Quand la CGT défend la retraite par… capitalisation
VIDÉO. Le syndicat de Philippe Martinez pourfend tout ce qui ressemble à un fonds de pension, sauf lorsque ses militants en profitent, comme à la Banque de France.
Par Michel Revol Le Point.fr
Avec la CGT, c’est clair. La retraite des Français se fera par répartition, un point c’est tout. Philippe Martinez le dit et le redit, l’autre système, à savoir la capitalisation, c’est niet. Rendez-vous compte, placer l’argent des retraités sur les marchés ! « Il faut garder un système solidaire, le système par répartition », disait-il à l’automne avant d’insister, pour bien faire passer le message : « Il y a besoin d’améliorer ce système, mais il n’y a pas besoin de tout changer parce que tout changer, c’est favoriser la capitalisation. » Ses troupes sont sur la même ligne, évidemment. Ainsi de la CGT des cadres, l’UGICT, qui avertit sur son site Web : « Les retraites par capitalisation […] sont soumises aux aléas des marchés financiers ». Conséquence : « La capitalisation, c’est non ! »
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Mais avec la CGT, ce n’est pas toujours si clair. Parfois, sans le dire trop fort, le syndicat de Montreuil défend la capitalisation, parce que ses militants en profitent. C’est le cas à la Banque de France. Depuis 1808, date de la création d’un régime de retraite propre à l’institution, les pensions des agents sont financées en partie par une « caisse de réserve », abondée par une fraction de leur salaire (10,55 % en 2020). Un joli tas d’or : en 2018, la caisse de réserve disposait d’un capital de 6,4 milliards d’euros, contre 5,7 milliards en 2017, soit près d’un milliard d’euros en plus. Comment expliquer cette culbute ? En une année, la masse salariale — donc les cotisations — n’a évidemment pas augmenté à ce point. Non, la bonne santé du capital s’explique par le talent des gestionnaires de la caisse de réserve, et par la hausse des cours de Bourse : les cotisations des agents de la Banque de France sont investies sur les marchés, comme le ferait un vulgaire fonds de pension américain. On imagine que les militants CGT de la Banque de France, actifs ou retraités, ne s’en plaindront pas…
L’honneur est sauf : le patronat paie !
Dans une brochure éditée en 2010, le syndicat cégétiste de la Banque de France défend, sans en faire trop, la capitalisation. Il cherche quand même à relativiser le poids de ce fonds de pension un peu particulier. « En théorie, est-il écrit, la Caisse de réserve des employés de la Banque de France est fondée sur le principe de la capitalisation. Les cotisations des actifs alimentent un capital, et le revenu du placement de ce capital sert à payer les retraites. » Mais, poursuit le rédacteur de la brochure, les marchés ne font pas tout. « En réalité, ces revenus sont insuffisants pour faire face au montant réel des retraites à payer […] et la Banque, comme elle s’y est engagée solennellement, comble l’écart par une subvention. Financièrement, tout se passe donc comme si la Banque payait une cotisation patronale ». Ouf !, l’honneur cégétiste est sauf : le patronat paie lui aussi les retraites. En 2018, selon un rapport du Sénat, cette contribution s’est élevée à 428 millions d’euros.
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La CGT de la Banque de France a beau se tortiller, elle soutient bel et bien un système par capitalisation, qui fait dépendre les pensions des placements sur les marchés. Les risques sont, il est vrai, réduits, puisque l’État s’est engagé à compenser les pertes en cas de placements hasardeux…
Un pactole à faire rougir un fonds de pension
Les cégétistes de la Banque de France ne sont pas les seuls à tenir ce double discours. Leurs camarades fonctionnaires soutiennent eux aussi un système par capitalisation, mis en place en 2005. Dans la foulée de la réforme des retraites menée par François Fillon, les pouvoirs publics créent un régime de retraite additionnel pour 4,5 millions de fonctionnaires. Financé par une cotisation sur les primes ou les avantages en nature — bref, tout ce qui n’est pas soumis aux cotisations vieillesse —, ce RAFP (régime de retraite additionnelle de la Fonction publique) est chapeauté par un établissement public, le ERAFP (Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique). Celui-ci dispose d’un pactole à faire pâlir un fonds de pension américain : il gère 34,7 milliards d’euros « d’actifs en valeur boursière », dont un tiers en actions, selon le site du RAFP. Et qui trouve-t-on au sein du conseil d’administration de cet investisseur ? Plusieurs membres de syndicats habituellement horrifiés à l’idée de jouer l’argent des retraités sur les marchés, dont un représentant de Solidaires, un de FO et un de la… CGT !
