Quand la police bat le pavé!!

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200 policiers devant le Bataclan pour protester contre les accusations de racisme

Après La Défense (notre photo) et la Maison de Radio France, les policiers ont de nouveau manifesté vendredi soir devant le Bataclan.
Après La Défense (notre photo) et la Maison de Radio France, les policiers ont de nouveau manifesté vendredi soir devant le Bataclan. (AFP)

Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris, lieu symbolique des attentats du 13-Novembre, pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme à l’encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien de l’Intérieur. « On ne comprend pas d’avoir été acclamés à l’époque des attentats et d’être pointés du doigt aujourd’hui », a déclaré l’un d’eux.

G.D. avec AFP

De nombreux policiers se sont réunis devant le Bataclan vendredi soir à Paris dénonçant les accusations de racisme et de violences à leur encontre.

Un écusson de la police nationale. © AFP Un écusson de la police nationale.

Pus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris, lieu symbolique des attentats du 13-Novembre, pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme à l’encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien de l’Intérieur.

Plusieurs dizaines de fourgons, motos, et voitures ont bloqué la rue devant la salle de concert vers 23h30, a constaté un journaliste de l’AFP. En civil ou en tenue, arme à la ceinture, les policiers ont déposé leurs menottes en silence sur la chaussée, avant d’entonner une Marseillaise en signe de protestation.

Un manque du soutien du ministère ?

« On réfute les accusations de violences et de pseudo-racisme », a soufflé un des participants, sous couvert d’anonymat. « On ne comprend pas d’avoir été acclamés à l’époque des attentats et d’être pointés du doigt aujourd’hui ». Lors des attentats du 13 novembre 2015, deux policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) avaient été les premiers à intervenir au Bataclan et avaient tué l’un des assaillants.

Les fonctionnaires présents vendredi ont aussi dénoncé un manque de soutien du ministère de l’Intérieur. Depuis son discours du 8 juin au cours duquel il a annoncé la fin de l’enseignement d’une méthode d’interpellation dite de « la clé d’étranglement », Christophe Castaner doit faire face à la colère des policiers. 

Plusieurs rassemblements ont eu lieu ces deux dernières semaines, notamment en Ile-de-France, comme devant l’Arc de Triomphe, avec dépôts de menottes en guise de protestation symbolique. De nombreux agents reprochent au ministre de ne pas les soutenir suffisamment contre les accusations « de violences policières » et de « racisme » dans leurs rangs.

« Quand on me demande ce que je fais, je suis pompier » : un chef d’équipage en police secours raconte le blues des policiers

Manifestations contre les violences policières, accusations de racisme dans leurs rangs, les policiers sont confrontés à une période compliquée. Bien que désabusé, Olivier qui travaille en région parisienne, veut toujours croire en son métier.

Des menottes et des badges de policiers déposés au sol devant la préfecture de police lors d\'une manifestation en réaction aux annonces du ministre de l\'Intérieur, Paris, le 17 juin 2020.
Des menottes et des badges de policiers déposés au sol devant la préfecture de police lors d’une manifestation en réaction aux annonces du ministre de l’Intérieur, Paris, le 17 juin 2020. (BERTRAND GUAY / AFP)

Olivier n’a jamais connu un tel ras-le-bol. Chef d’équipage en police-secours, à 35 ans, il passe son temps à remotiver ses collègues. « La police a le blues oui, c’est sûr. Et les jeunes encore plus (qui se disent) : ‘Pourquoi je suis venu là ? Il faut que je me reconvertisse…’ C’est compliqué de faire comprendre aux plus jeunes que c’est un beau métier. » 

Après les manifestations contre les violences policières et le racisme dans leurs rangs, le moral est en berne chez les policiers qui multiplient les actions pour montrer leur colère. Et depuis le discours de Christophe Castaner, le 8 juin dernier, de nombreux fonctionnaires ont le sentiment d’avoir été lâchés par leur ministre. Aux accusations de racisme qu’il entend, Olivier explique : « On le vit mal parce qu’on a une police à l’image de la société : black-blanc-beur. » 

Notre métier, c’est d’aller vers les autres, d’aider tout le monde et comme dans tous les métiers, il y a des policiers qui peuvent être racistes. Ceux-là, il faut les dégager.Olivier, chef d’équipage en police-secoursà franceinfo

S’il assure être toujours fier de son métier de policier, ce père de deux enfants fait tout de même bien attention à cacher sa profession. « Quand on me demande ce que je fais, je suis pompier à Paris. On a peur de l’agression à la maison, explique-t-il. C’est une règle, je pense, qui est de plus en plus généralisée. C’est la preuve qu’il y a un problème et qu’il y a quand même un malaise. » 

Favorable au port de la caméra

Lorsqu’on lui montre une photo, prise après les attentats du 13 novembre, de deux policiers qui se prennent dans les bras, « c’est vrai que cette photo avait fait le tour de tous les commissariats, se souvient Olivier. Il est loin, ce temps. Nous, on n’oublie pas, mais les gens oublient vite », regrette le fonctionnaire. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, Olivier milite pour que tous les policiers en tenue soient équipés d’une caméra : « On pourrait, en cas de doute, montrer aussi nos images de l’intervention du début jusqu’à la fin. » 

Quand on annonce que l’intervention est filmée tout de suite, ça calme les choses.Olivier chef d’équipage en police-secours à franceinfo

Améliorer l’image des gardiens de la paix auprès de la population, c’est aussi le rôle de la hiérarchie policière, Olivier en est convaincu. Il tient d’ailleurs à adresser un petit message à la nouvelle promotion de commissaires qui sort justement aujourd’hui. « À tous ces jeunes commissaires, je leur dirais ‘soyez humains, prenez soin nos effectifs et ne considérez pas votre commissariat comme une entreprise’.

lexpress.fr

Quelque 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant la salle du Bataclan à Paris, pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme.

200 policiers étaient réunis devant la salle du Bataclan vendredi 27 juin afin de protester contre les accusations de violences policières et de racisme au sein de leur profession. © Capture écran Twitter / BFM 200 policiers étaient réunis devant la salle du Bataclan vendredi 27 juin afin de protester contre les accusations de violences policières et de racisme au sein de leur profession.

Leurs actions ne cessent de se multiplier. Après la maison de la radio, jeudi, les policiers ont protesté face au Bataclan, vendredi soir, avec le même message en tête : réfuter les accusations de violences policières et de racisme à l’encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien de l’Intérieur.

Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le lieu symbolique des attentats du 13-Novembre. Plusieurs dizaines de fourgons, motos, et voitures ont bloqué la rue devant la salle de concert vers 23h30. En civil ou en tenue, arme à la ceinture, les policiers ont déposé leurs menottes en silence sur la chaussée, avant d’entonner une Marseillaise en signe de protestation.

« On réfute les accusations de violences et de pseudo-racisme », a soufflé un des participants, sous couvert d’anonymat. « On ne comprend pas d’avoir été acclamés à l’époque des attentats et d’être pointés du doigt aujourd’hui. »

« Notre hiérarchie nous lâche en pâture »

Lors des attentats du 13 novembre 2015, deux policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) avaient été les premiers à intervenir au Bataclan et avaient tué l’un des assaillants. Les fonctionnaires présents vendredi ont aussi dénoncé un manque de soutien du ministère de l’Intérieur.

« Notre hiérarchie nous lâche en pâture sur la voie publique », a déploré un policier du Val-de-Marne, venu pour l’occasion. « Ils nous demandent beaucoup de choses, ils ne nous donnent pas de moyens et après ils nous crachent dessus. (…) On veut nous retirer la clé d’étranglement, mais c’est quoi l’alternative ? Si on la fait sur quelqu’un, c’est que cette personne n’est pas très docile. »

LIRE AUSSI >> Nassim, commandant de police : « Il y a du racisme dans la police nationale »

Depuis son discours du 8 juin au cours duquel il a annoncé la fin de l’enseignement d’une méthode d’interpellation dite de « la clé d’étranglement« , Christophe Castaner doit faire face à la colère des policiers.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu ces deux dernières semaines, notamment en Ile-de-France, comme devant l’Arc de Triomphe, avec dépôts de menottes en guise de protestation symbolique. De nombreux agents reprochent au ministre de ne pas les soutenir suffisamment contre les accusations « de violences policières » et de « racisme » dans leurs rangs.

Lors d’un déplacement à l’école nationale de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le ministre a insisté vendredi sur « le respect » dû aux policiers et les a réassurés de son soutien. «  »Nous serons là pour défendre votre honneur, à chaque fois qu’il sera attaqué (…) vous n’êtes pas seuls », a-t-il lancé à plusieurs nouveaux officiers et commissaires en fin de formation.

Charles Delouche, Philippine Kauffmann
Manif policière à Nice le 11 juin. © VALERY HACHE Manif policière à Nice le 11 juin.

Depuis l’annonce finalement avortée de l’abandon de la clé d’étranglement par Christophe Castaner, les manifestations de certains représentants des forces de l’ordre se multiplient. Plusieurs dizaines de fonctionnaires ont ainsi dénoncé jeudi soir devant la Maison de la radio la «haine antiflics».

Les sirènes de police ont retenti pendant de longues minutes jeudi soir avenue du président Kennedy (XVIe arrondissement) à Paris. Face au siège de Radio France, une soixantaine de voitures de fonction, une quinzaine de motos et plusieurs dizaines de policiers en colère se sont rassemblés aux alentours de minuit, certains créant un intimidant cordon face aux portes de la Maison de la radio. Après le traditionnel jet de brassards et de menottes sur le sol, les forces de l’ordre, en civil ou en tenue, ont entonné la Marseillaise. Une protestation qui intervient notamment pour dénoncer leur condition de travail et le manque de soutien de l’Etat (à commencer par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner) alors que le pays est marqué par une série de manifestations contre les violences policières qui se sont multipliées ces dernières années.

Si d’autres rassemblements ont eu lieu ces dernières semaines en France, les policiers réunis ce jeudi soir devant la Maison de la radio entendaient notamment dénoncer les subventions du conseil régional d’Ile-de-France, favorable selon eux à des «productions antiflics». Le syndicat majoritaire Unité SGP police dénonce dans un tract un acharnement «anti-forces de l’ordre qui semble très lucratif» : «Les forces de l’ordre assaillies de violentes campagnes de dénigrement auraient pu espérer un répit du côté du conseil régional IDF, qui se prétend proche de ses policiers et gendarmes. Malheureusement ce même conseil régional a voté il y a quelques jours une subvention pour un film militant écrit et réalisé par David Dufresne, pseudo-journaliste connu pour sa haine antiflics et son ignorance notoire du maintien de l’ordre.» Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le journaliste recense sans relâche et minutieusement les témoignages de blessés par les forces de l’ordre. Les fonctionnaires s’en sont également pris au film césarisé les Misérables, réalisé par Ladj Ly, qui raconte une bavure policière commise par une équipe de la brigade anticriminalité à Montfermeil (Seine-Saint-Denis).

