« Une vague de retour de la production locale »

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Sahel : La France insoumise demande un débat parlementaire sur la fin de l’opération militaire Barkhane

DEFENSE  20 Minutes avec AFP

La France a suspendu les opérations militaires Barkhane conjointes avec les forces maliennes jusqu'à ce que la junte dirigée par le colonel Assimi Goita, qui a repris le contrôle du gouvernement de transition du Mali le 24 mai, se conforme aux demandes internationales de rétablir un régime civil.
La France a suspendu les opérations militaires Barkhane conjointes avec les forces maliennes jusqu’à ce que la junte dirigée par le colonel Assimi Goita, qui a repris le contrôle du gouvernement de transition du Mali le 24 mai, se conforme aux demandes internationales de rétablir un régime civil. — /AP/SIPA

Dans la foulée de l’annonce d’Emmanuel Macron de mettre un terme à l’opération militaire Barkhane au Sahel, le groupe parlementaire La France insoumise a réclamé jeudi soir un « débat parlementaire » à ce sujet. Le parti critique le « flou des formulations du président et la précipitation qui semble le guider », le groupe a souligné dans un communiqué qu’il « ne saurait s’opposer au principe d’une refonte de cette opération. A condition qu’elle s’achemine vers un retrait de l’armée française »

Il a déploré les pertes humaines dans les rangs des soldats français et des civils maliens, ainsi que le coût de l’opération, pour un résultat insuffisant selon lui. « Je suis très inquiète de l’embourbement dans cette région et surtout, je continue à en appeler à un débat parlementaire parce que, pour l’instant, la façon dont le président de la République gère ce type d’intervention se passe totalement de débat national », a regretté vendredi Clémentine Autain, députée et tête de liste LFI pour les régionales en Ile-de-France.

Vote au Sénat le 22 juin

« Est-ce qu’on tire un bilan de savoir à quoi ça a servi d’être ainsi présent ? Est-ce qu’on a fait reculer véritablement l’ennemi que nous cherchions à abattre ? Comment les populations locales ont pris notre intervention ? Tout ça doit être posé sur la table », a-t-elle énuméré sur Public Sénat. Le gouvernement doit faire à l’Assemblée nationale, le 22 juin, puis au Sénat, une déclaration sur la programmation militaire, qui sera suivie d’un vote.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/pksfkk/zone/1/showtitle/1?tagparam=category%3Dmonde%26subcategory%3Dmonde%2Cmilitaire%2Carmee%2Cemmanuel-macron%2Cfrance-insoumise%2Cmali%2Csahel

Pour Jean-Louis Bourlanges, président MoDem de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, « les conditions d’efficacité (de Barkhane) n’étaient plus réunies ». Mais « on ne peut pas se dégarnir sur cette frontière sud de l’Europe », a-t-il noté. « Il faut qu’on soit, non pas à la place des Africains, ce qui était un peu la logique dans laquelle on s’enfermait avec Barkhane, mais avec les Africains », a-t-il commenté sur Cnews vendredi. « Le président a indiqué des voies, on va voir maintenant comment ça se concrétise », a-t-il conclu.

Huit ans d’engagement massif

Aurélien Taché, député ex-LREM et membre de la commission de la Défense nationale, avait estimé jeudi sur Twitter « si l’opération Barkhane au Mali était construite sur de bonnes intentions, force est de constater que cette stratégie d’ingérence, comme celle des USA en Afghanistan ou celle de Nicolas Sarkozy en Libye, n’a pas été payante ! »

Après plus de huit ans d’engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens. Le président n’a pas donné d’indications chiffrées en termes d’effectifs mais a évoqué une réduction des « emprises », c’est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région. Paris déploie actuellement quelque 5.100 soldats contre les djihadistes affiliés à Daesh et à Al-Qaïda, pour soutenir les armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.

Vu du Burkina Faso.

La fin de l’opération Barkhane au Sahel, c’est “la fin d’un leurre”

Des soldats français au Burkina Faso le 9 avril 2021. FRED MARIE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Des soldats français au Burkina Faso le 9 avril 2021. FRED MARIE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

En attendant un enterrement de première classe, ou une inhumation dans l’intimité familiale, la force Barkhane vient, après une lente agonie, de pousser son dernier soupir [cette opération militaire a remplacé en 2014 l’opération Serval lancée deux ans plus tôt au Mali pour combattre les groupes terroristes dans le nord du pays]. C’est le plus simplement du monde, au détour d’une conférence de presse, qu’Emmanuel Macron a annoncé sa mort, après sept années de lutte contre le cancer du terrorisme qui a touché le Sahel africain.

La force française, forte de ses 5 100 hommes, dont 50 ont été avalés par le sable chaud du Sahel, aura affronté le danger des canons des djihadistes au quotidien, mais aura surtout souffert de ce sentiment anti-français qui n’a cessé d’enfler, au point de constituer un gros caillou dans les rangers des “Macron boys”.À LIRE AUSSIVu de Suisse. La France au Sahel, une guerre perdue d’avance ?

Mais la force Barkhane a pris un autre plomb dans l’aile : la majorité des Français la désavoue, parce que budgétivore et dévoreuse des “enfants de la patrie”, à des milliers de kilomètres de la France. Qui plus est, la France s’était embarquée seule dans l’aventure. Pourtant, le combat de Barkhane sur le terrain porte le double sceau de l’appui aux pays sahéliens quotidiennement endeuillés par les assauts des djihadistes, malandrins et trafiquants de grand chemin.

Un nouveau putsch au Mali comme déclencheur

Compte tenu du désaccord manifeste des Français, maintenir cette force, en tout cas dans son format actuel, devenait suicidaire pour Emmanuel Macron pour une raison toute simple : la douzième élection présidentielle de la cinquième République, c’est pour avril 2022 ! C’est dans peu de temps et l’actuel locataire de l’Élysée qui est loin d’avoir toutes les faveurs des pronostics est conscient que l’opinion publique, ça compte en France. Il n’a donc aucun intérêt à s’attirer la foudre d’un électorat qu’il doit conquérir ou reconquérir !

De même, le deuxième coup d’État en seulement neuf mois au Mali [fin mai, le colonel Assimi GoÏta a renversé le président de la transition malienne], qui a provoqué l’ire d’Emmanuel Macron sur fond de rivalité russo-française, est du vrai pain bénit pour l’Élysée. Paris saisit cette opportunité pour sortir Barkhane des sables mouvants du Sahel dans lesquels la France s’empêtrait.

C’est comme le remake de ce film de guerre réalisé par les États-Unis en Afghanistan à l’époque. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Barkhane est sur le point d’abandonner le Sahel avec “ses” terroristes comme les GI’s sont partis sans gloire de Kaboul et des montagnes afghanes, abandonnant les Afghans avec leurs Talibans !

Une responsabilité africaine

Mais la France ne quitte pas militairement le Sahel. Elle y est, et y restera avec ses partenaires américain et européens [la France sera désormais engagée au Sahel au sein d’une coalition internationale, en appui aux armées locales]. Avec la fin de Barkhane, c’est la fin d’une époque et d‘un leurre, celui qui faisait croire que la guerre contre le terrorisme était en train de se gagner.

Quant à ces dirigeants africains, ils feignent toujours, pour des intérêts personnels et très égoïstes, d’ignorer que la sécurité et la défense de leurs pays respectifs constituent des domaines hautement de souveraineté. Prennent-ils seulement conscience que les terroristes seront plus que jamais maîtres de ces zones, dont celle dite des “Trois frontières” que partagent le Mali, le Burkina Faso et le Niger ?À LIRE AUSSIVu de Guinée. Mort de trois soldats français au Mali : “un rappel à la dure réalité”

Certes, les armées nationales pourraient jouer les épouvantails, mais sont-elles seulement équipées convenablement pour faire face à l’hydre terroriste ? Qui plus est, comment se débrouillera le renseignement, talon d’Achille des forces armées des pays du G5 Sahel ? À moins que “l’alliance internationale” évoquée par Emmanuel Macron, au lieu de se lancer dans une nouvelle aventure, apporte une réponse concrète à la survie des pays écumés par les terroristes, en renforçant le G5 Sahel.

