Loi handicap: Un bilan amer dix ans après le vote

Quelque 9,6 millions de personnes sont concernées par le handicap au sens large, selon l’Insee. La loi du 11 février 2005 devait assurer leur «égalité des droits et des chances». Dix ans après, 20 Minutes fait le point sur trois de ses axes principaux.
Accessibilité des bâtiments publics et dans les transports
La loi visait à rendre les lieux publics et transports accessibles dans un délai de 10 ans, soit au 1er janvier 2015. En raison du retard accumulé depuis 2005, seulement 40% des établissements recevant du public (ERP) sont aujourd’hui accessibles. Le gouvernement a accordé des délais supplémentaires (trois à neuf ans) pour rendre ces ERP et les transports accessibles à tous, ce qui suscite la colère des associations. «Il y a tellement de moyens de déroger à la règle, sans aucune sanction, qu’on en revient presque à la situation antérieure à la loi de 2005», s’étrangle Christelle Prado, présidente du Comité d’Entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés.
Le gouvernement plaide le pragmatisme et fait valoir que le délai supplémentaire sera limité à trois ans maximum pour «80% des établissements». Plusieurs associations, furieuses face aux possibilités de dérogation, ont saisi le Conseil d’Etat.
Accès à l’emploi
Malgré tous les dispositifs existants, le taux de chômage des personnes handicapées, à 22%, est le double de celui des personnes valides. Tout employeur du secteur privé et tout établissement public de plus de 20 salariés est obligé d’employer au moins 6% d’handicapés sous peine de sanction financière.
«Mais les premiers à s’affranchir de cette contrainte c’est l’Education nationale. Elle considère qu’elle peut le faire parce qu’elle emploie déjà des AVS (auxiliaires de vie scolaire), qui accompagnent les élèves en situation de handicap», tacle Christelle Prado.
Dans la fonction publique, le taux d’emploi des personnes handicapées a progressé en 2014 pour atteindre 4,9% contre 4,64% l’année précédente, selon le Fonds d’insertion pour les personnes handicapées dans la fonction publique.
L’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), fait de son côté état d’un taux d’emploi de 3,1% en 2011 dans les entreprises privées, les chiffres plus récents n’étant pas encore disponibles.
Scolarisation des enfants
La loi affirmait que tout enfant handicapé devait être inscrit dans l’école de son quartier. Le rapport 2012 du gouvernement sur le bilan d’application de la loi de 2005 insistait sur les bons chiffres de scolarisation des enfants handicapés. Entre 2005 et 2010, le nombre d’enfants scolarisés a connu une croissance importante: +33 %.
A la rentrée 2011, 210.400 jeunes handicapés étaient scolarisés en milieu ordinaire, c’est-à-dire dans une école, un collège ou un lycée et bénéficiaient d’un plan personnalisé de scolarisation (PPS). Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 11 février 2005, la scolarisation voit «une augmentation annuelle moyenne de 6,3 %, alors que sur la même période les effectifs d’élèves sont stables», indique le gouvernement.
Mais «entre ce qu’il annonce et la réalité, il y a un monde, s’indigne Christelle Prado. Elle dénonce «une scolarisation au rabais: les handicapés ne sont scolarisés que quelques heures par semaine, et dès 16 ans, on les met dehors».
L’Association des paralysés de France estime quant à elle que l’accessibilité des locaux, la formation des enseignants et l’adaptation des manuels sont à améliorer.
L’accueil d’élèves handicapés a doublé mais reste inadapté
A l’occasion des dix ans de la loi handicap, le ministère de l’Education nationale dresse un bilan contrasté de la scolarisation des enfants en situation de handicap. Des chiffres en progrès, mais qui ne doivent pas masquer les difficultés.

Chaque année quelques 5000 enfants en situation de handicap sont privés de rentrée faute de places suffisantes pour les accueillir. (Photo d’illustration) afp.com/Eric Feferberg
La scolarisation des enfants handicapés dans toutes les écoles de France? « Un principe », selon la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées. Mais ce « principe » n’est pas toujours appliqué sur le terrain, comme le montre l’examen détaillé des chiffres publiés ce mercredi par le ministère de l’Education nationale.
En effet, si le nombre d’enfants handicapés scolarisés a doublé depuis 2006, ce bon résultat cache une réalité très contrastée.