Le rassemblement des policiers devant l’antre de la radio publique française a suscité de nombreuses réactions sur Twitter. L’une des plus cinglantes est celle du journaliste de France Inter Claude Askolovitch :

claude askolovitch @askolovitchC

Ces syndicalistes policiers qui s’insurgent contre une subvention donnée au documentaire d’un journaliste incontestable, semblent mûrs pour un régime moins libéral que le nôtre. De la part d’affiliés @force_ouvriere (syndicat né contre le totalitarisme) c’est ennuyeux. https://twitter.com/unitesgppolice/status/1276250493149470738 

UNITÉ SGP POLICE @UNITESGPPOLICE

Les policiers trahis ?
Se disant proche de ses policiers et gendarmes, le Conseil Régional IDF a voté une subvention pour un film de l’activiste David Dufresne connu pour sa haine anti-FDO et son ignorance notoire du maintien de l’ordre. Et dont les bluffs semblent lucratifs…

Voir l'image sur Twitter

Auditionné le 24 juin à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire et interrogé par le député de la France insoumise Ugo Bernalicis au sujet des manifestations interdites, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, n’a pas craint d’assurer qu’il n’avait pas trouvé les organisateurs des rassemblements de policiers en colère qui se déroulent depuis une dizaine de nuits en région parisienne mais aussi ailleurs dans le pays. Sollicité par Libération, la préfecture de police nous a renvoyés vers le ministère de l’Intérieur qui n’a pas répondu à notre demande.

Mercredi à Strasbourg, quelque 200 policiers ont manifesté contre la condamnation, la veille, d’un de leurs collègues à dix-huit mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de port d’arme. Le fonctionnaire avait blessé à la tête, avec sa matraque, une retraitée de 63 ans lors d’une manifestation de gilets jaunes, le 21 janvier 2019. Les policiers ont déposé leurs matraques devant l’hôtel de police avant de se rendre, sirènes hurlantes, à la préfecture. Des scènes de manifestation de plus en plus courante depuis l’annonce de Christophe Castaner interdisant la clé d’étranglement et une «tolérance zéro pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes», le 8 juin. Dès le mercredi 10 juin, des policiers déposaient leurs menottes à Nice, Bobigny, Toulon ou encore Lyon.

De quoi faire rapidement rétropédaler le ministre de l’Intérieur le 11 juin dans les colonnes du Parisien : «S’il y a eu un malentendu, j’en suis responsable. Cet oxymore, « soupçons avérés », a pu semer le doute. Cette formule n’était pas la bonne.» Depuis la mort de George Floyd le 25 mai à Minneapolis, la pratique de la clé d’étranglement a relancé le débat, quelques mois après la mort de Cédric Chouviat, un chauffeur-livreur victime de cette pratique. Dénoncée pour sa dangerosité, cette technique a finalement été maintenue par le ministère de l’Intérieur, en attendant la définition d’une alternative et son remplacement dans la formation des policiers.

Deux cent policiers réunis devant le Bataclan contre les accusations de racisme et de violence

Des policiers déposent leurs menottes devant le Bataclan. Photo © Gabrielle CEZARD / BRST/SIPA

Des dizaines de fourgons, motos et voitures de police ont bloqué la rue où se trouve le Bataclan vendredi soir. Un moyen de dénoncer les attaques dont ils font preuve.

Les policiers sont en colère et ils veulent le faire savoir. Attaqués de toutes parts depuis plusieurs semaines et cibles de nombreuses manifestations, deux cent d’entre eux avaient décidé de se réunir vendredi soir devant le Bataclan, rapporte France Bleu. Un lieu symbolique pour eux, là où a été perpétré l’attentat meurtrier du 13 novembre 2015 à Paris. Ils entendaient dénoncer les accusations de « racisme » et de « violence » dont la profession est affublée. Ainsi vers 23h30, plusieurs motos, fourgons et voitures avaient décidé de bloquer le boulevard Voltaire.
 
En civil ou en tenue, avec leurs armes à la ceinture, les policiers ont déposé leurs menottes en silence sur la chaussée. Ils ont ensuite entonné une Marseillaise en signe de protestation et n’ont pas manqué de dénoncer le manque de soutien du ministère de l’Intérieur. « Notre hiérarchie nous lâche en pâture sur la voie publique […] Ils nous demandent beaucoup de choses ils ne nous donnent pas de moyens et après ils nous crachent dessus », déplore un policier présent sur place.

Quel soutien de Castaner ?

Le 8 juin, Christophe Castaner avait annoncé la fin de la pratique de la « clé d’étranglement ». Mais lors de son audition au Sénat le 25 juin, le ministre de l’Intérieur avait déjà fait marche arrière en précisant que la technique pouvait être utilisée par des « policiers déjà formés pendant deux mois et demi ». Pas de quoi calmer les forces de l’ordre dans le cortège : « On réfute les accusations de violences et de pseudo-racisme », a témoigné l’un d’entre eux à France Bleu. « On ne comprend pas avoir été acclamés à l’époque des attentats et être pointés du doigt aujourd’hui », met en avant un autre.
 
Avec ce rassemblement devant le Bataclan, il s’agit du 14e soir consécutif que les policiers se rassemblaient en nocturne, après la Maison de la Radio jeudi soir. Christophe Castaner a réassuré aux policiers son soutien vendredi en déplacement à l’école nationale de police : « Nous serons là pour défendre notre honneur, à chaque fois qu’il sera attaqué, vous n’êtes pas seuls », a-t-il lancé.

20 Minutes avec AFP

Depuis début juin le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, fait face à une fronde des policiers qui ne se sentent pas soutenus par le gouvernement

Des policiers manifestent à Paris le 23 juin 2020 (illustration). © Bastien LOUVET/ BRST/SIPA Des policiers manifestent à Paris le 23 juin 2020 (illustration).

Les accusations de violences et de racisme continuent de faire des vagues dans la police française. Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris, lieu symbolique des attentats du 13-Novembre, pour protester contre ces accusations à l’encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien de l’Intérieur.

Une Marseillaise comme chant de protestation

Plusieurs dizaines de fourgons, motos, et voitures ont bloqué la rue devant la salle de concert vers 23h30. En civil ou en tenue, arme à la ceinture, les policiers ont déposé leurs menottes en silence sur la chaussée, avant d’entonner une Marseillaise en signe de protestation. « On réfute les accusations de violences et de pseudo-racisme », a soufflé un des participants, sous couvert d’anonymat. « On ne comprend pas d’avoir été acclamés à l’époque des attentats et d’être pointés du doigt aujourd’hui. »

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a, depuis près d’un mois, de plus en plus de mal à calmer la colère de ses troupes. « Notre hiérarchie nous lâche en pâture sur la voie publique », a déploré un policier du Val-de-Marne, venu pour l’occasion. « Ils nous demandent beaucoup de choses, ils ne nous donnent pas de moyens et après ils nous crachent dessus. (…) On veut nous retirer la clé d’étranglement, mais c’est quoi l’alternative ? Si on la fait sur quelqu’un, c’est que cette personne n’est pas très docile. »

« Vous n’êtes pas seuls »

Lors d’un déplacement à l’école nationale de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le ministre a pourtant insisté vendredi sur « le respect » dû aux policiers et les a réassurés de son soutien. « Nous serons là pour défendre votre honneur, à chaque fois qu’il sera attaqué (…) vous n’êtes pas seuls », a-t-il lancé à plusieurs nouveaux officiers et commissaires en fin de formation. Pour le moment, cela semble ne pas suffire.

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Coronavirus : des CRS confinés à Marseille dénoncent des conditions sanitaires «inacceptables»
Le Parisien avec AFP

Une soixantaine de CRS sont actuellement en quatorzaine dans une caserne de Marseille où ils refusent de dormir.
Une soixantaine de CRS sont actuellement en quatorzaine dans une caserne de Marseille où ils refusent de dormir. © LP/Olivier Boitet Une soixantaine de CRS sont actuellement en quatorzaine dans une caserne de Marseille où ils refusent de dormir.

Après avoir côtoyé une personne positive au Covid-19, 71 CRS venus en mission à Marseille sont placés en quatorzaine dans une caserne où ils refusent de dormir, jugeant les conditions sanitaires « inacceptables », a dénoncé vendredi le syndicat de police Alliance.

« Ils refusent de dormir dans le cantonnement où ils devraient partager des douches et des toilettes communes, et du coup ils dorment qui par terre, qui dans son véhicule, c’est inacceptable », a expliqué Pierre Ducros, délégué régional d’Alliance zone Sud vendredi soir. Le syndicaliste dénonce un « abandon de l’administration » qui selon lui « refuse de prendre en charge ce qu’il appelle une simple suspicion de Covid ».

« Nous avons sollicité un hébergement digne pour ces personnels placés en quatorzaine, car partager des sanitaires dans ce contexte ce n’est pas possible, mais nous n’avons pas de réponse », déplore Pierre Ducros. « C’est d’autant plus grave qu’il s’agit d’une compagnie assez âgée », a-t-il souligné.

« Le ministre est au courant »

Pour Frédéric Lagache, délégué général d’Alliance, « tout le monde s’en fout […] On nous répond qu’il n’y a pas d’argent pour loger les policiers » ailleurs que dans un cantonnement. « Le directeur général de la police nationale est au courant, le ministre est au courant. On ne sait plus qui appeler », a-t-il ajouté.

La compagnie de CRS27, composée de 71 policiers, est partie de Toulouse pour Marseille mardi, où elle est hébergée dans une caserne du 13e arrondissement, à la Rose. Un agent technique qui revenait de Guyane et que la compagnie a côtoyé à Toulouse a été testé positif au Covid-19 jeudi, selon la police nationale.

Apprenant cette information, les policiers ont refusé de rentrer à Toulouse vendredi comme prévu et ont demandé à voir un médecin, alors que plusieurs CRS, selon La Provence, avaient commencé à ressentir des signes évocateurs de la maladie. Le médecin leur a prescrit un test de dépistage ainsi qu’une quatorzaine d’isolement. Samedi matin, ils étaient toujours en attente des résultats des tests.

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louis estaure    Sauf pour l’Education Nationale car il y a majoritairement des bons profs (mais comme chaque groupe, corporation ils en ont aussi qui dérapent), je suis d’accord avec vous. Par contre je ne me rappelle pas que vous souteniez nos policiers lorsqu’ils étaient agressés par les CSGTgoïstes LFIRN jaune. Bon après-midi Guy et roulez peinard 🙂 A fond avec nos forces de l’ordre.