En tout cas, il est temps que les Africains, prennent leurs responsabilités et replient les bras qui tiennent la sébile, que ce soit en direction de la France, de la Russie, de la Chine ou des États-Unis.

Impopulaire en France, enlisée au Mali : pourquoi l’opération Barkhane va s’arrêter

 Thomas Liabot Emmanuel Macron a annoncé jeudi la transformation de l'opération Barkhane et réclamé des engagements clairs au nouveau gouvernement malien. Explications.© AFP

Emmanuel Macron a annoncé jeudi la transformation de l’opération Barkhane et réclamé des engagements clairs au nouveau gouvernement malien. Explications.

« Le temps est venu. » Emmanuel Macron a annoncé jeudi que la France allait amorcer « une transformation profonde » de sa présence militaire au Sahel. Cette évolution impliquera « la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la « mise en œuvre d’une alliance internationale associant les Etats de la région et tous nos partenaires, strictement concentrée sur la lutte contre le terrorisme », a-t-il précisé. Concrètement, la France entend cesser d’essayer de sécuriser de vastes zones sur lesquelles les Etats du Sahel ne parviennent pas à garder pied pour se concentrer sur la lutte ciblée contre les djihadistes.

Le calendrier attendu. Emmanuel Macron n’a pas donné de date sur l’évolution de la mission, ni détaillé les réductions d’effectifs, expliquant qu’il communiquera de nouveau sur le sujet à la fin du mois. Mais l’Elysée a précisé à l’AFP à l’issue de la conférence de presse que « les transformations annoncées vont démarrer rapidement », avec le désengagement des premières bases, au nord du Mali, « à l’horizon de l’automne ». Le Monde évoque de son côté trois étapes : 

  1. La fermeture des premières bases début 2022.
  2. Une baisse de 30% des effectifs d’ici à l’été 2022.
  3. Une réduction de 50% des effectifs actuels, début 2023, à environ 2.500 hommes.

Pourquoi Macron agit maintenant. L’annonce d’Emmanuel Macron était attendu. « Nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas », avait encore rappelé le chef de l’Etat fin mai dans une interview au JDD. Depuis 2014, l’opération Barkhane concentre en effet 5.100 soldats français au Sahel et a déjà déploré 51 morts. Un conflit qui pèse sur l’opinion publique : selon un sondage Ifop pour Le Point, 51% des Français ne se disaient pas favorables à l’intervention française au Mali, début 2021. Néanmoins, plusieurs facteurs semblent avoir accéléré le processus :

  • Le coup d’Etat du colonel Assimi Goïta, fin mai, le deuxième en l’espace de neuf mois, a tendu les relations entre Paris et Bamako. En réponse, la semaine dernière, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes avaient déjà été suspendues. Pour Emmanuel Macron, il est impossible de se « substituer au retour de l’Etat et des services de l’Etat, à la stabilité politique et au choix des Etats souverains ». « C’est le constat qu’une opération militaire qui dure devient comptable des échecs politiques dans ces pays », a ajouté l’Elysée, après la conférence de presse, pointant une « frustration sur le retour de l’Etat dans les pays sahéliens » avec un « tableau inégal ».
  • La France déplore aussi des dissensions avec les autorités maliennes quant à la stratégie à adopter, alors que Bamako ne s’oppose plus à négocier avec les djihadistes. Emmanuel Macron a donné une condition pour la reprise des opérations conjointes avec l’armée malienne : l’engagement « clair » des autorités de transition à ne pas dialoguer avec les djihadistes. « On ne peut pas souffrir l’ambiguïté, estime le chef de l’Etat. On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté de cela, tirent sur nos enfants. Pas de dialogue et de compromission », a-t-il martelé.
  • Un autre facteur d’instabilité est venu s’ajouter à cela, ces dernières semaines, avec la mort du président tchadien Idriss Déby, qui était à la tête de l’un des rares pays de la région doté d’une armée robuste, et donc un acteur majeur sur l’échiquier sécuritaire au Sahel.

Et comme le rappelle Le Monde, l’arrivée de la saison des pluies offre un bon timing à Emmanuel Macron, car les attaques djihadistes diminuent généralement durant cette période.

Priorité à la force Takuba. La fin de Barkhane ne signifie pas le désengagement de la France dans la lutte antiterroriste au Sahel. L’accent sera mis sur « des forces spéciales structurée autour de l’opération Takuba », a précisé Emmanuel Macron, rappelant que « plusieurs centaines de soldats » français seraient encore mobilisés. La force Takuba est un groupement de forces spéciales européennes initié par la France qui rassemble aujourd’hui au Mali 600 hommes dont une moitié de Français, ainsi que quelques dizaines d’Estoniens et de Tchèques et près de 140 Suédois. Par ailleurs, la France maintiendra « un pilier » de « coopération avec les armées partenaires » du Sahel. Et elle ne renonce pas à obtenir un soutien plus important de la présence européenne sur place.

Une menace toujours importante. La France a engrangé des succès importants contre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), sans enrayer toutefois la spirale djihadiste. Iyad Ag Ghaly, le chef du GSIM, responsable de très nombreuses attaques au Mali, au Burkina Faso, et au Niger, apparaît désormais comme l’objectif prioritaire de Barkhane. « C’est la priorité numéro une (…) Pour nous c’est la personne qu’il faut absolument réussir à capturer, voire neutraliser si ce n’est pas possible de le capturer, dans les prochains mois », soulignait le commandant des opérations spéciales, le général Eric Vidaud, le 3 juin sur la chaîne France 24.

Fin de Barkhane : les opérations extérieures, un coût humain et financier pour la France

 lexpress.fr 

Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel. Cette transformation impliquera « la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure ».Plus de 5000 soldats sont déployés dans le cadre de la force française Barkhane.© afp.com/Daphné BENOIT Plus de 5000 soldats sont déployés dans le cadre de la force française Barkhane.

L’annonce était attendue. Elle n’en demeure pas moins fracassante. Après plus de huit ans d’engagement massif, Emmanuel Macron a dévoilé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens. Paris compte donc sur « l’internationalisation » de l’effort d’accompagnement au combat des forces locales, sous-équipées et sous-entraînées.

Concrètement, la France souhaite cesser d’essayer de sécuriser de vastes zones où les Etats n’arrivent pas à garder pied, et va se concentrer sur la lutte ciblée contre les djihadistes.LIRE AUSSI >> Mali : contestée, l’opération Barkhane se cherche un avenir

L’annonce survient alors que le Mali, un pays clé dans la région, a connu un deuxième coup d’Etat en moins d’un an, qui a crispé les relations Paris-Bamako et interroge la présence française sur place. « Nous allons amorcer une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse, en référence aux 5100 soldats déployés dans le cadre de la force française Barkhane. Le président de la République n’a pas donné d’indications chiffrées en termes d’effectifs mais a évoqué une réduction des « emprises », c’est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région. A l’horizon 2023, les effectifs français devraient tourner autour de 2500 personnes, a indiqué une source ayant connaissance du dossier à l’AFP.

Plus de 7000 militaires sont actuellement déployés en opération extérieure (OPEX), hors missions particulières comme celle du porte-avions, dont plus de 5000 au Sahel, dans le cadre de l’opération antidjihadiste Barkhane, qui constitue la plus grosse opération extérieure française. Les autres OPEX, ces « interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national » menées par l’Armée de l’air, sont notamment Chammal, en Irak et en Syrie ; Sangaris en République centrafricaine ou encore Baltic dans les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).