Il y a quelques jours, la CGT de la Banque de France a lancé un mouvement de grève pour bloquer deux sites chargés d’alimenter les distributeurs automatiques en billets. Mais que veulent-ils, ses adhérents ? Militent-ils pour un régime de retraite par répartition, comme leur chef de file Philippe Martinez ? Ou défendent-ils leur régime spécial, alimenté par les placements en Bourse de leur caisse ? Avec la CGT, ce n’est pas toujours très clair.
« La réforme de l’épargne retraite apporte des nouveautés, mais ne fait pas disparaître Préfon »
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Directeur général de l’association Préfon, Christian Carrega se félicite d’avoir obtenu que la pérennité de ce régime de retraite complémentaire facultative du public ait été inscrite dans l’ordonnance du 24 juillet réformant l’épargne retraite. Il s’apprête à prendre en compte les nouveautés introduite par ce texte, « indéniablement favorables » estime-t-il.
- Retraite fonction publique
Le gouvernement a pris le 24 juillet une ordonnance réformant l’épargne retraite. De quoi s’agit-il et en quoi concerne-t-elle Prefon et les fonctionnaires ?
Cette réforme est un volet de la loi Pacte et vise à doper l’épargne retraite. L’ordonnance instaure ainsi plusieurs nouveautés, à commencer par la suppression des Perp (1), Perco (2) et autres produits existants en France – dont celui de Préfon-retraite – au profit d’un Plan épargne retraite (PER) universel. Avec un seul et même produit sur le marché, les Français seront moins perdus.
- Les jeunes fonctionnaires anticipent une pension incertaine
- La Préfon, acronyme pour Caisse nationale de prévoyance de la fonction publique, est une association française (régie par la loi de 1901) créée le par quatre fédérations syndicales de fonctionnaires (CFDT, CFTC, CGC, FO) et une association de hauts fonctionnaires (Le CEL- Comité d’Études et de Liaisons).
L’association Préfon, créée le et soutenue par la Direction générale de la Fonction publique et une équipe de la Caisse des dépôts et consignations, a lancé en 1967 le régime Préfon-Retraite.
Préfon-Retraite est un régime de retraite complémentaire facultatif par capitalisation provisionnée, donnant droit en contrepartie de cotisations effectuées au cours de la période d’activité au versement d’une rente viagère suivant les dispositions des articles L441 et suivant du Code des Assurances. Le régime est ouvert aux agents publics, aux anciens agents publics et aux conjoints d’affiliés.
Retraites: les coupures d’électricité vont « s’amplifier », menace Martinez
Le secrétaire général de la CGT estime que ces actions coups de poing ne sont « pas de la délinquance ».
SOCIAL – Elle n’entend pas s’arrêter là. Pour protester contre la réforme des retraites, la CGT revendique plusieurs actions de coupures d’électricité, comme le 21 janvier, à Rungis, dans le Val-de-Marne, ou dans plusieurs milliers de foyers français en Gironde, Loire-Atlantique, à Lyon ou ailleurs. Des actions coups de poing qui pourraient bien se poursuivre a annoncé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, au micro de BFMTV ce 22 janvier. “Ce n’est pas de la délinquance”, a d’abord commenté le chef de file du mouvement de grève face à Jean-Jacques Bourdin.
“Il y a de la colère dans le pays”
“Non, je ne les appelle pas à arrêter”, a-t-il encore réagi, renvoyant la balle dans le camp de l’exécutif. “Je dis au gouvernement, si vous n’écoutez pas, ça va s’amplifier”, avant de justifier: “Il y a un problème dans ce pays, c’est la réforme des retraites. Ça suffit de stigmatiser les grévistes”.