 
D                        DE SERVIR ET PROTEGER ILS SONT PASSER A SEVIR ET ENCAISSER AUJOURD’HUI CONTROLE DES CAMPING CARS A PARTHENAY IL FAUT FAIRE DU FRIC ET OBEIR AU DICTATEUR ALORS REFLECHISSEZ ?????
muffin                       Tout cela à cause d’une petite minorité très mal intentionnée, bien relayée par la grande majorité  des journalistes, tels ceux de France info par exemple….
thierry                      qu’ils remercient Hollande,Taubira,Macron et Castaner
verdammt                       Le racisme accable les Blancs, et uniquement les Blancs et l’oligarchie est partie prenante du système raciste d’avilissement des Blancs. Qu’elle en constitue désormais une pièce maîtresse. C’est elle, l’oligarchie, qui manipule aujourd’hui des populations préalablement conditionnées à haïr le Blanc, qui finance des mouvements comme BLM, qui active les antifas et autres black blocs. Dans la nouvelle configuration du monde qu’imagine cette caste apatride, les « Blancs », un mot qui n’était pas de notre cru mais que l’on nous force à assumer, tant il est devenu insultant dans la pensée raciste politiquement correcte, les Blancs donc, doivent être des soumis.
Nier le racisme antiblanc, c’est affirmer que le Blanc ne connaît pas ce que connaissent les autres hommes. C’est le mettre à part de l’humanité « normale ». Nier le racisme antiblanc revient donc à prouver l’existence du racisme antiblanc.
Clip                        Soutien aux policiers.
Monique 28                       Hélas , en ce moment, ils sont très mal soutenus..et salis par une minorité.
Gilles                        marre de cette minorité qui dirige les quartiers comme les Traorés et autres et qui veulent diriger le pays soutien aux forces de l’ordre
Alain                        Tout ça à cause de l inversion des valeurs chère à nos gauchiasses depuis les années 70
Le bandit et criminel a raison devant la police et les honnêtes gens
Letac                      En France pour être considéré, il vaut mieux être noir et délinquant et racisé que blanc et policier.
marc-andre                      Le peuple a le blues d’une police qui avait une éthique et qui protégeait..

michelnom414m     Macron prouve à quel point il se fout des gaulois réfractaires qui demandent en soutien aux Policiers la démission de Castaner, socialiste et ami du locataire de l’Elysée qui a juré afin d’obtenir le poste de ministre d’utiliser tous les moyens afin de mettre fin aux manifestations organisées par les gaulois contre les réformes mises en place par macron pour plaire aux roitelets de l’UE , Belloubet elle aussi a été choisie par Macron comme tous les ministres du reste, Philippe ne voulait pas de Castaner , tout lui donne raison aujourd’hui

Polak                        Ceux qui acclamaient la police lors des attentats ne sont sans doute pas les mêmes que ceux qui la vilipendent aujourd’hui. Ou alors cette France versatile a la mémoire courte… tout comme certains journalistes qui ont déjà oublié « Charlie hebdo », le Bataclan, Nice, etc. Ceux qui manifestent aujourd’hui contre les forces de l’ordre n’ont de courage que pour lancer des pavés sur les flics, sachant que la justice les absoudra aussitôt. Pauvre France !

omnia Si perda… 

Castaner ….? Le nom me dit quelque chose , un talentueux macroniste amateur de mémoire

Qu’est il devenu ? On a des nouvelles..?

J’aime pas la soupe! suis-je raciste?

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« Tout le monde le sait, le voit et le subit » : des policiers racontent le racisme dans leurs rangs

Chez les forces de l’ordre, la prise de parole est rare. Mais, alors que les manifestations contre les violences policières et le racisme se multiplient, certains ont accepté de témoigner de leur expérience pendant leur carrière au sein de l’institution.

En 2019, vingt-deux enquêtes engagées contre des policiers pour des propos racistes ont été transmises à la justice, selon le ministre de l\'Intérieur.
En 2019, vingt-deux enquêtes engagées contre des policiers pour des propos racistes ont été transmises à la justice, selon le ministre de l’Intérieur. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)

« Les propos racistes, c’est tout le temps. Tous les jours. » Stéphane*, la quarantaine, est policier municipal depuis vingt ans, dans une ville moyenne du Sud-Ouest. Avant d’exercer ce métier, il a été médiateur de rue, pendant trois ans et demi. Il est devenu policier « pour aider les gens ». « Rapidement, je me suis rendu compte que c’était un milieu raciste. » Alors il tente, à son « petit niveau », de « changer les mentalités de l’intérieur ». « Pendant le confinement, on effectuait des contrôles d’attestation de déplacement dans les véhicules. Souvent, et naturellement, mes collègues excusaient les personnes blanches, les jeunes femmes, qui n’avaient pas leur attestation. Mais les personnes ‘de couleur’ étaient verbalisées », relate Stéphane. « Profondément gêné », il signale le problème à sa hiérarchie. « J’ai débriefé avec mes collègues. Ils n’arrivent même pas à l’expliquer, pour eux, c’est naturel. »

La police est-elle raciste ? La question surgit en France, au moment où de nombreux rassemblements sont organisés contre le racisme et les violences policières, dans le sillage de l’immense mobilisation aux Etats-Unis après la mort de l’Afro-Américain George Floyd. En 2019, vingt-deux enquêtes engagées contre des policiers pour des propos racistes ont été transmises à la justice, selon le ministre de l’Intérieur. Sur 150 000 policiers, « 22 personnes c’est, finalement, très peu, mais ce sont 22 personnes qui tachent l’uniforme de la République », estime Christophe Castaner, qui parle de « brebis galeuses ».

C’est aussi la position de certains policiers et syndicats, qui ont manifesté leur mécontentement, vendredi 12 juin, dans plusieurs villes de France. Ils sont appuyés par le directeur général de l’institution : interrogé dans Le Parisien sur des insultes racistes proférées par des policiers, Frédéric Veaux parle de « dérapages ». Le sujet électrise les débats. Peu de policiers acceptent d’en parler, pour éviter de généraliser certains comportements et de pointer du doigt toute une profession. Néanmoins, ceux qui ont accepté de témoigner pour franceinfo, sous couvert d’anonymat, décrivent un racisme ancré et diffus. Stéphane déplore « une majorité silencieuse » qui ne réagit pas, et il n’hésite pas à se dire en « croisade » contre certains de ses collègues. « Je lutte en m’opposant et en débattant avec eux. »

Un héritage de la colonisation

Les remarques racistes, Robert* affirme les avoir entendues dès le début de sa carrière, dans les années 1990. Agé de 48 ans, ce policier est en détachement dans d’autres administrations depuis 2000, après avoir exercé en uniforme. « Je me souviens d’un collègue pendant des contrôles de véhicules. Il était proche de la retraite, moi tout jeune. Il voit passer deux Maghrébins. Il me dit, devant tout le monde : ‘arrête-moi les deux fellagas, les deux fellouzes.’ Ça m’a marqué », se remémore Robert.

Il y a aussi ce collègue d’origine vietnamienne qui vient de postuler. « Mon chef, avec lequel il devait passer un entretien, avait écrit sur son calendrier : ‘Rendez-vous à 14 heures avec le Viet’. Ce n’est pas anodin », dénonce le fonctionnaire, qui cite encore l’exemple d’« un collègue qui gueule ‘Algérie française’ dans un restaurant du sud de la France ». « Il y a l’histoire de la décolonisation française derrière, l’héritage des parents », considère Robert. Des mots qui font écho à cette phrase raciste, « Un bicot comme ça, ça nage pas », prononcée par un policier fin avril, à L’Ile-Saint-Denis, pour désigner l’homme qu’il tentait d’interpeller.

« Toutes ces expressions sont utilisées pour disqualifier ‘l’autre’. Ce sont des héritages de la langue coloniale pour signifier aux indigènes qu’ils n’étaient pas des Français », analyse Olivier Le Cour Grandmaison, politologue spécialiste de l’histoire coloniale**.

Les policiers qui parlent de ‘bicot’, par exemple, n’ont pas été témoins de la guerre d’Algérie. Mais ce vocabulaire témoigne de la permanence des représentations et des pratiques coloniales.Olivier Le Cour Grandmaison, politologueà franceinfo

« Police et armée ont joué un rôle essentiel dans les guerres coloniales. Ces institutions en sont fortement marquées, ce qui permet de comprendre les mécanismes de transmission. Ce sont des corps d’Etat qui ont très bonne mémoire », ajoute l’universitaire. Selon lui, contrôler systématiquement une partie de la population participe du même phénomène.

Des contrôles au faciès mis en évidence par plusieurs études ces dix dernières années et qui suscitent toujours des débats. « La base des violences de la police en fonction de l’origine ethnique et du bas statut social des personnes touchées est le fait le plus constant depuis cinquante ans », constate pourtant Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et auteur de De la police en démocratie (Grasset). Récemment, le Défenseur des droits a dénoncé une « discrimination systémique » visant de jeunes habitants du 12e arrondissement de Paris noirs et arabes, ou perçus comme tels, entre 2013 et 2015. Dans son rapport, daté du 12 mai, Jacques Toubon constate un « harcèlement discriminatoire » de la part de policiers, prenant la forme de contrôles abusifs et répétés, d’insultes et de violences.

« Ils traitent certaines personnes de ‘rats' »

Samir*, policier en région parisienne, constate ce racisme ambiant quotidien depuis dix ans. « J’ai vu des usages illégitimes de la force dans certaines cellules de gardés à vue. Quand je reprenais mon service en fin de nuit, des personnes africaines ou arabes avaient de multiples fractures, des ecchymoses, alors qu’elles étaient en bonne santé la veille au soir », décrit-il. « En patrouille, d’anciens collègues, qui sont toujours dans le même commissariat que moi, se sont réjouis de la tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande, trouvant légitime la motivation du terroriste. Lors de contrôles, ils traitent certaines personnes de ‘sales races’, de ‘bâtards’, de ‘rats’. Ils le font quand ils sont en surnombre ou que la personne est isolée et ne peut se défendre », poursuit le jeune homme de 30 ans.

D’origine maghrébine, il raconte avoir été lui-même la cible de propos racistes : « Certains collègues ont dit que je n’avais rien à faire dans la police en tant qu’Arabe de banlieue. Mais jamais en face, car ils n’assument pas. » Des remarques parfois accompagnées d’islamophobie.

J’ai été harcelé durant le ramadan. Toutes les cinq minutes, mon coéquipier de patrouille me demandait à quelle heure j’allais rompre le jeûne.Samir, policierà franceinfo

Robert, lui, se souvient de remarques antisémites. « Un jour, je pars en mission avec un collègue. A peine passé le périph’, il me dit : ‘Tu vas pas nous mettre ‘Nostaljuif’. C’était assez glaçant. Vous savez que vous allez travailler avec lui, qu’il faudra mener la mission à bien. Alors une discussion s’engage. Mais elle est stérile. C’est juste un marquage de territoire, histoire de dire : ‘ne dis pas ça, pas avec moi' », rapporte-t-il.

Des autocollants d’extrême droite sur les casiers

Dans l’ancienne équipe de Samir, le mur du bureau était « placardé de photos de politiques d’extrême droite ». Souvenir similaire pour Stéphane. « Quand je suis arrivé dans mon premier commissariat, j’ai vu des autocollants du GUD, cette organisation activiste étudiante d’extrême droite qui sévissait dans les années 70-80, collés sur les casiers. J’ai été choqué que cela soit aussi ostensiblement affiché. » Le policier interpelle alors la gradée présente, qui, « très gênée », esquive le sujet avec un « Oh ça ? C’est rien ! »

Elle s’en foutait complètement des opinions politiques extrémistes des policiers du commissariat, du moment qu’ils ne faisaient pas de bavure.Stéphane, policierà franceinfo

Stéphane affirme aussi avoir connu « des agents qui partaient en vacances voir le ‘Nid d’aigle' », le chalet d’Hitler en Bavière. Et depuis la mort de George Floyd, il raconte avoir vu certains collègues se partager des images « de Blancs américains armés défendant leur magasin ».

