget des armées.LIRE AUSSI >> Brouillage, interférences… Les nouvelles armes de la guerre électronique

Au final, en 2019, les OPEX avaient coûté 1,398 milliard d’euros, loin de la provision de 1,1 milliard prévue dans le budget, ce qui a entraîné des réaffectations internes dans le budget, au détriment d’autres postes de dépenses. En 2020, le coût des OPEX et des missions intérieures (Missint) était un peu supérieur à celui de l’année précédente : 1,461 milliard d’euros, soit une hausse de plus de 60 millions d’euros par rapport à la facture de 2019. Comme le rappelle La Tribune, en dépit d’une baisse du coût de l’opération Chammal au Levant, ce surcoût s’explique essentiellement par le renforcement des effectifs de l’opération Barkhane, alors que 600 militaires supplémentaires ont été déployés au début de l’année pour atteindre 5100 hommes.

Jusqu’en 2017, le budget octroyé à l’armée était très éloigné des dépenses réelles. Cette année-là, la provision budgétaire pour les OPEX était de 450 millions d’euros alors que le coût réel avait atteint 1,3 milliard d’euros. Comme le rappelle BFMTV, cette mécanique budgétaire a été relevée en 2016 par la Cour des comptes et un rapport du Sénat qui notait qu’au cours des trois derniers exercices, le coût des OPEX dépassait le milliard d’euros chaque année. Le rapport signalait que le coût unitaire, par militaire projeté, avait été multiplié par deux en dix ans pour atteindre plus de 100 000 d’euros par soldat déployé par an. Les OPEX pèsent une petite part des 37 milliards et demi d’euros du budget total du ministère des Armées qui, entre 2019 et 2020, a été augmenté de 4%. Ce milliard d’euros représente environ 16 euros par habitant.

« C’est vraiment la mauvaise nouvelle de l’année » : les réactions au Mali après l’annonce de l’évolution de l’opération Barkhane

 Franceinfo Il y a 4 heuresJ’aime|74Le variant Delta serait 60% plus contagieux que les précédentsStéphanie Frappart nommée quatrième arbitre d’Italie-Turquiehttps://www.dailymotion.com/embed/video/x81w1wn?api=postMessage&autoplay=1&id=cb1m1ocp&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

Emmanuel Macron a annoncé jeudi la fin, sous sa forme actuelle, de l’opération Barkhane déployée au Sahel pour lutter contre le jihadisme. La décision qui intervient après le coup d’État militaire divise les Maliens, entre peur et satisfaction.© Fournis par franceinfo

Le chef de l’État avait prévenu : les deux coups d’États successifs au Mali auraient des conséquences sur les actions menées par les troupes françaises sur le territoire. Jeudi, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de transformer en profondeur la présence de la France dans cette partie du Sahel et entend s’appuyer sur une force internationale. Un changement important, alors que Barkhane qui a succédé à l’opération Serval, est au Mali depuis huit ans.

À Bamako, vendredi 11 juin, la nouvelle divise les habitants entre peur et satisfaction. Pour certains, la fin de l’opération Barkhane telle qu’ils la connaissent est plus qu’une source d’inquiétude. C’est une peur qui se réinstalle, notamment pour les habitants du nord du pays qui ont dû fuir pour se réfugier dans la capitale malienne. Pour Mohamed, croisé à Bamako, « c’est vraiment la plus mauvaise nouvelle de l’année.« 

« Pour moi, Barkhane est capitale parce que nous avons été chassés du nord en 2012 et je sais que lorsque (l’opération) Serval est arrivée, c’est là que les gens du nord ont commencé à respirer. »Mohamed, habitant de Bamako

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Certains habitants du centre du pays accueillent au contraire positivement la future évolution des militaires français. « Qu’ils partent, s’ils veulent s’en aller qu’ils s’en aillent. Avec eux, qu’est-ce qui a changé ? Ça a empiré en huit ans. Aujourd’hui, nous sommes au centre et on peut même pas bouger. Il a commencé à retirer, il a qu’à emmener la totalité même de Barkhane », lâche l’un d’entre eux.

Mais que Barkhane parte ou évolue, rien n’avancera au Mali tant que Paris et Bamako buteront sur la question au cœur de la discorde : celle de savoir si on doit discuter ou non avec les terroristes pour espérer ramener la paix.

Florence Parly assure que les armées sahéliennes sont « en mesure de faire face » à leurs ennemis

M.L.

La ministre française des Armées Florence Parly à Paris le 25 novembre 2020 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La ministre française des Armées Florence Parly à Paris le 25 novembre 2020 – Ludovic MARIN © 2019 AFP

Les forces armées sahéliennes sont « plus en mesure de faire face à leurs ennemis » après avoir mené de vastes opérations conjointes ces derniers mois avec les troupes françaises, dont « l’engagement militaire restera très significatif », a assuré vendredi la ministre française des Armées Florence Parly.

Réduction de la présence militaire française au Sahel

Après plus de huit ans d’engagement massif, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction prochaine de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens.

« Le moment est venu car les forces armées sahéliennes désormais sont plus en mesure de faire face à leurs ennemis, et c’est également possible parce que les Européens sont de plus en plus présents », notamment au sein du groupement de forces spéciales Takuba initié par la France, censé accompagner les soldats maliens au combat, a commenté la ministre des Armées sur France Info.