“Il y a de la colère dans le pays (…) Soit on écoute, soit on n’écoute pas et ça génère de plus en plus de colère”, a prévenu celui qui demande le retrait complet du projet de loi qui doit être présenté au conseil des ministres le 24 janvier.
En revanche, le responsable syndical a condamné la coupure d’électricité qui a touché le siège de la CFDT, le 21 janvier à Paris. “Non, ce n’est pas acceptable”, a dénoncé Philippe Martinez.
À propos d’éventuels risques pour la sécurité que ce genre d’action peut générer, le secrétaire général estime que “partout il y a des solutions de secours, dans les hôpitaux notamment”. Il assure que la CGT “ne vise pas les citoyens, même s’il peut y avoir, je n’aime pas le terme, quelques dégâts collatéraux”.
Grève : les coupures d’électricité volontaires présentent-elles un risque pour les citoyens ?
Des employés du secteur de l’énergie multiplient les coupures d’électricité ciblées pour protester contre la réforme des retraites. Quels sont les risques ?
Pendant la grève, chacun fait entendre ses revendications comme il le peut. Et dans le secteur de l’énergie, un moyen est privilégiée depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites : les coupures d’électricité.
Les premières ont eu lieu dès le 10 décembre dernier à Bordeaux mais aussi à Perpignan. Dans un communiqué publié le jour même, la section mines-énergie de la CGT revendiquait ces actions.
Les coupures se sont multipliées ces derniers jours. La CGT Energie du Val-de-Marne a revendiqué une coupure à Rungis mardi matin, tandis que le siège de la CFDT avait été également privé d’électricité la veille au soir.
Des risques pour les citoyens ?
Si le but est avant tout de toucher des lieux symboliques – des banques, le siège social de CDiscount, des zones industrielles ou encore des mairies – des foyers ont également été privés d’électricité en décembre, notamment en Gironde, où 50 000 foyers ont été plongés dans le noir. “Les coupures de courant sont ciblées […] il peut y avoir à quelques endroits des coupures involontaires mais ceux qui sont ciblés sont les entreprises du CAC40, en aucun cas on ne cible les citoyens”, avait alors tenu à préciser le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, selon BFMTV.
Ces coupures ne présentent donc pas de risques majeurs. D’ailleurs, dans les bâtiments où l’électricité est strictement nécessaire – les hôpitaux par exemple – des générateurs sont prévus pour prendre le relais en cas de coupure, de quelque nature que ce soit.
Selon la direction de RTE, les arrêts ne durent d’ailleurs pas très longtemps. “Nous travaillons rapidement, avec les équipe d’Enedis, pour rétablir le courant dès qu’il est coupé”, nous précise-t-on. “Il existe d’autre lignes pour réalimenter les utilisateurs au plus vite”, poursuit l’entreprise.
Quels risques pour les responsables de ces actions ?
Si le risque n’est donc pas grand pour les clients, il l’est un peu plus pour les grévistes qui mènent ces actions. “Nous allons déposer plainte pour chaque coupure d’électricité volontaire”, nous assurait la direction de RTE en décembre, “une procédure judiciaire sera donc menée et nous mettront aussi en oeuvre des procédures disciplinaires”.
Pour maître Franc Muller, avocat en droit du travail, les contrevenants risquent “des sanctions disciplinaires de la part de leur employeur”. Ils n’auront, en revanche, pas de sanctions financières, qui n’interviennent “qu’en cas de licenciement pour faute lourde”, or il faut pour cela agir “avec l’intention de nuire à son entreprise” ce qui est “très contestable” dans ce cas de figure, comme nous le précise l’avocat spécialisé.