Les OPEX, un coût de 1,461 milliard d’euros en 2020

La question du coût financier et du surcoût de ces opérations extérieures revient régulièrement dans les débats. Le ministère des Armées fait chaque année une estimation de ce que ces interventions vont lui coûter et puis en fonction des dépenses engagées, ce budget est réévalué. Nouveauté en 2020 : le ministère des Armées a supporté la totalité du budget des OPEX. Habituellement, une partie des dépenses liées à ces missions était répartie sur l’ensemble des ministères afin d’alléger le budget des armées.LIRE AUSSI >> Brouillage, interférences… Les nouvelles armes de la guerre électronique

Au final, en 2019, les OPEX avaient coûté 1,398 milliard d’euros, loin de la provision de 1,1 milliard prévue dans le budget, ce qui a entraîné des réaffectations internes dans le budget, au détriment d’autres postes de dépenses. En 2020, le coût des OPEX et des missions intérieures (Missint) était un peu supérieur à celui de l’année précédente : 1,461 milliard d’euros, soit une hausse de plus de 60 millions d’euros par rapport à la facture de 2019. Comme le rappelle La Tribune, en dépit d’une baisse du coût de l’opération Chammal au Levant, ce surcoût s’explique essentiellement par le renforcement des effectifs de l’opération Barkhane, alors que 600 militaires supplémentaires ont été déployés au début de l’année pour atteindre 5100 hommes.

Jusqu’en 2017, le budget octroyé à l’armée était très éloigné des dépenses réelles. Cette année-là, la provision budgétaire pour les OPEX était de 450 millions d’euros alors que le coût réel avait atteint 1,3 milliard d’euros. Comme le rappelle BFMTV, cette mécanique budgétaire a été relevée en 2016 par la Cour des comptes et un rapport du Sénat qui notait qu’au cours des trois derniers exercices, le coût des OPEX dépassait le milliard d’euros chaque année. Le rapport signalait que le coût unitaire, par militaire projeté, avait été multiplié par deux en dix ans pour atteindre plus de 100 000 d’euros par soldat déployé par an. Les OPEX pèsent une petite part des 37 milliards et demi d’euros du budget total du ministère des Armées qui, entre 2019 et 2020, a été augmenté de 4%. Ce milliard d’euros représente environ 16 euros par habitant.

« C’est vraiment la mauvaise nouvelle de l’année » : les réactions au Mali après l’annonce de l’évolution de l’opération Barkhane

 Franceinfo Il y a 4 heuresJ’aime|74Le variant Delta serait 60% plus contagieux que les précédentsStéphanie Frappart nommée quatrième arbitre d’Italie-Turquiehttps://www.dailymotion.com/embed/video/x81w1wn?api=postMessage&autoplay=1&id=cb1m1ocp&muted=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.msn.com&queue-enable=falseLecteur vidéo depuis : Dailymotion (Politique de confidentialité)

Emmanuel Macron a annoncé jeudi la fin, sous sa forme actuelle, de l’opération Barkhane déployée au Sahel pour lutter contre le jihadisme. La décision qui intervient après le coup d’État militaire divise les Maliens, entre peur et satisfaction.© Fournis par franceinfo

Le chef de l’État avait prévenu : les deux coups d’États successifs au Mali auraient des conséquences sur les actions menées par les troupes françaises sur le territoire. Jeudi, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de transformer en profondeur la présence de la France dans cette partie du Sahel et entend s’appuyer sur une force internationale. Un changement important, alors que Barkhane qui a succédé à l’opération Serval, est au Mali depuis huit ans.

À Bamako, vendredi 11 juin, la nouvelle divise les habitants entre peur et satisfaction. Pour certains, la fin de l’opération Barkhane telle qu’ils la connaissent est plus qu’une source d’inquiétude. C’est une peur qui se réinstalle, notamment pour les habitants du nord du pays qui ont dû fuir pour se réfugier dans la capitale malienne. Pour Mohamed, croisé à Bamako, « c’est vraiment la plus mauvaise nouvelle de l’année.« 

« Pour moi, Barkhane est capitale parce que nous avons été chassés du nord en 2012 et je sais que lorsque (l’opération) Serval est arrivée, c’est là que les gens du nord ont commencé à respirer. »Mohamed, habitant de Bamako

franceinfo

Certains habitants du centre du pays accueillent au contraire positivement la future évolution des militaires français. « Qu’ils partent, s’ils veulent s’en aller qu’ils s’en aillent. Avec eux, qu’est-ce qui a changé ? Ça a empiré en huit ans. Aujourd’hui, nous sommes au centre et on peut même pas bouger. Il a commencé à retirer, il a qu’à emmener la totalité même de Barkhane », lâche l’un d’entre eux.

Mais que Barkhane parte ou évolue, rien n’avancera au Mali tant que Paris et Bamako buteront sur la question au cœur de la discorde : celle de savoir si on doit discuter ou non avec les terroristes pour espérer ramener la paix.

Florence Parly assure que les armées sahéliennes sont « en mesure de faire face » à leurs ennemis

M.L.

La ministre française des Armées Florence Parly à Paris le 25 novembre 2020 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La ministre française des Armées Florence Parly à Paris le 25 novembre 2020 – Ludovic MARIN © 2019 AFP

Les forces armées sahéliennes sont « plus en mesure de faire face à leurs ennemis » après avoir mené de vastes opérations conjointes ces derniers mois avec les troupes françaises, dont « l’engagement militaire restera très significatif », a assuré vendredi la ministre française des Armées Florence Parly.

Réduction de la présence militaire française au Sahel

Après plus de huit ans d’engagement massif, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction prochaine de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens.

« Le moment est venu car les forces armées sahéliennes désormais sont plus en mesure de faire face à leurs ennemis, et c’est également possible parce que les Européens sont de plus en plus présents », notamment au sein du groupement de forces spéciales Takuba initié par la France, censé accompagner les soldats maliens au combat, a commenté la ministre des Armées sur France Info.

« Faire évoluer le dispositif »

« Nous sommes de plus en plus en partenariat avec les forces armées sahéliennes que nous avons d’abord formées » via la mission européenne EUTM, « que nous avons entraînées, et avec lesquels nous avons de plus en plus combattu », a-t-elle fait valoir, en évoquant « de grandes opérations cet automne et cet hiver pendant lesquelles les armées françaises et sahéliennes ont constitué un groupe unique de plusieurs milliers d’hommes qui ont combattu ensemble ».

« Elles ont acquis des capacités et cela va nous permettre de faire évoluer le dispositif », a estimé Florence Parly.

La France gardera un engagement « très significatif »

Malgré d’importants efforts de formation et d’entraînement, les forces armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui figurent parmi les pays les plus pauvres du monde, demeurent notoirement sous-entraînées et sous-équipées, et sont la cible régulière d’attaques jihadistes.

Interrogée sur le volume de réduction à venir des effectifs militaires français au Sahel, Florence Parly a refusé de dévoiler des chiffres, tout en assurant que « l’engagement militaire de la France restera très significatif » car « il nous faut combattre les groupes terroristes, continuer ce travail qui permettra aux forces armées du Sahel d’être en situation de répondre et de riposter ».

Le retrait de Barkhane fait la Une de la presse française et africaine

 Norbert Navarro Un homme lit le journal à Bamako (image d'illustration).© AFP – ISSOUF SANOGO Un homme lit le journal à Bamako (image d’illustration).

Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi 10 juin une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel et la mise en place d’une alliance internationale antijihadiste dans la région. Une décision largement commentée dans la presse française et africaine de ce vendredi 11 juin.

Au Mali, le journal Malikilé se demande s’il s’agit d’un « aveu d’échec de la stratégie militaire de la France au Sahel », d’un « coup de sang » ou d’une « grosse irritation ».

« Barkhane fait son paquetage ! », lance Wakat Séra, « en attendant un enterrement de première classe, ou une inhumation dans l’intimité familiale, tout dépendra de celui qui en a signé l’acte de décès ». Selon le journal ouagalais, « après une agonie lente », la force Barkhane « vient de pousser son dernier soupir ».

Cette annonce « sonne comme une sanction contre la soldatesque qui vient de confisquer le pouvoir au Mali », formule cet autre journal burkinabè qu’est Le Pays. « C’est aussi, pourrait-on dire, un véritable camouflet pour la Cédéao qui a décidé de caresser le colonel Goïta et compagnie dans le sens du poil (…) Assimi Goïta et ses frères d’armes vont devoir attacher maintenant, solidement les lacets de leurs godasses ».

« Une guerre sans fin, sans défaite ni victoire »

Cette chronique d’une mort annoncée de « Barkhane » fait également la Une dans la presse ce matin en France. « La déception est perceptible, pointe Le Figaromais depuis plusieurs mois, la France cherchait un moyen de sortir de ce que ce quotidien appelle le « piège de Barkhane », c’est-à-dire une guerre sans fin, sans défaite ni victoire, qui épuise les crédits militaires et les soldats ». Selon ce journal, Paris craignait d’être « prisonnier d’un scénario à l’afghane ».

Toutefois, insiste Le Figaro, « si Barkhane se termine, la France n’a pas encore quitté le Sahel ». Car si Emmanuel Macron a annoncé «  la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure », le chef de l’État, chef des armées a ajouté que «  la poursuite de notre engagement (au Sahel) ne se fera pas à cadre constant ».

Les journaux français s’interrogent sur le changement de format de l’armée française. Cette transformation passera par « la fermeture de bases de l’armée française au Mali avec de possibles redéploiements au Niger, d’où décollent déjà des Mirage 2000 », énonce Le Parisien. Journal auquel le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, depuis Abidjan, Côte d’ivoire, assure que « nous ne renonçons pas au combat contre le terrorisme, il faut adapter Barkhane, mais nous ne renonçons pas à ce combat, en partenariat avec le G5 Sahel ».

Pas encore de chiffres officiels

Se référant à plusieurs sources, Médiapart évoque également « une fermeture des bases militaires françaises du nord du Mali, et un redéploiement vers le Niger et le Tchad ». Ce site internet évoque à peine la question de savoir si l’armée française « voit ou non d’un bon œil la transformation de son engagement sur le continent ».

Quelle réduction d’effectifs ? Rien d’officiel encore, mais, selon des sources officieuses citées par le journal L’Opinion, de 5 100 aujourd’hui, le nombre de militaires français déployés « pourrait passer à 2 500 en 2023 (…) Reste à savoir à quel rythme et jusqu’où ira ce retrait, tant il est difficile de s’extraire d’une telle situation sans perdre la face ».

C’est une vraie loi d’airain de l’arithmétique militaire. Comme l’explique encore L’Opinion, « l’effet militaire d’une réduction des effectifs n’est pas proportionnel à son pourcentage : 10% d’hommes en moins, c’est beaucoup plus que 10% en moins sur le terrain (…) Dans une armée moderne, les fonctions de soutien et d’appui — logistique, renseignement, médical, protection des bases, maintenance, etc — mobilisent des effectifs importants et difficilement compressibles. Le plus simple à réduire, c’est le nombre de personnels qui sortent des bases pour produire un effet militaire sur l’ennemi ».

Voilà pourquoi ce quotidien souligne que la baisse des effectifs de « Barkhane » va devoir être gérée « avec doigté » vis-à-vis des alliés européens de la France. Car pour les Européens, « venir aider les Français est une chose, les remplacer alors qu’ils rapatrient leurs soldats en est une autre, assez différente ». 

« Accueillir moins pour accueillir mieux »

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Emmanuel Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

C.Bo.jeu.

Le président Macron s'entretient avec son Premier ministre  Jean Castex lors d'une réunion du gouvernement, à l'Elysée, le 9 juin 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le président Macron s’entretient avec son Premier ministre Jean Castex lors d’une réunion du gouvernement, à l’Elysée, le 9 juin 2021 – Ludovic MARIN © 2019 AFP

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées: les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller.

« Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

« Un problème d’éloignement »

Sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Les auteurs de crimes et de délits expulsés systématiquement

Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire.

Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

« On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.

Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Emmanuel Macron demande à expulser davantage d’étrangers irréguliers

 Franceinfo 

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100% des reconduites à la frontière, a demandé des mesures « opérationnelles très rapidement ».© Fournis par franceinfo

Il envoie un signal sur le plan sécuritaire. Emmanuel Macron a réuni le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et une représentante du ministre de la Justice, mercredi 9 juin, pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, a annoncé l’Elysée.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a estimé un conseiller. « Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé. Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Des mesures « opérationnelles » à venir

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Emmanuel Macron réclame un tour de vis sur les expulsions des étrangers irréguliers

Emmanuel Macron,  le 1er juin 2021 à l'Élysée.
Emmanuel Macron, le 1er juin 2021 à l’Élysée.  − Bertrand GUAY / AFP

POLITIQUE – Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Élysée.

Julien Vattaire – Publié aujourd’hui à 06h58

Une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. La demande a été formulée par Emmanuel Macron, ce mercredi, lors d’une réunion ministérielle, en présence notamment du Premier ministre Jean Castex et de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.  Ainsi, le chef de l’État a appelé ses interlocuteurs à « activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de leurs ressortissants.Les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse– Un conseiller de l’Elysée

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller auprès de l’AFP, en s’appuyant sur des chiffres officiels : sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion serait de 15,3% en France

Le taux d’exécution d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe. En France, l’Élysée avance le chiffre de 15,3%. À son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait fixé l’objectif d’un taux d’exécution de 100%. Face au retard pris, il a demandé à ses ministres des mesures « opérationnelles très rapidement « , dans une volonté de cibler en particulier l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

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Pour mener à bien ses objectifs, la France compte sur la coopération des pays d’où sont originaires ces étrangers irréguliers (Maghreb, Russie, Afrique notamment). Elle insiste pour qu’ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France, mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Élysée.

Expulsion des étrangers irréguliers : Emmanuel Macron demande plus d’efficacité

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Expulsion des étrangers irréguliers : Emmanuel Macron demande plus d’efficacité

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller.

« Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.

« Notre système est très difficile à activer »

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à « 13 %, 14 % pour la France ».

De la prison directement à l’aéroport

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100 %, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/src/fp3fvf/showtitle/1/mdtk/01499695/zone/18

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Sur 1 115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire.

Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Des mesures « drastiques » avec l’Algérie

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

« On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.

Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Macron réclame un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

Le chef de l’Etat a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour faire le point sur la question de l’immigration. Le chef de l’Etat évoque « un problème d’éloignement ».

Emmanuel Macron a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour trouver des solutions au maintien sur les territoires d'étrangers en situation irrégulière. REUTERS/Pascal Rossignol
Emmanuel Macron a réuni plusieurs de ses ministres ce mercredi pour trouver des solutions au maintien sur les territoires d’étrangers en situation irrégulière. REUTERS/Pascal Rossignol 

Par Le Parisien avec AFP 

Retour en présentiel au sein du gouvernement. Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex, désormais à l’isolement en tant que cas contact, des ministres Gérald Darmanin (Intérieur) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), et d’une représentante du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse, commente un conseiller. Or le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas. »

Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

« Nous avons un problème d’éloignement »

Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire. « Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à « 13, 14 % pour la France ». Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100 %, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Obtenir des garanties des pays de départ

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Emmanuel Macron veut mieux expulser les étrangers irréguliers

 AFP 

Alors que la France prévoit un afflux d’arrivées post-Covid, Emmanuel Macron a demandé un tour de vis sur l’expulsion des étrangers en situation irrégulière.Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an en France, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.© AFP Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an en France, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Élysée.

Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

«Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées: les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse», a commenté un conseiller. «Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas», a-t-il relevé.

Aussi, le chef de l’État a-t-il demandé aux ministres «d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur» et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants. Sur environ 120’000 demandeurs d’asile par an, 20’000 obtiennent le statut de réfugiés, 20’000 repartent et 80’000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

Faible taux d’exécution moyen

«Nous avons un problème d’éloignement», a reconnu la présidence, «notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques», même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à «13, 14% pour la France», alors que l’Élysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l’État, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures «opérationnelles très rapidement», en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

Expulsions systématiques en cas de crimes et délits

L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. Sur 1115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Élysée.

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. «Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique». La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laissez-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée.

«On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test», a souligné l’Élysée. «Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement», a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers

 Europe 1 avec AFPÀ l'occasion d'une réunion interministérielle mercredi, Emmanuel Macron a demandé à ce que soit appliqué avec une plus grande efficacité les reconduites d'étrangers en situation irrégulière. Il demande notamment que l'accent soit porté sur l'expulsion de ceux auteurs d'actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation.© LUDOVIC MARIN / AFP À l’occasion d’une réunion interministérielle mercredi, Emmanuel Macron a demandé à ce que soit appliqué avec une plus grande efficacité les reconduites d’étrangers en situation irrégulière. Il demande notamment que l’accent soit porté sur l’expulsion de ceux auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation.

Comme vous l’avez révélé Europe 1, Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l’exécutif s’attend à un afflux d’arrivées post-Covid, a indiqué l’Elysée. Cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

« Les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller. « Or, le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé. Aussi, le chef de l’Etat a-t-il demandé aux ministres « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

Seules 13% à 15% des décisions d’expulsion sont appliquées

Sur environ 120.000 demandeurs d’asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

« Nous avons un problème d’éloignement », a reconnu la présidence, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d’exécution des décisions d’expulsion s’est amélioré d’un tiers. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France », alors que l’Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Vidéo: Réouverture des restaurants: Macron espère une période d’embauche «massive» (Le Figaro)PauseCurrent Time 0:05/Duration 1:08Loaded: 61.59%Son0LQSubtitlesPlein écranRéouverture des restaurants: Macron espère une période d’embauche «massive»Cliquez ici pour agrandir

250 étrangers fichés pour radicalisation pourraient être expulsés dans les prochaines semaines

Le chef de l’Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l’objectif d’un taux d’exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l’expulsion des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. L’objectif est de les emmener directement à l’aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations. 

Sur 1.115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire – souvent parce qu’ils sont incarcérés – dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire. Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Des « mesures plus drastiques envers l’Algérie »

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l’objet d’expulsions systématiques. « Il s’agit essentiellement de personnes venant du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – mais aussi de Russie et d’Afrique ».

La France compte insister auprès de ces pays pour qu’ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l’arrivée. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l’Elysée.

« Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l’Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail. Sans modifier le droit d’asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

Le phrophète

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Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon prophétise « un meurtre » en fin de campagne

Pour le leader des Insoumis et candidat en 2022, cet événement gravissime « va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile »Jean-Luc Mélenchon, lors de la manifestation le 29 mai 2021 dans la capitale pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.© SEVGI/SIPA Jean-Luc Mélenchon, lors de la manifestation le 29 mai 2021 dans la capitale pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.CONTROVERSE – Pour le leader des Insoumis et candidat en 2022, cet événement gravissime « va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile »

En campagne pour s’asseoir en 2022 dans le fauteuil présidentiel à l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon a délivré dimanche ses prophéties. Mais sa lecture de l’avenir a provoqué une très grosse polémique. « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre », pour « montrer du doigt les musulmans », « tout ça c’est écrit d’avance », a ainsi affirmé le chef de file des insoumis (LFI).

Interrogé dans l’émission Questions politiques (France Inter/Le Monde/Franceinfo), le candidat à la présidentielle a d’abord indiqué souhaiter qu’ Emmanuel Macron « se représente », car « on aura de quoi dire » sur son « bilan ». « Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (…) on ne sait pas qui c’est, pouf, il se fait élire président. C’est le système qui l’invente. La dernière fois, Macron, il est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre », a-t-il enchaîné. « Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique ».

Si ce type de propos est plutôt habituel, la suite l’est beaucoup moins. « De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive), ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugelé), avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n’a jamais entendu parler après », lance alors Jean-Luc Mélenchon. « Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », conclut le député LFI.

Latifa Ibn Ziaten veut du « respect pour les victimes »

La sortie de Jean-Luc Mélenchon a suscité une série de réactions indignées. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merad, a dénoncé des propos « inadmissibles », réclamant du « respect pour les victimes ». « Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République », a fustigé la cheffe du groupe PS à l’Assemblée Valérie Rabault, jugeant « inacceptable » de « réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale ».

« On est vraiment au-delà de la honte », a aussi réagi la LREM Aurore Bergé sur Twitter. « Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir », a répondu Jean-Luc Mélenchon, sur le même réseau social, citant comme source d’inspiration un article du Figaro sur « les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles ».

« Tout est écrit d’avance » : après ses propos « inadmissibles » sur les attentats de Merah, Jean-Luc Mélenchon dénonce un « harcèlement » (VIDEO)

A un an de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon tient son premier gros dérapage. Sur les ondes de France Inter, ce 6 juin, le fondateur de la France Insoumise, candidat en 2022, a prophétisé que l’issue scrutin serait probablement influencée par « un grave incident ou un meurtre » survenu opportunément au cours de « la dernière semaine de la campagne présidentielle ». « Tout cela est écrit d’avance », a-t-il ironisé.

Des propos qui ont beaucoup choqué et notamment parce que le chef de file de l’extrême gauche a évoqué l’attentat terroriste de Toulouse-Montauban de 2012, lors duquel Mohammed Merah a tué sept personnes (dont trois enfants juifs et trois militaires). Il a également évoqué « l’attentat sur les Champs-Élysées » (en 2017, un djihadiste avait assassiné le policier Xavier Jugelé).

L’homme politique a estimé à propos de ces deux évènements notamment qu’ils avaient servi à la droite pour « montrer du doigt les musulmans et inventer une guerre civile » pendant les deux campagnes, en encourageant à un vote sécuritaire.

« Honteux », « nauséabond »… La classe politique dénonce des propos « complotistes » de Mélenchon

De nombreux responsables politiques ont dénoncé des propos « complotistes » du chef de file des Insoumis. Le candidat à la présidentielle a envisagé la survenue d’un « grave incident ou meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle.Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à Villers-Le-Lac, dans le Doubs le 2 octobre 2020© SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à Villers-Le-Lac, dans le Doubs le 2 octobre 2020

La controverse prend de l’ampleur. Du gouvernement à l’opposition en passant par la mère d’une victime, les critiques fusent depuis les propos polémiques tenus dimanche par Jean-Luc Mélenchon.

Invité de l’émission Questions Politiques de France Inter, le chef de file des Insoumis a laissé entendre qu’un « grave incident ou un meurtre » pourrait survenir au cours de la dernière semaine de campagne de la présidentielle à laquelle il est candidat. « Tout ça c’est écrit d’avance », a lancé le député insoumis – une séquence que vous pouvez écouter en intégralité ici.