« Faire évoluer le dispositif »

« Nous sommes de plus en plus en partenariat avec les forces armées sahéliennes que nous avons d’abord formées » via la mission européenne EUTM, « que nous avons entraînées, et avec lesquels nous avons de plus en plus combattu », a-t-elle fait valoir, en évoquant « de grandes opérations cet automne et cet hiver pendant lesquelles les armées françaises et sahéliennes ont constitué un groupe unique de plusieurs milliers d’hommes qui ont combattu ensemble ».

« Elles ont acquis des capacités et cela va nous permettre de faire évoluer le dispositif », a estimé Florence Parly.

La France gardera un engagement « très significatif »

Malgré d’importants efforts de formation et d’entraînement, les forces armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui figurent parmi les pays les plus pauvres du monde, demeurent notoirement sous-entraînées et sous-équipées, et sont la cible régulière d’attaques jihadistes.

Interrogée sur le volume de réduction à venir des effectifs militaires français au Sahel, Florence Parly a refusé de dévoiler des chiffres, tout en assurant que « l’engagement militaire de la France restera très significatif » car « il nous faut combattre les groupes terroristes, continuer ce travail qui permettra aux forces armées du Sahel d’être en situation de répondre et de riposter ».

Le retrait de Barkhane fait la Une de la presse française et africaine

 Norbert Navarro Un homme lit le journal à Bamako (image d'illustration).© AFP – ISSOUF SANOGO Un homme lit le journal à Bamako (image d’illustration).

Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi 10 juin une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel et la mise en place d’une alliance internationale antijihadiste dans la région. Une décision largement commentée dans la presse française et africaine de ce vendredi 11 juin.

Au Mali, le journal Malikilé se demande s’il s’agit d’un « aveu d’échec de la stratégie militaire de la France au Sahel », d’un « coup de sang » ou d’une « grosse irritation ».

« Barkhane fait son paquetage ! », lance Wakat Séra, « en attendant un enterrement de première classe, ou une inhumation dans l’intimité familiale, tout dépendra de celui qui en a signé l’acte de décès ». Selon le journal ouagalais, « après une agonie lente », la force Barkhane « vient de pousser son dernier soupir ».

Cette annonce « sonne comme une sanction contre la soldatesque qui vient de confisquer le pouvoir au Mali », formule cet autre journal burkinabè qu’est Le Pays. « C’est aussi, pourrait-on dire, un véritable camouflet pour la Cédéao qui a décidé de caresser le colonel Goïta et compagnie dans le sens du poil (…) Assimi Goïta et ses frères d’armes vont devoir attacher maintenant, solidement les lacets de leurs godasses ».

« Une guerre sans fin, sans défaite ni victoire »

Cette chronique d’une mort annoncée de « Barkhane » fait également la Une dans la presse ce matin en France. « La déception est perceptible, pointe Le Figaromais depuis plusieurs mois, la France cherchait un moyen de sortir de ce que ce quotidien appelle le « piège de Barkhane », c’est-à-dire une guerre sans fin, sans défaite ni victoire, qui épuise les crédits militaires et les soldats ». Selon ce journal, Paris craignait d’être « prisonnier d’un scénario à l’afghane ».

Toutefois, insiste Le Figaro, « si Barkhane se termine, la France n’a pas encore quitté le Sahel ». Car si Emmanuel Macron a annoncé «  la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure », le chef de l’État, chef des armées a ajouté que «  la poursuite de notre engagement (au Sahel) ne se fera pas à cadre constant ».

Les journaux français s’interrogent sur le changement de format de l’armée française. Cette transformation passera par « la fermeture de bases de l’armée française au Mali avec de possibles redéploiements au Niger, d’où décollent déjà des Mirage 2000 », énonce Le Parisien. Journal auquel le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, depuis Abidjan, Côte d’ivoire, assure que « nous ne renonçons pas au combat contre le terrorisme, il faut adapter Barkhane, mais nous ne renonçons pas à ce combat, en partenariat avec le G5 Sahel ».

Pas encore de chiffres officiels

Se référant à plusieurs sources, Médiapart évoque également « une fermeture des bases militaires françaises du nord du Mali, et un redéploiement vers le Niger et le Tchad ». Ce site internet évoque à peine la question de savoir si l’armée française « voit ou non d’un bon œil la transformation de son engagement sur le continent ».

Quelle réduction d’effectifs ? Rien d’officiel encore, mais, selon des sources officieuses citées par le journal L’Opinion, de 5 100 aujourd’hui, le nombre de militaires français déployés « pourrait passer à 2 500 en 2023 (…) Reste à savoir à quel rythme et jusqu’où ira ce retrait, tant il est difficile de s’extraire d’une telle situation sans perdre la face ».

C’est une vraie loi d’airain de l’arithmétique militaire. Comme l’explique encore L’Opinion, « l’effet militaire d’une réduction des effectifs n’est pas proportionnel à son pourcentage : 10% d’hommes en moins, c’est beaucoup plus que 10% en moins sur le terrain (…) Dans une armée moderne, les fonctions de soutien et d’appui — logistique, renseignement, médical, protection des bases, maintenance, etc — mobilisent des effectifs importants et difficilement compressibles. Le plus simple à réduire, c’est le nombre de personnels qui sortent des bases pour produire un effet militaire sur l’ennemi ».

Voilà pourquoi ce quotidien souligne que la baisse des effectifs de « Barkhane » va devoir être gérée « avec doigté » vis-à-vis des alliés européens de la France. Car pour les Européens, « venir aider les Français est une chose, les remplacer alors qu’ils rapatrient leurs soldats en est une autre, assez différente ». 

« Accueillir moins pour accueillir mieux »

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Emmanuel Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

C.Bo.jeu.