Actions de la CGT Energie : « il y a eu des coupures » de courant « dans des cliniques », dénonce Elisabeth Borne
Les coupures de courant sont l’un des moyens employés par les syndicats, en l’occurrence la CGT Energie, depuis le début du conflit autour de la réforme des retraites. « Je condamne très fermement », a réagi la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, dimanche. C’est l’un des moyens d’action « choc » des grévistes, ces derniers jours. Pour manifester leur opposition au projet de réforme des retraites, les membres de la CGT Energie organisent des coupures de courant ciblées. Samedi, deux matches de rugby du Top 14 ont ainsi été mis à l’arrêt pendant plusieurs minutes : d’abord celle entre Castres et Lyon, dans l’après-midi, puis celle entre Agen et Toulouse, le soir. Plongé dans le noir, le stade était éclairé par les seuls téléphones portables des supporters.
Rapidement, Enedis a indiqué que ces coupures étaient intentionnelles. La CGT Energie a ensuite confirmé en être l’auteur. Au total, des dizaines de milliers de foyers ont été impactés depuis le début du mouvement, de Perpignan à Lyon en passant par Nantes et la région marseillaise. Ces méthodes ont été vivement dénoncées par la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, dimanche.
« Je condamne très fermement » « Parfois, on nous dit ‘on cible les préfectures’ ou ‘on cible les entreprises du CAC40’, mais chacun peut voir que ce sont des foyers, des Français comme vous et moi », a déclaré la ministre. « Ensuite, il y a eu des coupures dans des cliniques, dans des lignes de métro… Moi je condamne très fermement, les Français jugeront ce que veut dire le service public pour la CGT Energie. »
Enedis porte systématiquement plainte après ces coupures, interdites par la loi.
Retraites: « Port mort » à Marseille, la CGT multiplie les actions
La CGT, qui multiplie les actions contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a lancé mercredi une nouvelle opération « port mort » à Marseille, tandis que l’usine hydro-électrique de Grand’Maison (Isère) a été mise à l’arrêt mardi matin. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez (en photo), a cautionné cette nouvelle stratégie en refusant de condamner les coupures de courant sauvages pratiquées par la CGT Energie cette semaine. /Photo pise le 11 janvier 2020/REUTERS/Gonzalo Fuentes
Gonzalo FuentesMARSEILLE (Reuters) – La CGT, qui multiplie les actions contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a lancé mercredi une nouvelle opération « port mort » à Marseille, tandis que l’usine hydro-électrique de Grand’Maison (Isère) a été mise à l’arrêt mardi matin.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a cautionné cette nouvelle stratégie en refusant de condamner les coupures de courant sauvages pratiquées par la CGT Energie cette semaine. « Ce n’est pas de la délinquance. (…) Quand il y a des gens en grève, il y a des conséquences », a-t-il justifié mercredi sur BFM TV et RMC.
L’opération « port mort », déjà menée la semaine dernière, est prévue pour durer jusqu’à vendredi, jour d’une nouvelle manifestation contre le projet de loi qui sera présenté en conseil des ministres, a-t-on indiqué de source syndicale.
Dockers et employés du port ont bloqué les accès au Grand Port Maritime de Marseille (GPMM).
« Les bateaux peuvent entrer et sortir du port mais ne sont pas traités », a dit à Reuters Pascal Galéoté, secrétaire de la CGT du port de Marseille. « D’autres actions sont déjà prévues pour la semaine prochaine. »
Selon la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, le conflit a déjà coûté 100 millions d’euros, dont 33 millions de pertes directes pour l’économie locale, 25 millions de taxes non encaissées et environ 40 millions de surcoût pour les chargeurs contraints de rejoindre d’autres ports.
Depuis début janvier, douze escales de paquebots de croisière ont été annulées, ce qui représente environ 8.800 passagers en tête de ligne, et plus de 30.000 passagers ont été affectés, selon le Club de la croisière Marseille Provence.
En Isère, la centrale de Grand’Maison, la plus puissante centrale hydro-électrique de France exploitée par EDF, a été mise à l’arrêt mardi matin mais fonctionnait de nouveau normalement mercredi matin.
« Les grévistes avec la CGT se sont installés en piquet de grève reconductible pour une durée indéterminée. Ils décideront dans les jours qui viennent des suites à donner au mouvement », déclare la CGT Energie dans un communiqué.
La fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT annonce la venue de Philippe Martinez ce mercredi à la mi-journée à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord). « Il va faire tout noir », peut-on lire dans un communiqué.
« Nous encourageons à amplifier les mouvements de grève. Je soutiens pleinement des formes de mobilisation contestées par la direction », a dit le secrétaire général de la CGT sur BFM TV et RMC.
Le dirigeant syndical s’est en revanche dissocié de la coupure de courant pratiquée lundi au siège parisien de la CFDT. La CGT Energie a revendiqué une autre coupure d’électricité qui a affecté mardi matin le sud de la région parisienne, dont le marché de Rungis et l’aéroport d’Orly.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a accusé mardi la CGT de méconnaître la démocratie et la loi.
Grève contre la réforme des retraites : Le blocage du port de Marseille a coûté 100 millions d’euros
Le blocage du port de Marseille depuis décembre, en raison notamment de la mobilisation contre la réforme des retraites, a engendré des millions d’euros de perte pour l’économie locale REFORME DES RETRAITES – Le blocage du port de Marseille depuis décembre, en raison notamment de la mobilisation contre la réforme des retraites, a engendré des millions d’euros de perte pour l’économie localeSelon le président de la chambre régionale de commerce et d’industrie d’Aix-Marseille cité par France 3, le blocage du port par les grévistes de la Méridionale et ceux mobilisés contre la réforme des retraies depuis le mois de décembre a d’ores et déjà engendré une perte de 100 millions d’euros, dont 33 millions d’euros de pertes directes pour l’économie locale.
Le port de Marseille-Fos enregistre une baisse de trafic de 21 % en décembre et de 40 % pour ce début de mois de janvier. La fédération CGT des Ports et Docks a prévu une nouvelle opération de blocage de mercredi à vendredi dans les sept grands ports français (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) pour protester contre la réforme des retraites.
La CGT Chimie soutient les actions « dures » et appelle à poursuivre !
On l’aura compris, le gouvernement (et la CFDT) ont une appréciation assez souple de ce que « violence » veut dire. Pour Macron, ses ministres et Laurent Berger, la violence n’est pas du côté des forces de répression qui matraquent les grévistes et tapent les manifestants au sol.
Pour celles et ceux qui tiennent la grève, sont solidaires du conflit depuis le début et refusent la mascarade des soi-disant « négociations » avec le gouvernement, le son de cloche est bien différent.
C’est ainsi que la Fédération Nationale des Industries Chimiques, qui regroupe notamment (mais pas exclusivement) les raffineurs de la CGT, appelle à maintenir la pression et à poursuivre la grève dans les prochains jours. Désormais, ce n’est plus le seul aspect « retraites » qui au cœur de la bagarre, mais la dimension politique de l’affrontement contre un gouvernement que la FNIC qualifie de « dictature ».
A ce titre, les chimistes appellent à « impacter l’économie et à « continuer de rendre le pays ingouvernable », en se solidarisant « de ceux qui coupent le courant durant les vœux prononcés à deux mois des municipales, ceux qui crient leur révolte dans un théâtre parisien ou au siège d’une confédération syndicale qui, elle, a choisi son camp ». Comprendra qui veut.
Entre-temps, la FNIC appelle à maintenir la grève les 22, 23 et 24 janvier, journée nationale interprofessionnelle.
« Une forme de radicalisation » est « inéluctable » pour Quatennens (LFI)
Paris (AFP) – Adrien Quatennens, numéro 2 de La France insoumise, a estimé mercredi qu’une « forme de radicalisation du mouvement » contre la réforme des retraites « est inéluctable dès lors que le gouvernement entend passer par la force » sur sa réforme.
Interrogé sur les coupures de courant, le député du Nord a répondu sur Public Sénat: « J’appelle de mes voeux à ce que la mobilisation soit toujours tranquille, pacifique, mais les formes d’actions sur lesquelles vous demandez mon assentiment sont inéluctables du moment que le gouvernement entend continuer par la force à imposer un projet de loi ».