« Chacun a droit à la liberté d’opinion », rappelle Olivier Cahn, professeur de droit pénal à l’université de Tours et chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). « Néanmoins, quand bien même le policier est raciste, sa pratique ne devrait pas l’être. Mais les mécanismes pour l’empêcher ne fonctionnent pas », observe-t-il. « Aujourd’hui, il y a une réhabilitation de la colonisation française assumée par des figures politiques et médiatiques », estime Olivier La Cour Grandmaison. Certains policiers, comme une frange de la population, sont attirés par ce discours, car « ils retrouvent une place honorifique, qui, pensent-ils, leur a été enlevée ».

« La police est faite d’individus multiples », souligne Noam Anouar, policier et secrétaire général du syndicat Vigi, minoritaire et proche de la CGT. « Mais il s’y dessine une tendance idéologique d’extrême droite de façon incontestable ces dernières années, chez la masse des gardiens de la paix, mais également dans la haute hiérarchie. » Pour lui, l’institution « se doit, plus que les autres, d’être neutre et exemplaire, ce qui n’est vraisemblablement pas le cas au regard de la nature des contrôles exercés ». « Dans le ciblage et dans la façon qu’on a de regarder nos concitoyens, parfois, on peut effectivement avoir une vision discriminante de ce qui pourrait être le profil type d’un délinquant. »

« Des groupes qui se tiennent les coudes »

A écouter nos interlocuteurs, la pression du groupe semble déterminante. Aujourd’hui, elle s’exerce aussi via les réseaux sociaux et les messageries instantanées, comme l’illustrent deux affaires récentes. La première révèle l’existence, dans des groupes Facebook privés, de dizaines de messages racistes attribués à des membres des forces de l’ordre. La seconde a démarré en décembre 2019, avec la plainte d’un policier noir déposée contre six de ses collègues, après la découverte de propos racistes, notamment à son égard, dans un groupe WhatsApp. Dans les deux cas, la justice est saisie et des enquêtes sont en cours. Toute la difficulté est de réussir à s’extraire de ces groupes ou de refuser d’y entrer.

Ce sont, pour l’essentiel, des conversations en petit comité, dans des groupes qui se tiennent les coudes. Si on n’en veut pas, il faut s’éloigner, rester droit dans ses bottes, choisir ses collègues autant que possible.Robert, policierà franceinfo

Robert applique une « stratégie de l’évitement, avec des choix de carrière différents ». « Mais c’est plus simple et plus confortable de rejoindre un groupe, conçoit-il. Rester fidèle à ses principes, c’est compliqué ! Cela implique de se couper de gens, de se justifier. » Face au groupe, l’électron libre ne fait pas le poids. « Un de mes collègues a été évincé au bout de six mois parce qu’il ne tolérait pas les pratiques de la BAC. Contrôles d’identité musclés, propos racistes, coups portés sur les Noirs et les Arabes… Il a voulu en parler à sa hiérarchie, il a été écarté d’office, regrette Bernard*, policier depuis quinze ans en région parisienne. Et cet écart s’accompagne souvent de harcèlement. »

« On ne se dénonce pas entre flics »

Comment briser la loi du silence ? « Parler, c’est mal vu, on est traité de balance, voire menacé, ou exclu, dénonce Bernard. Cette omerta organisée étouffe les problèmes. » Robert non plus n’a jamais rien dit à sa hiérarchie. « Aller voir un chef ? C’est parole contre parole », lâche-t-il. Et quand certains s’y risquent, c’est au péril de leur carrière. Samir en a fait l’amère expérience. Après avoir alerté ses supérieurs, il a été sanctionné administrativement. « C’est marqué dans mon dossier. On ne se dénonce pas entre flics. La hiérarchie ne veut pas de bruit. »

Un silence qu’il faut préserver coûte que coûte, quitte à s’enfermer dans un « déni », celui notamment de l’existence des contrôles au faciès dénoncés par Noam Anouar, du syndicat Vigi. « Si, toute la journée, vous interpellez des personnes avec une couleur de peau différente de la vôtre, que vous êtes jeune, peu formé, vous êtes exposé au développement de sentiments racistes, alors que la délinquance n’a rien à voir avec l’origine ethnique mais avec l’origine populaire, souligne Olivier Cahn. Mais personne ne vous rappelle que cela n’a pas de lien : la hiérarchie n’est pas là pour l’expliquer. » 

La police fonctionne avec l’idée qu’elle peut laver son linge sale en famille. C’est une particularité française : régler les problèmes en niant qu’ils existent.Olivier Cahn, professeur de droità franceinfo

« Je suis en colère face au déni de nos dirigeants, s’insurge Bernard. C’est honteux de dire que le racisme n’existe pas dans la police, alors que tout le monde le sait, le voit et le subit. Les citoyens comme les policiers. » L’argument « de défense » qui consiste à « dire qu’il y a des policiers d’origine maghrébine ou africaine dans la police » n’est, selon lui, « pas non plus acceptable ». « Il faut rétablir le dialogue avec les populations et que le gouvernement applique ce qu’il dit en sanctionnant les fonctionnaires racistes », résume Samir. Lui, comme les autres, ne compte pas baisser les bras. « Tout arrêter, c’est donner raison à ces gens-là », juge l’officier, qui concède y avoir pensé. « J’ai décidé de rester pour continuer à être sur leur chemin, et je ne laisserai rien passer. »

* Les prénoms ont été modifiés.

** Auteur de « Ennemis mortels ». Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, Paris, La Découverte, 2019.

Violences policières : Human Rights Watch alerte sur les contrôles d’identités abusifs

Des milliers de personnes ont manifesté samedi en France contre les violences policières.
Des milliers de personnes ont manifesté samedi en France contre les violences policières. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Human Rights Watch a appelé dimanche Emmanuel Macron à annoncer des « réformes concrètes » afin de mettre fin aux « contrôles d’identité abusifs et discriminatoires » et au « racisme au sein des forces de l’ordre », au lendemain de manifestations en France pour dénoncer les violences policières.

« Le président français Emmanuel Macron devrait indiquer la mise en place de réformes concrètes pour mettre fin au racisme au sein des forces de l’ordre » lors de son allocution prévue à 20 heures, a demandé dimanche l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch dans un communiqué. Réformes qui, ajoute-t-elle, « devraient inclure la fin des contrôles d’identité abusifs et discriminatoires (…) au cœur des préoccupations concernant le racisme institutionnel et la discrimination dans le pays ». 

Sortie d’un rapport documentant les contrôles de police abusifs

Samedi, des milliers de personnes ont manifesté en France contre les violences policières à l’appel de la famille d’Adama Traoré, un jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par les gendarmes. La question des violences policières est revenue au premier plan en France dans le sillage d’un mouvement mondial déclenché par le meurtre aux Etats-Unis de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc.

« Des dizaines de milliers de personnes dans le pays dénoncent à juste titre le racisme et la discrimination au sein de la police française, notamment lors des contrôles d’identité », affirme dans le communiqué Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. L’ONG annonce aussi la sortie d’un rapport intitulé « ils nous parlent comme à des chiens », qui documente des « contrôles de police répétés et sans fondement visant des minorités ethniques, y compris des enfants de 10 ans à peine ».

Vers des ‘récépissés de contrôle d’identité’ ?

Human Rights Watch demande donc à Emmanuel Macron d’appuyer l’introduction de « ‘récépissés de contrôle d’identité’ ou tout autre moyen efficace pour garantir que les données relatives aux contrôles soient systématiquement collectées ». Dans une récente interview à l’AFP, le Défenseur des droits Jacques Toubon avait lui aussi estimé que la traçabilité des contrôles était nécessaire, et possible, comme l’a montré la récente période de confinement.

Toute la bien-pensance se bat pour la famille Traoré, victime systémique du « privilège blanc », du racisme, et des méchants policiers. Un des rejetons Traoré, Adama, aurait été tué le 19 juillet 2016 par des gendarmes lors de son interpellation. Que diverses enquêtes aient réfutée cette thèse élaborée par la famille, rien n’y fait : profitant de l’émotion artificielle causée par la mort de l’Afro-Amériacin George Flyod et orchestrée par des associations anti-racistes qui ont pour fonds de commerce la haine du blanc, de la droite et des nations, la victimisation systémique et le racialisme permanent, le « collectif Traoré » mène la danse ces derniers jours des revendications violentes et indigénistes de communautés allogènes installées sur le sol de France depuis quelques décennies.

Manifestations contre les violences policières : Christophe Castaner a « abandonné les policiers en rase campagne », estime Nicolas Bay

L’eurodéputé RN dénonce une « utilisation » de la mort de George Floyd par le « gang Traoré ».

Des milliers de personnes ont manifesté samedi pour dénoncer le racisme et les violences policières à Paris, à l’appel notamment du comité Adama Traoré, ce  jeune homme mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne. « À chaque fois, on a le prétexte officiel qui est une manifestation contre les violences policières qui aboutit en pratique à des violences contre les policiers », affirme sur France Inter dimanche 14 juin Nicolas Bay, eurodéputé Rassemblement National. Les policiers ont fait l’objet de « violences inouïes », selon lui.

On voit bien que derrière tout ça, il y a une volonté pour certains, une toute petite minorité, d’exprimer sa haine de la France, de l’ordre républicain et de remettre en cause la cohésion et l’unité nationale. 

Nicolas Bay, eurodéputé RN

à franceinfo

Selon l’eurodéputé, la famille d’Adama Traoré, qu’il qualifie de « gang », « utilise la mort de George Floyd » aux États-Unis pour essayer « de culpabiliser les Français et d’instaurer l’idée que la police se livrerait à des comportements racistes ». Pour Nicolas Bay, la mort d’Adama Traoré « a servi de point de départ à l’expression beaucoup plus large d’une remise en cause de la police, avec et c’est dramatique, celui qui est censé à la fois diriger, protéger et défendre la police, Monsieur Castaner, ministre de l’Intérieur, qui a abandonné les policiers en rase campagne ».


« Je refuse l’idée, qui n’est pas argumentée, pas chiffrée, selon laquelle il y aurait un problème majeur de racisme dans la police », a-t-il estimé expliquant que s’il y a de tels comportements « ils doivent être sanctionnés, et ils le sont d’ailleurs. »

Kofi Yamgnane : « Omar Sy ne fait pas mieux qu’Éric Zemmour »

Jérôme Cordelier     LePoint.frKofi Yamgnane, en 2010, lors d'une conférence de presse organisée à la suite de l'annulation par la cour constitutionnelle du Togo de sa candidature à l'élection présidentielle.
Kofi Yamgnane, en 2010, lors d’une conférence de presse organisée à la suite de l’annulation par la cour constitutionnelle du Togo de sa candidature à l’élection présidentielle.

L’ancien secrétaire d’État à l’Intégration de François Mitterrand dénonce la polémique actuelle qui vise à accréditer l’idée que la France serait un pays raciste.