Le président Macron s'entretient avec son Premier ministre  Jean Castex lors d'une réunion du gouvernement, à l'Elysée, le 9 juin 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le président Macron s’entretient avec son Premier ministre Jean Castex lors d’une réunion du gouvernement, à l’Elysée, le 9 juin 2021 – Ludovic MARIN © 2019 AFP

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées: les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller.

« Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

« Un problème d’éloignement »

Sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Les auteurs de crimes et de délits expulsés systématiquement

Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire.

Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

« On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.

Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Emmanuel Macron demande à expulser davantage d’étrangers irréguliers

 Franceinfo 

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100% des reconduites à la frontière, a demandé des mesures « opérationnelles très rapidement ».© Fournis par franceinfo

Il envoie un signal sur le plan sécuritaire. Emmanuel Macron a réuni le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et une représentante du ministre de la Justice, mercredi 9 juin, pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, a annoncé l’Elysée.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a estimé un conseiller. « Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé. Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Des mesures « opérationnelles » à venir

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Emmanuel Macron réclame un tour de vis sur les expulsions des étrangers irréguliers

Emmanuel Macron,  le 1er juin 2021 à l'Élysée.
Emmanuel Macron, le 1er juin 2021 à l’Élysée.  − Bertrand GUAY / AFP

POLITIQUE – Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Élysée.

Julien Vattaire – Publié aujourd’hui à 06h58

Une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. La demande a été formulée par Emmanuel Macron, ce mercredi, lors d’une réunion ministérielle, en présence notamment du Premier ministre Jean Castex et de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.  Ainsi, le chef de l’État a appelé ses interlocuteurs à « activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de leurs ressortissants.Les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse– Un conseiller de l’Elysée

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller auprès de l’AFP, en s’appuyant sur des chiffres officiels : sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion serait de 15,3% en France

Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe. En France, l’Élysée avance le chiffre de 15,3%. À son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait fixé l’objectif d’un taux d’exécution de 100%. Face au retard pris, il a demandé à ses ministres des mesures « opérationnelles très rapidement « , dans une volonté de cibler en particulier l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

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Pour mener à bien ses objectifs, la France compte sur la coopération des pays d’où sont originaires ces étrangers irréguliers (Maghreb, Russie, Afrique notamment). Elle insiste pour qu’ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France, mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Élysée.

Expulsion des étrangers irréguliers : Emmanuel Macron demande plus d’efficacité

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Expulsion des étrangers irréguliers : Emmanuel Macron demande plus d’efficacité

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller.

« Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.

« Notre système est très difficile à activer »

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à « 13 %, 14 % pour la France ».

De la prison directement à l’aéroport

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100 %, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/src/fp3fvf/showtitle/1/mdtk/01499695/zone/18

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Sur 1 115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire.

Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Des mesures « drastiques » avec l’Algérie

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

« On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.

Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Macron réclame un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

Le chef de l’Etat a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour faire le point sur la question de l’immigration. Le chef de l’Etat évoque « un problème d’éloignement ».

Emmanuel Macron a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour trouver des solutions au maintien sur les territoires d'étrangers en situation irrégulière. REUTERS/Pascal Rossignol
Emmanuel Macron a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour trouver des solutions au maintien sur les territoires d’étrangers en situation irrégulière. REUTERS/Pascal Rossignol 

Par Le Parisien avec AFP 

Retour en présentiel au sein du gouvernement. Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex, désormais à l’isolement en tant que cas contact, des ministres Gérald Darmanin (Intérieur) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), et d’une représentante du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse, commente un conseiller. Or le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas. »

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

« Nous avons un problème d’éloignement »

Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire. « Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à « 13, 14 % pour la France ». Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100 %, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Obtenir des garanties des pays de départ

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Emmanuel Macron veut mieux expulser les étrangers irréguliers

 AFP 

Alors que la France prévoit un afflux d’arrivées post-Covid, Emmanuel Macron a demandé un tour de vis sur l’expulsion des étrangers en situation irrégulière.Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an en France, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.© AFP Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an en France, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Élysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

«Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées: les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse», a commenté un conseiller. «Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas», a-t-il relevé.

Aussi, le chef de l’État a-t-il demandé aux ministres «d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur» et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants. Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Faible taux d’exécution moyen

«Nous avons un problème d’éloignement», a reconnu la présidence, «notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques», même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à «13, 14% pour la France», alors que l’Élysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’État, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures «opérationnelles très rapidement», en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

Expulsions systématiques en cas de crimes et délits

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Élysée.

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. «Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique». La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

«On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test», a souligné l’Élysée. «Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement», a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

 Europe 1 avec AFPÀ l'occasion d'une réunion interministérielle mercredi, Emmanuel Macron a demandé à ce que soit appliqué avec une plus grande efficacité les reconduites d'étrangers en situation irrégulière. Il demande notamment que l'accent soit porté sur l'expulsion de ceux auteurs d'actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation.© LUDOVIC MARIN / AFP À l’occasion d’une réunion interministérielle mercredi, Emmanuel Macron a demandé à ce que soit appliqué avec une plus grande efficacité les reconduites d’étrangers en situation irrégulière. Il demande notamment que l’accent soit porté sur l’expulsion de ceux auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation.

Comme vous l’avez révélé Europe 1, Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée. Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller. « Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé. Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

Seules 13% à 15% des décisions d’expulsion sont appliquées

Sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Vidéo: Réouverture des restaurants: Macron espère une période d’embauche «massive» (Le Figaro)PauseCurrent Time 0:05/Duration 1:08Loaded: 61.59%Son0LQSubtitlesPlein écranRéouverture des restaurants: Macron espère une période d’embauche «massive»Cliquez ici pour agrandir

250 étrangers fichés pour radicalisation pourraient être expulsés dans les prochaines semaines

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. 