Deux fois plus d’élèves accueillis
258 710 élèves en situation de handicap étaient scolarisés à la rentrée 2014, 150 000 dans le primaire, et 108 000 dans le secondaire, soit un doublement des effectifs depuis 2006. Deux tiers de ces élèves sont inscrits dans des classes ordinaires, les autres dans des CLIS ou des ULIS, classes spécialisées installées dans des écoles, des collèges, ou des lycées classiques.
Le nombre d’étudiants handicapés a lui aussi été multiplié par deux, mais il partait de très bas: seulement 8000 étudiants en 2006, 18 200 aujourd’hui, soit une part très infime des 2,4 millions d’étudiants inscrits dans des établissements de l’enseignement supérieur.
L’accompagnement des jeunes par un AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap, ex-auxiliaire de vie scolaire) a lui aussi beaucoup progressé. D’après le rapport Komitès, 26% des élèves en situation de handicap en 2006 en bénéficiaient, contre 47% en 2011, majoritairement dans le primaire (60%, contre 40% dans le secondaire).
De bons chiffres, qui soulignent l’effort fourni depuis 10 ans pour trouver à chaque enfant une école. Mais cet accroissement quantitatif ne doit pas masquer les nombreuses failles qualitatives.
Une poursuite d’études limitée au-delà de 16 ans
Dans ces statistiques sur la scolarisation des élèves en situation de handicap, le ministère ne distingue pas les enfants qui sont scolarisés à plein temps, et ceux qui viennent à l’école à temps partiel, ce qui est le cas de 80% d’entre eux. Avec des conséquences sur le taux de redoublement, la durée des études et le niveau de diplômation: seuls 21% des élèves en situation de handicap poursuivent leurs études au-delà de la scolarité obligatoire (16 ans). Et 81% des personnes handicapées ont un niveau d’étude inférieur au bac.
Un comble alors que les entreprises, désormais contraintes à recruter un minimum de salariés en situation de handicap, rencontrent les plus grandes difficultés à identifier des candidats potentiels diplômés du supérieur…
Des accompagnants trop peu formés
Autre problème récurrent: la qualité de l’accompagnement par les AESH. « Quand il est mis en place, cet accompagnement ne prend en compte que le temps en classe, en négligeant la cantine, ou le périscolaire » souligne Jean-Marc Roosz, président d’Ecole 2 demain, et membre de l’ADAPT (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées).
Père d’une lycéenne en situation de handicap qui poursuit ses études à distance, Jean-Marc Roosz pointe également la précarité et le manque de formation de nombre de jeunes choisis pour devenir AESH: « Trop souvent ces personnes sont elles-mêmes en situation de handicap ‘social’. Du côté des parents, on se retrouve alors à jouer une espèce de double-jeu, qui consiste à faire les assistantes sociales pour les personnes qui sont censées aider nos enfants en classe. Un comble. »
Tous les handicapés ne sont pas en fauteuil
Au-delà de l’accessibilité « physique » des établissements scolaires (rampes d’accès, ascenseurs, poignées de portes, etc), un effort reste également à faire sur l’accessibilité « pédagogique ».
« Contrairement à une idée répandue, les enfants en fauteuil ne représentent qu’une petite partie des enfants en situation de handicap, explique Jean-Marc Roosz. Les troubles cognitifs sont les plus représentés. Des troubles d’apprentissage qui supposent de mettre à disposition des élèves des supports de cours adaptés. » Aujourd’hui, ce sont trop souvent les parents qui passent des heures à remettre en forme des pages de manuels trop denses en information et débordants d’images, inadaptés à leurs enfants.
Un souci d’accessibilité pédagogique qui, d’après M. Roosz, est parfois négligé par les enseignants qui accueillent des enfants handicapés en milieu ordinaire, « faute de temps, de moyens, ou de formation ».
Une intégration effective encore trop limitée
Un effort enfin est à fournir sur l’intégration des élèves handicapés dans le monde des valides. « Trop souvent, relève Jean-Marc Roosz, les CLIS et ULIS sont un peu des mondes à part: les élèves handicapés ont une cour de récréation à part et ne croisent pas les valides. Or c’est dès l’enfance que les enfants, quelques soient leurs différences, doivent partager leurs découvertes, leurs jeux, et même leurs disputes et leurs bagarres! C’est seulement à cette condition que, devenus adultes, les valides considéreront les personnes en situation de handicap comme des citoyens à part entière ». Ils hésiteront alors peut-être un peu plus avant de leur piquer leur place de parking.
Non, ce n’est pas une maladie »… 9 idées reçues sur l’hyperactivité
Non, un enfant hyperactif n’est pas forcément un enfant agité. Non, il n’y en a pas forcément un par classe. « L’Obs » fait le point sur ce trouble mal connu.