Il a été le premier maire noir élu dans l’Hexagone, à la tête de la petite commune bretonne de Saint-Coulitz dans le Finistère. Il fut aussi le premier Africain naturalisé français à siéger au gouvernement, comme secrétaire d’État aux Affaires sociales et à l’Intégration, sous François Mitterrand. Après une carrière comme député et conseiller général, ce proche de Richard Ferrand – l’actuel président de l’Assemblée nationale fut son collaborateur –, septuagénaire, deux fois père et quatre fois grand-père, coule une retraite paisible chez lui, en Bretagne. Alors que la polémique sur les violences policières cible un racisme français, celui qui, né à Bassar au Togo, a été naturalisé français à l’âge de 32 ans en récuse l’idée, défend une République française « inclusive », et condamne avec fermeté les prises de position de personnalités comme le comédien Omar Sy ou l’écrivaine Virginie Despentes. « Maintenant, il faut parler », nous a dit Kofi Yamgnane, désolé de la confusion actuelle du débat, en répondant à notre sollicitation.

Le Point : La France de 2020 est-elle un pays raciste ?

Kofi Yamgnane : Non, non, non ! Pas plus en 2020 qu’auparavant. Nous n’avons aucune institution, aucun organisme, aucune loi qui prône la ségrégation raciale. Intrinsèquement, la République française est une République inclusive. Mais avoir la nationalité française, cela se mérite. Il faut être plus blanc que blanc. N’avoir rien à se reprocher. Connaître la littérature française. Ce n’est pas donné d’être français.

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Une bonne chose ! Un pays est souverain. C’est lui qui établit ses lois, qui propose un contrat à celui qui veut faire partie de cette communauté. Si vous souhaitez devenir citoyen, voter, vous devez vous conformer à ce que vous propose votre pays. Il faut se montrer digne d’avoir la nationalité. Je suis arrivé en France en 1964 en venant du Togo à 18 ans pour étudier à l’École des mines de Paris, et j’ai obtenu la nationalité en 1977. Cette carte d’identité, on me l’a donnée de façon incroyable. Après des démarches qui ont duré un an, j’ai reçu dans ma boîte aux lettres une enveloppe Kraft où il était simplement écrit : « À partir de maintenant, vous êtes français. » Quand je suis devenu secrétaire d’État à l’Intégration, j’ai institué une cérémonie au moment de l’attribution de la nationalité. Pour moi, il était important que ce moment soit solennisé.

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Que pensez-vous de ces mouvements de « racialisme » et d’« indigiénisme » qui se manifestent bruyamment dans la société française ?

Tout cela n’a aucun sens. Je veux bien croire que l’accueil des travailleurs qualifiés en France n’est pas bon. Aucun Malien, aucun Togolais, aucun Tchadien ne vient pour envahir la France. Ils suivent tous des projets individuels. Mais, quand ils arrivent, la République les met dans des départements, des quartiers où ils se regroupent. Tout cela n’a aucun sens. Nous n’agissons pas bien avec eux. Il faut laisser les gens s’installer où ils veulent et, surtout, faire en sorte qu’ils se mélangent. Avoir fait des études d’ingénieur, m’être marié avec une Bretonne, être baptisé et avoir passé mon enfance à la campagne ont favorisé mon intégration. Je ne comprends pas que des ressortissants étrangers puissent décider de se regrouper entre eux en excluant les autochtones. Le Cran, les Indigènes de la République, tous ces mouvements, je ne les comprends pas. La lutte contre le racisme est devenue une légitimation du communautarisme. Or, la République ne reconnaît pas le communautarisme mais les individus. Le racisme est une idéologie, une posture qui va à l’encontre des principes de la République. Tous les Français qui sont dignes de la République doivent combattre cela. On ne peut pas lutter contre le racisme par des combats particularistes. Nous ne pouvons pas vivre ensemble en renonçant à la mixité sociale et raciale. Sinon, on se regarde en chiens de faïence, comme cela se passe actuellement. Il faut que les étrangers qui viennent en France entrent de plain-pied dans la société française, qu’ils en acceptent les lois, je le dis en particulier pour mes compatriotes musulmans : la loi de la République est supérieure à celle d’Allah !

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Avez-vous lu la tribune d’Omar Sy dans L’Obs dénonçant les violences policières en France, liées au racisme ?

Oui, je l’ai lue et je la trouve très exagérée. Il est dommage qu’Omar Sy se soit laissé aller à une telle polémique. Il ne fait pas mieux qu’Éric Zemmour, qui souffle sur les braises et allume des incendies. Si l’on continue ainsi, on ne réussira jamais à vivre ensemble. Évidemment qu’il y a des racistes en France, mais comme au Togo ou en Algérie… Et des racistes, on en trouve dans tous les corps de métier. Au nom de quoi la corporation des policiers échapperait-elle à une telle dérive ? Les policiers et les gendarmes ne sont pas des extraterrestres. On trouve parmi eux des racistes comme ailleurs. Comme ils sont les bras armés de l’État, ils doivent dans leur formation recevoir des cours de déontologie poussés, ils se doivent d’être des personnes d’élite. Maintenant, comment peut-on affirmer que la police française est raciste ? Il faut souligner la gravité de cette accusation.

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« En France, nous ne sommes pas racistes, mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai 50 ans, j’en ai vu, des gouvernements. »Avez-vous lu aussi cette lettre ouverte de l’écrivaine Virginie Despentes diffusée sur France Inter qui commençait par ces mots ?

(rires). Oui, je l’ai lue aussi. Il est étonnant que Virginie Despentes ait écrit cela, car elle n’est pas la première venue. Elle devrait savoir qu’avant les indépendances de leur pays respectif l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor furent ministres français. Elle devrait se souvenir qu’il y eut, après, au gouvernement, notamment, des hommes comme Roger Bambuck, puis moi qui venais d’Afrique, et plus récemment Laura Flessel ou Sibeth Ndiaye. Faut-il rappeler que l’actuelle porte-parole du gouvernement est née au Sénégal ?

Existe-t-il en France un problème « Noir » ?

Un problème, je ne crois pas. Même si l’on rencontre sans doute davantage de difficultés pour trouver du travail, un logement dans les mêmes conditions que nos collègues blancs. Je l’ai moi-même subi quand je cherchais un logement à Châteaulin [dont Kofi Yamgnane fut plus tard le conseiller départemental,NDLR], en Bretagne, en 1973. Ma femme, une Bretonne pure sucre, ou plutôt pure beurre, faisait une première visite. Puis elle revenait avec moi, et alors on nous disait : « Désolé, mais depuis que vous êtes passée, l’appartement est loué. » Combien de fois l’ai-je entendu cette phrase !

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Considérez-vous l’intégration plus ou moins difficile aujourd’hui qu’à votre époque ?

Plus difficile, je pense. J’ai reçu récemment un jeune Métis brestois, un gars solide de 20 ans, très baraqué. Il m’explique qu’il habite à côté de Paris, à Ivry-sur-Seine. Je lui dis alors qu’il doit bien profiter des sorties dans la capitale. Et il m’explique qu’après le travail il rentre directement chez lui. Je m’étonne. Il me rétorque que dès qu’il sort, il se fait contrôler. Il tombe sur une première brigade, doit sortir ses papiers, puis il parcourt 500 mètres, et une deuxième brigade lui demande de nouveau ses papiers. Et ainsi de suite. Alors, il me confie : « J’ai peur à la longue de m’énerver, de soulever le flic qui me demande mes papiers, de lui fracasser la tête sur un trottoir. Son collègue, alors, me tirera dessus. Et cela fera deux morts pour rien. »

 
Pierre Bafoil

Avec l’interdiction par le ministre de l’Intérieur de la méthode d’interpellation dite d’étranglement, le « Taser » a été cité comme une éventuelle alternative. Mais cette arme n’est pas sans danger. Elle est impliquée dans…

Plus de six ans après, la douleur de Johny Louise est intacte. Ces derniers jours, sa colère, elle, est montée d’un cran. « Le Taser donne la mort, murmure-t-il. Mon fils est mort à cause de ça. » Le 3 novembre 2013, à La Ferté-Saint-Aubain (Loiret), Loïc Louise, 21 ans, décède par asphyxie et arrêt cardiaque après avoir reçu d’un gendarme deux décharges de pistolet à impulsion électrique (PIE), dont la première a duré dix-sept secondes, soit beaucoup plus que les cinq secondes réglementaires. « C’est un recul si le gouvernement permet de s’en servir encore plus », s’alarme le père.

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Toute la semaine, il a été question de généraliser l’usage du « Taser » par les forces de l’ordre. Objectif : remplacer la clé d’étranglement par cette arme de niveau intermédiaire. Après avoir reçu les syndicats de police – qui n’ont pas demandé une telle généralisation –, le ministre de l’Intérieur a confirmé vendredi soir l’interdiction de la clé d’étranglement et annoncé qu’un « PIE de nouvelle génération » devrait être bientôt déployé « afin d’évaluer son utilité et son efficacité » par une expérimentation limitée.

Leur usage a été multiplié par huit en dix ans

Aujourd’hui, policiers et gendarmes sont dotés d’environ 12.000 Taser X26, autorisés depuis 2004. La loi prévoit une formation, un « usage proportionné », et les cantonne aux interpellations. Soit directement au contact d’une personne, soit à distance par la projection d’hameçons électriques. Dans les deux cas, une décharge de 50.000 volts immobilise la cible. En dix ans, leur usage a été multiplié par huit dans l’Hexagone, pour atteindre près de 2.400 tirs l’an passé.

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Dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en 2014 sur la mort de Loïc Louise, l’ex-gendarme a été placé sous le statut de témoin assisté en juin 2019. Si le lien entre le tir non réglementaire et le décès n’est pas formellement établi, le rapport d’autopsie et les experts judiciaires n’écartent pas cette possibilité.

Impliqué dans au moins neuf décès depuis 2010

D’après un décompte effectué par le JDD en recoupant des informations provenant de sources judiciaires, d’associations comme l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ou publiées dans la presse, le PIE est impliqué dans au moins huit autres décès survenus entre 2010 et 2019. Pour deux d’entre eux, en 2010 et en 2014, un non-lieu a été prononcé et une plainte classée sans suite. Les sept autres, celui de Loïc Louise en 2013, d’un homme en 2015, un en 2018 et quatre ayant eu lieu l’année dernière, font toujours l’objet d’enquêtes.

L’inspection générale de la Police nationale (IGPN), elle, n’en reconnaît qu’un seul en lien avec le PIE, en 2019, à Tarascon (Bouches-du-Rhône). Ces neuf personnes ayant reçu une ou plusieurs décharges électriques sont toutes mortes des suites d’un arrêt ou d’un malaise cardiaque ou cardio-respiratoire.

Des « dangers sérieux », selon le Conseil d’État

Aux États-Unis, l’agence de presse Reuters a eu accès aux données médicales de 779 décès sur 1.081 dans lesquels le PIE a été impliqué durant ces vingt dernières années. Pour plus de 160 d’entre eux, ces tirs sont considérés « comme une cause ou un facteur contributif » à la mort. Une étude d’experts cardiologues publiée en 2012 dans la revue médicale American Heart, expliquait que cette arme pouvait « provoquer un arrêt cardiaque » chez les sujets fragiles. « Elle présente aussi des risques de létalité accrus sur des personnes agitées ou présentant des troubles psychotiques », complète Aline Daillère, chercheuse indépendante spécialiste des questions de sécurité, en s’appuyant sur des arrêts du Conseil d’État. Cette institution a estimé en 2009 que, dans de telles circonstances, le PIE présentait « des dangers sérieux » susceptibles « de provoquer directement ou indirectement la mort des personnes visées ». Les neuf hommes décédés présentaient tous des signes d’agitation.