Des propos condamnés par le gouvernement

Une déclaration vivement décriée et dénoncée par plusieurs membres de l’exécutif. « Les masques tombent une fois de plus », écrit ainsi sur Twitter la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry, qualifiant Jean-Luc Mélenchon d' »irresponsable politique qui salit ceux qui sont tombés face aux terroristes ».Les propos de la membre du gouvernement viennent rejoindre ceux de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) qui dénonce le « complotisme » de Jean-Luc Mélenchon, « un fond de commerce détestable qui repose sur un mode de pensée simpliste et opportuniste, que tout citoyen responsable doit dénoncer ».

Le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune déplore quant à lui le « triste effondrement moral » du député français: « l’insinuation c’est la négation de la démocratie ». Des insinuations « indignes » pour Olivier Dussopt qui regrette que celles-ci sortent de la bouche d’une personnalitée « si cultivé(e) ».

« Une insulte inouïe pour les victimes de Merah et pour Xavier Jugelé », ajoute le ministre délégué chargé des Comptes publics.

Colère de parents de victimes de Merah

Jean-Luc Mélenchon avait notamment appuyé ses propos controversés en évoquant l’agression d’un retraité – « Papy Voise » – en 2002, les tueries de Mohamed Merah survenues en mars 2012 à quelques semaines de la présidentielle ainsi que la mort de Xavier Jugelé, un policer assassiné sur les Champs-Elysées à trois jour du premier tour de 2017.

Des références qui ont fortement déplu à Albert Chennouf-Meyer, père du caporal Abel Chennouf, et à Latifa Ibn Ziaten, mère du parachutiste Imad Ibn Ziaten. Deux militaires assassinés en 2012 à Toulouse par Mohamed Merah. »Les propos de Jean-Luc Mélenchon sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus », a dénoncé la mère de la première victime du tueur. « Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées. »

Des propos que semblent partager le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, ce dernier ayant retweeté le message d’indignation de Latifa Ibn Ziaten. Audrey Pulvar, candidate de « Paris en Commun » pour les régionales en Île-de-France, a pour sa part relayé sur Twitter la position du président de SOS Racisme: « Les mots doivent éclairer et non ajouter au trouble ». Enfin Manuel Valls, de retour en France après deux années passées à Barcelone, dresse le constat de « gauches irréconciliables ».

« Minable »

Même indignations de l’autre côté de l’échiquier politique. Le maire de Nice Christian Estrosi se désole de voir que Jean-Luc Mélenchon « dérive vers les pires théories complotistes ». »Par ses propos, il vient salir la mémoire des Français victimes de la barbarie islamiste. C’est indigne, honteux, minable », ajoute l’édile sur les réseaux sociaux.

Enfin le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national, s’interroge sur la pensée politique du leader des Insoumis, présenté comme un « islamogauchiste » et un « complotiste ». »Dans quel c** de basse fosse finiront cet homme et son mouvement », écrit l’ancien journaliste.

Face à la polémique grandissante, Jean-Luc Mélenchon a répondu aux critiques dans un communiqué publié dimanche soir sur son compte Facebook, se disant victime des « complotistes anticomplotistes » et dénonçant un « coup monté à partir d’une phrase ».

Les maires de Toulouse et Montauban dénoncent «l’islamo-complotisme» de Jean-Luc Mélenchon

 Olivier LebrunFrance Bleu OccitanieToulouse

Dans un communiqué commun , les maires de Toulouse et de Montauban et le président du Grand Montauban dénoncent les allégations de Jean-Luc-Mélenchon sur les événements qui surviennent avant les présidentielles comme Merah en 2012. Des propos qualifiés « d’islamo- complotisme. »

L'hoomage aux victimes de Mohamed Merah sur le square Charles de Gaulle à Toulouse
L’hoomage aux victimes de Mohamed Merah sur le square Charles de Gaulle à Toulouse © Maxppp – VALENTINE CHAPUIS

Les réactions se multiplient après le dérapage de Jean Luc Melenchon sur l’affaire Merah. Invité de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, le leader de la France Insoumise assure « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre […] Cela a été Merah en 2012, cela a été l’attentat sur les Champs-Élysées [en 2017]. Tout cela est écrit d’avance ». Des propos dénoncés par les familles des victimes de Mohamed Merah, et dans un communiqué commun par les  maires de Toulouse et de Montauban et le président du Grand Montauban.

« Après l’islamo-gauchisme, l’islamo-complotisme »

Dans un communiqué commun intitulé « Après l’islamo-gauchisme, l’islamo-complotisme », les élus de Toulouse et Montauban s’indignent de la « violence » des propos du leader de la France Insoumise à l’égard des victimes de Mohamed Merah.

« Monsieur Mélenchon, vos propos sont abjects, intolérables et nauséabonds. Rien n’est écrit d’avance, surtout pas lorsque l’obscurantisme frappe. Toulouse et Montauban ont été meurtries dans leur chair en mars 2012 _et resteront à jamais marquées par ces terribles évènements. Les familles et les proches des septs victimes, dont des enfants, tombées sous les balles d’un terroriste parce qu’elles étaient juives ou militaires_, n’ont pas à supporter votre bouffée délirante et votre violence verbale. Nous pensons à eux.»  conclut le communiqué signé du maire de Toulouse Jean Luc Moudenc, du maire de Montauban Axel de Labriolle et du président du Grand Montauban Thierry Deville.

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Le maire de Toulouse demande à Jean-Luc Mélenchon de retirer ses propos

Ce Lundi matin sur France Bleu Occitanie, le maire de Toulouse Jean Luc Moudenc avait dénoncé des propos « à vomir ». . « Je suis sidéré. En essayant d’instrumentaliser un drame, des meurtres (…). Je suis indigné, je ne pensais pas que Jean-Luc Mélenchon descendrait si bas, même si dans les sondages, il est déjà descendu bien bas. » 

Le maire de Toulouse demande au leader de la France Insoumise de « retirer ses propos. »

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De son côté, le toulousain Manuel Bompard, le bras droit de Jean Luc Mélenchon dénonce cette campagne : _ »une minable opération pour faire croire que Jean Luc Mélenchon nie la réalité des attentats terroristes, alors qu’_il en dénonce l’instrumentalisation politicienne dans les campagnes électorales… » dit il dans un tweet.

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Samuel Sandler, père d’une victime de Mohammed Merah, s’indigne des propos « inacceptables » de Mélenchon

Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohammed Merah, en juin 2015.
Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohammed Merah, en juin 2015. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les propos du chef de file de la France insoumise liant terrorisme et élection présidentielle suscitent depuis dimanche des réactions indignées de la classe politique et des familles de victimes. Samuel Sandler, dont le fils et les deux petit-fils ont été assassinés par Mohamed Merah, évoque lundi sur Europe 1 des propos « inacceptables. »

Les propos de Jean-Luc Mélenchonliant terrorisme et élection présidentielle suscitent l’indignation, lundi, notamment chez les familles de victimes. « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, nldr), ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un djihadiste assassine le policier Xavier Jugelé, nldr). Avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002, nldr), dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance », a déclaré dimanche le chef des Insoumis dans l’émission Questions politiques. Samuel Sandler, dont le fils et les deux petit-fils ont été assassinés par Mohamed Merah en mai 2012, dénonce ces propos, lundi sur Europe 1. 