La Haute autorité de santé (HAS) rendra public ce jeudi 13 février un rapport sur le diagnostic d’hyperactivité infantile. Dirigés par le délicat professeur Chambry, pédopsychiatre à la Fondation Vallée, les experts de tous bords, comportementalistes comme psychanalystes, se sont mis d’accord sur une définition : un déficit attentionnel et une grande impulsivité mal contrôlée, accompagnés ou non d’une activité désordonnée et inefficace, d’où le terme « Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH).
La souffrance des enfants est à prendre au sérieux, bien sûr. Mais le TDAH, lui, est à manipuler avec les plus grandes précautions. Car un faux savoir est en circulation, parfois dangereux, qui se prétend scientifique.
Voici les idées reçues qui ne reposent sur rien, ou pas grand-chose.
1″Les hyperactifs sont des enfants
très agités » : pas toujours
L’élément constitutif de l’hyperactivité est la difficulté d’attention. Elle s’accompagne souvent d’agitation mais pas systématiquement. C’est pour cela qu’on parle de « trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité ». Et c’est pourquoi Gabriel Wahl dans son « Que sais-je » sur les enfants hyperactifs écrit qu’il existe une « hyperactivité sans hyperactivité. » Les opposants aux TDAH disent de ce paradoxe qu’il est bien la preuve que ce concept manque de rigueur.
2″Un enfant (ou un adulte) distrait a un trouble déficitaire de l’attention » : pas forcément
On peut être distrait parce qu’on est concentré sur quelque chose. On confond distraction et distractibilité.
- La distraction, c’est l’absence d’attention à l’environnement immédiat, ce qui n’exclut pas une attention soutenue sur autre chose. Un enfant peut ne pas entendre ses parents qui l’appellent à table ou répondre machinalement à son grand frère sans avoir écouté ce qu’il vient de dire parce qu’il est absorbé par un jeu, par exemple en train d’inventer une histoire avec des Playmobils et des Kapla.
- La distractibilité, c’est très différent : une difficulté à maintenir son attention longtemps sur un objectif. C’est le « zapping ».
Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, auteur de « Tous hyperactifs ? », explique :
Il n’existe aucun test qui mesure avec pureté l’attention. L’attention est une notion psychologique, et même en la divisant en plusieurs types, attention visuo-temporelle, attention conjointe etc, on ne peut la déterminer scientifiquement avec précision. »
3″L’hyperactivité est une maladie neurologique » : non prouvé
La recherche d’une origine organique cérébrale est une hypothèse ancienne qui date d’avant guerre. Depuis 20 ans, les outils se sont perfectionnés avec l’imagerie, la génétique, etc. Mais la confirmation se fait toujours attendre. Rien n’est prouvé scientifiquement. François Gonon, neurobiologiste au CNRS de Bordeaux, explique :
Si on connaissait la biologie du TDAH, on aurait des marqueurs pour asseoir le diagnostic, soit avec un test génétique, soit avec un test d’imagerie cérébrale. »
Or aucun test de ce type n’a été validé. Et pourtant, les spécialistes du TDAH, dans leurs livres à destination du grand public, parlent de « lésion cérébrale mineure » ou de « dysfonctionnement cérébral », d’ « anomalie de fonctionnement et de développement du cerveau », entre autres. Même dérapage choquant dès les premières lignes d’une brochure édictée par l’Education nationale à destination des enfants tout juste diagnostiqués et rédigée par des professeurs de l’hôpital pour enfants Robert-Debré à Paris. Il est écrit que « l’hyperactivité est une maladie neurologique » :
Il n’est pas anodin de dire à un enfant que quelque chose cloche dans son cerveau… surtout quand c’est faux. En 2012, face à la popularité grandissante du concept, la Haute autorité de santé mettait en garde :
Le TDAH est un trouble, un syndrome et non une maladie. »
Mais entre temps, l’idée s’est installée, renforcée par l’existence d’un médicament.
4″Les enfants hyperactifs ont un déficit de dopamine dans le cerveau » : non
Les pédopsychiatres de renom n’hésitent pas à écrire, en toute bonne foi d’ailleurs, que le « dysfonctionnement dopaminergique » de ces enfants est établi depuis des années. C’est une erreur.