Le PIE pourrait pourtant être généralisé dans ces situations. C’est en tout cas ce que propose l’IGPN dans son rapport annuel de 2019. Selon elle, l’arme « pourrait constituer une alternative pertinente pour neutraliser un individu en état de forte agitation sans faire usage de techniques […] justifiant l’intervention physique des forces de l’ordre ». À l’inverse, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) soutient depuis une décennie que « le recours à ces armes ne devrait être autorisé que lorsque d’autres méthodes moins coercitives (négociation et persuasion, techniques de contrôle manuel) ont échoué ». Des préconisations reprises par le défenseur des droits en 2013 et réitérées par le CPT. Mais qui n’ont pas été prises en compte par la France.

Un mort, une enquête, une prime

Le fonctionnaire qui a tiré au Taser sur Loïc Louise à La Ferté-Saint-Aubain (Loiret) a reçu 400 euros pour résultats exceptionnels au titre de l’année 2013, celle de la mort du jeune homme. Cette « prime individuelle » lui a été décernée en 2014, alors qu’il faisait l’objet d’une enquête de l’inspection générale de la Gendarmerie nationale. Un de ses collègues, présent lors de l’intervention controversée, a, lui, reçu 500 euros. Six ans après l’ouverture d’une information judiciaire, l’ex-gendarme (devenu policier municipal) a été placé sous le statut de témoin assisté en 2019. Le procureur d’Orléans avait requis sa mise en examen.

Manifestation pour Adama Traoré: des « sales juifs » entendus, la préfecture saisit la justice

Jean-Luc Mélenchon accuse la préfecture de Police de colporter des « ragots antisémites ».

ANNE-CHRISTINE POUJOULAT via Getty Images
Vue d’ensemble du rassemblement de ce samedi 13 juin place de la République à Paris. 

RACISME – La séquence dure 1 minute et 6 secondes et a été relayée sur le compte Twitter de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. On y voit la foule s’indigner de la provocation faite par le groupuscule Génération identitaire, venu perturber la manifestation en hommage à Adama Traoré ce samedi 13 juin place de la République à Paris. 

Au milieu du brouhaha et des cris de protestation, l’insulte “sale juif” est entendue à, au moins, six reprises. Qui l’assène? Impossible de le savoir. La vidéo ne permet pas de voir si ces insultes antisémites sont proférées par une ou plusieurs personnes. En outre, impossible également de percevoir dans cette séquence la réaction des manifestants. 

L’article publié sur le site de l’hebdomadaire ne donne pas plus d’informations et attribue ces cris à “des manifestants” mêlés au reste de la foule. Sans attendre davantage d’explications, la droite et l’extrême droite ont désigné l’ensemble des participants comme complices de ces insultes.

“L’antiracisme qui hurle ‘sales juifs’ fait la preuve de son ignoble racisme! Et bravo aux jeunes de Génération identitaire qui ont le courage de dénoncer le racisme anti-blancs”, a tweeté l’eurodéputé RN, Gilbert Collard. ”‘Sales juifs’, c’est ce qu’on peut entendre dans les fausses manifestations anti-racistes vrais rassemblements haineux d’extrême gauche”, a renchéri le député LR Éric Ciotti.

De son côté, la préfecture de police de Paris a aussi immédiatement réagi. “Le préfet de Police signale ces propos antisémites à la justice”, a tweeté la préfecture. 

Ce qui a provoqué l’ire de Jean-Luc Mélenchon. “Un communiqué de la préfecture de police incite à la haine en colportant des ragots antisémites. Méthodes indignes pour diviser, semer la haine et défigurer la marche pacifique des antiracistes”, a réagi le leader de la France insoumise.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs participants à la marche s’offusquent de l’amalgame fait par leurs détracteurs en soulignant, comme les images du HuffPost en attestent, que ce sont surtout des chants antifascistes qui étaient scandés quand Génération identitaire déployait sa banderole.    

Reste maintenant à la justice de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé sur le parvis de la place de la République. Du côté des identitaires, 12 activistes ont été interpellés et placés en garde à vue après leur action menée sur le toit d’un immeuble, a indiqué une source policière à BFMTV

À voir également sur Le HuffPost: Black lives matter: avant les nouvelles manifestations, Londres barricade ses statues

Tout en dénonçant le racisme, Macron soutient les forces de l’ordre et rejette le communautarisme

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Il a été contraint par l’actualité à sortir du strict cadre du déconfinement et de l’après-Covid. Lors de son allocution télévisée de ce dimanche, sa quatrième depuis le mois de mars, Emmanuel Macron a adressé les tensions qui secouent la France depuis le meurtre de George Floyd aux États-Unis. Promettant que lui et son gouvernement seraient « intraitables face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations », le chef de l’État s’est montré tout aussi ferme dans sa défense des forces de l’ordre.

« Nous ne bâtirons pas notre avenir dans le désordre. Sans ordre républicain il n’y a ni sécurité, ni liberté« , a-t-il affirmé, paraphrasant en substance Charles Péguy. « Cet ordre, ce sont les policiers et les gendarmes sur notre sol qui l’assurent. Ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom c’est pourquoi ils méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la Nation. »

« Je nous vois nous diviser pour tout »

Pour une partie de la jeunesse, notamment celle qui milite au côté de la famille d’Adama Traoré et qui s’est mobilisée samedi dans plusieurs villes de France, le propos risque de sonner comme une fin de non-recevoir. Il sonne aussi comme un rattrapage, après le cafouillage provoqué par les prises de parole confuses du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. 

Plus globalement, Emmanuel Macron a claironné le besoin d' »unité autour de la République ». « Je nous vois nous diviser pour tout et parfois perdre le sens de notre Histoire. Nous unir autour du patriotisme républicain est une nécessité », a-t-il affirmé, avant de reconnaître brièvement qu’il persistait ici ou là, en France, des inégalités tributaires des origines ou de la religion de certains. 

Face à ce défi, le président de la République a promis de « lutter contre le fait que le nom, l’adresse, la couleur de peau réduisent encore trop souvent encore l’égalité des chances que chacun doit avoir ».

« La République ne déboulonnera pas de statue »

Fidèle à sa volonté d’arpenter une ligne de crête sur ces questions, le président de la République a ensuite qualifié de « dévoyé » le combat antiraciste « lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé ».

« Ce combat est inacceptable lorsqu’il est récupéré par les séparatistes. Je vous le dis très clairement ce soir mes chers compatriotes, la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire. La République ne déboulonnera pas de statue », a-t-il insisté. 

En disant cela, Emmanuel Macron fait directement référence aux divers appels à rebaptiser certains lieux et à retirer les édifices rendant hommages à des personnalités issues, en particulier mais pas seulement, de notre passé esclavagiste ou colonial. 

« Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires, notre rapport à l’Afrique en particulier, pour bâtir un présent et un avenir possible, d’une rive l’autre de la Méditerranée avec une volonté de vérité et en aucun cas de revisiter ou de nier ce que nous sommes », a conclu le locataire de l’Elysée.

Régulièrement soupçonné d’être mal à l’aise sur ces sujets explosifs, ou du moins de vouloir ménager la chèvre et le chou, Emmanuel Macron a donné la part belle au régalien, tout en tentant de ménager ceux qui, à gauche, se reconnaissent dans le combat antiracisme. Un « en même temps » qui devrait perdurer jusqu’à la grande explication qu’il a promis de faire durant l’été. Reste à savoir s’il sera suivi d’un chamboulement au niveau ministériel.

Soutien d’Emmanuel Macron aux forces de l’ordre : »Le président a remis un peu le cap », salue le syndicat des cadres de la sécurité intérieure

Christophe Rouget, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), a salué ce lundi sur franceinfo l’intervention d’Emmanuel Macron dimanche.

Un contrôle de police le 20 mai 2020 à Saint-Etienne.
Un contrôle de police le 20 mai 2020 à Saint-Etienne. (R?MY PERRIN / MAXPPP)

Lors de son allocution de dimanche soir, Emmanuel Macron a soutenu les forces de l’ordre évoquant « le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la Nation« . Le chef de l’État n’a pas prononcé les mots « violences policières » alors que depuis plusieurs jours des manifestations sont organisées en France pour les dénoncer. « Le président a remis un peu le cap« . Il a appelé à construire « une nouvelle police, plus citoyenne, plus humaine, au service de l’ensemble de la population » et demandé au gouvernement « de se mettre au travail » a déclaré Christophe Rouget, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), lundi 15 juin sur franceinfo.  

franceinfo : Est-ce que les propos du président de la République vous ont rassurés ?

Christophe Rouget : Nous étions en crise. Les policiers étaient victimes de « police bashing » intensif et les propos du ministre de l’Intérieur qui étaient totalement déconnectés de la réalité quotidienne avaient mis le feu aux poudres. Le président de la République a eu des mots de soutien pour les forces de l’ordre. Il a rappelé la dangerosité dans notre métier, les risques au quotidien, la nécessité d’un ordre républicain pour bâtir l’avenir. Je crois qu’il a eu aussi des mots sur ce que nous dénonçons depuis plusieurs jours contre ceux qui ont détourné ce beau combat contre le racisme pour attiser cette haine antiflic. Tous ces groupes néo-identitaires et communautaristes, qui sous cette bannière de l’anti-racisme, voulaient importer des émeutes en France et attiser la haine contre les policiers, abattre la République.

Est-ce que cela veut dire qu’aujourd’hui vous faites plus confiance à Emmanuel Macron qu’au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner ?

Cela veut dire que maintenant au-delà de ces mots, il faut se mettre au travail après cette crise sanitaire. Nous attendons que le président de la République tienne lui aussi ses promesses de campagne sur la création d’une académie de police regroupant tous les corps de la police nationale, sur l’augmentation des formations continues ou sur la généralisation des caméras-piétons. Il avait fait cette promesse lors de son élection. Il doit maintenant les tenir et je crois aussi que nous avons besoin d’une nouvelle impulsion sur la sécurité. Il doit changer de braquet. Nous attendons qu’il mette en œuvre une politique différente en donnant les moyens à la police, par le biais d’un engagement pluriannuel. Aujourd’hui, il faut acter que la police de sécurité du quotidien est un échec. Les quartiers de reconquêtes républicaines sont un échec. Cela ne concerne que 1% de la population. Donc, nous allons avoir le Livre blanc qui va être présenté dans les semaines qui viennent. Ce doit être l’occasion de construire une nouvelle police, plus citoyenne, plus humaine, au service de l’ensemble de la population.

Emmanuel Macron n’a pas utilisé les mots « violences policières » lors de son allocution. Pourquoi, selon vous ?