Sur 1.115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Des « mesures plus drastiques envers l’Algérie »

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Le phrophète

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Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon prophétise « un meurtre » en fin de campagne

Pour le leader des Insoumis et candidat en 2022, cet événement gravissime « va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile »Jean-Luc Mélenchon, lors de la manifestation le 29 mai 2021 dans la capitale pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.© SEVGI/SIPA Jean-Luc Mélenchon, lors de la manifestation le 29 mai 2021 dans la capitale pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.CONTROVERSE – Pour le leader des Insoumis et candidat en 2022, cet événement gravissime « va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile »

En campagne pour s’asseoir en 2022 dans le fauteuil présidentiel à l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon a délivré dimanche ses prophéties. Mais sa lecture de l’avenir a provoqué une très grosse polémique. « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre », pour « montrer du doigt les musulmans », « tout ça c’est écrit d’avance », a ainsi affirmé le chef de file des insoumis (LFI).

Interrogé dans l’émission Questions politiques (France Inter/Le Monde/Franceinfo), le candidat à la présidentielle a d’abord indiqué souhaiter qu’ Emmanuel Macron « se représente », car « on aura de quoi dire » sur son « bilan ». « Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (…) on ne sait pas qui c’est, pouf, il se fait élire président. C’est le système qui l’invente. La dernière fois, Macron, il est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre », a-t-il enchaîné. « Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique ».

Si ce type de propos est plutôt habituel, la suite l’est beaucoup moins. « De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive), ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugelé), avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n’a jamais entendu parler après », lance alors Jean-Luc Mélenchon. « Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », conclut le député LFI.

Latifa Ibn Ziaten veut du « respect pour les victimes »

La sortie de Jean-Luc Mélenchon a suscité une série de réactions indignées. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merad, a dénoncé des propos « inadmissibles », réclamant du « respect pour les victimes ». « Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République », a fustigé la cheffe du groupe PS à l’Assemblée Valérie Rabault, jugeant « inacceptable » de « réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale ».

« On est vraiment au-delà de la honte », a aussi réagi la LREM Aurore Bergé sur Twitter. « Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir », a répondu Jean-Luc Mélenchon, sur le même réseau social, citant comme source d’inspiration un article du Figaro sur « les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles ».

« Tout est écrit d’avance » : après ses propos « inadmissibles » sur les attentats de Merah, Jean-Luc Mélenchon dénonce un « harcèlement » (VIDEO)

A un an de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon tient son premier gros dérapage. Sur les ondes de France Inter, ce 6 juin, le fondateur de la France Insoumise, candidat en 2022, a prophétisé que l’issue scrutin serait probablement influencée par « un grave incident ou un meurtre » survenu opportunément au cours de « la dernière semaine de la campagne présidentielle ». « Tout cela est écrit d’avance », a-t-il ironisé.

Des propos qui ont beaucoup choqué et notamment parce que le chef de file de l’extrême gauche a évoqué l’attentat terroriste de Toulouse-Montauban de 2012, lors duquel Mohammed Merah a tué sept personnes (dont trois enfants juifs et trois militaires). Il a également évoqué « l’attentat sur les Champs-Élysées » (en 2017, un djihadiste avait assassiné le policier Xavier Jugelé).

L’homme politique a estimé à propos de ces deux évènements notamment qu’ils avaient servi à la droite pour « montrer du doigt les musulmans et inventer une guerre civile » pendant les deux campagnes, en encourageant à un vote sécuritaire.

« Honteux », « nauséabond »… La classe politique dénonce des propos « complotistes » de Mélenchon

De nombreux responsables politiques ont dénoncé des propos « complotistes » du chef de file des Insoumis. Le candidat à la présidentielle a envisagé la survenue d’un « grave incident ou meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle.Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à Villers-Le-Lac, dans le Doubs le 2 octobre 2020© SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à Villers-Le-Lac, dans le Doubs le 2 octobre 2020

La controverse prend de l’ampleur. Du gouvernement à l’opposition en passant par la mère d’une victime, les critiques fusent depuis les propos polémiques tenus dimanche par Jean-Luc Mélenchon.

Invité de l’émission Questions Politiques de France Inter, le chef de file des Insoumis a laissé entendre qu’un « grave incident ou un meurtre » pourrait survenir au cours de la dernière semaine de campagne de la présidentielle à laquelle il est candidat. « Tout ça c’est écrit d’avance », a lancé le député insoumis – une séquence que vous pouvez écouter en intégralité ici.

Des propos condamnés par le gouvernement

Une déclaration vivement décriée et dénoncée par plusieurs membres de l’exécutif. « Les masques tombent une fois de plus », écrit ainsi sur Twitter la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry, qualifiant Jean-Luc Mélenchon d' »irresponsable politique qui salit ceux qui sont tombés face aux terroristes ».Les propos de la membre du gouvernement viennent rejoindre ceux de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) qui dénonce le « complotisme » de Jean-Luc Mélenchon, « un fond de commerce détestable qui repose sur un mode de pensée simpliste et opportuniste, que tout citoyen responsable doit dénoncer ».

Le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune déplore quant à lui le « triste effondrement moral » du député français: « l’insinuation c’est la négation de la démocratie ». Des insinuations « indignes » pour Olivier Dussopt qui regrette que celles-ci sortent de la bouche d’une personnalitée « si cultivé(e) ».