François Gonon, qui est aussi directeur de recherche à l’Institut des maladies neuro-dégénératives à l’université de Bordeaux est spécialiste de la dopamine, ce neurotransmetteur dont on affirme qu’il fait défaut dans le cerveau des hyperactifs. En 2007, il s’est plongé dans la littérature sur le sujet. Six mois de travail à temps plein, 350 études plaidant en faveur du déficit expertisées : « Pas la moindre preuve scientifique valide », a-t-il expliqué au sortir de cet apnée minutieuse.
François Gonon a publié avec Jean Marc Guilé, professeur de Psychiatrie de l’Enfant à l’Université Picardie d’Amiens et David Cohen, chef du département psychiatrique de l’enfant et de l’adolescent à la Pitié Salpêtrière, un article de référence dans la revue « Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence » (consultable ici). Il est également l’auteur de plusieurs articles sur le sujet sur PLOS One. Et ses petites conférences sur Internet sont un antidote au faux-savoir en circulation.
5″Le TDAH a des causes génétiques » : non prouvé
Il est vrai que le diagnostic de TDAH est plus fréquent dans certaines familles. Pourtant la recherche d’anomalies génétiques associées au TDAH n’a donné aucun résultat. Cela n’est pas dû à l’inefficacité de ces recherches car pour certaines pathologies comme le retard mental sévère, plusieurs anomalies génétiques ont été identifiées qui expliquent un pourcentage de cas de TDAH dus à un retard mental. Mais elles n’expliquent aucun cas de TDAH sans retard mental.
D’autres études ont tentées de mettre en évidence une interaction entre mutations génétiques et environnement qui prédisposerait au TDAH selon le concept de « vulnérabilité ». Les rares études positives ont été réfutées par des études ultérieures. Le bilan actuel est que l’hypothèse d’une vulnérabilité génétique ne repose sur aucun argument scientifique solide. On en est là.
6″L’hyperactivité est un dérèglement cérébral, puisqu’elle se soigne par un médicament » : faussement logique
Pour beaucoup de gens, traitement = pathologie. Or les psychostimulants marchent sur tout le monde. Pendant la Seconde guerre mondiale, ils étaient donnés aux opérateurs de radar pour qu’ils restent concentrés sur leur mission répétitive. Un bon élève qui prend de la Ritaline, proche parent des stupéfiants et des amphétamines, peut se concentrer encore mieux sur des tâches ennuyeuses. Sur les campus américains, les étudiants font du trafic de Ritaline en période d’examens. Un journaliste de « L’Obs » nous raconte qu’il a fait son mémoire de fin d’études en prenant le traitement d’un petit cousin hyperactif et qu’il restait « fixé sur son texte douze heures de suite, un truc hallucinant. »
Gabriel Wahl lui-même, auteur du « Que sais-je » sur les enfants hyperactifs et défenseur de cette médication, explique bien que c’est un « médicament qui ne guérit pas, qui suspend ». Et qui apporte, quoi qu’il en soit, une aide incontestable à des enfants qui sont en très grande souffrance parfois depuis des années.
7″La Ritaline a des effets positifs à long terme sur la scolarité » : non
Il est indiscutable que les enfants diagnostiqués TDAH ont plus de difficultés scolaires que les autres. C’est en fait une tautologie car ce sont le plus souvent les difficultés scolaires qui conduisent au diagnostic de TDAH. A court terme, la Ritaline aide l’enfant à se concentrer sur les tâches fastidieuse. Mais à long terme, le médicament aide-t-il les enfants TDAH à mieux réussir leur parcours scolaire ?
Selon de très larges études américaines, la réponse est non. Cela ne veut pas dire que les enfants diagnostiqués TDAH sont condamnés à rater leur scolarité, mais que ce n’est pas la Ritaline qui peut les aider pour cela. D’autres aides doivent être mises en oeuvre.
8″Il y en a un par classe » : arbitraire
Comme le diagnostic ne peut pas être assis sur des tests biologiques, il est en partie subjectif. Aux USA, la prévalence varie entre 6,2% (dans l’Etat de Californie) et 15,6 % (en Caroline du nord). En Italie du nord, elle est de 0,5 % . En France la seule étude de prévalence est une enquête téléphonique (donc sans véritable diagnostics) : elle affirme qu’entre 3,5 % et 5% d’enfants français sont hyperactifs. Cette étude a été financée par l’entreprise pharmaceutique Shire qui commercialise une forme de la Ritaline à action prolongée. On voit bien, à travers la variabilité dans les autres pays, que ce chiffre de 3,5 % (un par classe) est tout à fait arbitraire.