« On souffre assez de ce qu’il s’est passé »

« C’est très dur pour les victimes. On a déjà la tristesse d’avoir perdu des êtres chers, et en plus on mélange ça avec de la politique qui n’a rien à voir. On souffre assez de ce qu’il s’est passé », réagit-il. Samuel Sandler pointe du doigt des propos complotistes, très éloignés de la réalité. « Mon petit fils Gabriel avait 3 ans, Arié 5 ans. C’était effroyable. L’assassin ne s’intéressait qu’aux enfants. Mon fils les a protégés, il est allé au devant. Et maintenant, on nous dit que c’est un complot ? C’est inacceptable. »

>> Retrouvez Europe midi en replay et en podcast ici

Depuis le drame, Samuel Sandler intervient dans des établissements scolaire lors de séances d’information et de prévention contre la radicalisation. « Ces propos-là sont à l’opposé de toutes mes initiatives depuis quelques années », soupire-t-il. Samuel Sandler voit dans les propos de Jean-Luc Mélenchon « un soutien subliminal au terrorisme et à l’islam radical ». Si le chef de file des Insoumis ne retire pas ses propos, les avocats de Samuel Sandler menacent de le poursuivre pour diffusion de fausses nouvelles. 

« Sérieusement vous dites ça ?! » Ambiance tendue sur le plateau de CNews entre Clémentine Autain et Laurence Ferrari après les propos complotistes de Jean-Luc Mélenchon (VIDEO)

Akhillé AerckeV

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon affirmait sur France Inter que certains « évènements gravissimes » ayant touché le pays, comme les attentats de Toulouse et Montauban en 2012, étaient « écrits d’avance ».

La polémique provoquée par Jean-Luc Mélenchon ce dimanche 6 juin, alors qu’il participait à l’émission Questions politiques sur France Inter, France Info et Le Monde, est toujours vive en ce début de semaine. Dans une sortie qualifiée par la grande majorité des commentateurs de complotiste, le chef de file de la France Insoumise et candidat à la présidentielle de 2022 n’a pas fait dans la dentelle, en attaquant « le système », et en affirmant que « vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident, ou un meurtre ! Alors ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine, sur les Champs-Élysées ! Vous vous rappelez de tout ça ». Avant de poursuivre.

« Visiblement, vous ne me répondez pas sur le fond ! »

« Tout ça c’est écrit d’avance ! Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’évènement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà ! », analyse le quatrième du premier tour de la présidentielle de 2017. Invitée ce lundi matin de Laurence Ferrari sur CNews, la députée de la FI Clémentine Autain a donc voulu défendre et expliquer les propos de Jean-Luc Mélenchon, évoquant des propos « ramassés », et incompris, puisque ce que nous ne « voulons pas c’est l’instrumentalisation de ces faits ». Face à elle, la journaliste insiste, rappelle plusieurs fois la réalité des propos. Et l’ambiance va s’échauffer. « Vous m’écoutez ? » « Ah oui je vous écoute, mais je vous lis ce que Jean-Luc Mélenchon dit, et visiblement, vous ne me répondez pas sur le fond ! » Accusant ensuite l’extrême droite de récupérer les attentats à des fins politiques, l’invitée va sembler semer la confusion chez Laurence Ferrari : « c’est l’extrême droite qui a utilisé les attentats de Montauban et Toulouse ? Sérieusement, vous dites ça ? »

« Ah maintenant c’est Trump… Vous me surprenez ! »

Une question qui provoque la colère de Clémentine Autain, qui s’emporte, et va accuser Donald Trump d’avoir importé ses théories politiques en France : « qui est la menace vis-à-vis de la République dans notre pays à un an de l’élection présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ? » Et la réponse ne va pas lui plaire… « Permettez-nous de nous poser la question. Je vous pose la question. Est-ce que ce sont des propos complotistes comme ça qui peuvent permettre à un candidat de prétendre au pouvoir en France ? Ah maintenant c’est Trump… Vous me surprenez ! »

Un incident «écrit d’avance» en fin de campagne ? 5 minutes pour comprendre la polémique déclenchée par Mélenchon

Dimanche, le chef de file de la France insoumise, candidat à la présidentielle, a prédit « un événement gravissime » juste avant le scrutin suprême, suscitant l’indignation de proches de victimes et de nombreuses réactions politiques.

Jean-Luc Mélenchon se défend de toute forme de complotisme et dénonce un "harcèlement" à son égard. LP/Olivier Corsan
Jean-Luc Mélenchon se défend de toute forme de complotisme et dénonce un « harcèlement » à son égard. LP/Olivier Corsan 

Par Clémence Bauduin 

« C’est écrit d’avance. » La formule simple revient régulièrement dans les argumentaires complotistes pour étayer l’hypothèse d’un événement organisé, couru d’avance, servant une partie du « système » ou de la classe politique. Dimanche, elle s’est glissée dans un monologue du député La France Insoumise (FI) Jean-Luc Mélenchon, invité de l’émission « Questions politiques » de Franceinfo, France Inter et Le Monde.

Prenant des exemples dans le passé, le candidat à la prochaine présidentielle a prédit la survenue d’un « événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile » à quelques jours de la prochaine élection présidentielle. Il a, pour illustrer son propos, rappelé trois faits divers survenus à quelques semaines de l’échéance présidentielle. Les tueries de Toulouse et Montauban perpétrées en 2012, l’attentat sur les Champs-Elysées en 2017, ou l’agression d’un retraité, Paul Voise, chez lui à Orléans en avril 2002. Ironie ou prédiction? Son insinuation pour le moins hasardeuse, sujette à de nombreuses interprétations, lui vaut en tout cas des critiques de toutes parts.

Qu’a dit exactement Jean-Luc Mélenchon ?

« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre, a amorcé Jean-Luc Mélenchon sans être directement interrogé sur ce point. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées… Avant on avait eu Papy Voise, dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance.

Et le député LFI de s’engouffrer dans ce discours sans être interrogé ou repris : « Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », conclut-il.

Que lui reproche-t-on ?

C’est d’abord chez les proches des victimes d’attentats, au nom de la mémoire de ces derniers, que les propos de Jean-Luc Mélenchon ont suscité l’indignation. Pour Latifa Ibn Ziaten, maman du militaire Imad Ibn Ziaten tué en 2012 par Mohammed Merah, ces propos « sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus ». « Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées », a-t-elle déclaré sur Twitter

D’autres proches de victimes d’attentats se sont émus d’une telle déclaration. « Samuel Sandler a pris ces propos comme un crachat sur la tombe de sa famille et sur son propre visage et je le comprends », a commenté ce lundi matin sur BFMTV maître Patrick Klugman, l’avocat de ce père et grand-père de victimes de Mohammed Merah.

Ce lundi débute le procès de l’attentat des Champs-Elysées, au cours duquel avait été tué le policier Xavier Jugelé, attaque à laquelle a également fait référence Jean-Luc Mélenchon. « Ces propos sont incendiaires et irréfléchis. Je suis sûr d’une chose : ce ne sont pas les mots d’un homme d’État », a commenté ce lundi matin sur BFMTV Etienne Cardiles, veuf de l’officier.



Du côté des opposants politiques à Jean-Luc Mélenchon, c’est moins la mémoire des victimes que la réthorique jugée complotiste qui choque. : Mélenchon laisserait, selon eux, entendre que ces attaques pourraient avoir été orchestrées par le pouvoir. À droite, le maire (LR) de Nice Christian Estrosi dénonce un discours « indigne, honteux, minable » et épingle un candidat à la fonction suprême qui selon lui « dérive vers les pires théories complotistes

Dans la majorité, des membres du gouvernement ont également pris la parole pour condamner, à l’instar de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, les « propos complotistes » de Jean-Luc Mélenchon. Le ministre délégué chargé des Comptes publics Olivier Dussopt dénonce pour sa part des insinuations « indignes » et une « insulte inouïe pour les victimes de Merah et pour Xavier Jugelé ». « L’insinuation, c’est la négation de la démocratie », a pour sa part lancé le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune, regrettant le « triste effondrement moral » de Jean-Luc Mélenchon

A gauche, la présidente des députés PS Valérie Rabault estime qu’une telle « démagogie » empêche Jean-Luc Mélenchon de « prétendre à la présidentielle ». Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, s’est lui contenté de retweeter, sans commenter, la réaction de Latifa Ibn Ziaten.