« Une insulte inouïe pour les victimes de Merah et pour Xavier Jugelé », ajoute le ministre délégué chargé des Comptes publics.

Colère de parents de victimes de Merah

Jean-Luc Mélenchon avait notamment appuyé ses propos controversés en évoquant l’agression d’un retraité – « Papy Voise » – en 2002, les tueries de Mohamed Merah survenues en mars 2012 à quelques semaines de la présidentielle ainsi que la mort de Xavier Jugelé, un policer assassiné sur les Champs-Elysées à trois jour du premier tour de 2017.

Des références qui ont fortement déplu à Albert Chennouf-Meyer, père du caporal Abel Chennouf, et à Latifa Ibn Ziaten, mère du parachutiste Imad Ibn Ziaten. Deux militaires assassinés en 2012 à Toulouse par Mohamed Merah. »Les propos de Jean-Luc Mélenchon sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus », a dénoncé la mère de la première victime du tueur. « Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées. »

Des propos que semblent partager le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, ce dernier ayant retweeté le message d’indignation de Latifa Ibn Ziaten. Audrey Pulvar, candidate de « Paris en Commun » pour les régionales en Île-de-France, a pour sa part relayé sur Twitter la position du président de SOS Racisme: « Les mots doivent éclairer et non ajouter au trouble ». Enfin Manuel Valls, de retour en France après deux années passées à Barcelone, dresse le constat de « gauches irréconciliables ».

« Minable »

Même indignations de l’autre côté de l’échiquier politique. Le maire de Nice Christian Estrosi se désole de voir que Jean-Luc Mélenchon « dérive vers les pires théories complotistes ». »Par ses propos, il vient salir la mémoire des Français victimes de la barbarie islamiste. C’est indigne, honteux, minable », ajoute l’édile sur les réseaux sociaux.

Enfin le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national, s’interroge sur la pensée politique du leader des Insoumis, présenté comme un « islamogauchiste » et un « complotiste ». »Dans quel c** de basse fosse finiront cet homme et son mouvement », écrit l’ancien journaliste.

Face à la polémique grandissante, Jean-Luc Mélenchon a répondu aux critiques dans un communiqué publié dimanche soir sur son compte Facebook, se disant victime des « complotistes anticomplotistes » et dénonçant un « coup monté à partir d’une phrase ».

Les maires de Toulouse et Montauban dénoncent «l’islamo-complotisme» de Jean-Luc Mélenchon

 Olivier LebrunFrance Bleu OccitanieToulouse

Dans un communiqué commun , les maires de Toulouse et de Montauban et le président du Grand Montauban dénoncent les allégations de Jean-Luc-Mélenchon sur les événements qui surviennent avant les présidentielles comme Merah en 2012. Des propos qualifiés « d’islamo- complotisme. »

L'hoomage aux victimes de Mohamed Merah sur le square Charles de Gaulle à Toulouse
L’hoomage aux victimes de Mohamed Merah sur le square Charles de Gaulle à Toulouse © Maxppp – VALENTINE CHAPUIS

Les réactions se multiplient après le dérapage de Jean Luc Melenchon sur l’affaire Merah. Invité de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, le leader de la France Insoumise assure « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre […] Cela a été Merah en 2012, cela a été l’attentat sur les Champs-Élysées [en 2017]. Tout cela est écrit d’avance ». Des propos dénoncés par les familles des victimes de Mohamed Merah, et dans un communiqué commun par les  maires de Toulouse et de Montauban et le président du Grand Montauban.

« Après l’islamo-gauchisme, l’islamo-complotisme »

Dans un communiqué commun intitulé « Après l’islamo-gauchisme, l’islamo-complotisme », les élus de Toulouse et Montauban s’indignent de la « violence » des propos du leader de la France Insoumise à l’égard des victimes de Mohamed Merah.

« Monsieur Mélenchon, vos propos sont abjects, intolérables et nauséabonds. Rien n’est écrit d’avance, surtout pas lorsque l’obscurantisme frappe. Toulouse et Montauban ont été meurtries dans leur chair en mars 2012 _et resteront à jamais marquées par ces terribles évènements. Les familles et les proches des septs victimes, dont des enfants, tombées sous les balles d’un terroriste parce qu’elles étaient juives ou militaires_, n’ont pas à supporter votre bouffée délirante et votre violence verbale. Nous pensons à eux.»  conclut le communiqué signé du maire de Toulouse Jean Luc Moudenc, du maire de Montauban Axel de Labriolle et du président du Grand Montauban Thierry Deville.

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Le maire de Toulouse demande à Jean-Luc Mélenchon de retirer ses propos

Ce Lundi matin sur France Bleu Occitanie, le maire de Toulouse Jean Luc Moudenc avait dénoncé des propos « à vomir ». . « Je suis sidéré. En essayant d’instrumentaliser un drame, des meurtres (…). Je suis indigné, je ne pensais pas que Jean-Luc Mélenchon descendrait si bas, même si dans les sondages, il est déjà descendu bien bas. » 

Le maire de Toulouse demande au leader de la France Insoumise de « retirer ses propos. »

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De son côté, le toulousain Manuel Bompard, le bras droit de Jean Luc Mélenchon dénonce cette campagne : _ »une minable opération pour faire croire que Jean Luc Mélenchon nie la réalité des attentats terroristes, alors qu’_il en dénonce l’instrumentalisation politicienne dans les campagnes électorales… » dit il dans un tweet.