9″Les enfants hyperactifs seront
des adultes hyperactifs » : marketing pharmaceutique
C’est un message sanitaire tronqué, dans le cadre habituel des campagnes de communication des fabricants de médicament en quête d’une clientèle captive. On observe au contraire qu’une bonne partie des grands agités et des enfants lunaires se calment (pour les premiers) et parviennent à se concentrer (pour les autres), entre 14 et 18 ans, avec dissipation des brumes enfantines. Aucun chiffre n‘est disponible sur cette question ; ce sont les médecins et les familles qui l’observent et le disent… et les enfants eux-mêmes.
Anne Crignon
Que faire avec des enfants qui bougent tout le temps, sont incapables de se concentrer et épuisent leur entourage ? La Haute autorité de santé (HAS) formule pour la première fois des recommandations pour mieux repérer et prendre en charge les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
« Notre objectif est de fournir des repères aux médecins généralistes pour qu’ils puissent mieux identifier les enfants qui en sont atteints et les adresser à des spécialistes pour une prise en charge précoce », précise le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la HAS, l’organisme public chargé de définir les bonnes pratiques médicales.
Repérer un « TDAH », un trouble connu depuis une vingtaine d’années, n’est pas aisé car il recouvre trois symptômes différents – un manque d’attention, une agitation incessante et une impulsivité – qui peuvent coexister à des degrés divers.
« Tous les enfants turbulents ne sont pas TDAH. Ce qui permet le diagnostic, c’est la lourdeur, l’intensité, la sévérité et la persistance des symptômes pendant au moins six mois », souligne le Dr Grouchka.
Et contrairement à ce qu’on imagine, le symptôme le plus fréquent n’est pas l’agitation mais le déficit de l’attention (incapacité à terminer une tâche, oublis fréquents, le fait d’être distrait) qu’on retrouve chez 47% des enfants diagnostiqués. 36% souffrent principalement d’hyperactivité, les 17% restant combinent les trois symptômes.
Pour qu’on puisse parler de TDAH, souligne de son côté la Haute Autorité, il doit y avoir une altération « durable et significative » du fonctionnement social, scolaire et de la qualité de vie des enfants.
Cette prise de position intervient alors qu’une vive polémique fait rage dans plusieurs pays autour du sur-diagnostic et du sur-traitement de ces troubles, certains experts allant jusqu’à contester leur réalité.
Aux Etats-Unis, 11% des enfants d’âge scolaire souffriraient de TDAH, dont un million diagnostiqués et traités à tort, selon une étude publiée en 2010.
– 3 à 5% des enfants scolarisés touchés –
En France, la HAS estime qu’entre 3,5 et 5,6% des enfants scolarisés seraient touchés, soit entre 300.000 et 500.000 enfants, dont une majorité de garçons (environ 2 à 3 garçons pour une fille).
Le diagnostic est posé en moyenne vers 9-10 ans, ce qui est parfois un peu tard, avec comme conséquence « une perte de chance » pour les enfants concernés, souligne le Dr Grouchka.
Tout retard, précise-t-il, peut aggraver les problèmes scolaires (redoublements, exclusions), psychologiques (perte de confiance en soi), familiaux (contestation et conflits) et les difficultés relationnelles avec les enfants de leur âge.
Certains spécialistes évoquent également un risque accru de conduites addictives à l’adolescence.
Pour Christine Gétin, la présidente de HyperSupers TDAH France, la principale association de parents d’enfants atteints de TDAH, il est grand temps de se préoccuper du problème.
« C’est actuellement une galère sans nom pour les parents qui vont d’un médecin à l’autre sans qu’on puisse leur apporter une réponse claire », relève-t-elle. Et une fois le diagnostic posé, « ils n’ont pas d’interlocuteur sur le terrain », ajoute-t-elle.
La HAS estime pour sa part que la prise en charge doit « d’abord et avant tout » être « non médicamenteuse » et basée sur des « mesures diversifiées, adaptées à chaque cas ».
Ces mesures sont proposées par les spécialistes (pédopsychiatre, neuropédiatre…), qui ont le choix entre diverses approches (psychologique, comportementale, éducative) sur lesquelles la HAS ne se prononce pas explicitement.
La méthylphénidate, (Ritaline, Concerta ou Quasym), un médicament psychostimulant puissant, ne doit en revanche être réservée qu’aux cas rebelles.
« Sa prescription est strictement réglementée », rappelle le Dr Grouchka qui évalue entre 10 à 15% le nombre d’enfants TDAH qui prennent ce médicament en France, contre près de 50% aux Etats-Unis.