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a pris la parole sur Twitter pour décrire « un fonds de commerce détestable qui repose sur un mode de pensée simpliste et opportuniste, que tout citoyen responsable doit dénoncer ».

Comment Jean-Luc Mélenchon se défend-il ?

Pas question de formuler des excuses : dimanche tard dans la soirée, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole sur ses réseaux pour dénoncer « l’ère de la post-vérité » qui lui nuit et le « harcèlement » dont il se dit victime. « Un buzz affligeant », commente-t-il. Qu’a-t-il alors voulu dire ? « Que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux », affirme-t-il ce lundi.

Les soutiens de Jean-Luc Mélenchon sont en tout cas catégoriques : ce n’est pas la survenue de ces actes qu’il trouve opportuniste mais c’est leur récupération politique. « Ce qui est « écrit d’avance » n’est pas « l’incident » mais son instrumentalisation ! » dit ainsi Adrien Quatennens sur Twitter.

Peut-il être poursuivi ?

Maître Patrick Klugman, l’avocat de Samuel Sandler, annonce qu’il portera plainte si Jean-Luc Mélenchon ne retire pas ses propos. « La loi prévoit un délit de diffusion de fausse nouvelle, quand vous diffusez quelque chose de manifestement faux, qui a pour but notamment de troubler l’ordre public », fait valoir le conseil sur BFMTV. Si Jean-Luc Mélenchon ne se rétracte pas (…) nous allons signaler ces propos au parquet, parce qu’à un moment donné il y va de la responsabilité publique, il y va de la responsabilité de la parole publique », a-t-il fait savoir ce lundi matin sur BFMTV.

Techniquement, une plainte peut-elle être déposée à l’encontre du patron de la France insoumise ? « Le problème en droit de la presse, c’est qu’il faut une victime, s’il n’y a pas de victime il est plus délicat de retenir une charge, commente maître Basile Ader, avocat spécialisé en droit des médias. Jean-Luc Mélenchon vise toujours l’oligarchie au pouvoir, mais personne directement. »

Dans le droit français, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse permet de condamner la propagation de fausses nouvelles, mais c’est sur un autre terrain qu’une plainte pourrait se jouer, selon Basile Ader. « A partir du moment où il cite des affaires où il y a des victimes, on peut effectivement voir une atteinte à leur dignité ou une forme d’injure à leur encontre », estime le conseil, qui perçoit les propos de l’Insoumis comme « très outrageants » à l’égard de ces dernières.

Les « insoumis » tentent de défendre Mélenchon, assurant que ses propos sur la présidentielle ont été mal compris

 www.nouvelobs.com 

La classe politique a unanimement condamné les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui a évoqué lors d’une interview « un grave incident ou un meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle afin de « montrer du doigt les musulmans ».

C’est une polémique de taille dans laquelle s’est empêtré Jean-Luc Mélenchon. Dimanche 6 juin, le leader de La France insoumise a évoqué lors d’une interview « un grave incident ou un meurtre » dans la dernière semaine de la campagne présidentielle qui permettrait de « montrer du doigt les musulmans », avant d’être aussitôt accusé de complotisme. Ses collègues de La France insoumise évoquent depuis lors une mauvaise interprétation de ses propos, et renchérissent en évoquant l’instrumentalisation politique et médiatique des faits divers et des attentats en période de campagne électorale.© Copyright 2021, L’Obs

Sur France-Inter, Jean-Luc Mélenchon s’était exprimé sur le « système » qui aurait « inventé » Macron ainsi que d’autres dirigeants du monde, avant d’enchaîner tout de go :

« De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 [auteur djihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive], ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées [en 2017, un djihadiste assassine le policier Xavier Jugelé], avant on avait eu Papy Voise [Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002], dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance. »

« Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, voilà, c’est bateau tout ça », a conclu le député LFI.

Des propos qui ont immédiatement fait réagir toute la classe politique, jusqu’à des proches de victimes d’attentats, comme Latifa Ibn Ziaten, mère du soldat Imad Ibn Ziaten, tué par Mohamed Merad en 2012.

« Jean-Luc Mélenchon n’est pas complotiste »

Face à la polémique, les élus de La France insoumise ont tant bien que mal tenté de défendre leur leader : tous s’accordent à dire que les propos de Jean-Luc Mélenchon ont été déformés et dénoncent une polémique « absurde ».

Sur CNews ce lundi matin, la députée Clémentine Autain a assuré que « Jean-Luc Mélenchon n’est pas complotiste » et « ne minimise pas ces attentats », qui sont « gravissimes ».

Selon la tête de liste LFI aux régionales en Ile-de-France, Jean-Luc Mélenchon a lors de son interview « ramassé » son propos : « Ce que nous n’acceptons pas, c’est l’instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent dans la dernière semaine d’un scrutin très important, en l’occurrence la présidentielle », et que « les assassins qui font ça savent à quel moment ils le font », a-t-elle traduit.

Si elle a exprimé sa « compassion » et sa « solidarité profonde avec les victimes notamment de l’attentat de Mohamed Merah », reconnaissant que « certains ont été sincèrement blessés » par ces propos, elle a toutefois martelé que « d’autres ont volontairement mal compris et déformé ses propos ».

Même son de cloche chez le député Adrien Quatennens, qui réfute tout caractère complotiste dans les propos de Mélenchon : « Ce qui est écrit d’avance n’est pas l’incident mais son instrumentalisation ! », a-t-il écrit dans une série de tweets.

« Ceux qui insultent la mémoire des personnes assassinées sont ceux qui instrumentalisent ces meurtres à des fins électoralistes […] », a-t-il encore martelé.

Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a lui sobrement partagé la « mise au point » de Jean-Luc Mélenchon. « Fin d’une polémique absurde », a-t-il tweeté.

Le député du Nord Ugo Bernalicis a quant à lui chargé la « presse à buzz », tandis que l’eurodéputé Manuel Bompard, chef de la délégation de La France insoumise à Bruxelles, a dénoncé « un emballement médiatique totalement hallucinant ».

« Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de dire qu’il lui semblait “écrit par avance” qu’un attentat ou un fait divers qui se déroulerait pendant la campagne électorale serait instrumentalisé », a-t-il écrit dans une série de tweets en citant des exemples passés, tout en assurant être « au côté » des proches des victimes d’attentats. « Bien résumé », a ajouté l’ancienne porte-parole de La France insoumise Raquel Garrido en citant ses tweets.

« Les meurtriers attendent le meilleur moment »

Sur Facebook, le leader du mouvement a en effet publié dimanche soir un texte intitulé « D’un buzz affligeant. La post-vérité en action ». Il y dénonce « un mot monté en épingle », occultant les autres grands axes de son entretien sur France-Inter.

« En gros, je résume : quand Le Pen récupère l’émotion d’un crime pour faire sa propagande, c’est génial ; quand quelqu’un met en garde contre ce type de manipulation, c’est qu’il est complice avec les meurtriers. Ainsi en vient-on à nier cette évidence que les meurtriers attendent le meilleur moment pour faire parler d’eux »,

écrit-il.

Pour appuyer son propos, il a notamment cité un article du « Figaro »« publié deux jours avant le premier tour de l’élection de 2017 », et titré « Les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles ». Idem sur Twitter, où il a partagé d’autres articles de presse sur le sujet, demande par l’absurde si ces publications étaient complotistes. Des justifications qui ne suffiront peut-être pas à éteindre la polémique.