Je crois que cela a une signification parce qu’on était partis dans un débat qui était totalement déconnecté de la réalité, en voulant importer ce qui s’est passé aux États-Unis, en France. Nous sommes dans deux situations totalement différentes où les polices sont organisées différemment et donc nous étions dans une sorte de spirale un peu irrationnelle. Et je crois que le président a remis un peu le cap.

« Il faut des actes »: les syndicats de police déçus par le discours d’Emmanuel Macron

"Il faut des actes": les syndicats de police déçus par le discours d'Emmanuel Macron
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Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron, les syndicats de police maintiennent la pression sur l’exécutif et réclament « des actes ». Tandis que certains regrettent une prise de position trop « timide », d’autres exigent d’être reçus à l’Elysée.

« Les policiers ne demandent pas un excès d’amour »

« Sans ordre républicain, il n’y a ni sécurité, ni liberté », a déclaré le président de la République lors de son allocution, « cet ordre ce sont les policiers et gendarmes sur notre sol qui l’assurent ». « Ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom », a-t-il affirmé dimanche soir.

« Nous ne sommes pas du tout rassurés par le discours de ce soir, au contraire. Nous, ce que l’on veut c’est du concret et surtout on veut que le ministre de l’Intérieur fasse machine arrière » sur les annonces de lundi, a expliqué à l’AFP un policier qui tient à rester anonyme. 

« Les policiers ne demandent pas un excès d’amour, ils demandent à être respectés », a réagi sur BFMTV David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police Nationale, ajoutant:

« Ses mots étaient essentiels mais il faut maintenant des actes. Il nous faut les moyens qu’on réclame depuis longtemps. (…) Qu’on aborde le livre blanc de la sécurité intérieur, d’académie de police, de moyens, de la chaîne hiérarchique ».

« Le président a apporté son soutien » aux forces de l’ordre, a tweeté de son côté le syndicat des officiers et commissaires SCSI, « il doit maintenant respecter ses promesses de campagne: académie de police, formation continue et généralisation des caméras piétons. Il doit aussi changer de braquet et mener une politique ambitieuse pour la sécurité du quotidien ».

« Allocution timide »

Pour David Le Bras, l’interlocuteur des forces de l’ordre doit rester le ministre de l’Intérieur, à la différence du syndicat Alliance, qui demande à s’entretenir avec le président de la République.

« Chacun sait que le climat social risque de devenir plus tendu, reste à savoir si le président aura besoin de nous ou pas », a prévenu le syndicat Alliance.

« On pouvait s’attendre à mieux de sa part, des prises d’engagement sur certains actes », a regretté auprès de BFMTV Ivan Assioma, secrétaire national d’Alliance Ile-de-France, critiquant une « allocution timide ».

« On aurait pu s’attendre à ce qu’Emmanuel Macron rappelle sa fermeté face aux agresseurs de policiers (et) rappeler que le policier a le droit à la présomption d’innocence », déplore le syndicaliste.



Retour sur ce clan Traoré, dépeint comme angélique par une presse au collier.

Son père, Mara-Siré Traoré, chef de chantier d’origine malienne, a eu dix-sept enfants de quatre mères différentes « deux Blanches, successivement, puis deux Noires, en même temps » écrit Le Monde en 2016.

Sur les 17 enfants, voici un échantillon de leur CV. Impressionnant, une famille que tout le monde voudrait avoir :

Adama Traoré a fait l’objet depuis 2007 de 17 procédures pour vols, stupéfiants, et est accusé de viol par son co-détenu.

Yacouba Traoré a été condamné à18 mois de prison ferme pour avoir tabassé celui qui a accusé Adama de viol, puis à 3 ans ferme pour avoir tabassé un chauffeur et brûlé son bus.

Samba Traoré a été condamné à 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis pour violence avec arme.

Bagui Traoré a été condamné à 30 mois de prison ferme pour extorsions sur femmes vulnérables.

Serene Traoré a été condamné à 4 mois de prison ferme pour outrage sur le Maire de Beaumont-sur-Oise.

Youssouf Traoré a été condamné à 6 mois de prison dont 3 avec sursis pour outrage et menace de mort sur policiers.

Assa Traoré, l’égérie de la famille, a fait l’objet de 4 plaintes pour diffamations.

L’ Etat fait tâche d’huile

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Lubrizol : la commission d’enquête du Sénat épingle le gouvernement

 Eric Turpin, France Ble,France Bleu Normandie (Seine-Maritime – Eure), France Bleu Normandie (Calvados – Orne), France Bleu Nord, France Bleu PicardieRouen, France

Plus de huit mois après le spectaculaire incendie à l’usine Lubrizol à Rouen, la commission d’enquête du Sénat rend son rapport ce jeudi. Elle dénonce « des angles morts inacceptables » dans la prévention des risques industriels en France et critique le gouvernement.

Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), 26 septembre 2019.
Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), 26 septembre 2019. © Radio France – Alexandre Bioret

Il était attendu plus de huit mois après le spectaculaire incendie à l’usine Lubrizol à Rouen. La commission d’enquête du Sénart dévoile ce jeudi son rapport sur la catastrophe et on peut dire qu’elle n’est pas tendre. Elle dénonce « des angles morts inacceptables » dans la politique de prévention des risques industriels en France et elle épingle au passage l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzin. 

Un suivi sanitaire « problématique »

« A l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète », écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) dans leurs conclusions sur cet « accident industriel majeur », sans victime « apparente », qui a fait l’objet de « 200.000 tweets en 24 heures ».

L’incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long avec des retombées de suie jusque dans les Hauts-de-France. Près de 9.505 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans cette usine de lubrifiants automobiles et sur le site voisin de Normandie Logistique. à lire aussi Lubrizol : l’incendie serait-il parti d’un vestiaire de la société voisine Normandie Logistique ?

La commission présidée par le sénateur centriste Hervé Maurey, estime que la méthodologie adoptée par le ministère de la santé pour le suivi sanitaire est « problématique ». « Il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l’impact sanitaire de l’incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables », peut-on lire. 

Le gouvernement critiqué

La ministre de la Transition écologique est également critiquée. Son objectif affiché à la suite de la catastrophe « d’augmentation de 50% des contrôles d’ici 2022 à effectifs constants » est « peu réaliste », peut-on lire dans le rapport. Les sénatrices critiquent aussi en outre la décision « prématurée » du ministre de l’Agriculture « prise dans l’urgence le 11 octobre » de lever l’interdiction de vente du lait produit dans plus de 200 communes.

Le gouvernement n’est pas le seul épinglé dans ce rapport. « La politique de prévention des risques industriels déployée depuis 40 ans en France laisse apparaître des angles morts importants et inacceptables », écrivent les rapporteurs, qui dénonce la baisse depuis plusieurs années des budgets alloués à la prévention des risques technologique.

Le rapport pointe aussi le nombre réduit de sanctions prononcées à l’encontre des pollueurs. Il estime qu’il faut d’urgence revoir « la doctrine de communication de crise de l’Etat », qui consiste à vouloir rassurer à tout prix. 

à lire aussi Mise en examen de Lubrizol : les associations se réjouissent, Lubrizol conteste

Lubrizol: des « angles morts inacceptables » dans la politique de prévention (Sénat)

La commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol à Rouen dénonce « des angles morts inacceptables » dans la politique de prévention des risques industriels en France, et épingle au passage l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn dans un rapport publié jeudi.

La commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol à Rouen dénonce « des angles morts inacceptables » dans la politique de prévention des risques industriels en France, et épingle au passage l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn dans un rapport publié jeudi.

Lubrizol : un rapport du Sénat dénonce les « manquements » de l’État

LEXPRESS.fr avec AFP
Vue aérienne de l'usine Lubrizol de Rouen, le 9 décembre 2019. L'incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long .

Vue aérienne de l’usine Lubrizol de Rouen, le 9 décembre 2019. L’incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long .          afp.com/Lou BENOIST

La commission d’enquête du Sénat sur l’incendie à Rouen dénonce « des angles morts inacceptables » et épingle l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn.

La commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol à Rouen dénonce « des angles morts inacceptables » dans la politique de prévention des risques industriels en France, et épingle au passage l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn dans un rapport publié ce jeudi. 

« À l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète », écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) dans leurs conclusions sur cet « accident industriel majeur », sans victime « apparente », qui a fait l’objet de « 200 000 tweets en 24 heures ». 

Le gouvernement épinglé

L’incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long avec des retombées de suie jusque dans les Hauts-de-France. Près de 9505 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans cette usine de lubrifiants automobiles et sur le site voisin de Normandie Logistique. 

 

LIRE AUSSI >> Le « préjudice écologique », un droit qui s’impose de plus en plus

Pour la commission présidée par le centriste Hervé Maurey, la méthodologie adoptée par le ministère de la Santé pour le suivi sanitaire est « problématique ». Les sénatrices poursuivent : « Il ressort (…) qu’il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l’impact sanitaire de l’incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables ». 

La ministre de la Transition écologique est également critiquée. Son objectif affiché à la suite de la catastrophe « d’augmentation de 50% des contrôles d’ici 2022 à effectifs constants » est « peu réaliste », selon le rapport. Les sénatrices dénoncent en outre la décision « prématurée » du ministre de l’Agriculture « prise dans l’urgence le 11 octobre » de lever l’interdiction de vente du lait produit dans plus de 200 communes. 

« Nombre réduit de sanctions prononcées » contre des pollueurs

Le gouvernement n’est pas le seul épinglé dans ce rapport. « La politique de prévention des risques industriels déployée depuis 40 ans en France laisse apparaître des angles morts importants et inacceptables », écrivent les rapporteurs. « Les crédits budgétaires alloués par l’État à la prévention des risques technologiques diminuent tendanciellement depuis plusieurs années », ajoutent les sénatrices.

Les élues de la Haute Assemblée pointent en outre « le nombre réduit de sanctions prononcées » à l’encontre des pollueurs. Et elles estiment « urgent de revoir la doctrine de communication de crise de l’État » consistant à « vouloir rassurer à tout prix ». 

Lubrizol : le Sénat pointe des «angles morts inacceptables» dans la politique de prévention

Incendie.

Suivi sanitaire «problématique», moyens insuffisants : dans un rapport publié jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol dénonce «des angles morts inacceptables» dans la prévention des risques industriels en France et épingle au passage le gouvernement et en particulier l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn. «A l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète», écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) dans leurs conclusions sur cet «accident industriel majeur», sans victime «apparente».

Pour la commission présidée par le centriste Hervé Maurey, la méthodologie adoptée par le ministère de la Santé pour le suivi sanitaire est «problématique». «Comme le résume Mme Émilie Counil, chargé de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED) « Santé publique France, l’ARS et Mme Buzyn défendent le point de vue selon lequel il faudrait savoir ce que l’on cherche pour chercher »», écrivent les sénatrices. En effet, «la décision publique de lancement d’un suivi sanitaire reste suspendue à la découverte incontestable d’un risque avéré», estiment les sénatrices, malgré «l’incertitude sur la toxicité des fumées émises lors de l’incendie». Or, «il ressort (…) qu’il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l’impact sanitaire de l’incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables».

Après l’incendie de Lubrizol, l’État montré du doigt par le Sénat

La commission d’enquête du Sénat dénonce «des angles morts inacceptables».