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Samuel Sandler, père d’une victime de Mohammed Merah, s’indigne des propos « inacceptables » de Mélenchon

Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohammed Merah, en juin 2015.
Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohammed Merah, en juin 2015. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les propos du chef de file de la France insoumise liant terrorisme et élection présidentielle suscitent depuis dimanche des réactions indignées de la classe politique et des familles de victimes. Samuel Sandler, dont le fils et les deux petit-fils ont été assassinés par Mohamed Merah, évoque lundi sur Europe 1 des propos « inacceptables. »

Les propos de Jean-Luc Mélenchonliant terrorisme et élection présidentielle suscitent l’indignation, lundi, notamment chez les familles de victimes. « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, nldr), ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un djihadiste assassine le policier Xavier Jugelé, nldr). Avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002, nldr), dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance », a déclaré dimanche le chef des Insoumis dans l’émission Questions politiques. Samuel Sandler, dont le fils et les deux petit-fils ont été assassinés par Mohamed Merah en mai 2012, dénonce ces propos, lundi sur Europe 1. 

« On souffre assez de ce qu’il s’est passé »

« C’est très dur pour les victimes. On a déjà la tristesse d’avoir perdu des êtres chers, et en plus on mélange ça avec de la politique qui n’a rien à voir. On souffre assez de ce qu’il s’est passé », réagit-il. Samuel Sandler pointe du doigt des propos complotistes, très éloignés de la réalité. « Mon petit fils Gabriel avait 3 ans, Arié 5 ans. C’était effroyable. L’assassin ne s’intéressait qu’aux enfants. Mon fils les a protégés, il est allé au devant. Et maintenant, on nous dit que c’est un complot ? C’est inacceptable. »

>> Retrouvez Europe midi en replay et en podcast ici

Depuis le drame, Samuel Sandler intervient dans des établissements scolaire lors de séances d’information et de prévention contre la radicalisation. « Ces propos-là sont à l’opposé de toutes mes initiatives depuis quelques années », soupire-t-il. Samuel Sandler voit dans les propos de Jean-Luc Mélenchon « un soutien subliminal au terrorisme et à l’islam radical ». Si le chef de file des Insoumis ne retire pas ses propos, les avocats de Samuel Sandler menacent de le poursuivre pour diffusion de fausses nouvelles. 

« Sérieusement vous dites ça ?! » Ambiance tendue sur le plateau de CNews entre Clémentine Autain et Laurence Ferrari après les propos complotistes de Jean-Luc Mélenchon (VIDEO)

Akhillé AerckeV

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon affirmait sur France Inter que certains « évènements gravissimes » ayant touché le pays, comme les attentats de Toulouse et Montauban en 2012, étaient « écrits d’avance ».

La polémique provoquée par Jean-Luc Mélenchon ce dimanche 6 juin, alors qu’il participait à l’émission Questions politiques sur France Inter, France Info et Le Monde, est toujours vive en ce début de semaine. Dans une sortie qualifiée par la grande majorité des commentateurs de complotiste, le chef de file de la France Insoumise et candidat à la présidentielle de 2022 n’a pas fait dans la dentelle, en attaquant « le système », et en affirmant que « vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident, ou un meurtre ! Alors ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine, sur les Champs-Élysées ! Vous vous rappelez de tout ça ». Avant de poursuivre.

« Visiblement, vous ne me répondez pas sur le fond ! »

« Tout ça c’est écrit d’avance ! Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’évènement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà ! », analyse le quatrième du premier tour de la présidentielle de 2017. Invitée ce lundi matin de Laurence Ferrari sur CNews, la députée de la FI Clémentine Autain a donc voulu défendre et expliquer les propos de Jean-Luc Mélenchon, évoquant des propos « ramassés », et incompris, puisque ce que nous ne « voulons pas c’est l’instrumentalisation de ces faits ». Face à elle, la journaliste insiste, rappelle plusieurs fois la réalité des propos. Et l’ambiance va s’échauffer. « Vous m’écoutez ? » « Ah oui je vous écoute, mais je vous lis ce que Jean-Luc Mélenchon dit, et visiblement, vous ne me répondez pas sur le fond ! » Accusant ensuite l’extrême droite de récupérer les attentats à des fins politiques, l’invitée va sembler semer la confusion chez Laurence Ferrari : « c’est l’extrême droite qui a utilisé les attentats de Montauban et Toulouse ? Sérieusement, vous dites ça ? »

« Ah maintenant c’est Trump… Vous me surprenez ! »

Une question qui provoque la colère de Clémentine Autain, qui s’emporte, et va accuser Donald Trump d’avoir importé ses théories politiques en France : « qui est la menace vis-à-vis de la République dans notre pays à un an de l’élection présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ? » Et la réponse ne va pas lui plaire… « Permettez-nous de nous poser la question. Je vous pose la question. Est-ce que ce sont des propos complotistes comme ça qui peuvent permettre à un candidat de prétendre au pouvoir en France ? Ah maintenant c’est Trump… Vous me surprenez ! »

Un incident «écrit d’avance» en fin de campagne ? 5 minutes pour comprendre la polémique déclenchée par Mélenchon

Dimanche, le chef de file de la France insoumise, candidat à la présidentielle, a prédit « un événement gravissime » juste avant le scrutin suprême, suscitant l’indignation de proches de victimes et de nombreuses réactions politiques.

Jean-Luc Mélenchon se défend de toute forme de complotisme et dénonce un "harcèlement" à son égard. LP/Olivier Corsan
Jean-Luc Mélenchon se défend de toute forme de complotisme et dénonce un « harcèlement » à son égard. LP/Olivier Corsan 

Par Clémence Bauduin 

« C’est écrit d’avance. » La formule simple revient régulièrement dans les argumentaires complotistes pour étayer l’hypothèse d’un événement organisé, couru d’avance, servant une partie du « système » ou de la classe politique. Dimanche, elle s’est glissée dans un monologue du député La France Insoumise (FI) Jean-Luc Mélenchon, invité de l’émission « Questions politiques » de Franceinfo, France Inter et Le Monde.