Le Dr Jean Chambry, pédopsychiatre qui a participé à l’élaboration de la recommandation, reconnait de son côté qu’on connait mal les causes du TDAH.
« Il y a probablement une fragilité génétique », estime le médecin. Mais il n’exclut pas que des facteurs environnementaux comme la sur-stimulation, le temps passé sur écran ou le non-respect du rythme veille-sommeil puissent également jouer un rôle.
Elle n’a plus de jambes ni de bras droit. Priscille Deborah est une rescapée. Après des années de dépression, la mère de famille rencontrée par France 2 a fait une tentative de suicide il y a huit ans en se jetant sous un train. « C’était une façon de couper court à mes souffrances », déclare-t-elle.
Mutilée après sa tentative de suicide, Priscille Deborah va prendre de longs mois pour apprivoiser son nouveau corps, son fauteuil roulant et ses prothèses. Mais au contact d’autres handicapés, elle retrouve l’envie de vivre. « Je vois une fille amputée des deux jambes discuter avec une autre. Elles rigolaient, se racontaient des blagues, elles étaient rayonnantes. Ce moment-là a été un déclic, je me suis dit ‘je peux devenir comme elles' », témoigne la mère de famille de 40 ans.
« Ça ne m’a jamais lâchée »
« Ça a été mon objectif. À partir de ce moment-là, j’ai marché en trois mois. Ça ne m’a jamais lâchée », assure Priscille Deborah, qui a depuis refait sa vie. Elle a rencontré un nouveau compagnon et a donné naissance il y a deux ans à une seconde petite fille. « Je suis tombée amoureuse de la vie », conclut-elle.
Alors que la loi du 11 février 2005 promettait l’ »égalité des droits et des chances » des handicapés, le bilan est loin d’être satisfaisant dix ans après.
Dix après le vote de la loi sur le handicap, 48% des handicapés estiment qu’il n’y a pas eu d’amélioration, en termes d’accessibilité, d’après un récent sondage. Selon eux, le bilan est loin d’être satisfaisant.
Une équipe de France 2 a suivi le quotidien, pas toujours simple, de deux jeunes femmes handicapées, Marie et Valentine.
Premier exemple de manque d’accessibilité : quand un bâtiment offre une rampe d’accès, il peut manquer une porte automatique pour entrer. Et ce n’est pas tout. Une fois à l’intérieur, la situation se complique. « On voulait boire un verre ici pour profiter des toilettes [de l’établissement]. En fait, on ne peut pas, car c’est à l’étage », souligne Marie Vampouille, comédienne et handicapée de naissance.
« Malheureusement l’objectif n’est pas rempli »
Un peu plus loin, une boulangerie attire le regard des deux femmes. Le problème ? Deux marches sont à gravir pour entrer dans la boutique. Impossible, dès lors, d’accéder à la boulangerie.
« Malheureusement, l’objectif de la loi n’est pas rempli, faute de politiques publiques, faute de visibilité de la loi par les acteurs de terrain, faute de mesures budgétaires ou d’incitations fiscales », déplore Nicolas Merille, conseiller juridique national accessibilité à l’Association des paralysés de France (APF).
Les deux thèmes majeurs de la loi que sont « l’accessibilité » à la société (école, emploi, cadre bâti) et la « compensation » (des surcoûts liés au handicap) sont encore loin d’être effectifs.
Les français le disent clairement : 80% d’entre eux considèrent que les pouvoirs publics n’en font pas assez sur le handicap.
Le sondage montre également que si la perception du grand public rejoint en plusieurs points celle des personnes concernées par le handicap, les élus interrogés sont en net décalage et bien loin de la réalité vécue par les personnes handicapées.
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Petite Princesse – Le problème c’est que les AVS sont trop peu formées et de viennent parfois une charge pour les enseignants au lieu d’être une aide
rouergue – Inadapté car ces enfants selon le handicap ont besoin de soins au cours de la journée et dépendraient plutôt du ministère de la santé que de l’éducation nationale qui n’a pas le personnel autorisé à prodiguer des soins. A quand des personnes habilitées détachées dans les écoles pour que ces enfants puissent suivre une scolarité classique ?

Novartis (Labo) c’est :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Novartis
Premier groupe pharmaceutique au monde
Données financières :
Capitalisation 146,024 milliards de dollars US (2005)
Chiffre d’affaires 57,920 milliards de dollars US (2013)
Résultat net 9,292 milliards de dollars US (2013)
Avec ça vous pouvez être sur que vos bambins sont bien soignés !
Big pharma , notre allié pour la vie !
YES !