 Le Figaro avec AFP
L'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019.
L’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019. PHILIPPE LOPEZ / AFP

Suivi sanitaire «problématique», moyens insuffisants, la commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol dénonce «des angles morts inacceptables» dans la prévention des risques industriels en France et épingle au passage le gouvernement et en particulier l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, dans un rapport publié ce jeudi.

«A l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète», écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) dans leurs conclusions sur cet «accident industriel majeur», sans victime «apparente», qui a fait l’objet de «200.000 tweets en 24 heures».

L’incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long avec des retombées de suie jusque dans les Hauts-de-France. Près de 9.505 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans cette usine de lubrifiants automobiles et sur le site voisin de Normandie Logistique.

» À VOIR AUSSI – Pourquoi l’incendie de Lubrizol fait toujours peur

Suivi sanitaire «problématique»

Pour la commission présidée par le centriste Hervé Maurey, la méthodologie adoptée par le ministère de la Santé pour le suivi sanitaire est «problématique». «Comme le résume Mme Émilie Counil, chargé de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED) ‘Santé publique France, l’ARS et Mme Buzyn défendent le point de vue selon lequel il faudrait savoir ce que l’on cherche pour chercher’», écrivent les sénatrices.

En effet, «la décision publique de lancement d’un suivi sanitaire reste suspendue à la découverte incontestable d’un risque avéré», estiment les sénatrices, malgré «l’incertitude sur la toxicité des fumées émises lors de l’incendie». Or, «il ressort (…) qu’il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l’impact sanitaire de l’incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables».

Le risque d’exposition au benzène demeure

Même «à court terme, malgré un bilan globalement rassurant, demeurent un risque d’exposition au benzène pour les populations situées sur le site de l’usine Lubrizol le jour et le lendemain de l’incendie ainsi qu’une incertitude importante concernant les dioxines et furanes». Le rapport pointe un «problème de plus long terme : les débats autour de fibres d’amiante dans le panache».

Les sénatrices dénoncent en outre la décision du ministre de l’Agriculture «prise dans l’urgence le 11 octobre» de lever l’interdiction de vente du lait produit dans plus de 200 communes. Cette décision prise «trois jours avant la publication du premier avis de l’Anses (autorités sanitaires ndlr), paraît prématurée : elle n’a pas pu tenir compte des fortes réserves émises (…) confirmées dans les avis subséquents», selon le rapport. Le gouvernement a ensuite «fait fi du caractère incomplet de l’analyse des prélèvements d’air».

La ministre de la Transition écologique et solidaire n’est pas en reste. Son objectif affiché à la suite de la catastrophe «d’augmentation de 50% des contrôles d’ici 2022 à effectifs constants» est «peu réaliste», selon le rapport. Car «depuis quinze ans (…) le nombre de contrôles» des sites industriels classés «a pratiquement été divisé par deux».

Pour les sénatrices, il faut «renforcer les moyens humains et financiers consacrés» à la prévention. Le gouvernement n’est ainsi pas le seul épinglé dans ce rapport. «La politique de prévention des risques industriels déployée depuis 40 ans en France laisse apparaître des angles morts importants et inacceptables», écrivent les rapporteurs. «Les crédits budgétaires alloués par l’État à la prévention des risques technologiques diminuent tendanciellement depuis plusieurs années», ajoutent les sénatrices.

Les élues de la Haute Assemblée pointent en outre «le nombre réduit de sanctions prononcées, leur faiblesse et le taux de classement sans suite plus élevé pour les infractions environnementales que pour la moyenne». Cela est «perçu par certains observateurs comme le signe d’une forme d’indulgence des pouvoirs publics vis-à-vis des industries», poursuivent-elles. Par ailleurs, «il est urgent de revoir la doctrine de communication de crise de l’État. Vouloir rassurer à tout prix fait perdre de vue l’objectif principal : informer le plus clairement possible et en temps réel».

Après l’incendie de Lubrizol, l’Etat montré du doigt par le Sénat

AFP
 
Le 26 septembre 2019, l'incendie hors norme de l'usine Lubrizol à Rouen dégage un énorme nuage de fumée noire ( AFPAFPAFP / Jean-Jacques GANON )

Le 26 septembre 2019, l’incendie hors norme de l’usine Lubrizol à Rouen dégage un énorme nuage de fumée noire ( AFPAFPAFP / Jean-Jacques GANON )

Suivi sanitaire « problématique », moyens insuffisants, la commission d’enquête du Sénat sur le spectaculaire incendie de Lubrizol dénonce « des angles morts inacceptables » dans la prévention des risques industriels en France et épingle au passage le gouvernement et en particulier l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, dans un rapport publié jeudi.

« A l’instar du suivi sanitaire proprement dit, l’identification du risque sanitaire telle que pratiquée par le ministère de la Santé, a été à la fois tardive et incomplète », écrivent les rapporteurs Christine Bonfanti-Dossat (LR) et Nicole Bonnefoy (PS) dans leurs conclusions sur cet « accident industriel majeur », sans victime « apparente », qui a fait l’objet de « 200.000 tweets en 24 heures ».

L’incendie, survenu le 26 septembre sur le site Seveso seuil haut, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long avec des retombées de suie jusque dans les Hauts-de-France. Près de 9.505 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans cette usine de lubrifiants automobiles et sur le site voisin de Normandie Logistique.

Pour la commission présidée par le centriste Hervé Maurey, la méthodologie adoptée par le ministère de la Santé pour le suivi sanitaire est « problématique ». 

 
La ministre de la Santé Agnès Buzyn le 27 septembre 2019 à l'unité de sécurité de Lubrizol, à Petit-Quevilly près de Rouen ( AFP / LOU BENOIST )

La ministre de la Santé Agnès Buzyn le 27 septembre 2019 à l’unité de sécurité de Lubrizol, à Petit-Quevilly près de Rouen ( AFP / LOU BENOIST )

« Comme le résume Mme Émilie Counil, chargé de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED) +Santé publique France, l’ARS et Mme Buzyn défendent le point de vue selon lequel il faudrait savoir ce que l’on cherche pour chercher+ », écrivent les sénatrices.

En effet, « la décision publique de lancement d’un suivi sanitaire reste suspendue à la découverte incontestable d’un risque avéré », estiment les sénatrices, malgré « l’incertitude sur la toxicité des fumées émises lors de l’incendie ».

Or, « il ressort (…) qu’il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l’impact sanitaire de l’incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables ».

Même « à court terme, malgré un bilan globalement rassurant, demeurent un risque d’exposition au benzène pour les populations situées sur le site de l’usine Lubrizol le jour et le lendemain de l’incendie ainsi qu’une incertitude importante concernant les dioxines et furanes ».

Le rapport pointe un « problème de plus long terme: les débats autour de fibres d’amiante dans le panache ».

– « Rassurer à tout prix » – 

 
Une vache et son veau dans un champ à Saint-Martin-du-Vivier (Seine-Maritime) le 30 septembre 2019, quelques jours après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol ( AFP / Lou BENOIST )

Une vache et son veau dans un champ à Saint-Martin-du-Vivier (Seine-Maritime) le 30 septembre 2019, quelques jours après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol ( AFP / Lou BENOIST )

Les sénatrices dénoncent en outre la décision du ministre de l’Agriculture « prise dans l’urgence le 11 octobre » de lever l’interdiction de vente du lait produit dans plus de 200 communes. Cette décision prise « trois jours avant la publication du premier avis de l’Anses (autorités sanitaires ndlr), paraît prématurée: elle n’a pas pu tenir compte des fortes réserves émises (…) confirmées dans les avis subséquents », selon le rapport.

Le gouvernement a ensuite « fait fi du caractère incomplet de l’analyse des prélèvements d’air ».

La ministre de la Transition écologique et solidaire n’est pas en reste. Son objectif affiché à la suite de la catastrophe « d’augmentation de 50% des contrôles d’ici 2022 à effectifs constants » est « peu réaliste », selon le rapport.

Car « depuis quinze ans (…) le nombre de contrôles » des sites industriels classés « a pratiquement été divisé par deux ». 

Pour les sénatrices, il faut « renforcer les moyens humains et financiers consacrés » à la prévention.

Le gouvernement n’est ainsi pas le seul épinglé dans ce rapport. « La politique de prévention des risques industriels déployée depuis 40 ans en France laisse apparaître des angles morts importants et inacceptables », écrivent les rapporteurs. 

« Les crédits budgétaires alloués par l’État à la prévention des risques technologiques diminuent tendanciellement depuis plusieurs années », ajoutent les sénatrices.

 
Des agents de sécurité et de nettoyage devant l'usine de Lubrizol au Petit-Quevilly près de Rouen, le 27 septembre 2019 ( AFP / LOU BENOIST )

Des agents de sécurité et de nettoyage devant l’usine de Lubrizol au Petit-Quevilly près de Rouen, le 27 septembre 2019 ( AFP / LOU BENOIST )

Les élues de la Haute Assemblée pointent en outre « le nombre réduit de sanctions prononcées, leur faiblesse et le taux de classement sans suite plus élevé pour les infractions environnementales que pour la moyenne ». Cela est « perçu par certains observateurs comme le signe d’une forme d’indulgence des pouvoirs publics vis-à-vis des industries », poursuivent-elles.

Par ailleurs, « il est urgent de revoir la doctrine de communication de crise de l’État. Vouloir rassurer à tout prix fait perdre de vue l’objectif principal: informer le plus clairement possible et en temps réel ».

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commentaires
  • Clay Zen                Bien sûr, il est évident qu’il y a eu faute chez Lubrizol, ainsi que de multiples négligences. Mais le Sénat se couvre de ridicule et se discrédite car il veut signifier ainsi son opposition à l’actuel gouvernement. Façon grotesque pour le Sénat conservateur et rétrograde de se dédouaner de sa torpeur et de ses turpitudes légendaires, en tapant à suivre sur l’état. Président Larcher, mesdames et messieurs les sénateurs, restez confinez et gardez la chambre.
  • Florent Delage      Le Sénat, qui est tenu par le parti LR, fait semblant de faire de la résistance. Mais sur le fonds rappelons que le parti LR vote toujours les lois proposées par Macron à l’assemblée et que maintenant les alliances entre le parti de Macron et le parti LR vont bon train en vue d’éviter la débâcle aux municipales. Voter LR où voter Macron c’est pareil, c’est voter pour le chaos et pour la faillite. Faillite financière bien sûr, mais aussi sociale et culturelle. Rappelons la signification de LaREM : La République Est Morte.
  • christianLL             Buzyn encore elle. Quelle calamité.
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  • qleraz                     Qu’est ce que cela va être qd les enquêtes du Sénat vont se pencher (attention à ne pas tomber dans le gouffre) sur la gestion de la crise Corona …
  • roujos59   La buse encore pointée du doigt ? Spécialiste en casseroles, va pouvoir ouvrir une boutique.
  • stmaster                 C’est clair, l’Etat a eu une doctrine de communication de crise propre aux entreprises impliquées.Son rôle n’est pas de rassurer à tout prix, mais d’être le plus transparent possible.Souvenez-vous du nuage de Tchernobyl.