Prenant des exemples dans le passé, le candidat à la prochaine présidentielle a prédit la survenue d’un « événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile » à quelques jours de la prochaine élection présidentielle. Il a, pour illustrer son propos, rappelé trois faits divers survenus à quelques semaines de l’échéance présidentielle. Les tueries de Toulouse et Montauban perpétrées en 2012, l’attentat sur les Champs-Elysées en 2017, ou l’agression d’un retraité, Paul Voise, chez lui à Orléans en avril 2002. Ironie ou prédiction? Son insinuation pour le moins hasardeuse, sujette à de nombreuses interprétations, lui vaut en tout cas des critiques de toutes parts.

Qu’a dit exactement Jean-Luc Mélenchon ?

« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre, a amorcé Jean-Luc Mélenchon sans être directement interrogé sur ce point. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées… Avant on avait eu Papy Voise, dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance.

Et le député LFI de s’engouffrer dans ce discours sans être interrogé ou repris : « Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », conclut-il.

Que lui reproche-t-on ?

C’est d’abord chez les proches des victimes d’attentats, au nom de la mémoire de ces derniers, que les propos de Jean-Luc Mélenchon ont suscité l’indignation. Pour Latifa Ibn Ziaten, maman du militaire Imad Ibn Ziaten tué en 2012 par Mohammed Merah, ces propos « sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus ». « Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées », a-t-elle déclaré sur Twitter

D’autres proches de victimes d’attentats se sont émus d’une telle déclaration. « Samuel Sandler a pris ces propos comme un crachat sur la tombe de sa famille et sur son propre visage et je le comprends », a commenté ce lundi matin sur BFMTV maître Patrick Klugman, l’avocat de ce père et grand-père de victimes de Mohammed Merah.

Ce lundi débute le procès de l’attentat des Champs-Elysées, au cours duquel avait été tué le policier Xavier Jugelé, attaque à laquelle a également fait référence Jean-Luc Mélenchon. « Ces propos sont incendiaires et irréfléchis. Je suis sûr d’une chose : ce ne sont pas les mots d’un homme d’État », a commenté ce lundi matin sur BFMTV Etienne Cardiles, veuf de l’officier.



Du côté des opposants politiques à Jean-Luc Mélenchon, c’est moins la mémoire des victimes que la réthorique jugée complotiste qui choque. : Mélenchon laisserait, selon eux, entendre que ces attaques pourraient avoir été orchestrées par le pouvoir. À droite, le maire (LR) de Nice Christian Estrosi dénonce un discours « indigne, honteux, minable » et épingle un candidat à la fonction suprême qui selon lui « dérive vers les pires théories complotistes

Dans la majorité, des membres du gouvernement ont également pris la parole pour condamner, à l’instar de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, les « propos complotistes » de Jean-Luc Mélenchon. Le ministre délégué chargé des Comptes publics Olivier Dussopt dénonce pour sa part des insinuations « indignes » et une « insulte inouïe pour les victimes de Merah et pour Xavier Jugelé ». « L’insinuation, c’est la négation de la démocratie », a pour sa part lancé le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune, regrettant le « triste effondrement moral » de Jean-Luc Mélenchon

A gauche, la présidente des députés PS Valérie Rabault estime qu’une telle « démagogie » empêche Jean-Luc Mélenchon de « prétendre à la présidentielle ». Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, s’est lui contenté de retweeter, sans commenter, la réaction de Latifa Ibn Ziaten.

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a pris la parole sur Twitter pour décrire « un fonds de commerce détestable qui repose sur un mode de pensée simpliste et opportuniste, que tout citoyen responsable doit dénoncer ».

Comment Jean-Luc Mélenchon se défend-il ?

Pas question de formuler des excuses : dimanche tard dans la soirée, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole sur ses réseaux pour dénoncer « l’ère de la post-vérité » qui lui nuit et le « harcèlement » dont il se dit victime. « Un buzz affligeant », commente-t-il. Qu’a-t-il alors voulu dire ? « Que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux », affirme-t-il ce lundi.

Les soutiens de Jean-Luc Mélenchon sont en tout cas catégoriques : ce n’est pas la survenue de ces actes qu’il trouve opportuniste mais c’est leur récupération politique. « Ce qui est « écrit d’avance » n’est pas « l’incident » mais son instrumentalisation ! » dit ainsi Adrien Quatennens sur Twitter.

Peut-il être poursuivi ?

Maître Patrick Klugman, l’avocat de Samuel Sandler, annonce qu’il portera plainte si Jean-Luc Mélenchon ne retire pas ses propos. « La loi prévoit un délit de diffusion de fausse nouvelle, quand vous diffusez quelque chose de manifestement faux, qui a pour but notamment de troubler l’ordre public », fait valoir le conseil sur BFMTV. Si Jean-Luc Mélenchon ne se rétracte pas (…) nous allons signaler ces propos au parquet, parce qu’à un moment donné il y va de la responsabilité publique, il y va de la responsabilité de la parole publique », a-t-il fait savoir ce lundi matin sur BFMTV.