« Je ne les condamne pas », a-t-il ajouté, même si, a-t-il précisé, « je considère pour ma part stratégiquement que la condition d’un rapport de force favorable est celle du nombre et qu’obtenir le seuil qui permet un rapport de force par le nombre nécessite des formes d’actions pacifiques ».
La CGT Energie a revendiqué une importante coupure de courant sur la zone d’Orly et de Rungis tôt mardi matin.
« Cette forme de radicalisation du mouvement est inéluctable dès lors que le gouvernement entend passer par la force », a insisté Adrien Quatennens, en condamnant « l’entêtement du gouvernement, son jusqu’au-boutisme ».
Edouard Philippe a demandé mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, que les blocages, intrusions et « coupures sauvages de courant » pour protester contre la réforme des retraites soient « sanctionnés ».
« Vouloir bloquer un certain nombre de sites, ne pas respecter la loi en s’introduisant dans telle ou telle enceinte privée, procéder à des coupures sauvages de courant, tout cela c’est méconnaître la démocratie, tout cela c’est méconnaître la loi et tout cela doit être sanctionné car ça n’est pas acceptable », a déclaré le Premier ministre.
« Quand Édouard Philippe en appelle à la démocratie, hé bien moi, je le redis, la démocratie c’est pas: « vote et puis ensuite tais-toi pendant cinq ans! » », lui a répondu M. Quatennens.
« Le pays est toujours en ébullition, le mouvement ne s’essouffle pas et le retrait est toujours la solution », a-t-il assuré.
Dordogne : deux agents d’Enedis, dont un adhérent CGT, en garde à vue après une coupure d’électricité
Les deux hommes seraient à l’origine d’une coupure de courant dans une usine classée Seveso. Deux agents d’Enedis en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui », a appris mercredi 22 janvier France Bleu Périgord auprès du parquet de Périgueux. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à la coupure d’électricité à l’entreprise Interspray, classée Seveso, de Neuvic le 10 janvier.
L’un des deux hommes est un adhérent de la CGT. Les deux agents d’Enedis ont été interpellés mercredi matin à leur domicile, ils sont depuis à la gendarmerie de Neuvic.
L’entreprise avait porté plainte
La coupure du 10 janvier avait duré trois heures et avait eu comme conséquences notamment l’arrêt de la ventilation dans l’entreprise de cosmétiques qui utilise des produits chimiques. L’entreprise avait porté plainte.
Un rassemblement de soutien aux deux agents s’est organisé devant la gendarmerie jeudi en fin de matinée. Une cinquantaine de personnes, militants de la CGT, de FO et « gilets jaunes » se sont réunis. Parmi eux, Francis Dezile, secrétaire général CGT Energie 24, qui dénonce un durcissement des réactions face au mouvement social. Il estime que c’est la première fois que des membres de la CGT sont placés en garde à vue pour une action militante.
Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont reçu de nouvelles menaces de mort
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et celui de l’Economie Bruno Le Maire, ont reçu de nouvelles lettres de menaces de mort, leurs auteurs réclamant dans l’une d’elles l’abandon de la réforme des retraites. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et celui de l’Economie Bruno Le Maire, ont reçu de nouvelles lettres de menaces de mort, leurs auteurs réclamant dans l’une d’elles l’abandon de la réforme des retraites, a appris l’AFP mercredi auprès de Bercy.
Deux balles de revolver étaient scotchées sur une de ces lettres non manuscrites, envoyées à Bercy et que l’AFP a pu consulter.
« Tu convaincs (…) Macron que cela suffit, qu’il retire sa réforme, sinon on massacre », est-il écrit dans ce courrier.
Ces menaces ne sont pas les premières reçues par les ministres depuis leur nomination au gouvernement. De précédents courriers avaient notamment été reçus en septembre dernier, ou encore, en ce qui concerne Bruno Le Maire, juste avant le G7 de Biarritz en août dernier. Une plainte sera déposée dans la journée, a-t-on précisé à Bercy