Techniquement, une plainte peut-elle être déposée à l’encontre du patron de la France insoumise ? « Le problème en droit de la presse, c’est qu’il faut une victime, s’il n’y a pas de victime il est plus délicat de retenir une charge, commente maître Basile Ader, avocat spécialisé en droit des médias. Jean-Luc Mélenchon vise toujours l’oligarchie au pouvoir, mais personne directement. »

Dans le droit français, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse permet de condamner la propagation de fausses nouvelles, mais c’est sur un autre terrain qu’une plainte pourrait se jouer, selon Basile Ader. « A partir du moment où il cite des affaires où il y a des victimes, on peut effectivement voir une atteinte à leur dignité ou une forme d’injure à leur encontre », estime le conseil, qui perçoit les propos de l’Insoumis comme « très outrageants » à l’égard de ces dernières.

Les « insoumis » tentent de défendre Mélenchon, assurant que ses propos sur la présidentielle ont été mal compris

 www.nouvelobs.com 

La classe politique a unanimement condamné les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui a évoqué lors d’une interview « un grave incident ou un meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle afin de « montrer du doigt les musulmans ».

C’est une polémique de taille dans laquelle s’est empêtré Jean-Luc Mélenchon. Dimanche 6 juin, le leader de La France insoumise a évoqué lors d’une interview « un grave incident ou un meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle qui permettrait de « montrer du doigt les musulmans », avant d’être aussitôt accusé de complotisme. Ses collègues de La France insoumise évoquent depuis lors une mauvaise interprétation de ses propos, et renchérissent en évoquant l’instrumentalisation politique et médiatique des faits divers et des attentats en période de campagne électorale.© Copyright 2021, L’Obs

Sur France-Inter, Jean-Luc Mélenchon s’était exprimé sur le « système » qui aurait « inventé » Macron ainsi que d’autres dirigeants du monde, avant d’enchaîner tout de go :

« De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 [auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive], ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées [en 2017, un djihadiste assassine le policier Xavier Jugelé], avant on avait eu Papy Voise [Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002], dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance. »

« Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », a conclu le député LFI.

Des propos qui ont immédiatement fait réagir toute la classe politique, jusqu’à des proches de victimes d’attentats, comme Latifa Ibn Ziaten, mère du soldat Imad Ibn Ziaten, tué par Mohamed Merad en 2012.

« Jean-Luc Mélenchon n’est pas complotiste »

Face à la polémique, les élus de La France insoumise ont tant bien que mal tenté de défendre leur leader : tous s’accordent à dire que les propos de Jean-Luc Mélenchon ont été déformés et dénoncent une polémique « absurde ».

Sur CNews ce lundi matin, la députée Clémentine Autain a assuré que « Jean-Luc Mélenchon n’est pas complotiste » et « ne minimise pas ces attentats », qui sont « gravissimes ».

Selon la tête de liste LFI aux régionales en Ile-de-France, Jean-Luc Mélenchon a lors de son interview « ramassé » son propos : « Ce que nous n’acceptons pas, c’est l’instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent dans la dernière semaine d’un scrutin très important, en l’occurrence la présidentielle », et que « les assassins qui font ça savent à quel moment ils le font », a-t-elle traduit.

Si elle a exprimé sa « compassion » et sa « solidarité profonde avec les victimes notamment de l’attentat de Mohamed Merah », reconnaissant que « certains ont été sincèrement blessés » par ces propos, elle a toutefois martelé que « d’autres ont volontairement mal compris et déformé ses propos ».

Même son de cloche chez le député Adrien Quatennens, qui réfute tout caractère complotiste dans les propos de Mélenchon : « Ce qui est écrit d’avance n’est pas l’incident mais son instrumentalisation ! », a-t-il écrit dans une série de tweets.

« Ceux qui insultent la mémoire des personnes assassinées sont ceux qui instrumentalisent ces meurtres à des fins électoralistes […] », a-t-il encore martelé.

Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a lui sobrement partagé la « mise au point » de Jean-Luc Mélenchon. « Fin d’une polémique absurde », a-t-il tweeté.

Le député du Nord Ugo Bernalicis a quant à lui chargé la « presse à buzz », tandis que l’eurodéputé Manuel Bompard, chef de la délégation de La France insoumise à Bruxelles, a dénoncé « un emballement médiatique totalement hallucinant ».

« Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de dire qu’il lui semblait “écrit par avance” qu’un attentat ou un fait divers qui se déroulerait pendant la campagne électorale serait instrumentalisé », a-t-il écrit dans une série de tweets en citant des exemples passés, tout en assurant être « au côté » des proches des victimes d’attentats. « Bien résumé », a ajouté l’ancienne porte-parole de La France insoumise Raquel Garrido en citant ses tweets.

« Les meurtriers attendent le meilleur moment »

Sur Facebook, le leader du mouvement a en effet publié dimanche soir un texte intitulé « D’un buzz affligeant. La post-vérité en action ». Il y dénonce « un mot monté en épingle », occultant les autres grands axes de son entretien sur France-Inter.

« En gros, je résume : quand Le Pen récupère l’émotion d’un crime pour faire sa propagande, c’est génial ; quand quelqu’un met en garde contre ce type de manipulation, c’est qu’il est complice avec les meurtriers. Ainsi en vient-on à nier cette évidence que les meurtriers attendent le meilleur moment pour faire parler d’eux »,

écrit-il.

Pour appuyer son propos, il a notamment cité un article du « Figaro »« publié deux jours avant le premier tour de l’élection de 2017 », et titré « Les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles ». Idem sur Twitter, où il a partagé d’autres articles de presse sur le sujet, demande par l’absurde si ces publications étaient complotistes. Des justifications qui ne suffiront peut-être pas à éteindre la polémique.

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